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Wokisme chez Disney: «libéré, délivré»?

Le dernier film d’animation des studios Disney, « Wish », a été boudé par les Américains. Mais, il pourrait être rentabilisé grâce aux ventes à l’international. Il raconte l’histoire émouvante d’une adolescente et d’une étoile filante magique, et nous épargne la leçon de morale woke…


L’année 2023 s’est révélée très dure pour la vénérable maison Disney. Une série de navets aurait entraîné une perte d’un milliard de dollars. La raison en est que le géant du divertissement se trouve entre l’enclume et le marteau. D’un côté, ses films d’animation classiques sont accusés par une nouvelle génération de racisme, sexisme, homophobie et validisme. Mais, de l’autre, sa tentative de se racheter en produisant des films ouvertement wokistes a attiré les foudres des conservateurs et détourné une grande partie du public !

La liste de ses échecs s’allonge. En 2022 : Avalonia et Buzz l’Éclair qui incorporent des éléments gay et lesbiens. En 2023 : le cinquième Indiana Jones qui critique le capitalisme et le colonialisme ; The Marvels qui met en scène trois superhéroïnes féministes ; et La Petite Sirène qui présente une sirène noire et fait référence à MeToo et au mouvement des drag-queens. La dernière déclaration financière de l’entreprise explique ses pertes en reconnaissant que ses « positions sur des questions d’intérêt général » présentaient « des risques ».

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Disney n’est plus dans le cœur des Américains. Selon le classement annuel des marques les plus aimées, réalisé par Axios-Harris en 2023, la firme a dégringolé à la 77e place, alors qu’elle était à la cinquième en 2019. Bob Iger, l’ancien PDG rappelé à la tête du groupe en 2022 pour tenter de redresser la situation, a récemment confié au New York Times qu’il fallait revenir aux fondamentaux du divertissement et laisser tomber les « messages ». En effet, la sortie de la nouvelle version de Blanche-Neige, qui a fait scandale quand le public a appris que les sept nains seraient remplacés par des « créatures magiques », a été retardée jusqu’en 2025 pour que le film soit révisé. Selon une récente photo de plateau, Grincheux et compagnie semblent être de retour. Pourtant, la dernière sortie de Disney, WishAsha et la bonne étoile, d’un sentimentalisme parfaitement conventionnel, a encore été un échec. Comme si la vénérable maison avait oublié l’art de faire un bon film.

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Gérard Depardieu: Abdul-Malak pulvérise la présomption d’innocence

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Selon la ministre de la Culture, l’acteur fait honte à la France. Emmanuel Macron, qui ne l’entend pas de cette oreille, recadrera-t-il Rima Abdul-Malak ? Le regard libre d’Elisabeth Lévy


La famille Depardieu fait bloc autour de Gérard, dans une tribune1 publiée par le Journal du Dimanche signée par sa fille Julie, son ex-femme Elisabeth et d’autres membres de la famille. Rappelons que sur France 2, Complément d’enquête a diffusé des extraits des rushs du film de Yann Moix (sans son accord). Sur ces chutes, le comédien profère des blagues graveleuses sur un ton rigolard. Il semble faire des commentaires sexuels sur une très jeune cavalière.

Je l’avoue, ça ne m’a pas choquée. Apparemment, notre pays est peuplé de gens intraitables sur la pudeur, la belle langue et l’humour convenable. La diffusion de ces images a déclenché un tel hallali qu’on avait l’impression qu’il avait agressé la fillette.

Tous les lyncheurs devraient lire le texte du Journal du Dimanche :

On y apprend apparemment que le montage de Complément d’enquête était manipulatoire – c’est ce que dit Yann Moix – et que Gérard Depardieu qui appelle tout le monde « fifille » ne parlait pas de la fillette. « S’agissait-il, se demande sa famille, de le faire passer pour pédophile ? » Quoi qu’il en soit, il s’agit une fois de plus d’une terrible faillite du tribunal médiatique.

A lire aussi: C’est curieux, chez les amateurs de vin, ce besoin de faire des phrases…

« Il faut cesser l’amalgame entre les paroles et les actes. Grossier, grivois, gaulois, lourd parfois mais pas violent ! » peut-on aussi lire.  Oui : blagues lourdes et propos salaces ne sont pas un crime. Et de plus, c’est pour ses excès qu’on aime Depardieu depuis les Valseuses. « Pour lui et pour toute la famille les dégâts sont indescriptibles ». Les inquisiteurs en chambre qui jugent et condamnent sans avoir la moindre idée des faits dont ils parlent doivent savoir qu’ils détruisent aussi des enfants, des épouses, des amis. Bref, des êtres humains qui ont droit à la vie privée.

Et la ministre de la Culture a donc condamné le comédien. C’est encore plus grave. Mais pas étonnant. Rima Abdul-Malak rate rarement l’occasion de proférer une énormité. Et elle a une conception baroque des institutions. Au mépris de la séparation des pouvoirs, elle avait menacé C8 et CNews de les priver de fréquence, ce qui n’est pas dans ses attributions. Certes, Gérard Depardieu est accusé de viol. En mère supérieure de l’ordre des sœurs de metoo, Rima Abdul-Malak pulvérise la présomption d’innocence : elle déclare que Depardieu fait honte à la France et annonce une procédure pour lui retirer la Légion d’honneur. Votre Légion d’honneur vous pouvez vous la garder, répond-il en substance via ses avocats.

La sortie de la ministre a fortement énervé Macron (info parue dans le JDD). En privé, le président soutient Gérard Depardieu. Mais en public, il n’ose pas s’opposer à la doxa néo-féministe. Il paraît qu’il va engueuler sa ministre. Il devrait plutôt la congédier ; elle est légèrement moins utile au rayonnement de la France que Gérard Depardieu et toutes ses outrances.

  1. https://www.lejdd.fr/culture/la-famille-depardieu-soutient-gerard-140472 ↩︎

Agression d’une ado à Lyon: Oh comme c’est bizarre…

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Par respect pour leur victime, les autorités demandaient aux internautes de cesser de partager la vidéo d’une agression violente à Lyon commise par des racailles islamisées. Mais c’est bien tout le tintouin généré sur les réseaux sociaux par la vidéo qui semble avoir permis la garde à vue de quatre délinquantes.


Jeudi 14 décembre, la vidéo d’une scène révoltante a été diffusée sur les réseaux sociaux, notamment Telegram et X (ex-Twitter), et y est rapidement devenue virale, grâce entre autres à Fdesouche. On y voit une adolescente (il s’avérera qu’elle a 13 ans) se faire insulter, menacer, traîner par les cheveux et passer à tabac par un groupe de filles – sur la vidéo, il semble qu’il y en ait quatre, deux d’entre elles se rendant coupables de violences. Ce que l’on sait des faits – du moins ce qui en a été rendu public à ce stade – a été parfaitement résumé par Amaury Bucco, de Valeurs Actuelles, sur le plateau de Cyril Hanouna. Ce que je veux souligner ici, c’est l’attitude des autorités.

En effet, dès le 14 décembre la préfecture du Rhône et la Police Nationale ont demandé de ne plus diffuser la vidéo du tabassage « par respect pour la victime. » Et le lendemain, 15 décembre, quatre personnes étaient placées en garde-à-vue dans le cadre de l’enquête sur cette agression. On aimerait approuver cet appel à préserver la pudeur de la victime et se réjouir de cette célérité, mais malheureusement…

L’enquête relancée

On sait maintenant que les faits remontaient au 10 octobre, et que le père de la victime avait déposé plainte peu après, le 12 octobre, soit deux mois avant la diffusion de cette vidéo. Deux mois pendant lesquelles les auteurs de l’agression n’ont pas été inquiétés, alors qu’une fois la vidéo devenue virale les interpellations n’ont pas pris 24 heures. De là à penser que sans le buzz sur les réseaux il n’y aurait toujours rien de fait… Personne en tout cas n’imagine que les interpellations étaient de toute façon prévues le 15 décembre, et que c’est pure coïncidence si la vidéo de l’agression a été rendue publique la veille !

Le père de l’adolescente passée à tabac le constate : « Ça fait des mois que j’ai porté plainte…. depuis l’agression de ma fille. Et là, depuis que la vidéo a été diffusée ça a fait bouger les choses. » « Par respect pour les victimes », la priorité ne devrait-elle pas être de combattre de telles agressions plutôt que de les taire ? Et, pour les combattre, de les traiter au plan sécuritaire sans attendre un scandale médiatique pour agir, mais aussi au plan politique, et donc de les mettre dans le débat public pour éclairer les décisions des électeurs ?

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Car la multiplication de ces violences est un fait politique majeur, et il faut les voir pour prendre véritablement conscience de ce qu’elles sont, il faut entendre cette jeune fille de treize ans répéter « je suis désolée » (alors qu’elle n’a rigoureusement rien à se reprocher) pour comprendre la peur, l’humiliation qui lui ont été infligées, et c’est à cette aune qu’il faut juger les évolutions de notre société, c’est à cette aune qu’il faut juger l’action – ou l’inaction – de l’Etat, c’est à cette aune qu’il faudra juger les sanctions que l’institution judiciaire infligera – ou non – aux coupables de l’agression. Ce n’est pas respecter les victimes que de vouloir empêcher le souverain – c’est-à-dire le peuple français – de constater leur souffrance et d’en demander des comptes à tous les responsables.

Bonnes et mauvaises victimes médiatiques

Faut-il faire un lien avec les désormais classiques accusations en « récupération » et « instrumentalisation », sans oublier « complotisme » et « populisme » – toujours « d’extrême-droite » bien sûr – dès que quelqu’un met en évidence un fait illustrant un phénomène de société qui ne va pas dans le sens de la bien-pensance ? Alors que, rappelons-le, la diffusion massive de la photo du petit Aylan Kurdi avait été applaudie par ceux-là mêmes qui voudraient qu’on ne parle pas de Lola, qu’on ne parle pas d’Enzo, qu’on ne parle pas de Jérémy Cohen, qu’on ne parle pas de Mégane, qu’on ne parle pas de Thomas.

Dans le cas d’espèce, celle des agresseurs qui se montre la plus enragée sur la vidéo porte un foulard islamique, et il semble que sa motivation est que sa victime aurait dénoncé son frère, un certain Yassine, qui l’aurait agressée sexuellement. On pense alors bien sûr au silence systématique des associations « féministes » progressistes face aux agressions (y compris sexuelles) dont se rendent coupables des « racisés ». On pense surtout aux travaux de Maurice Berger sur la dimension clanique de certaines diasporas présentes sur notre sol, notamment arabo-musulmanes et africaines.

Deux France face-à-face

Mais ce n’est pas tout. Si l’État n’assure plus la sécurité des citoyens, ceux-ci ne devront-ils pas tous se tourner vers des solidarités de type clanique pour espérer s’en sortir, ne pas être seuls face aux bandes, ou rechercher la « protection » de nouveaux seigneurs féodaux ? Il semble qu’après son agression, constatant au fil des jours, des semaines, des mois que l’enquête n’aboutissait à rien de concret et que la menace perdurait, la jeune victime ait fait appel à l’influenceur communautariste Bassem Braiki pour demander son aide, se prétendant tunisienne afin de le convaincre, et que c’est lui qui a permis la médiatisation de l’affaire et donc, très probablement, sa véritable prise en compte par les autorités. Souvenons-nous qu’à Dijon, déjà, c’est un imam et non la République qui a servi de « juge de paix » aux affrontements entre bandes maghrébines et tchétchènes. On en revient, encore et toujours, à l’implacable mécanique d’effondrement décrite par Ibn Khaldoun : l’empire en train de se déliter s’oppose avec violence à ce que les citoyens ordinaires puissent se défendre eux-mêmes, car ils pourraient alors résister à sa prédation fiscale, mais refuse de les protéger contre les barbares que des « élites » décadentes préfèrent essayer d’acheter, ou maintenir à distance en leur livrant le reste de la population…

Il est certain en tout cas qu’en plein débat – houleux – sur l’immigration, l’écho médiatique rencontré par des faits comme l’agression de Lyon n’arrange pas ceux qui veulent la poursuite de l’immigration massive et continuent à chanter les louanges du « vivre-ensemble » au mépris du réel – car ce qu’ils appellent « faits divers » est une tendance de fond, corroborée dans toute l’Europe par toutes les études statistiques sérieuses. Je laisse la conclusion au collectif Némésis, qui a répondu à la Préfecture du Rhône : « On arrêtera de diffuser les vidéos quand vous passerez plus de temps à traquer les auteurs de ce genre de méfaits plutôt que ceux qui partagent ladite vidéo. »

Sur BFMTV, Maréchal et Panot font le décompte des morts de l’islamisme et de l’ultra-droite

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La députée LFI Mathilde Panot et Marion Maréchal, tête de liste de « Reconquête » aux élections européennes, se sont affrontées hier soir sur le plateau de BFMTV. Dans ce duel très commenté, Mathilde Panot a tenu à expliquer que l’ensauvagement et le racisme anti-blanc n’étaient que des billevesées. Séance de rattrapage.


Au moment où la trêve des confiseurs s’annonce, où les téléfilms de Noël s’imposent sur les écrans, BFM TV proposait ce dimanche soir un dernier combat de boxe avant d’entrer dans la féérie un peu mièvre des fêtes. Mathilde Panot contre Marion Maréchal, c’était la promesse d’avoir du sang sur les murs. On n’a pas été déçus.

