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Mehdi Meklat revient… pour dénoncer le racisme des autres

Les racistes, ce sont ceux qui ont dénoncé ses tweets antisémites


Mehdi Meklat revient… pour dénoncer le racisme des autres
Mehdi Meklat sur le plateau de Quotidien, 20 novembre 2018 / Capture d'écran TMC

Racistes, antisémites, sexistes, homophobes… en février 2017, les tweets de Marcelin Deschamps, le « double maléfique » de Mehdi Meklat étaient publiquement dénoncés. Face à Yann Barthès, mardi 20 novembre, l’ancienne coqueluche des médias est venue s’excuser… pour mieux épingler le racisme des autres.


Pour une certaine gauche morale pas forcément branchée « gilets jaunes », Mehdi Meklat a longtemps été une coqueluche médiatique. L’enfant terrible du 93 qui se dresse contre une France moisie. Son humour collait parfaitement avec l’époque : drôle, irrévérencieux et « antiraciste ». La banlieue trop mignonne que fantasme la rédaction de Télérama.

Chroniqueur au Bondy Blog et à France Inter, il s’affichait avec son pote Badrou en Une du Magazine du Monde (« Le grand remplacement, c’est nous ! ») ou des Inrocks aux côtés de la garde des Sceaux de l’époque, Christine Taubira. Le Monde le décrivait alors comme un « enfant prodige devenu poète des ondes […] relayant la voix des oubliés, des discriminés, des sans-parole. » La classe !

Tout est pardonné

Mais en février 2017, patatras : l’affaire éclate ! Lors d’un énième passage télé sur France 5, des esprits malveillants lui ressortent ses tweets haineux. Sous le pseudonyme franchouillard de Marcelin Deschamps, un vrai petit festival de haine. Homophobie, racisme, antisémitisme ou apologie du terrorisme, le « kid » de banlieue avait une face cachée. Finies les jolies couv’ sur papier glacé. Ostracisé et mis à l’écart des médias qui l’avaient abrité complaisamment jusqu’alors – souvent en ayant connaissance de ces bons mots – Mehdi Meklat se retrouve tout seul dans la cour de récréation.

A lire aussi: Alain Finkielkraut : « Avec l’affaire Meklat, le système a dû céder la place à la réalité »

Quelques mois plus tard, le voici donc de retour avec un livre de confessions chez Grasset. Des excuses bienvenues ? Peut-être bien, oui. Dans le Journal du Dimanche en tout cas, il « implore à nouveau le pardon de ceux qui se sont sentis blessés… » Rappelons que c’était son « double maléfique » qui était alors à l’œuvre sur Twitter, pas Mehdi Meklat. Ce qui explique sans doute que notre Coleman Silk de banlieue n’a pas été traîné en justice.

Souhaitant visiblement relancer sa carrière dans les Arts et les Lettres, le diablotin était l’invité, mardi 20 novembre, de l’impayable Yann Barthès dans Quotidien, qui lui a réservé un accueil fort bienveillant pour sa rédemption.

Meklat nous explique que la vingtaine de tweets fâcheux n’était qu’une goutte d’eau dans un océan de messages inoffensifs. Lui aussi de toute façon, il a la nausée quand il relit ses publications outrancières. « Mon ‘moi virtuel’ était lancé dans une folle course aux followers. Pour en gagner, il fallait être toujours plus transgressif, toujours contre, provoquer pour exister », se défend-il.

« Quand on s’appelle Mehdi aujourd’hui en France, il n’est pas facile de s’excuser »

On le comprend vite : Mehdi Meklat n’est pas de retour seulement pour s’excuser. La bouche en cœur face au présentateur, il dénonce le racisme dont il serait lui-même victime dans cette histoire. « Ouin ouin », les méchants, ce sont aussi ceux qui ont exhumé ses tweets et gonflé l’affaire pour lui nuire… Les dénonciateurs « anonymes » qui ont fouillé son compte Twitter étaient vraiment mal intentionnés. Et ils pourraient en faire de même avec Lorànt Deutsch qui est, lui, un vrai facho, apparemment.

« Je pense que quand on s’appelle Mehdi aujourd’hui en France, il n’est pas facile de s’excuser parce qu’il y a forcément une suspicion », ajoute Marcelin. 1, 2, 3 Soleil ! Le premier qui ne s’affirme pas victime de discrimination a perdu. Dans une émission complaisante comme Quotidien, totalement entrée dans l’ère de la victimisation à outrance des « minorités », la défense de Meklat, qu’il développe presque comme un automatisme, passe crème. Bonne pâte, Yann Barthès, notre arbitre des élégances médiatiques écoute la petite musique victimaire de Mehdi Meklat, qu’il appréciait déjà longtemps avant « l’affaire ». De toute façon, des racistes, des homophobes et des antisémites, les réseaux sociaux en sont remplis.

Meklat, symbole de la fracture médiatique

Alors Mehdi Meklat a-t-il le droit à une seconde chance ? Oui. Mais ceux qui lui ouvrent un boulevard médiatique dans nos télés et journaux finiront peut-être un jour par en être pour leurs frais. Meklat est invité par ceux qui ont fait semblant un temps de l’ostraciser et qui sont détestés par une France de plus en plus en sédition. Je laisse le mot de la fin à la militante laïque Céline Pina qui dénonçait déjà il y a quelques jours le multiculturalisme explosif du nouveau monde macroniste :

« C’est une histoire de rédemption que l’on voudrait nous raconter. Sauf que ce personnage indigne se pose en victime de… racisme. Le tout devant des « journalistes » qui jamais ne le confrontent à sa parole et ne lui disent qu’il est avant tout victime de sa haine, de sa violence, de son mépris des autres et de sa mégalomanie. Ce qui lui est arrivé est juste, c’est cette campagne de promotion qui est indécente. »

Arrivé sous les applaudissements du public, le chauffeur de salle de Barthès a au moins eu la décence de ne pas faire applaudir lorsque l’ex-enfant terrible est reparti après avoir pleurniché pendant 20 minutes de prime time.

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