Si vous aimez les spécialités culinaires très lointaines, vous trouverez votre bonheur du côté de Vitry-sur-Seine. Entre viande de pangolin ou d’antilope, la nourriture made in Africa arrive en France avec son lot de maladies…
Vitry-sur-Seine nous a estomaqués avec les images de son marché exotique où la viande se débite sur le pavé et la volaille se saigne sur le trottoir. Depuis des années, le maire PCF de Vitry essaie de le démanteler, parce que ce marché sauvage contrevient à toutes les règles économiques et sanitaires. Ce n’est pas une exception. À Paris, le marché interlope de Château-Rouge reste une référence. Marseille, Lyon, Toulouse ou Montpellier sont confrontés au même problème…
Sur ces marchés noirs, la communauté africaine peut dénicher des spécialités qui lui rappellent le pays : pangolin, singe, antilope, agouti, serpent… C’est ce qu’on appelle la viande de brousse. Les douanes font la chasse aux trafiquants, qui profitent des liaisons aériennes entre l’Afrique et Paris pour importer cette viande d’appellation incontrôlée dans leurs bagages. En 2023, 24 tonnes ont été saisies… C’est maigre, car il est impossible de contrôler tous les passagers.
L’an dernier, une mission interministérielle sur la lutte contre l’importation illégale de « produits carnés » a estimé que 273 tonnes de viande d’espèces sauvages seraient illégalement importées chaque année depuis l’Afrique via l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle. Et souligné le risque sanitaire. Ces sales bêtes, même mortes, véhiculent des maladies qui – comme l’Ebola ou le sida – franchissent allégrement la barrière des espèces pour contaminer l’homme. La mission a également dénoncé la complicité des compagnies assurant le trafic aérien avec l’Afrique, qui pour le prix d’un seul billet, offrent aux passagers la possibilité d’embarquer deux bagages de 23 kg, le second servant souvent de garde-manger. La solution serait de limiter les bagages. Air France a immédiatement fait savoir qu’elle s’opposait à une telle mesure, « nuisible à sa compétitivité ». En tolérant la valise « alimentaire », la compagnie assure ainsi l’immunité à une chair pourtant pas toujours très fraîche…