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Pas grand-chose ne rapproche les deux débatteuses du soir, toutes deux nées pourtant la même année, en 1989. Pendant le round d’observation proposé par l’arbitre Benjamin Duhamel, elles ont eu toutes les peines à reconnaître à l’autre la moindre qualité. Ah si ! elles ont quand même une victoire en commun dont elles se félicitent : l’échec à l’Assemblée nationale de la loi immigration défendue par Gérald Darmanin. Toutefois, elles y étaient opposées pour des raisons tout à fait différentes. Pour Marion Maréchal, « ce projet de loi ne répond pas au défi de la submersion migratoire que nous subissons (…). Il n’y a rien dans ce texte qui va limiter l’accès à la nationalité. Il n’y a pas de suppression du droit du sol (…). C’est un texte qui ne s’attaque pas à tout ce qui incite l’immigration légale et illégale dans notre pays ». Mathilde Panot, de son côté, se réjouit de la motion de rejet, qui va « épargn[er] les pires paroles racistes et xénophobes au pays pendant quinze jours ».

Des chiffres et des êtres

S’ensuit une bataille de chiffres et de faits divers. Marion Maréchal revient alors sur les derniers « phénomènes de société » recensés ces quinze derniers jours. Dans les Yvelines, où une dame de 65 ans, tout juste remise d’un cancer du poumon, a été séquestrée et violée par un Ivoirien, sous OQTF. À Avignon, où une jeune fille de 14 ans a été violée par un clandestin. En face, Mathilde Panot refuse de commenter ces faits divers et de faire tout lien entre immigration et insécurité. Selon les données de la France insoumise, les homicides ont été divisés par deux par rapport au début des années 90, signe que le pays n’est guère en voie d’ensauvagement, et que tous ces faits rapportés ne sont que des trompe-l’œil agités par la droite nationale. Pour Mathilde Panot, Marion Maréchal est « l’image de la France rabougrie, qui ne veut plus accueillir personne ». Pour Marion Maréchal, Mathilde Panot débarque tout simplement d’une autre planète pour être aussi peu en phase avec les inquiétudes de ses compatriotes.

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Mathilde Panot reproche à Marion Maréchal de défendre une conception ethnique de la France et de distinguer dans la population des « Français de papier », expression héritée selon elle « de Maurras, de Pétain et de Drumont ». Expression qu’utilisait également Jean-Pierre Chevènement en 2016 sur RTL… Marion Maréchal a alors brillé en rappelant quelques noms de sinistre mémoire : Mohammed Merah, Youssouf Fofana, Redouane Lakdim, l’assassin d’Arnaud Beltrame, comme possibles exemples de Français de papier. Pour mettre à égalité menace islamiste et menace d’ultra-droite, Mathilde Panot cite de son côté Oleg Sokolov, ancien professeur de l’Institut des sciences sociales, économiques et politiques (Issep) condamné en Russie pour avoir découpé sa compagne. Et puis le meurtre de Federico Martín Aramburú, en 2022, par un nervi du GUD. Et puis l’attentat du Petit-Clamart. Deux minutes de plus, et la députée LFI comptabilisait l’assassinat d’Henri IV dans le palmarès macabre de l’utra-droite…

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Le racisme anti-blanc n’existe pas

Enfin, la meilleure cascade de la soirée est à mettre sur le compte Mathilde Panot. Revenant sur le sordide crime de Crépol, elle a été amenée à parler de racisme anti-blanc : « Oui, il peut y avoir des actes xénophobes envers des personnes blanches, tout à fait condamnables. Le racisme, lui, est structurel (on dit systémique), avec un ensemble de discriminations qui s’applique à des personnes soit selon leur couleur de peau, soit selon leur religion. Il y a des discriminations, des appels à la haine qui sont tout à fait condamnables mais ça ne s’appelle pas du racisme anti-blanc qui je le rappelle est une invention de l’extrême droite ». Pas mal, alors que son adversaire du jour rappelait que neuf témoins du drame de Crépol ont entendu : « On est là pour planter du Blanc, on est là pour tuer du Blanc ». Quant à l’homme poignardé en Moselle, dans la nuit du 8 au 9 décembre, au cri de « sale blanc, sale gwer », là non plus, « ça ne s’appelle pas du racisme anti-blanc, ça s’appelle de l’appel à la haine, ça s’appelle des actes de haine, ça s’appelle de la xénophobie », selon Mathilde Panot.

Loi immigration/CMP: effectivement M. Darmanin, ce ne sera pas un « texte parfait »

La pensée totalitaire attise la colère française. Comme la gauche, la majorité relative est complètement déconnectée du réel, observe notre chroniqueur


La pensée totalitaire caractérise l’extrême gauche française. Mais ce danger contamine aussi la Macronie, dans sa propension à occulter les faits au profit de dogmes. La perméabilité du wokisme, cet autre endoctrinement fascistoïde perdu dans une lutte de races et de sexes, n’est pas ici en cause. Car ce sont de vieux réflexes staliniens qui ont été recyclés par la députée LFI Mathilde Panot, dimanche soir sur BFMTV, en affrontant Marion Maréchal, qui conduira Reconquête aux Européennes. Outre son recours à l’insulte contre son adversaire, à qui elle a refusé de serrer la main, l’élue mélenchoniste s’est distinguée par son déni buté des réalités, ce marqueur de l’obscurantisme qui balaie les vies communes au profit de croyances fabriquées. Les dictatures procèdent toujours de la sorte, déshumanisant les contradicteurs et effaçant les observations dérangeantes. Ainsi Panot, qui avait estimé que le Hamas n’était pas terroriste, a-t-elle soutenu cette fois, pour toute argumentation, qu’il n’y avait pas d’ensauvagement de la société, ni de lien entre l’immigration et l’insécurité, de guerre de civilisation, de Français de papier, de racisme anti-blanc, d’offensive islamiste, etc. Commentant ce naufrage intellectuel, le député Antoine Léaument (LFI) a estimé tout au contraire : « Ce soir, Mathilde Panot a atomisé Marion Maréchal ». Plus que jamais, LFI a quitté le débat au profit du dénégationnisme, la judéophobie étant l’autre face de ce mouvement. Dans Libération de samedi, l’insoumis David Guiraud admet avoir été influencé jadis par les vidéos antisémites d’Alain Soral et Dieudonné

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Mais la Macronie non plus n’est pas à l’abri de cette pente totalitaire. Sans revenir ici sur son oppressante politique hygiéniste durant le Covid, qui a imposé brutalement un régime liberticide construit sur la peur, la majorité présidentielle n’est guère réceptive, d’une manière générale, à la condition humaine et au respect de la vie. L’aide à mourir, brandie comme une avancée par Emmanuel Macron, est surtout une technique qui permettra, si elle est adoptée, d’éliminer plus rapidement des vieux, jugés improductifs et coûteux. Surtout, la majorité montre, sur le sujet de l’immigration actuellement débattu, sa déconnexion des Français et de leur vie réelle. Le texte, qui devrait sortir ce lundi après midi de la commission mixte paritaire, ne répondra pas aux aspirations à plus de fermeté des sondés. Dimanche, le JDD a confirmé que 80 % les Français ne voulaient plus accueillir de migrants, 65% voulant freiner l’immigration de travail et 73 % allant jusqu’à défendre la préférence nationale concernant les droits sociaux alloués aux étrangers non européens. Dimanche, sur BFMTV, Gérald Darmanin a lui-même admis, partant du compromis attendu avec la droite : « Ce ne sera pas un texte parfait ». En fait, le gouvernement demeure attaché à sa doctrine élitiste d’une société diversitaire, indifférente aux protestations des autochtones. L’explosion de la colère française deviendra-t-elle la seule issue ?

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Chat alors!

Hier sphinx sacré, aujourd’hui dangereux nuisible. Le chat est dans le viseur des écolos. Nos amis félins sont les nouveaux « écocidaires » à chasser. En Allemagne et en Australie, des couvre-feux sont mis en place pour empêcher ce petit prédateur de s’en prendre à certaines espèces menacées


Marcel Aymé l’a perché, Charles Perrault l’a botté, Lewis Carroll l’a rendu évanescent. Aujourd’hui, le GIEC le criminalise ! Divinisé par les Egyptiens, le chat est diabolisé par nos Cassandres du climat qui prédisent la fin du monde alors que Météo France est incapable de prévoir le temps qu’il fera dans 10 jours ! De sphinx immortel au mystère insondable, le chat vient de tomber de sa pyramide pour rejoindre le gang des nuisibles pour la planète. L’heure est grave. La semaine dernière, une étude sur le régime alimentaire des chats1 a conclu que sous les crocs et les griffes de ce petit félin meurent plus de 2 000 espèces différentes et que 17% d’entre elles seraient menacées et inscrites sur la liste rouge de l’UICN (l’union internationale de la conservation de la nature).

François Gemenne menacé

Après les vaches qui polluent l’atmosphère par leurs pets intempestifs, c’est donc au tour des chats de passer sur le banc des accusés. Au train où vont les choses, on peut raisonnablement imaginer que les activistes radicaux du mouvement Dernière Rénovation iront demain badigeonner de peinture tous les bars et cafés à chats, avant de se coller les mains à leurs arbres à griffoirs, ou alors hurler « Just stop cats » devant une exposition du peintre japonais Foujita, connu pour avoir sublimé dans ses toiles toutes les postures des chats. Quant aux entreprises qui ont instauré des séances de ronronthérapie pour lutter contre le burn-out de leurs salariés en mal de sens, nul doute qu’elles seront vite sommées de s’excuser publiquement pour avoir encouragé l’engouement pour ces dangereux écocidaires sur pattes.

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De même que le révisionnisme hygiéniste a effacé la pipe de M. Hulot sur les affiches du  film de Jacques Tati, le révisionnisme écologique s’abattra sans doute avec la même intransigeance sur le célèbre film de Pierre Granier-Deferre, « Le chat », qui a rassemblé deux acteurs mythiques, Gabin et Signoret, pour mettre en scène l’essoufflement de la vie de couple où l’amour a fait place à l’aigreur et où le chat joue le rôle de révélateur. Quant à la papesse de la collapsologie, Greta Thumberg, si elle construisait son arche gaiesque, les chats comme les vaches seraient donc ostracisés. François Gemenne, chercheur belge et membre du GIEC, a confirmé sur LCI que « le chat est une catastrophe pour la biodiversité », tout en réglant son compte au meilleur ami de l’homme : « le chien est une catastrophe pour le climat ».

Ce dernier s’est ensuite plaint d’avoir reçu des menaces de mort. Encore ces pauvres ploucs climato sceptiques qui ne comprennent rien à l’urgence écologique ! Reste que plus de la moitié des Français, selon Ipsos, sont propriétaires d’un chien ou d’un chat. Et certains d’entre eux sont de plus excédés d’entendre ces experts de plateaux prophétiser non sans arrogance la fin du monde et égrener le chapelet des injonctions écologiques qui régentent la vie des gens et les dépossèdent au nom de la sacro-sainte Nature. Après la chasse à la voiture interdite d’accès aux grandes villes si elle est trop ancienne et donc trop polluante, la chasse aux logements jugés trop énergivores, voilà la chasse aux matous.

Au programme des hostilités, il est question d’eugénisme avec le contrôle des naissances par la stérilisation mais aussi de confinement comme pendant la pandémie de Covid-19 !  L’Australie mais aussi certaines villes allemandes ont ainsi mis en place des couvre feux pour chats obligeant les maitres à enfermer leur boule de poils chez eux afin par exemple de protéger la reproduction d’oiseaux rares. Ici des chats confinés, là des vaches masquées… il faut se pincer pour y croire tant les dingueries écolo volent en escadrilles… électriques j’espère !

C’est sa nature !

Au final cet écologisme dogmatique se fiche éperdument du bien-être animal qu’il prétend défendre. Un chat est un petit prédateur et comme tout prédateur il est fait pour chasser, c’est sa nature. « Qui né chat pourchasse la souris » comme dit si bien le proverbe italien. D’ailleurs si le rat n’était pas érigé au rang de « surmulot » avec qui la cohabitation est un devoir pour tout bon citoyen antispéciste, peut-être qu’un grand lâchage de chats dans les rues de Paris pour enfin débarrasser la capitale de ces millions de rats qui y pullulent serait souhaitable… Les écolos n’ont que le mot « nature » à la bouche, mais quand il s’agit de respecter l’instinct naturel du chat, ils en ont cure.

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Au-delà de cette activité prédatrice, le chat est un animal qui dort 16h par jour et qui, sur les 8h restantes, s’adonne à une toilette infinie, contemple son monde, se frotte aux meubles, avant de chercher un coin douillet pour s’y blottir, souvent près d’un radiateur ou d’un feu de cheminée… Faire du chat l’ennemi de la planète n’est pas si anodin. Le chat représente tout ce que déteste notre époque. La contemplation contre l’agitation, le silence contre le brouhaha permanent, le mystère insondable de la vie intérieure contre la mise en scène de soi et le culte de la transparence absolue, la délicatesse aristocratique contre la laideur contemporaine, la grâce aérienne contre la pesanteur apathique. Bref, les chats sont des affreux réacs conservateurs ! « Ils se plaisent dans le silence, l’ordre et la quiétude, et aucun endroit ne leur convient mieux que le cabinet du littérateur », écrivait Théophile Gauthier, témoignant ainsi du lien intime entre la création littéraire et la présence du chat, à la fois muse de l’artiste et acteur de l’œuvre créée.

