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Zac Efron: du charmeur à l’éventreur

Depuis ses films Disney, Zac Efron a bien grandi. Il revient en serial killer.


Zac Efron: du charmeur à l’éventreur
Extremely wicked shockingly evil and vile Photo : Voltage Pictures / Netflix

« Les crimes étaient extrêmement vicieux, diaboliques, odieux, et perpétrés afin d’infliger de la douleur dans une totale indifférence à la vie humaine». Telle est la phrase prononcée par le juge le 24 juillet 1979, avant d’attribuer la sentence à Theodore Robert Cowell –Ted Bundy pour les intimes- le meurtrier qui finira seul, dans son coin, sur sa chaise électrique.


Entre amour, passion, meurtres et atrocités, on ne sait plus où donner de la tête dans cette production Netflix!

C’est en 2017 que le réalisateur Joe Berlinger se met au défi de redonner vie à l’histoire de Ted Bundy, le Lady Killer, ce célèbre tueur en série qui avait assassiné, à sa manière, plus d’une trentaine de femmes…

Un duo de choc

Mais qui pourrait être à la hauteur pour jouer le rôle du séduisant et monstrueux Ted ? Dès le départ, le réalisateur a tout calculé pour faire exploser les audiences Netflix : choisir le beau Zac Efron pour défendre le rôle de l’indéfendable, et devenir, le temps d’un film, Ted Bundy. Et pour attirer les garçons, il faut une jolie fille; c’est donc Lily Collins qui assurera le rôle de la compagne de Ted : Elizabeth Kloepfer. Belle affiche !

Mais, le sujet est moins beau, lui. Zac Efron est surprenant, changeant totalement de registre. Son rôle complexe le force à incarner un intellectuel et toute la finesse d’un jeune étudiant en droit doublé d’un séducteur hors-pair. Ted Bundy alliait le vice, la perversité, la toxicité et la monstruosité. On est bien loin du gentil et doux Troy Bolton (que vos ados ont aimé dans High School Musical sur Disney Channel)… Bien entendu, la simplicité n’est pas la marque de fabrique des meurtres de Bundy, lequel avait eu des passades de pédophilie ou de nécrophilie, quand le simple étranglement ou le viol ne lui suffisait plus… Cependant, Ted était exactement le contraire d’un serial killer dans la vraie vie. Comment s’imaginer que ce jeune homme, d’apparence brillante et lisse, était en réalité un être psychologiquement dérangé qui s’est acharné sur plus d’une trentaine de femmes, pour assouvir ses pulsions. Ses victimes étaient toutes fascinées par sa personne et ne s’imaginaient pas qu’elles allaient passer les derniers moments de leurs vies à ses côtés. On peut applaudir Zac Efron, il remporte ce défi avec brio !

Le 22 avril 2019, Zac Efron et Lily Collins posent a l’hôtel du Four Seasons à Los Angeles pour promouvoir leur film "Extremely Wicked, Shockingly Evil, and Vile". Photo : Rebecca Cabage/Invision/AP)/INVW/19121768320646/042219125150, 21334631
Le 22 avril 2019, Zac Efron et Lily Collins posent a l’hôtel du Four Seasons à Los Angeles pour promouvoir leur film « Extremely Wicked, Shockingly Evil, and Vile ». Photo : Rebecca Cabage/Invision/AP)/INVW/19121768320646/042219125150, 21334631

Néanmoins, Ted n’était rien sans Elizabeth. Lily Collins interprète une jeune femme apeurée, dévastée, horrifiée et dégoûtée d’avoir vécu aux côtés d’un psychopathe et de subir son procès. Jouer ce type de personnage est cependant plus évident pour l’actrice. Elle n’est pas à son coup d’essai dans ce genre de rôle. Rappelons seulement son interprétation d’Ellen dans To the Bone (Marti Noxon, 2017), où elle se battait contre l’anorexie. Lily Collins maîtrise bien le registre des femmes torturées et apporte beaucoup au film !

Crimes et châtiments 

Joe Berlinger est un réalisateur audacieux.

Il nous donne à voir un tueur à la fois menteur et manipulateur, qui excelle dans ses petites activités nocturnes. Exhiber des meurtres plus horrifiants les uns que les autres, se produisant au Colorado, à l’état de Washington, à l’Utah, à l’Oregon, en Idaho et pour finir en Floride. Cependant, le plus frappant dans ces histoires est le professionnalisme de cet homme, extrêmement doué dans son « hobby » de tueur en série qui parvient toujours à s’en sortir. Le scénario est toujours le même : assassiner, être inculpé pour meurtre, nier tous faits face aux autorités, s’échapper et recommencer. Un cercle vicieux qui durera plus de 15 ans, devenant au final le « train-train » irrationnellement quotidien de Ted Bundy.

Comment s’arrête le jeu du chat et de la souris ? On ne vous dira pas la fin, mais un beau jour, Bundy a eu la mauvaise idée de mordre la fesse d’une de ses victimes… Et aussi horrible soit son personnage, je n’arrive toujours pas à détester Zac Efron.



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