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Tous les islamistes sont modérés


On n’a pas attendu Einstein pour savoir que tout jugement de grandeur est relatif. On est grand ou petit, gros ou maigre, l’eau est chaude ou froide selon l’autre terme de la comparaison.

Pour rester optimiste sur l’avenir du Moyen-Orient, et se réjouir sans arrière-pensée du printemps arabe, il suffit donc d’être relativiste, et d’admettre que les islamistes qui nous font peur, et que nous hésitons à applaudir et à soutenir, sont en réalité des modérés. Il suffit de poser pour principe premier que l’islamisme n’existe pas, et qu’il n’y a que des islamistes, qui sont par définition tous plus modérés les uns que les autres, les uns par rapport aux autres.

Alors nous commencerons par soutenir avec enthousiasme l’islamisme turc, qui est si modéré comparé à celui des Frères musulmans, que nous soutiendrons très vite car il est très modéré par rapport à celui des salafistes, que nous nous interdirons immédiatement de critiquer car ce sont des modérés pour peu qu’on les compare à Al Qaïda, qui a aussi ses extrémistes, lesquels, après tout, n’ont détruit que deux immeubles new-yorkais sur des milliers.
Je dis cela parce que j’ai été indigné par l’interview de Jeannette Bougrab, secrétaire d’Etat à la Jeunesse dans laquelle elle répond ainsi aux questions du Parisien

« Question: En Tunisie, au Maroc et en Egypte, on assiste à une poussée des islamistes. Cela vous inquiète-t-il?
Jeannette Bougrab : Oui. C’est très inquiétant. Je ne connais pas d’islamisme modéré.
Q: Il ne faut pas croire ceux qui se présentent, ou que l’on qualifie, de « modérés »?
JB: Non. L’égalité ne peut pas être à géométrie variable. L’État de droit se mesure notamment en fonction du degré ou du respect des droits des femmes et je n’accepte pas l’idée qu’on puisse fonder une Constitution sur la charia, système religieux fondamentalement inégalitaire. La démocratie n’est pas un supermarché où l’on pourrait prendre uniquement ce qui nous fait plaisir.
»

Et la suite à l’avenant…

Ma parole, elle voudrait que les femmes et les partisans de la liberté de conscience votent pour Nicolas Sarkozy qu’elle ne s’y prendrait pas autrement !

Dès qu’on a la répartie de la gauche, on vous prévient.



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André Sénik, professeur agrégé de philosophie.

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