  1. https://www.leparisien.fr/animaux/jusqua-1000-proies-par-an-le-terrible-impact-des-chats-sur-la-biodiversite-12-12-2023-AVFWTLGJJVAXDJG67JQGNKDEXM.php?ts=1702801977439 ↩︎

Les marches contre l’antisémitisme étaient-elles vraiment utiles?

La haine antisémite et la haine d’Israël sont au centre de l’idéologie islamiste radicale. C’est une grave erreur ou une grande hypocrisie de séparer les deux, et de nier le rapport des actes antisémites commis par des musulmans radicaux avec l’existence d’Israël, avancent Fadila Maaroufi et Yana Grinshpun.


Par Fadila Maaroufi et Yana Grinshpun

Nous avons écrit ce texte, en mélangeant nos analyses et nos témoignages personnels des marches successives contre « l’antisémitisme » qui se sont tenues à Paris et à Bruxelles à l’intervalle d’un mois. Le style de l’écriture peut sembler inhabituel, car les témoignages personnels se croisent avec des analyses, mais c’est aussi une manière de montrer que nous pouvons tous être à la fois acteurs et analystes des mouvements sociaux importants qui agitent notre société.

Les phénomènes idéologiques qui provoquent les actes de haine doivent être combattus, personne dans notre société ne peut le contester. Rappelons le contexte dans lequel les marches dans les deux grandes villes européennes se sont tenues. Le 7 octobre, l’organisation terroriste islamiste du Hamas, l’émanation des Frères Musulmans dans sa version la plus radicale, a attaqué les civils israéliens sur leur sol, en tuant, violant, mutilant, et filmant les meurtres comme preuves de la déshumanisation totale de l’ennemi juif et sioniste. Malgré la persistance de certaines voix publiques qui essaient de présenter le Hamas comme un parti politique, il est nécessaire de comprendre que le Hamas est d’abord et avant tout une émanation d’une idéologie religieuse musulmane ultra-radicale, un mode de vie, une mentalité qui contrôle tous les secteurs de la vie de ses citoyens depuis le berceau. Les crèches, les écoles, les colonies de vacances, les universités, les mosquées, la culture sont les lieux où l’on enseigne la haine des Juifs et a fortiori des Israéliens. L’extermination de ces derniers est inscrite dans la charte du Hamas.  Le 7 octobre a eu lieu la tentative de réaliser le Plan. Qui fut bien plus grandiose que ce que le monde a pu voir, selon les informations obtenues à ce jour. Israël devait être détruit entièrement, ce qui n’est pas arrivé uniquement à cause des problèmes d’organisation internes du Hamas et du Hezbollah. Les Israéliens ont répondu à ces attaques, en décidant d’en finir avec l’existence du Hamas, qui régnait en maitre à Gaza, élu en 2006 à 75% de voix. La guerre que mène Israël est une guerre existentielle, celle qui touche à la survie d’un peuple, confronté pour la deuxième fois consécutive en cent ans, à la tentative d’extermination.

Parallèlement, nous avons assisté en Europe et aux Etats-Unis à l’augmentation fulgurante des actes antisémites, dont le nombre ne fait que s’élever. Comme si l’attaque du Hamas a donné le feu vert à une haine jusqu’ici retenue. Comme si le fait que Les Juifs israéliens ne se sont pas laissé abattre et ont défendu la vie de la nation, en décidant d’écraser l’ennemi, a tellement énervé les antisémites européens qu’ils sont passés à l’action aussi.

Ces passages à l’acte en Europe ont provoqué les réactions indignées de nos concitoyens respectifs, Juifs et non-Juifs, hommes et femmes politiques, des honnêtes gens, des démocrates, des républicains, respectueux de l’altérité, de la liberté et de la loi. Une marche contre l’antisémitisme a eu lieu à Paris, le 12 novembre et à Bruxelles, le 10 décembre dernier.

C’est de la nature de ces marches et des discours entendus pendant et après les marches que nous voudrions proposer quelques réflexions.


Les marches n’ont-elles vraiment rien à voir avec le soutien à Israël ?

Nous avons souvent entendu que ces marches n’ont rien à voir avec Israël tant des hommes politiques que des participants, dont certains se sont exprimés sur les plateaux télé. Des commentaires sur le compte Facebook de Fadila Maaroufi l’exhortent de ne pas « faire l’amalgame » entre les Juifs et Israël. A Bruxelles. A Paris, on a fait remarquer à Yana Grinshpun, à plusieurs reprises, qu’il ne fallait pas « amalgamer » les Juifs français ou les Français juifs avec Israël. Mais la réalité de la manifestation et les discours au sein de la foule manifestante démentent ces dires. Les gens qui portaient les drapeaux israéliens à Paris exprimaient leur soutien au peuple juif, soit parce qu’ils appartenaient à ce peuple, soit parce qu’ils exprimaient leur soutien au peuple entier dont les membres sont agressés violemment où qu’ils soient. Nier ce lien, en affirmant que lorsque l’on marche contre l’antisémitisme, cela n’a rien à voir avec Israël, est soit une naïveté, soit une mauvaise foi, soit tout simplement une peur d’être associé au mal absolu qu’est Israël dans les yeux d’une certaine élite politique.

Si à Paris, des drapeaux israéliens ont émaillé çà et là la marche, à Bruxelles, aucun drapeau israélien n’a été autorisé.

Fadila Maaroufi, une rare personne issue de la culture musulmane témoigne :

« Je suis arrivée à la marche avec un drapeau d’Israël. Pour un musulman, tenir un drapeau israélien relève du « haram », de l’interdit, d’un blasphème. J’ai expliqué de nombreuses fois dans des entretiens donnés que son geste s’adresse non seulement aux Juifs dont les destins sont inséparables du peuple d’Israël, mais aussi à la communauté musulmane pour leur montrer qu’ils peuvent faire de même.

Par ailleurs, il n’y a pas pire pour les islamistes que la « fitna » (la division) contre un ennemi. En l’occurrence « l’ennemi sioniste ». Les membres de l’Oumma sont censés tenir le même discours, avoir la même position afin d’éviter le doute. Un « vrai musulman » n’a pas d’autre choix que de tenir le même discours que l’ensemble de la Oumma, même s’il va à l’encontre du respect des droits de l’Homme. Si je suis venue avec le drapeau d’Israël, c’est aussi pour donner un signal fort aux musulmans : ils peuvent ne pas écouter les préceptes de la Oumma.

Cependant la « fitna » ne touche pas uniquement l’Oumma, elle est aussi visible au sein de la communauté juive. Et cela est réjouissant pour les islamistes. C’est ainsi que l’Union des Progressistes juifs de Belgique (UPJB) a contribué à la division des « marcheurs », en annonçant vouloir marcher contre l’antisémitisme, mais séparément, car, selon les progressistes, il fallait protester contre « tous les racismes » et contre « l’extrême droite » et pas seulement contre l’antisémitisme. Le problème est que faisant cela, ce n’est pas le « jeu de l’extrême droite » que l’UPJB a joué, mais bien le jeu des islamistes ! C’est ainsi qu’un policier m’a demandé de ranger mon drapeau israélien en précisant que seuls les drapeaux belges sont autorisés. Un manifestant, témoin de la scène, demandait au policier pourquoi les drapeaux du Hamas ne sont pas interdits lors des manifestations pro-palestiniennes. Il a demandé aussi pourquoi lors de la marche contre les violences faites aux femmes, les drapeaux de la Palestine étaient exhibés en très grand nombre, malgré l’objet de la manifestation qui n’avait rien à voir avec la Palestine ?  Le policier avait répondu qu’il n’était pas au courant. Je ne peux pas le lui reprocher.  De surcroît, le policier m’avait demandé une carte d’identité et a pris des photos comme si j’avais commis une infraction ».

Nous pensons que le désir d’effacer le signe juif de la marche à Bruxelles et l’acceptation de cet effacement par les Belges et par les Juifs ne peut que réjouir les islamistes et leurs alliés.

Fadila Maaroufi continue: « En portant le drapeau d’Israël, j’ai voulu lever le sceau de l’interdit, montrer que l’étoile de David et le drapeau d’Israël sont des symboles d’une grande culture qui ne peut ni ne doit être piétinée, qu’un musulman peut également le porter avec fierté, comme le font des musulmans en Israël. De nombreux musulmans n’approuvent pas les cris de haine antijuifs, mais ne se permettent pas de le dire ouvertement, à de rares exceptions près, comme l’imam Chalgoumi. La peur de soutenir les Juifs ne peut que légitimer les crachats, le piétinement ou les autodafés réguliers organisés par les ennemis des Juifs et d’Israël. Être juif, être Israélien n’est pas une insulte ».

Et c’est là où toute l’hypocrisie de cette interdiction des décisionnaires belges saute aux yeux. Joël Rubinfeld rappelle pourtant, dans son discours prononcé sur la tribune bruxelloise, que l’augmentation des actes antisémites (1000%) est le résultat du « conflit là-bas » et pas d’un antisémitisme surgi ex nihilo.  C’est donc curieux qu’on y ait parlé d’Israël, mais que les drapeaux de ce pays aient été formellement interdits.

Dans les manifestations palestiniennes, où se font entendre des slogans génocidaires « From the river to the sea, Palestine will be free » (« de la mer au Jourdain libérez Palestine »), les slogans qui appellent à libérer Israël des Juifs, on voit majoritairement les drapeaux palestiniens en France, quelques drapeaux français, portés notamment par les membres du PCF. En revanche, on n’a pas vu de drapeaux belges lors des manifestations pro-palestiniennes en Belgique. La réponse qu’on entend déjà est que les manifestations pro-palestiniennes soutiennent la Palestine, et que c’est donc normal que seuls ses drapeaux soient visibles. Mais ne serait-il pas de très mauvaise foi de nier le fait que le drapeau d’Israël ne symbolise pas uniquement Israël, mais le peuple juif, qui en est inséparable ? Faut-il penser que Mohammed Merah fut plus honnête que ceux qui nient le rapport des Juifs à Israël ? Nous rappelons ici qu’il disait qu’il tuait des Juifs en France, parce que les « mêmes » Juifs tuent en Palestine. Pour lui et pour ses successeurs, ce rapport est clair. Comme il l’est pour de nombreux Juifs attachés à Israël pour des raisons historiques et spirituelles. Pour nous aussi, avoir peur de le reconnaître, nuit à l’efficacité des marches et démontre leur détachement des vraies causes de l’antisémitisme en hausse.

Nommer les antisémites

L’antisémitisme n’existe pas sans antisémites, et ses formes contemporaines sont mises en acte par des profils bien connus.  Certes, marcher contre une abstraction, sans nommer les metteurs en acte est une action qui peut faire sens : cela réconforte les gens dans le sentiment de leur unité pour une cause juste, mais cela donne surtout un signal fort de la peur de nommer les véritables acteurs d’actes antisémites.

Alors qui est antisémite ? L’extrême gauche a été pointée du doigt par Joël Rubinfeld, et à juste titre. Ce dernier a bien précisé que l’antisémitisme se cache derrière le discours des droits de l’Homme. En France, LFI ne s’est pas jointe à la marche, sous prétexte de la présence de « l’extrême droite ». Il a en effet été beaucoup question de l’extrême droite, sans préciser de quoi on parle, car en France, l’extrême droite antisémite ce n’est pas celle du RN, qui n’a d’extrême que l’épithète accolé par certains médias et par la gauche mélenchoniste. Même si l’antisémitisme d’un Soral et de ses suiveurs en France est indéniable, comme l’est celui de l’extrême droite fasciste en Belgique, il reste très minoritaire et n’est pas meurtrier, comme l’est l’antisémitisme islamiste. Or, dans leurs discours, en s’adressant aux manifestants à Bruxelles, les organisateurs n’ont parlé ni de l’islamisme, ni de musulmans radicaux qui prennent les Juifs pour cible depuis des décennies. Il en était de même à Paris. Tout s’est passé comme si l’importation culturelle de l’antisémitisme amenée par une immigration massive et que les Juifs vivent quotidiennement dans nos deux pays n’avait pas lieu, comme si la haine d’Israël n’était pas pratiquement la seule cause complètement partagée par tous les mouvements islamiques adverses du monde, le point de ralliement et d’unification de l’Oumma. Comme si Nemmouche et Merah n’existaient pas, comme si le récent acte terroriste à Paris, n’était pas expliqué par son auteur par le désir de venger « les Palestiniens qui sont tués là-bas ». L’antisémitisme est inscrit dans l’ADN de l’islamisme, la haine d’Israël aussi. Ces deux phénomènes sont absolument inséparables. La haine antisémite et la haine d’Israël est au centre de l’idéologie islamiste radicale. C’est une grave erreur ou une grande hypocrisie de séparer les deux, et de nier le rapport des actes antisémites commis par des musulmans radicaux avec l’existence d’Israël.

Marine Le Pen et Edouard Philippe trop pressés?

À trois ans de l’élection présidentielle, l’ancien Premier ministre et la candidate aguerrie des seconds tours préparent déjà leur duel… Une démarche un peu trop hâtive, selon notre chroniqueur.


