J’aurais dû me douter en le contemplant figé dans le bronze face à la mer…
Élégamment vêtu, Chopin semblait narguer le pain de sucre de Rio de Janeiro pour l’éternité. J’aurais dû me douter que sa posture pensive dissimulait un trésor identitaire plus étincelant que celui de mâle blanc « daté » – comme disent les jeunes – faisant de la musique pour Blancs. Derrière les sonates de Chopin se draperait-il une nouvelle icône LGBT?


Durant le confinement printanier, un journaliste helvète dénommé Moritz Weber a épluché des lettres de Frédéric Chopin. « Vous n’aimez pas être embrassé. S’il vous plaît, laissez-moi le faire aujourd’hui. Vous devez payer pour le rêve salace que j’ai fait à votre égard la nuit dernière », aurait écrit le pianiste en polonais au compositeur Tytus Woyciechowski. « Les archivistes et biographes ont délibérément fermé les yeux sur les lettres homo-érotiques du compositeur durant des siècles pour rendre l’icône nationale polonaise conforme aux normes conservatrices », abonde le quotidien britannique The Guardian – qui échappe lui aux accusations de complotisme.


Des mots qui sonnent un peu différemment en polonais
« Chopin était un romantique qui ne faisait absolument pas la différence entre les hommes et les femmes dans ses lettres d’amour. Voir une sorte de conspiration derrière les lettres cach