Pendant que notre bon président s’inquiète du devenir des épatantes navigatrices Rima Hassan et Greta Thunberg (et qui va payer pour leur rapatriement ?), M. Bayrou s’attaque à la « culture du couteau ». Allez, ne soyons pas trop sévères… Après tout, si ça continue comme ça, Rima Hassan sera bientôt nommée secrétaire d’État aux couteaux. Et elle s’y connaît très bien en lames… de fond médiatique.
Monsieur Macron ayant à peu près tout raté de ce qu’il a entrepris sur la terre ferme s’en va à présent gratifier les immensités et profondeurs océanes de son incurable impéritie. Tel Don Quichotte, il s’est trouvé de nouveaux moulins à vent à combattre cela à grand renfort moulinets d’une illusoire hallebarde en papier mâché. C’est qu’il se veut vigoureux, ce grand calamiteux ! On l’a vu intraitable pour exiger de l’État d’Israël qu’il « libère » sans délai la porte serpillière du Hamas Rima Hassan et la gorgone écolo reconvertie en militante islamisée Greta Thunberg. Gesticulation ridicule car on ne voit pas très bien Israël, non plus d’ailleurs qu’aucune autre nation de par le monde, chercher à s’encombrer durablement de ces oiseaux-là. Mais il se peut que M. Macron, à l’imagination politique si fertile, ait derrière la tête une de ses idées qui n’ont cessé de nous fasciner depuis huit ans qu’il est là où il se trouve : faire entrer ces fabuleuses personnalités dans son gouvernement. Il est vrai qu’elles n’y feraient pas vraiment tache, à considérer la fine équipe que nous subissons en ce moment.

Bayrou tient le coupable
Car si nous avons notre Don Quichotte, nous avons aussi notre Sancho Panza en la personne de notre si réjouissant Premier ministre. Il était hier soir l’invité de TF1, pour le 20 heures. Plutôt fatigué, l’invité, cherchant ses mots, manifestement accablé du surpoids d’un désastre national que, à l’image de son maître, il est parfaitement incapable non seulement d’endiguer mais même de diagnostiquer pour de bon.
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En fait, là je me montre quelque peu injuste, car notre Sancho Panza est venu dire à la télé, entendant probablement rassurer les populations atterrées, qu’il avait parfaitement identifié le coupable dans ces terrifiants assassinats à l’arme blanche commis par des gamins. Le coupable, braves gens, n’est autre que le couteau. Non pas la main qui le manie et en use pour tuer, mais le couteau. D’où les décisions assez pitoyables qu’il a cru bon d’annoncer. Mieux en contrôler l’accès à la vente sur internet, la possession et le transport, et patati et patata… Toutes mesures dont on connaît les éblouissants résultats obtenus en matière de drogue et d’armes à feu. Interdites elles aussi et pourtant à peu près omniprésentes sur le territoire, avec il est vrai des zones de prédilection. On sait lesquelles.
L’homme de Matignon a évoqué une « culture du couteau ». Soit. Elle serait plutôt récente chez nous. Y aurait-il dans cette mode une part d’effet d’importation ? La question mérite d’être posée.
B.A BA de « vivre ensemble »
Chez nous, autrefois, la culture qu’on inculquait de gré ou de force – je dis bien de gré ou de force aux têtes blondes – relevait d’une morale, certes d’origine biblique et religieuse mais que le monde profane, laïque avait fait sienne, et qui tenait en une phrase. Quelques mots que les maîtres d’école avaient soin d’écrire sur le tableau noir chaque matin, lorsque la journée scolaire devait impérativement commencer par une leçon de morale : « Tu ne tueras pas. » Une interrogation : quand et où les gamins d’aujourd’hui ont-ils bien pu entendre cette injonction de simple bon sens ? L’entendre ne serait-ce qu’une seule fois ? Quand et où s’est-on fait un devoir de la leur fourrer dans le crâne ?
Et si nous commencions par-là, dès demain matin. Cela ne coûterait rien et dispenserait Madame la ministre de l’Éducation nationale de continuer à perdre un temps précieux à s’inventer elle aussi des moulins à combattre, démarche d’une parfaite inutilité et d’un cynisme stupéfiant en regard de la gravité de la situation.
« Tu ne tueras pas ». Le B.A BA de « vivre ensemble » comme ils disent. Cela aura été le fonds de notre culture commune durant des millénaires. Certes, il ne faudrait pas en attendre des miracles, mais ce serait au moins un premier pas. Et, en filigrane, la reconnaissance du fait incontournable que le coupable n’est pas l’outil, le couteau, mais bel et bien l’individu qui l’a en main.