Il ne faut pas prendre tout ce qu’on lit pour argent comptant, je le sais, mais quand je lis : « Edouard Philippe-Marine Le Pen, les secrets du duel qu’ils préparent » dans Le Figaro, avec une analyse fine et détaillée qui montre à la fois une forme de complicité dans la tenue démocratique à observer et la réalité de plusieurs désaccords, je ne peux qu’estimer plausible cette esquisse du futur. Si 2027 leur permettait de s’affronter au second tour de l’élection présidentielle, on sortirait enfin d’une joute lassante à force de conformisme où, comme d’habitude, le jour suprême, Marine Le Pen ne serait pas à la hauteur et où son adversaire, avec une condescendance ironique, l’accablerait sous son savoir et son expérience.

Avec Edouard Philippe, nous aurions probablement une personnalité maîtrisée et courtoise, plus guillerette qu’Alain Juppé – ce serait facile – et qui tenterait de faire oublier les décisions que Premier ministre il avait prises et qui n’avaient pas été sans susciter de vigoureuses oppositions. Marine Le Pen se ferait un plaisir d’enfoncer le couteau dans la plaie et, par exemple, de rappeler le peu de crédit qu’on avait attaché au référendum régional sur Notre-Dame-des-Landes… Marine Le Pen se verra imputer à charge ses fluctuations sur l’Europe, sur l’euro, son manque de fiabilité sur le plan international, le défaut de crédibilité de certaines de ses propositions et le hiatus probable entre ses engagements et la réalité qu’elle aurait à affronter et qui les ruinerait. Comme aujourd’hui en Italie pour Giorgia Meloni qui est devenue classique et donc acceptable et acceptée alors qu’elle avait promis de renverser la table. On ne renverse pas la table. C’est à peine si on l’aménage.

A lire aussi : Sur BFMTV, Maréchal et Panot font le décompte des morts de l’islamisme et de l’ultra-droite

Le dialogue entre Edouard Philippe et Marine Le Pen tiendrait certainement, et ce serait nouveau, à un changement de tonalité. Marine Le Pen ne serait pas appréhendée comme une ennemie de la République mais comme une adversaire politique dont l’élection serait désastreuse pour la France. Cela changerait tout mais ne modifie en rien mon point de vue sur la nouvelle et dernière défaite de Marine Le Pen, à laquelle le suffrage universel préférera encore le candidat de droite « centriste ».

J’ai déjà évoqué que la seule opportunité de Marine Le Pen pour rompre son destin électoral présidentiel funeste, serait de pouvoir se colleter avec Jean-Luc Mélenchon et, bien sûr, dans ce cas, lui faire mordre la poussière. Il est facile d’imaginer ce que deviendrait le débat du second tour entre Edouard Philippe et Marine Le Pen : il serait vigoureux, sans concession mais il est clair que le RN et son programme ne seraient plus traités comme s’ils étaient interdits dans notre démocratie.

A lire aussi, du même auteur : 2027: Nicolas Sarkozy ne votera pas David Lisnard

En réalité, on a bien compris que je me suis placé dans l’optique proposée par Le Figaro mais que mon parti n’est pas celui-là. Il y a une impatience générale à venir franchir le premier tour pour au second être assuré de vaincre Marine Le Pen. Il n’y a aucune raison décisive, aujourd’hui, pour considérer qu’Edouard Philippe sera forcément l’heureux élu face à elle, et l’heureux élu pour la France ensuite. Les Républicains n’ont jamais été moribonds et le vote de la motion de rejet a démontré qu’enfin ils avaient cessé de pardonner au pouvoir les offenses qu’il essuyait de sa part. Il conviendra de chasser l’idée du candidat « naturel » que serait Laurent Wauquiez (pour Eric Ciotti) et d’insister – il n’est jamais trop tôt – pour une primaire loyale et de qualité en 2027. Avec Laurent Wauquiez évidemment, Xavier Bertrand aussi, Aurélien Pradié peut-être mais surtout David Lisnard dont tout ce qui se passe à l’heure actuelle – propos, comportements et analyses – démontre l’apport positif pour son camp, avec la certitude d’une énergie et d’une action qui ne viendraient pas atténuer les promesses mais les couronner. Il n’est pas concevable que la droite soit vouée à être déçue tout le temps. Il y aura forcément un jour une personnalité qui en son sein sera lassée de ces échecs répétés et qui brisera cette malédiction. Mais de grâce qu’on ne cherche pas, en répudiant la primaire en 2026 ou 2027, à priver le citoyen de ce miracle : une droite dont enfin il pourrait être fier !

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Éloge des petites vertus


Ce samedi, quelques courses dans un hypermarché de la périphérie de la ville. Galerie marchande bondée, enluminée de fête. Sapins enneigés pour de faux, guirlandes lumineuses en cascades. Au milieu, une hutte, une sorte d’igloo ajouré où siège le Père Noël. Le vrai. Je le sais, je peux en attester. J’y étais et je l’ai vu, de mes yeux vu. S’étirant devant son refuge, calme mais impatiente, une longue file de parents et de mamies avec des enfants qui attendent leur tour. Passer juste un peu sur les genoux du père Noël, le temps de faire « la » photo et de recevoir quelques friandises. Hohoho ! se réjouit le Père Noël. Ses rennes attachés près de l’igloo, dodelinent. Elles apprécient et sont contentes elles aussi. Un peu plus loin, un trio de gospel entonne a capella Petit Papa Noël. Là aussi, attroupement. Beaucoup de monde. Et du monde qui chante les couplets, ces mots qui sont l’hymne impérissable de ce moment-là de l’année. « … Quand tu descendras du Ciel ». Est-ce qu’ils y croient, au Ciel ? Qu’importe ! Ils le chantent et c’est touchant.

J’ai pris le temps de savourer. Cette ville comprend une importante communauté turque. Pas ou peu visible. Peut-être fondue en la circonstance dans le mouvement et dans le nombre de ces gens qui me semblaient tous gagnés par ce que je m’autorise à appeler les petites vertus (et qui n’ont rien à voir avec celle des dames qu’on dit en être dotées). Les petites vertus que sont le sourire, une perceptible bonne humeur, quelque chose d’apaisé dans l’attitude et le regard, des mots prononcés ou balbutiés, mots tout simples : merci, bonjour, pardon… Enseigner et prêcher les grandes et très nobles vertus est assurément bel et bon. S’occuper avec ténacité d’instiller les petites ne pourrait pas nuire, me semble-t-il. On devrait y veiller.

Je goûtais donc ces moments de l’Avent, ce Noël avant Noël, et je me suis surpris à penser que ceux qui ont le projet d’éradiquer ces trésors de notre monde, de notre mode de vie, de notre culture populaire, patrimoniale sont loin d’avoir partie gagnée. Les petites vertus, les rendez-vous comme celui-ci ne se laisseront pas abattre aussi aisément qu’ils le pensent et qu’ils le projettent. Il faut juste savoir les cultiver, les célébrer encore et encore. Sans arrogance ni ostentation. Tranquillement, sereinement. Comme je l’ai vu faire là, dans ce lieu improbable pourtant tout entier voué au mercantile.

J’ai fait mes quelques courses, repris la galerie marchande. Le trio chantait autre chose, un gospel, en anglais. Le public chantait aussi, ou plutôt s’y essayait. Ça donnait ce que ça donnait. C’était très faux et très beau. La file devant la hutte du Père Noël s’étirait toujours, plus longue encore. Hohoho ! Les enfants piaffaient, les rennes dodelinaient et les mamies, les mamans, les papas faisaient la queue. Avec le sourire. Sans broncher. Personne ne songeait à autre chose qu’à s’abandonner ces quelques bribes d’une magie qu’on a beau savoir fabriquée de toute pièce mais à laquelle on ne peut que vouloir croire. Le vouloir si possible au moins encore un millénaire ou deux.

On me pardonnera cet accès de candeur terriblement bisounours. J’ai une excuse. La meilleure. Je me sens gagné par l’Esprit de Noël.

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C’est curieux, chez les amateurs de vin, ce besoin de faire des phrases…

Dans un essai brillant, le linguiste Jean Szlamowicz nous parle de la langue du vin, de l’attachement au terroir et de notre civilisation


Dans quelques jours, les fêtes de la nativité seront l’occasion de sortir les flacons précieux et les millésimes hautement tarifés des caves obscures. Et commencera alors le cauchemar des dîners de famille à rallonge où ce vieil oncle expert et ce jeune cousin « je sais tout » exposeront leur science du vin, avec profusion de termes techniques et de fioritures vaseuses, ces archimandrites de la vinification se noieront dans leur parole et nous assommeront comme ces Bordeaux « tanifiés à mort » bus dans ma jeunesse. Par bonté chrétienne, à la Noël, les soulographies verbales sont acceptées voire pardonnées, nous les laisserons donc divaguer sur la robe, le nez, la cape, le jus, l’astringence, la verdeur ou la salinité du breuvage. Car, en matière de dégustation, les mots dépassent souvent la pensée. À l’approche des réveillons, un étrange phénomène physique se produit que l’on pourrait qualifier d’effet « des vases communicants ». À mesure que les liquides se vident sur les tables, les livres consacrés au vin se multiplient dans les librairies. Cette inflation saisonnière prouve que le sujet passionne les Français, intrigue, dit beaucoup de notre rapport à la terre et de notre enracinement dans une civilisation (perdue). Parler du vin, c’est faire émerger les souvenirs, raviver les anciennes communautés de destin, s’inscrire dans une longue histoire, aimer les coteaux de son pays, chérir ses climats, ne pas occulter les identités, faire le pont entre la paysannerie et l’art de vivre. Car le vin est plus qu’un aliment, mieux qu’un alcool, il y a du sacré en lui, de l’insondable souvent. Petit-fils de marchand de vin, j’ai été élevé à l’ombre des foudres immenses qui, enfant, me terrifiaient, ma chambre se trouvait juste au-dessus d’un chai en terre battue et j’étais émerveillé par ces milliers de siphons colorés qui brillaient dans la nuit noire berrichonne. Ma grand-mère à l’âge de 97 ans n’avait rien perdu de son acuité gustative. À l’aveugle, elle impressionnait les œnologues diplômés et rabrouait vigoureusement les vignerons un peu trop farauds. Femme à poigne, cette cheffe d’entreprise née en 1917 faisait valser les représentants et les étiquettes, conduisait les camions dans la campagne et ne prenait pas un merlot pour un gamay.

A lire aussi, du même auteur: Tiens, voilà du Boudard!

Le thème du vin ne m’est donc pas complètement étranger et pourtant, l’essai de Jean Szlamowicz m’a décillé, m’a instruit, m’a amusé et m’a même follement redonné l’envie de (re)décapsuler. Je me suis depuis trop longtemps réfugié, enfermé diront certains, dans mes sauvignons des bords de Loire par passéisme et paresse, aussi par réaction contre une technicité obscène et des prix qui s’envolent, notamment sur les Bourgognes racés. Pour ouvrir les vannes du passé et réenchanter nos territoires ruraux, je vous conseille de lire ce linguiste chevronné, professeur des universités, producteur de jazz qui avance, sans œillères idéologiques, avec gourmandise, sur un staccatissimo endiablé. « Savoir parler du vin » aux éditions du Cerf vous accompagnera sur les chemins piégeux du vin, de sa langue et de ses maux modernes. Dans la préface chaleureuse que lui accorde Jean-Robert Pitte de l’Institut, les termes du débat sont ainsi posés : « Que retenir de ce stimulant essai ? Le vin est fait pour être bu et non dégusté la bouche en cul-de-poule ». Deux écoles s’opposent, les prosateurs « savants » qui se délectent de mots déconnectés du réel, ils vous disent « typicité » ou « argilo-calcaire » avec un air glorieux et puis, les buveurs anonymes, les « boit-sans-soif » d’Audiard, les incultes du zinc qui n’intellectualiseraient pas leur consommation. Dans cette controverse aussi tendue que celle de Valladolid, Jean Szlamowicz nous apporte des éléments de langage essentiels à la compréhension. Il traque cette débauche verbale : « chaque bouteille de vin semble exiger qu’on dépose devant elle un florilège d’épithètes pour rendre compte de sa profonde et ineffable individualité ». Il le fait en usant d’une érudition clairvoyante, il ne jargonne pas, il s’appuie sur la littérature (un essai qui met en exergue des citations de René Fallet a toute mon estime), les dernières avancées scientifiques, la comparaison avec d’autres pays, les imbroglios de la traduction, les évolutions du goût ou le prisme des couleurs ce qui donne une lecture passionnante à cet ensemble. « Le vin est un défi sensoriel autant qu’intellectuel. Il pose la question du goût, à la fois sur le plan perceptif et esthétique, mais aussi la question de la fiabilité des impressions physiques et de la possibilité de communiquer une perception par le langage » démystifie-t-il, avec sagesse. Pour contrer les assauts de votre vieil oncle ou de ce jeune cousin impertinent, les 24, 25, 31 ou 1er de l’an, l’essai de Szlamowicz aura le mérite de remettre l’église au milieu du village et de leur clouer le bec.

Savoir parler du vin de Jean Szlamowicz – les éditions du Cerf, 239 p.

Wokisme chez Disney: «libéré, délivré»?

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"Wish, Asha et la bonne étoile" (2023), le film de Noël de Disney.

Le dernier film d’animation des studios Disney, « Wish », a été boudé par les Américains. Mais, il pourrait être rentabilisé grâce aux ventes à l’international. Il raconte l’histoire émouvante d’une adolescente et d’une étoile filante magique, et nous épargne la leçon de morale woke…


L’année 2023 s’est révélée très dure pour la vénérable maison Disney. Une série de navets aurait entraîné une perte d’un milliard de dollars. La raison en est que le géant du divertissement se trouve entre l’enclume et le marteau. D’un côté, ses films d’animation classiques sont accusés par une nouvelle génération de racisme, sexisme, homophobie et validisme. Mais, de l’autre, sa tentative de se racheter en produisant des films ouvertement wokistes a attiré les foudres des conservateurs et détourné une grande partie du public !

La liste de ses échecs s’allonge. En 2022 : Avalonia et Buzz l’Éclair qui incorporent des éléments gay et lesbiens. En 2023 : le cinquième Indiana Jones qui critique le capitalisme et le colonialisme ; The Marvels qui met en scène trois superhéroïnes féministes ; et La Petite Sirène qui présente une sirène noire et fait référence à MeToo et au mouvement des drag-queens. La dernière déclaration financière de l’entreprise explique ses pertes en reconnaissant que ses « positions sur des questions d’intérêt général » présentaient « des risques ».

A lire aussi, Samuel Fitoussi: «Le wokisme a profondément appauvri l’univers Disney!»

Disney n’est plus dans le cœur des Américains. Selon le classement annuel des marques les plus aimées, réalisé par Axios-Harris en 2023, la firme a dégringolé à la 77e place, alors qu’elle était à la cinquième en 2019. Bob Iger, l’ancien PDG rappelé à la tête du groupe en 2022 pour tenter de redresser la situation, a récemment confié au New York Times qu’il fallait revenir aux fondamentaux du divertissement et laisser tomber les « messages ». En effet, la sortie de la nouvelle version de Blanche-Neige, qui a fait scandale quand le public a appris que les sept nains seraient remplacés par des « créatures magiques », a été retardée jusqu’en 2025 pour que le film soit révisé. Selon une récente photo de plateau, Grincheux et compagnie semblent être de retour. Pourtant, la dernière sortie de Disney, WishAsha et la bonne étoile, d’un sentimentalisme parfaitement conventionnel, a encore été un échec. Comme si la vénérable maison avait oublié l’art de faire un bon film.

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Gérard Depardieu: Abdul-Malak pulvérise la présomption d’innocence

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Bruxelles, 25 juin 2018 © Daina Le Lardic/Isopix/SIPA

Selon la ministre de la Culture, l’acteur fait honte à la France. Emmanuel Macron, qui ne l’entend pas de cette oreille, recadrera-t-il Rima Abdul-Malak ? Le regard libre d’Elisabeth Lévy


La famille Depardieu fait bloc autour de Gérard, dans une tribune1 publiée par le Journal du Dimanche signée par sa fille Julie, son ex-femme Elisabeth et d’autres membres de la famille. Rappelons que sur France 2, Complément d’enquête a diffusé des extraits des rushs du film de Yann Moix (sans son accord). Sur ces chutes, le comédien profère des blagues graveleuses sur un ton rigolard. Il semble faire des commentaires sexuels sur une très jeune cavalière.

Je l’avoue, ça ne m’a pas choquée. Apparemment, notre pays est peuplé de gens intraitables sur la pudeur, la belle langue et l’humour convenable. La diffusion de ces images a déclenché un tel hallali qu’on avait l’impression qu’il avait agressé la fillette.

Tous les lyncheurs devraient lire le texte du Journal du Dimanche :

On y apprend apparemment que le montage de Complément d’enquête était manipulatoire – c’est ce que dit Yann Moix – et que Gérard Depardieu qui appelle tout le monde « fifille » ne parlait pas de la fillette. « S’agissait-il, se demande sa famille, de le faire passer pour pédophile ? » Quoi qu’il en soit, il s’agit une fois de plus d’une terrible faillite du tribunal médiatique.

A lire aussi: C’est curieux, chez les amateurs de vin, ce besoin de faire des phrases…

« Il faut cesser l’amalgame entre les paroles et les actes. Grossier, grivois, gaulois, lourd parfois mais pas violent ! » peut-on aussi lire.  Oui : blagues lourdes et propos salaces ne sont pas un crime. Et de plus, c’est pour ses excès qu’on aime Depardieu depuis les Valseuses. « Pour lui et pour toute la famille les dégâts sont indescriptibles ». Les inquisiteurs en chambre qui jugent et condamnent sans avoir la moindre idée des faits dont ils parlent doivent savoir qu’ils détruisent aussi des enfants, des épouses, des amis. Bref, des êtres humains qui ont droit à la vie privée.

Et la ministre de la Culture a donc condamné le comédien. C’est encore plus grave. Mais pas étonnant. Rima Abdul-Malak rate rarement l’occasion de proférer une énormité. Et elle a une conception baroque des institutions. Au mépris de la séparation des pouvoirs, elle avait menacé C8 et CNews de les priver de fréquence, ce qui n’est pas dans ses attributions. Certes, Gérard Depardieu est accusé de viol. En mère supérieure de l’ordre des sœurs de metoo, Rima Abdul-Malak pulvérise la présomption d’innocence : elle déclare que Depardieu fait honte à la France et annonce une procédure pour lui retirer la Légion d’honneur. Votre Légion d’honneur vous pouvez vous la garder, répond-il en substance via ses avocats.

La sortie de la ministre a fortement énervé Macron (info parue dans le JDD). En privé, le président soutient Gérard Depardieu. Mais en public, il n’ose pas s’opposer à la doxa néo-féministe. Il paraît qu’il va engueuler sa ministre. Il devrait plutôt la congédier ; elle est légèrement moins utile au rayonnement de la France que Gérard Depardieu et toutes ses outrances.

  1. https://www.lejdd.fr/culture/la-famille-depardieu-soutient-gerard-140472 ↩︎

Agression d’une ado à Lyon: Oh comme c’est bizarre…

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DR.

Par respect pour leur victime, les autorités demandaient aux internautes de cesser de partager la vidéo d’une agression violente à Lyon commise par des racailles islamisées. Mais c’est bien tout le tintouin généré sur les réseaux sociaux par la vidéo qui semble avoir permis la garde à vue de quatre délinquantes.


Jeudi 14 décembre, la vidéo d’une scène révoltante a été diffusée sur les réseaux sociaux, notamment Telegram et X (ex-Twitter), et y est rapidement devenue virale, grâce entre autres à Fdesouche. On y voit une adolescente (il s’avérera qu’elle a 13 ans) se faire insulter, menacer, traîner par les cheveux et passer à tabac par un groupe de filles – sur la vidéo, il semble qu’il y en ait quatre, deux d’entre elles se rendant coupables de violences. Ce que l’on sait des faits – du moins ce qui en a été rendu public à ce stade – a été parfaitement résumé par Amaury Bucco, de Valeurs Actuelles, sur le plateau de Cyril Hanouna. Ce que je veux souligner ici, c’est l’attitude des autorités.

En effet, dès le 14 décembre la préfecture du Rhône et la Police Nationale ont demandé de ne plus diffuser la vidéo du tabassage « par respect pour la victime. » Et le lendemain, 15 décembre, quatre personnes étaient placées en garde-à-vue dans le cadre de l’enquête sur cette agression. On aimerait approuver cet appel à préserver la pudeur de la victime et se réjouir de cette célérité, mais malheureusement…

L’enquête relancée

On sait maintenant que les faits remontaient au 10 octobre, et que le père de la victime avait déposé plainte peu après, le 12 octobre, soit deux mois avant la diffusion de cette vidéo. Deux mois pendant lesquelles les auteurs de l’agression n’ont pas été inquiétés, alors qu’une fois la vidéo devenue virale les interpellations n’ont pas pris 24 heures. De là à penser que sans le buzz sur les réseaux il n’y aurait toujours rien de fait… Personne en tout cas n’imagine que les interpellations étaient de toute façon prévues le 15 décembre, et que c’est pure coïncidence si la vidéo de l’agression a été rendue publique la veille !

Le père de l’adolescente passée à tabac le constate : « Ça fait des mois que j’ai porté plainte…. depuis l’agression de ma fille. Et là, depuis que la vidéo a été diffusée ça a fait bouger les choses. » « Par respect pour les victimes », la priorité ne devrait-elle pas être de combattre de telles agressions plutôt que de les taire ? Et, pour les combattre, de les traiter au plan sécuritaire sans attendre un scandale médiatique pour agir, mais aussi au plan politique, et donc de les mettre dans le débat public pour éclairer les décisions des électeurs ?

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Car la multiplication de ces violences est un fait politique majeur, et il faut les voir pour prendre véritablement conscience de ce qu’elles sont, il faut entendre cette jeune fille de treize ans répéter « je suis désolée » (alors qu’elle n’a rigoureusement rien à se reprocher) pour comprendre la peur, l’humiliation qui lui ont été infligées, et c’est à cette aune qu’il faut juger les évolutions de notre société, c’est à cette aune qu’il faut juger l’action – ou l’inaction – de l’Etat, c’est à cette aune qu’il faudra juger les sanctions que l’institution judiciaire infligera – ou non – aux coupables de l’agression. Ce n’est pas respecter les victimes que de vouloir empêcher le souverain – c’est-à-dire le peuple français – de constater leur souffrance et d’en demander des comptes à tous les responsables.

Bonnes et mauvaises victimes médiatiques

Faut-il faire un lien avec les désormais classiques accusations en « récupération » et « instrumentalisation », sans oublier « complotisme » et « populisme » – toujours « d’extrême-droite » bien sûr – dès que quelqu’un met en évidence un fait illustrant un phénomène de société qui ne va pas dans le sens de la bien-pensance ? Alors que, rappelons-le, la diffusion massive de la photo du petit Aylan Kurdi avait été applaudie par ceux-là mêmes qui voudraient qu’on ne parle pas de Lola, qu’on ne parle pas d’Enzo, qu’on ne parle pas de Jérémy Cohen, qu’on ne parle pas de Mégane, qu’on ne parle pas de Thomas.

Dans le cas d’espèce, celle des agresseurs qui se montre la plus enragée sur la vidéo porte un foulard islamique, et il semble que sa motivation est que sa victime aurait dénoncé son frère, un certain Yassine, qui l’aurait agressée sexuellement. On pense alors bien sûr au silence systématique des associations « féministes » progressistes face aux agressions (y compris sexuelles) dont se rendent coupables des « racisés ». On pense surtout aux travaux de Maurice Berger sur la dimension clanique de certaines diasporas présentes sur notre sol, notamment arabo-musulmanes et africaines.

Deux France face-à-face

Mais ce n’est pas tout. Si l’État n’assure plus la sécurité des citoyens, ceux-ci ne devront-ils pas tous se tourner vers des solidarités de type clanique pour espérer s’en sortir, ne pas être seuls face aux bandes, ou rechercher la « protection » de nouveaux seigneurs féodaux ? Il semble qu’après son agression, constatant au fil des jours, des semaines, des mois que l’enquête n’aboutissait à rien de concret et que la menace perdurait, la jeune victime ait fait appel à l’influenceur communautariste Bassem Braiki pour demander son aide, se prétendant tunisienne afin de le convaincre, et que c’est lui qui a permis la médiatisation de l’affaire et donc, très probablement, sa véritable prise en compte par les autorités. Souvenons-nous qu’à Dijon, déjà, c’est un imam et non la République qui a servi de « juge de paix » aux affrontements entre bandes maghrébines et tchétchènes. On en revient, encore et toujours, à l’implacable mécanique d’effondrement décrite par Ibn Khaldoun : l’empire en train de se déliter s’oppose avec violence à ce que les citoyens ordinaires puissent se défendre eux-mêmes, car ils pourraient alors résister à sa prédation fiscale, mais refuse de les protéger contre les barbares que des « élites » décadentes préfèrent essayer d’acheter, ou maintenir à distance en leur livrant le reste de la population…

Il est certain en tout cas qu’en plein débat – houleux – sur l’immigration, l’écho médiatique rencontré par des faits comme l’agression de Lyon n’arrange pas ceux qui veulent la poursuite de l’immigration massive et continuent à chanter les louanges du « vivre-ensemble » au mépris du réel – car ce qu’ils appellent « faits divers » est une tendance de fond, corroborée dans toute l’Europe par toutes les études statistiques sérieuses. Je laisse la conclusion au collectif Némésis, qui a répondu à la Préfecture du Rhône : « On arrêtera de diffuser les vidéos quand vous passerez plus de temps à traquer les auteurs de ce genre de méfaits plutôt que ceux qui partagent ladite vidéo. »

Sur BFMTV, Maréchal et Panot font le décompte des morts de l’islamisme et de l’ultra-droite

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BFMTV, hier.

La députée LFI Mathilde Panot et Marion Maréchal, tête de liste de « Reconquête » aux élections européennes, se sont affrontées hier soir sur le plateau de BFMTV. Dans ce duel très commenté, Mathilde Panot a tenu à expliquer que l’ensauvagement et le racisme anti-blanc n’étaient que des billevesées. Séance de rattrapage.


Au moment où la trêve des confiseurs s’annonce, où les téléfilms de Noël s’imposent sur les écrans, BFM TV proposait ce dimanche soir un dernier combat de boxe avant d’entrer dans la féérie un peu mièvre des fêtes. Mathilde Panot contre Marion Maréchal, c’était la promesse d’avoir du sang sur les murs. On n’a pas été déçus.

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Pas grand-chose ne rapproche les deux débatteuses du soir, toutes deux nées pourtant la même année, en 1989. Pendant le round d’observation proposé par l’arbitre Benjamin Duhamel, elles ont eu toutes les peines à reconnaître à l’autre la moindre qualité. Ah si ! elles ont quand même une victoire en commun dont elles se félicitent : l’échec à l’Assemblée nationale de la loi immigration défendue par Gérald Darmanin. Toutefois, elles y étaient opposées pour des raisons tout à fait différentes. Pour Marion Maréchal, « ce projet de loi ne répond pas au défi de la submersion migratoire que nous subissons (…). Il n’y a rien dans ce texte qui va limiter l’accès à la nationalité. Il n’y a pas de suppression du droit du sol (…). C’est un texte qui ne s’attaque pas à tout ce qui incite l’immigration légale et illégale dans notre pays ». Mathilde Panot, de son côté, se réjouit de la motion de rejet, qui va « épargn[er] les pires paroles racistes et xénophobes au pays pendant quinze jours ».

Des chiffres et des êtres

S’ensuit une bataille de chiffres et de faits divers. Marion Maréchal revient alors sur les derniers « phénomènes de société » recensés ces quinze derniers jours. Dans les Yvelines, où une dame de 65 ans, tout juste remise d’un cancer du poumon, a été séquestrée et violée par un Ivoirien, sous OQTF. À Avignon, où une jeune fille de 14 ans a été violée par un clandestin. En face, Mathilde Panot refuse de commenter ces faits divers et de faire tout lien entre immigration et insécurité. Selon les données de la France insoumise, les homicides ont été divisés par deux par rapport au début des années 90, signe que le pays n’est guère en voie d’ensauvagement, et que tous ces faits rapportés ne sont que des trompe-l’œil agités par la droite nationale. Pour Mathilde Panot, Marion Maréchal est « l’image de la France rabougrie, qui ne veut plus accueillir personne ». Pour Marion Maréchal, Mathilde Panot débarque tout simplement d’une autre planète pour être aussi peu en phase avec les inquiétudes de ses compatriotes.

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Mathilde Panot reproche à Marion Maréchal de défendre une conception ethnique de la France et de distinguer dans la population des « Français de papier », expression héritée selon elle « de Maurras, de Pétain et de Drumont ». Expression qu’utilisait également Jean-Pierre Chevènement en 2016 sur RTL… Marion Maréchal a alors brillé en rappelant quelques noms de sinistre mémoire : Mohammed Merah, Youssouf Fofana, Redouane Lakdim, l’assassin d’Arnaud Beltrame, comme possibles exemples de Français de papier. Pour mettre à égalité menace islamiste et menace d’ultra-droite, Mathilde Panot cite de son côté Oleg Sokolov, ancien professeur de l’Institut des sciences sociales, économiques et politiques (Issep) condamné en Russie pour avoir découpé sa compagne. Et puis le meurtre de Federico Martín Aramburú, en 2022, par un nervi du GUD. Et puis l’attentat du Petit-Clamart. Deux minutes de plus, et la députée LFI comptabilisait l’assassinat d’Henri IV dans le palmarès macabre de l’utra-droite…

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Le racisme anti-blanc n’existe pas

Enfin, la meilleure cascade de la soirée est à mettre sur le compte Mathilde Panot. Revenant sur le sordide crime de Crépol, elle a été amenée à parler de racisme anti-blanc : « Oui, il peut y avoir des actes xénophobes envers des personnes blanches, tout à fait condamnables. Le racisme, lui, est structurel (on dit systémique), avec un ensemble de discriminations qui s’applique à des personnes soit selon leur couleur de peau, soit selon leur religion. Il y a des discriminations, des appels à la haine qui sont tout à fait condamnables mais ça ne s’appelle pas du racisme anti-blanc qui je le rappelle est une invention de l’extrême droite ». Pas mal, alors que son adversaire du jour rappelait que neuf témoins du drame de Crépol ont entendu : « On est là pour planter du Blanc, on est là pour tuer du Blanc ». Quant à l’homme poignardé en Moselle, dans la nuit du 8 au 9 décembre, au cri de « sale blanc, sale gwer », là non plus, « ça ne s’appelle pas du racisme anti-blanc, ça s’appelle de l’appel à la haine, ça s’appelle des actes de haine, ça s’appelle de la xénophobie », selon Mathilde Panot.

Loi immigration/CMP: effectivement M. Darmanin, ce ne sera pas un « texte parfait »

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Image d'illustration

La pensée totalitaire attise la colère française. Comme la gauche, la majorité relative est complètement déconnectée du réel, observe notre chroniqueur


La pensée totalitaire caractérise l’extrême gauche française. Mais ce danger contamine aussi la Macronie, dans sa propension à occulter les faits au profit de dogmes. La perméabilité du wokisme, cet autre endoctrinement fascistoïde perdu dans une lutte de races et de sexes, n’est pas ici en cause. Car ce sont de vieux réflexes staliniens qui ont été recyclés par la députée LFI Mathilde Panot, dimanche soir sur BFMTV, en affrontant Marion Maréchal, qui conduira Reconquête aux Européennes. Outre son recours à l’insulte contre son adversaire, à qui elle a refusé de serrer la main, l’élue mélenchoniste s’est distinguée par son déni buté des réalités, ce marqueur de l’obscurantisme qui balaie les vies communes au profit de croyances fabriquées. Les dictatures procèdent toujours de la sorte, déshumanisant les contradicteurs et effaçant les observations dérangeantes. Ainsi Panot, qui avait estimé que le Hamas n’était pas terroriste, a-t-elle soutenu cette fois, pour toute argumentation, qu’il n’y avait pas d’ensauvagement de la société, ni de lien entre l’immigration et l’insécurité, de guerre de civilisation, de Français de papier, de racisme anti-blanc, d’offensive islamiste, etc. Commentant ce naufrage intellectuel, le député Antoine Léaument (LFI) a estimé tout au contraire : « Ce soir, Mathilde Panot a atomisé Marion Maréchal ». Plus que jamais, LFI a quitté le débat au profit du dénégationnisme, la judéophobie étant l’autre face de ce mouvement. Dans Libération de samedi, l’insoumis David Guiraud admet avoir été influencé jadis par les vidéos antisémites d’Alain Soral et Dieudonné

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Mais la Macronie non plus n’est pas à l’abri de cette pente totalitaire. Sans revenir ici sur son oppressante politique hygiéniste durant le Covid, qui a imposé brutalement un régime liberticide construit sur la peur, la majorité présidentielle n’est guère réceptive, d’une manière générale, à la condition humaine et au respect de la vie. L’aide à mourir, brandie comme une avancée par Emmanuel Macron, est surtout une technique qui permettra, si elle est adoptée, d’éliminer plus rapidement des vieux, jugés improductifs et coûteux. Surtout, la majorité montre, sur le sujet de l’immigration actuellement débattu, sa déconnexion des Français et de leur vie réelle. Le texte, qui devrait sortir ce lundi après midi de la commission mixte paritaire, ne répondra pas aux aspirations à plus de fermeté des sondés. Dimanche, le JDD a confirmé que 80 % les Français ne voulaient plus accueillir de migrants, 65% voulant freiner l’immigration de travail et 73 % allant jusqu’à défendre la préférence nationale concernant les droits sociaux alloués aux étrangers non européens. Dimanche, sur BFMTV, Gérald Darmanin a lui-même admis, partant du compromis attendu avec la droite : « Ce ne sera pas un texte parfait ». En fait, le gouvernement demeure attaché à sa doctrine élitiste d’une société diversitaire, indifférente aux protestations des autochtones. L’explosion de la colère française deviendra-t-elle la seule issue ?

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Chat alors!

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Hier sphinx sacré, aujourd’hui dangereux nuisible. Le chat est dans le viseur des écolos. Nos amis félins sont les nouveaux « écocidaires » à chasser. En Allemagne et en Australie, des couvre-feux sont mis en place pour empêcher ce petit prédateur de s’en prendre à certaines espèces menacées


Marcel Aymé l’a perché, Charles Perrault l’a botté, Lewis Carroll l’a rendu évanescent. Aujourd’hui, le GIEC le criminalise ! Divinisé par les Egyptiens, le chat est diabolisé par nos Cassandres du climat qui prédisent la fin du monde alors que Météo France est incapable de prévoir le temps qu’il fera dans 10 jours ! De sphinx immortel au mystère insondable, le chat vient de tomber de sa pyramide pour rejoindre le gang des nuisibles pour la planète. L’heure est grave. La semaine dernière, une étude sur le régime alimentaire des chats1 a conclu que sous les crocs et les griffes de ce petit félin meurent plus de 2 000 espèces différentes et que 17% d’entre elles seraient menacées et inscrites sur la liste rouge de l’UICN (l’union internationale de la conservation de la nature).

François Gemenne menacé

Après les vaches qui polluent l’atmosphère par leurs pets intempestifs, c’est donc au tour des chats de passer sur le banc des accusés. Au train où vont les choses, on peut raisonnablement imaginer que les activistes radicaux du mouvement Dernière Rénovation iront demain badigeonner de peinture tous les bars et cafés à chats, avant de se coller les mains à leurs arbres à griffoirs, ou alors hurler « Just stop cats » devant une exposition du peintre japonais Foujita, connu pour avoir sublimé dans ses toiles toutes les postures des chats. Quant aux entreprises qui ont instauré des séances de ronronthérapie pour lutter contre le burn-out de leurs salariés en mal de sens, nul doute qu’elles seront vite sommées de s’excuser publiquement pour avoir encouragé l’engouement pour ces dangereux écocidaires sur pattes.

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De même que le révisionnisme hygiéniste a effacé la pipe de M. Hulot sur les affiches du  film de Jacques Tati, le révisionnisme écologique s’abattra sans doute avec la même intransigeance sur le célèbre film de Pierre Granier-Deferre, « Le chat », qui a rassemblé deux acteurs mythiques, Gabin et Signoret, pour mettre en scène l’essoufflement de la vie de couple où l’amour a fait place à l’aigreur et où le chat joue le rôle de révélateur. Quant à la papesse de la collapsologie, Greta Thumberg, si elle construisait son arche gaiesque, les chats comme les vaches seraient donc ostracisés. François Gemenne, chercheur belge et membre du GIEC, a confirmé sur LCI que « le chat est une catastrophe pour la biodiversité », tout en réglant son compte au meilleur ami de l’homme : « le chien est une catastrophe pour le climat ».

Ce dernier s’est ensuite plaint d’avoir reçu des menaces de mort. Encore ces pauvres ploucs climato sceptiques qui ne comprennent rien à l’urgence écologique ! Reste que plus de la moitié des Français, selon Ipsos, sont propriétaires d’un chien ou d’un chat. Et certains d’entre eux sont de plus excédés d’entendre ces experts de plateaux prophétiser non sans arrogance la fin du monde et égrener le chapelet des injonctions écologiques qui régentent la vie des gens et les dépossèdent au nom de la sacro-sainte Nature. Après la chasse à la voiture interdite d’accès aux grandes villes si elle est trop ancienne et donc trop polluante, la chasse aux logements jugés trop énergivores, voilà la chasse aux matous.

Au programme des hostilités, il est question d’eugénisme avec le contrôle des naissances par la stérilisation mais aussi de confinement comme pendant la pandémie de Covid-19 !  L’Australie mais aussi certaines villes allemandes ont ainsi mis en place des couvre feux pour chats obligeant les maitres à enfermer leur boule de poils chez eux afin par exemple de protéger la reproduction d’oiseaux rares. Ici des chats confinés, là des vaches masquées… il faut se pincer pour y croire tant les dingueries écolo volent en escadrilles… électriques j’espère !

C’est sa nature !

Au final cet écologisme dogmatique se fiche éperdument du bien-être animal qu’il prétend défendre. Un chat est un petit prédateur et comme tout prédateur il est fait pour chasser, c’est sa nature. « Qui né chat pourchasse la souris » comme dit si bien le proverbe italien. D’ailleurs si le rat n’était pas érigé au rang de « surmulot » avec qui la cohabitation est un devoir pour tout bon citoyen antispéciste, peut-être qu’un grand lâchage de chats dans les rues de Paris pour enfin débarrasser la capitale de ces millions de rats qui y pullulent serait souhaitable… Les écolos n’ont que le mot « nature » à la bouche, mais quand il s’agit de respecter l’instinct naturel du chat, ils en ont cure.

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Au-delà de cette activité prédatrice, le chat est un animal qui dort 16h par jour et qui, sur les 8h restantes, s’adonne à une toilette infinie, contemple son monde, se frotte aux meubles, avant de chercher un coin douillet pour s’y blottir, souvent près d’un radiateur ou d’un feu de cheminée… Faire du chat l’ennemi de la planète n’est pas si anodin. Le chat représente tout ce que déteste notre époque. La contemplation contre l’agitation, le silence contre le brouhaha permanent, le mystère insondable de la vie intérieure contre la mise en scène de soi et le culte de la transparence absolue, la délicatesse aristocratique contre la laideur contemporaine, la grâce aérienne contre la pesanteur apathique. Bref, les chats sont des affreux réacs conservateurs ! « Ils se plaisent dans le silence, l’ordre et la quiétude, et aucun endroit ne leur convient mieux que le cabinet du littérateur », écrivait Théophile Gauthier, témoignant ainsi du lien intime entre la création littéraire et la présence du chat, à la fois muse de l’artiste et acteur de l’œuvre créée.

  1. https://www.leparisien.fr/animaux/jusqua-1000-proies-par-an-le-terrible-impact-des-chats-sur-la-biodiversite-12-12-2023-AVFWTLGJJVAXDJG67JQGNKDEXM.php?ts=1702801977439 ↩︎

Les marches contre l’antisémitisme étaient-elles vraiment utiles?

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Paris, 12 novembre 2023 © LIONEL GUERICOLAS / MPP/SIPA

La haine antisémite et la haine d’Israël sont au centre de l’idéologie islamiste radicale. C’est une grave erreur ou une grande hypocrisie de séparer les deux, et de nier le rapport des actes antisémites commis par des musulmans radicaux avec l’existence d’Israël, avancent Fadila Maaroufi et Yana Grinshpun.


Par Fadila Maaroufi et Yana Grinshpun

Nous avons écrit ce texte, en mélangeant nos analyses et nos témoignages personnels des marches successives contre « l’antisémitisme » qui se sont tenues à Paris et à Bruxelles à l’intervalle d’un mois. Le style de l’écriture peut sembler inhabituel, car les témoignages personnels se croisent avec des analyses, mais c’est aussi une manière de montrer que nous pouvons tous être à la fois acteurs et analystes des mouvements sociaux importants qui agitent notre société.

Les phénomènes idéologiques qui provoquent les actes de haine doivent être combattus, personne dans notre société ne peut le contester. Rappelons le contexte dans lequel les marches dans les deux grandes villes européennes se sont tenues. Le 7 octobre, l’organisation terroriste islamiste du Hamas, l’émanation des Frères Musulmans dans sa version la plus radicale, a attaqué les civils israéliens sur leur sol, en tuant, violant, mutilant, et filmant les meurtres comme preuves de la déshumanisation totale de l’ennemi juif et sioniste. Malgré la persistance de certaines voix publiques qui essaient de présenter le Hamas comme un parti politique, il est nécessaire de comprendre que le Hamas est d’abord et avant tout une émanation d’une idéologie religieuse musulmane ultra-radicale, un mode de vie, une mentalité qui contrôle tous les secteurs de la vie de ses citoyens depuis le berceau. Les crèches, les écoles, les colonies de vacances, les universités, les mosquées, la culture sont les lieux où l’on enseigne la haine des Juifs et a fortiori des Israéliens. L’extermination de ces derniers est inscrite dans la charte du Hamas.  Le 7 octobre a eu lieu la tentative de réaliser le Plan. Qui fut bien plus grandiose que ce que le monde a pu voir, selon les informations obtenues à ce jour. Israël devait être détruit entièrement, ce qui n’est pas arrivé uniquement à cause des problèmes d’organisation internes du Hamas et du Hezbollah. Les Israéliens ont répondu à ces attaques, en décidant d’en finir avec l’existence du Hamas, qui régnait en maitre à Gaza, élu en 2006 à 75% de voix. La guerre que mène Israël est une guerre existentielle, celle qui touche à la survie d’un peuple, confronté pour la deuxième fois consécutive en cent ans, à la tentative d’extermination.

Parallèlement, nous avons assisté en Europe et aux Etats-Unis à l’augmentation fulgurante des actes antisémites, dont le nombre ne fait que s’élever. Comme si l’attaque du Hamas a donné le feu vert à une haine jusqu’ici retenue. Comme si le fait que Les Juifs israéliens ne se sont pas laissé abattre et ont défendu la vie de la nation, en décidant d’écraser l’ennemi, a tellement énervé les antisémites européens qu’ils sont passés à l’action aussi.

Ces passages à l’acte en Europe ont provoqué les réactions indignées de nos concitoyens respectifs, Juifs et non-Juifs, hommes et femmes politiques, des honnêtes gens, des démocrates, des républicains, respectueux de l’altérité, de la liberté et de la loi. Une marche contre l’antisémitisme a eu lieu à Paris, le 12 novembre et à Bruxelles, le 10 décembre dernier.

C’est de la nature de ces marches et des discours entendus pendant et après les marches que nous voudrions proposer quelques réflexions.


Les marches n’ont-elles vraiment rien à voir avec le soutien à Israël ?

Nous avons souvent entendu que ces marches n’ont rien à voir avec Israël tant des hommes politiques que des participants, dont certains se sont exprimés sur les plateaux télé. Des commentaires sur le compte Facebook de Fadila Maaroufi l’exhortent de ne pas « faire l’amalgame » entre les Juifs et Israël. A Bruxelles. A Paris, on a fait remarquer à Yana Grinshpun, à plusieurs reprises, qu’il ne fallait pas « amalgamer » les Juifs français ou les Français juifs avec Israël. Mais la réalité de la manifestation et les discours au sein de la foule manifestante démentent ces dires. Les gens qui portaient les drapeaux israéliens à Paris exprimaient leur soutien au peuple juif, soit parce qu’ils appartenaient à ce peuple, soit parce qu’ils exprimaient leur soutien au peuple entier dont les membres sont agressés violemment où qu’ils soient. Nier ce lien, en affirmant que lorsque l’on marche contre l’antisémitisme, cela n’a rien à voir avec Israël, est soit une naïveté, soit une mauvaise foi, soit tout simplement une peur d’être associé au mal absolu qu’est Israël dans les yeux d’une certaine élite politique.

Si à Paris, des drapeaux israéliens ont émaillé çà et là la marche, à Bruxelles, aucun drapeau israélien n’a été autorisé.

Fadila Maaroufi, une rare personne issue de la culture musulmane témoigne :

« Je suis arrivée à la marche avec un drapeau d’Israël. Pour un musulman, tenir un drapeau israélien relève du « haram », de l’interdit, d’un blasphème. J’ai expliqué de nombreuses fois dans des entretiens donnés que son geste s’adresse non seulement aux Juifs dont les destins sont inséparables du peuple d’Israël, mais aussi à la communauté musulmane pour leur montrer qu’ils peuvent faire de même.

Par ailleurs, il n’y a pas pire pour les islamistes que la « fitna » (la division) contre un ennemi. En l’occurrence « l’ennemi sioniste ». Les membres de l’Oumma sont censés tenir le même discours, avoir la même position afin d’éviter le doute. Un « vrai musulman » n’a pas d’autre choix que de tenir le même discours que l’ensemble de la Oumma, même s’il va à l’encontre du respect des droits de l’Homme. Si je suis venue avec le drapeau d’Israël, c’est aussi pour donner un signal fort aux musulmans : ils peuvent ne pas écouter les préceptes de la Oumma.

Cependant la « fitna » ne touche pas uniquement l’Oumma, elle est aussi visible au sein de la communauté juive. Et cela est réjouissant pour les islamistes. C’est ainsi que l’Union des Progressistes juifs de Belgique (UPJB) a contribué à la division des « marcheurs », en annonçant vouloir marcher contre l’antisémitisme, mais séparément, car, selon les progressistes, il fallait protester contre « tous les racismes » et contre « l’extrême droite » et pas seulement contre l’antisémitisme. Le problème est que faisant cela, ce n’est pas le « jeu de l’extrême droite » que l’UPJB a joué, mais bien le jeu des islamistes ! C’est ainsi qu’un policier m’a demandé de ranger mon drapeau israélien en précisant que seuls les drapeaux belges sont autorisés. Un manifestant, témoin de la scène, demandait au policier pourquoi les drapeaux du Hamas ne sont pas interdits lors des manifestations pro-palestiniennes. Il a demandé aussi pourquoi lors de la marche contre les violences faites aux femmes, les drapeaux de la Palestine étaient exhibés en très grand nombre, malgré l’objet de la manifestation qui n’avait rien à voir avec la Palestine ?  Le policier avait répondu qu’il n’était pas au courant. Je ne peux pas le lui reprocher.  De surcroît, le policier m’avait demandé une carte d’identité et a pris des photos comme si j’avais commis une infraction ».

Nous pensons que le désir d’effacer le signe juif de la marche à Bruxelles et l’acceptation de cet effacement par les Belges et par les Juifs ne peut que réjouir les islamistes et leurs alliés.

Fadila Maaroufi continue: « En portant le drapeau d’Israël, j’ai voulu lever le sceau de l’interdit, montrer que l’étoile de David et le drapeau d’Israël sont des symboles d’une grande culture qui ne peut ni ne doit être piétinée, qu’un musulman peut également le porter avec fierté, comme le font des musulmans en Israël. De nombreux musulmans n’approuvent pas les cris de haine antijuifs, mais ne se permettent pas de le dire ouvertement, à de rares exceptions près, comme l’imam Chalgoumi. La peur de soutenir les Juifs ne peut que légitimer les crachats, le piétinement ou les autodafés réguliers organisés par les ennemis des Juifs et d’Israël. Être juif, être Israélien n’est pas une insulte ».

Et c’est là où toute l’hypocrisie de cette interdiction des décisionnaires belges saute aux yeux. Joël Rubinfeld rappelle pourtant, dans son discours prononcé sur la tribune bruxelloise, que l’augmentation des actes antisémites (1000%) est le résultat du « conflit là-bas » et pas d’un antisémitisme surgi ex nihilo.  C’est donc curieux qu’on y ait parlé d’Israël, mais que les drapeaux de ce pays aient été formellement interdits.

Dans les manifestations palestiniennes, où se font entendre des slogans génocidaires « From the river to the sea, Palestine will be free » (« de la mer au Jourdain libérez Palestine »), les slogans qui appellent à libérer Israël des Juifs, on voit majoritairement les drapeaux palestiniens en France, quelques drapeaux français, portés notamment par les membres du PCF. En revanche, on n’a pas vu de drapeaux belges lors des manifestations pro-palestiniennes en Belgique. La réponse qu’on entend déjà est que les manifestations pro-palestiniennes soutiennent la Palestine, et que c’est donc normal que seuls ses drapeaux soient visibles. Mais ne serait-il pas de très mauvaise foi de nier le fait que le drapeau d’Israël ne symbolise pas uniquement Israël, mais le peuple juif, qui en est inséparable ? Faut-il penser que Mohammed Merah fut plus honnête que ceux qui nient le rapport des Juifs à Israël ? Nous rappelons ici qu’il disait qu’il tuait des Juifs en France, parce que les « mêmes » Juifs tuent en Palestine. Pour lui et pour ses successeurs, ce rapport est clair. Comme il l’est pour de nombreux Juifs attachés à Israël pour des raisons historiques et spirituelles. Pour nous aussi, avoir peur de le reconnaître, nuit à l’efficacité des marches et démontre leur détachement des vraies causes de l’antisémitisme en hausse.

Nommer les antisémites

L’antisémitisme n’existe pas sans antisémites, et ses formes contemporaines sont mises en acte par des profils bien connus.  Certes, marcher contre une abstraction, sans nommer les metteurs en acte est une action qui peut faire sens : cela réconforte les gens dans le sentiment de leur unité pour une cause juste, mais cela donne surtout un signal fort de la peur de nommer les véritables acteurs d’actes antisémites.

Alors qui est antisémite ? L’extrême gauche a été pointée du doigt par Joël Rubinfeld, et à juste titre. Ce dernier a bien précisé que l’antisémitisme se cache derrière le discours des droits de l’Homme. En France, LFI ne s’est pas jointe à la marche, sous prétexte de la présence de « l’extrême droite ». Il a en effet été beaucoup question de l’extrême droite, sans préciser de quoi on parle, car en France, l’extrême droite antisémite ce n’est pas celle du RN, qui n’a d’extrême que l’épithète accolé par certains médias et par la gauche mélenchoniste. Même si l’antisémitisme d’un Soral et de ses suiveurs en France est indéniable, comme l’est celui de l’extrême droite fasciste en Belgique, il reste très minoritaire et n’est pas meurtrier, comme l’est l’antisémitisme islamiste. Or, dans leurs discours, en s’adressant aux manifestants à Bruxelles, les organisateurs n’ont parlé ni de l’islamisme, ni de musulmans radicaux qui prennent les Juifs pour cible depuis des décennies. Il en était de même à Paris. Tout s’est passé comme si l’importation culturelle de l’antisémitisme amenée par une immigration massive et que les Juifs vivent quotidiennement dans nos deux pays n’avait pas lieu, comme si la haine d’Israël n’était pas pratiquement la seule cause complètement partagée par tous les mouvements islamiques adverses du monde, le point de ralliement et d’unification de l’Oumma. Comme si Nemmouche et Merah n’existaient pas, comme si le récent acte terroriste à Paris, n’était pas expliqué par son auteur par le désir de venger « les Palestiniens qui sont tués là-bas ». L’antisémitisme est inscrit dans l’ADN de l’islamisme, la haine d’Israël aussi. Ces deux phénomènes sont absolument inséparables. La haine antisémite et la haine d’Israël est au centre de l’idéologie islamiste radicale. C’est une grave erreur ou une grande hypocrisie de séparer les deux, et de nier le rapport des actes antisémites commis par des musulmans radicaux avec l’existence d’Israël.

Marine Le Pen et Edouard Philippe trop pressés?

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Marine Le Pen (©Michel Euler/AP/SIPA) et Edouard Philippe (©Thierry STEFANOPOULOS/SIPA).

À trois ans de l’élection présidentielle, l’ancien Premier ministre et la candidate aguerrie des seconds tours préparent déjà leur duel… Une démarche un peu trop hâtive, selon notre chroniqueur.


Il ne faut pas prendre tout ce qu’on lit pour argent comptant, je le sais, mais quand je lis : « Edouard Philippe-Marine Le Pen, les secrets du duel qu’ils préparent » dans Le Figaro, avec une analyse fine et détaillée qui montre à la fois une forme de complicité dans la tenue démocratique à observer et la réalité de plusieurs désaccords, je ne peux qu’estimer plausible cette esquisse du futur. Si 2027 leur permettait de s’affronter au second tour de l’élection présidentielle, on sortirait enfin d’une joute lassante à force de conformisme où, comme d’habitude, le jour suprême, Marine Le Pen ne serait pas à la hauteur et où son adversaire, avec une condescendance ironique, l’accablerait sous son savoir et son expérience.

Avec Edouard Philippe, nous aurions probablement une personnalité maîtrisée et courtoise, plus guillerette qu’Alain Juppé – ce serait facile – et qui tenterait de faire oublier les décisions que Premier ministre il avait prises et qui n’avaient pas été sans susciter de vigoureuses oppositions. Marine Le Pen se ferait un plaisir d’enfoncer le couteau dans la plaie et, par exemple, de rappeler le peu de crédit qu’on avait attaché au référendum régional sur Notre-Dame-des-Landes… Marine Le Pen se verra imputer à charge ses fluctuations sur l’Europe, sur l’euro, son manque de fiabilité sur le plan international, le défaut de crédibilité de certaines de ses propositions et le hiatus probable entre ses engagements et la réalité qu’elle aurait à affronter et qui les ruinerait. Comme aujourd’hui en Italie pour Giorgia Meloni qui est devenue classique et donc acceptable et acceptée alors qu’elle avait promis de renverser la table. On ne renverse pas la table. C’est à peine si on l’aménage.

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Le dialogue entre Edouard Philippe et Marine Le Pen tiendrait certainement, et ce serait nouveau, à un changement de tonalité. Marine Le Pen ne serait pas appréhendée comme une ennemie de la République mais comme une adversaire politique dont l’élection serait désastreuse pour la France. Cela changerait tout mais ne modifie en rien mon point de vue sur la nouvelle et dernière défaite de Marine Le Pen, à laquelle le suffrage universel préférera encore le candidat de droite « centriste ».

J’ai déjà évoqué que la seule opportunité de Marine Le Pen pour rompre son destin électoral présidentiel funeste, serait de pouvoir se colleter avec Jean-Luc Mélenchon et, bien sûr, dans ce cas, lui faire mordre la poussière. Il est facile d’imaginer ce que deviendrait le débat du second tour entre Edouard Philippe et Marine Le Pen : il serait vigoureux, sans concession mais il est clair que le RN et son programme ne seraient plus traités comme s’ils étaient interdits dans notre démocratie.

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En réalité, on a bien compris que je me suis placé dans l’optique proposée par Le Figaro mais que mon parti n’est pas celui-là. Il y a une impatience générale à venir franchir le premier tour pour au second être assuré de vaincre Marine Le Pen. Il n’y a aucune raison décisive, aujourd’hui, pour considérer qu’Edouard Philippe sera forcément l’heureux élu face à elle, et l’heureux élu pour la France ensuite. Les Républicains n’ont jamais été moribonds et le vote de la motion de rejet a démontré qu’enfin ils avaient cessé de pardonner au pouvoir les offenses qu’il essuyait de sa part. Il conviendra de chasser l’idée du candidat « naturel » que serait Laurent Wauquiez (pour Eric Ciotti) et d’insister – il n’est jamais trop tôt – pour une primaire loyale et de qualité en 2027. Avec Laurent Wauquiez évidemment, Xavier Bertrand aussi, Aurélien Pradié peut-être mais surtout David Lisnard dont tout ce qui se passe à l’heure actuelle – propos, comportements et analyses – démontre l’apport positif pour son camp, avec la certitude d’une énergie et d’une action qui ne viendraient pas atténuer les promesses mais les couronner. Il n’est pas concevable que la droite soit vouée à être déçue tout le temps. Il y aura forcément un jour une personnalité qui en son sein sera lassée de ces échecs répétés et qui brisera cette malédiction. Mais de grâce qu’on ne cherche pas, en répudiant la primaire en 2026 ou 2027, à priver le citoyen de ce miracle : une droite dont enfin il pourrait être fier !

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Éloge des petites vertus

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DR

Ce samedi, quelques courses dans un hypermarché de la périphérie de la ville. Galerie marchande bondée, enluminée de fête. Sapins enneigés pour de faux, guirlandes lumineuses en cascades. Au milieu, une hutte, une sorte d’igloo ajouré où siège le Père Noël. Le vrai. Je le sais, je peux en attester. J’y étais et je l’ai vu, de mes yeux vu. S’étirant devant son refuge, calme mais impatiente, une longue file de parents et de mamies avec des enfants qui attendent leur tour. Passer juste un peu sur les genoux du père Noël, le temps de faire « la » photo et de recevoir quelques friandises. Hohoho ! se réjouit le Père Noël. Ses rennes attachés près de l’igloo, dodelinent. Elles apprécient et sont contentes elles aussi. Un peu plus loin, un trio de gospel entonne a capella Petit Papa Noël. Là aussi, attroupement. Beaucoup de monde. Et du monde qui chante les couplets, ces mots qui sont l’hymne impérissable de ce moment-là de l’année. « … Quand tu descendras du Ciel ». Est-ce qu’ils y croient, au Ciel ? Qu’importe ! Ils le chantent et c’est touchant.

J’ai pris le temps de savourer. Cette ville comprend une importante communauté turque. Pas ou peu visible. Peut-être fondue en la circonstance dans le mouvement et dans le nombre de ces gens qui me semblaient tous gagnés par ce que je m’autorise à appeler les petites vertus (et qui n’ont rien à voir avec celle des dames qu’on dit en être dotées). Les petites vertus que sont le sourire, une perceptible bonne humeur, quelque chose d’apaisé dans l’attitude et le regard, des mots prononcés ou balbutiés, mots tout simples : merci, bonjour, pardon… Enseigner et prêcher les grandes et très nobles vertus est assurément bel et bon. S’occuper avec ténacité d’instiller les petites ne pourrait pas nuire, me semble-t-il. On devrait y veiller.

Je goûtais donc ces moments de l’Avent, ce Noël avant Noël, et je me suis surpris à penser que ceux qui ont le projet d’éradiquer ces trésors de notre monde, de notre mode de vie, de notre culture populaire, patrimoniale sont loin d’avoir partie gagnée. Les petites vertus, les rendez-vous comme celui-ci ne se laisseront pas abattre aussi aisément qu’ils le pensent et qu’ils le projettent. Il faut juste savoir les cultiver, les célébrer encore et encore. Sans arrogance ni ostentation. Tranquillement, sereinement. Comme je l’ai vu faire là, dans ce lieu improbable pourtant tout entier voué au mercantile.

J’ai fait mes quelques courses, repris la galerie marchande. Le trio chantait autre chose, un gospel, en anglais. Le public chantait aussi, ou plutôt s’y essayait. Ça donnait ce que ça donnait. C’était très faux et très beau. La file devant la hutte du Père Noël s’étirait toujours, plus longue encore. Hohoho ! Les enfants piaffaient, les rennes dodelinaient et les mamies, les mamans, les papas faisaient la queue. Avec le sourire. Sans broncher. Personne ne songeait à autre chose qu’à s’abandonner ces quelques bribes d’une magie qu’on a beau savoir fabriquée de toute pièce mais à laquelle on ne peut que vouloir croire. Le vouloir si possible au moins encore un millénaire ou deux.

On me pardonnera cet accès de candeur terriblement bisounours. J’ai une excuse. La meilleure. Je me sens gagné par l’Esprit de Noël.

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C’est curieux, chez les amateurs de vin, ce besoin de faire des phrases…

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Jean Szlamowicz. DR.

Dans un essai brillant, le linguiste Jean Szlamowicz nous parle de la langue du vin, de l’attachement au terroir et de notre civilisation


Dans quelques jours, les fêtes de la nativité seront l’occasion de sortir les flacons précieux et les millésimes hautement tarifés des caves obscures. Et commencera alors le cauchemar des dîners de famille à rallonge où ce vieil oncle expert et ce jeune cousin « je sais tout » exposeront leur science du vin, avec profusion de termes techniques et de fioritures vaseuses, ces archimandrites de la vinification se noieront dans leur parole et nous assommeront comme ces Bordeaux « tanifiés à mort » bus dans ma jeunesse. Par bonté chrétienne, à la Noël, les soulographies verbales sont acceptées voire pardonnées, nous les laisserons donc divaguer sur la robe, le nez, la cape, le jus, l’astringence, la verdeur ou la salinité du breuvage. Car, en matière de dégustation, les mots dépassent souvent la pensée. À l’approche des réveillons, un étrange phénomène physique se produit que l’on pourrait qualifier d’effet « des vases communicants ». À mesure que les liquides se vident sur les tables, les livres consacrés au vin se multiplient dans les librairies. Cette inflation saisonnière prouve que le sujet passionne les Français, intrigue, dit beaucoup de notre rapport à la terre et de notre enracinement dans une civilisation (perdue). Parler du vin, c’est faire émerger les souvenirs, raviver les anciennes communautés de destin, s’inscrire dans une longue histoire, aimer les coteaux de son pays, chérir ses climats, ne pas occulter les identités, faire le pont entre la paysannerie et l’art de vivre. Car le vin est plus qu’un aliment, mieux qu’un alcool, il y a du sacré en lui, de l’insondable souvent. Petit-fils de marchand de vin, j’ai été élevé à l’ombre des foudres immenses qui, enfant, me terrifiaient, ma chambre se trouvait juste au-dessus d’un chai en terre battue et j’étais émerveillé par ces milliers de siphons colorés qui brillaient dans la nuit noire berrichonne. Ma grand-mère à l’âge de 97 ans n’avait rien perdu de son acuité gustative. À l’aveugle, elle impressionnait les œnologues diplômés et rabrouait vigoureusement les vignerons un peu trop farauds. Femme à poigne, cette cheffe d’entreprise née en 1917 faisait valser les représentants et les étiquettes, conduisait les camions dans la campagne et ne prenait pas un merlot pour un gamay.

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Le thème du vin ne m’est donc pas complètement étranger et pourtant, l’essai de Jean Szlamowicz m’a décillé, m’a instruit, m’a amusé et m’a même follement redonné l’envie de (re)décapsuler. Je me suis depuis trop longtemps réfugié, enfermé diront certains, dans mes sauvignons des bords de Loire par passéisme et paresse, aussi par réaction contre une technicité obscène et des prix qui s’envolent, notamment sur les Bourgognes racés. Pour ouvrir les vannes du passé et réenchanter nos territoires ruraux, je vous conseille de lire ce linguiste chevronné, professeur des universités, producteur de jazz qui avance, sans œillères idéologiques, avec gourmandise, sur un staccatissimo endiablé. « Savoir parler du vin » aux éditions du Cerf vous accompagnera sur les chemins piégeux du vin, de sa langue et de ses maux modernes. Dans la préface chaleureuse que lui accorde Jean-Robert Pitte de l’Institut, les termes du débat sont ainsi posés : « Que retenir de ce stimulant essai ? Le vin est fait pour être bu et non dégusté la bouche en cul-de-poule ». Deux écoles s’opposent, les prosateurs « savants » qui se délectent de mots déconnectés du réel, ils vous disent « typicité » ou « argilo-calcaire » avec un air glorieux et puis, les buveurs anonymes, les « boit-sans-soif » d’Audiard, les incultes du zinc qui n’intellectualiseraient pas leur consommation. Dans cette controverse aussi tendue que celle de Valladolid, Jean Szlamowicz nous apporte des éléments de langage essentiels à la compréhension. Il traque cette débauche verbale : « chaque bouteille de vin semble exiger qu’on dépose devant elle un florilège d’épithètes pour rendre compte de sa profonde et ineffable individualité ». Il le fait en usant d’une érudition clairvoyante, il ne jargonne pas, il s’appuie sur la littérature (un essai qui met en exergue des citations de René Fallet a toute mon estime), les dernières avancées scientifiques, la comparaison avec d’autres pays, les imbroglios de la traduction, les évolutions du goût ou le prisme des couleurs ce qui donne une lecture passionnante à cet ensemble. « Le vin est un défi sensoriel autant qu’intellectuel. Il pose la question du goût, à la fois sur le plan perceptif et esthétique, mais aussi la question de la fiabilité des impressions physiques et de la possibilité de communiquer une perception par le langage » démystifie-t-il, avec sagesse. Pour contrer les assauts de votre vieil oncle ou de ce jeune cousin impertinent, les 24, 25, 31 ou 1er de l’an, l’essai de Szlamowicz aura le mérite de remettre l’église au milieu du village et de leur clouer le bec.

Savoir parler du vin de Jean Szlamowicz – les éditions du Cerf, 239 p.