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Face au séparatisme, le pacifisme est le réel danger

Dialoguer avec l’islam ?


Face au séparatisme, le pacifisme est le réel danger
La mosquée radicale de Pantin, qui avait critiqué sur Facebook le professeur assassiné à Conflans Sainte Honorine © CHRISTOPHE SAIDI/SIPA Numéro de reportage : 00986850_000004

Ceux qui pensent que la concorde surgira du dialogue avec l’islam se trompent. Sans s’en rendre compte, ils sont les meilleurs promoteurs de la guerre civile qui menace.


L’une des grandes erreurs de notre époque, c’est de confondre recherche de paix et pacifisme. En fait, la paix est un concept théologique ou philosophique, mais qui n’existe pas sur terre, où n’existe que la coexistence pacifique. Ce terme est beaucoup plus approprié, car il réenracine la notion de paix dans la réalité concrète, celle de l’existence préalable de personnes ou de groupes ayant chacun ses caractéristiques, ses besoins et ses envies propres. Quand on comprend que la paix ne peut être que la coexistence pacifique, on comprend du même coup que pour qu’elle se mette en place, il faut une autre condition préalable, l’équilibre des forces, une notion chère à Charles de Gaulle. En effet, si l’équilibre des forces n’est pas en mesure d’éliminer entièrement la tentation de la domination, on conçoit qu’il peut en limiter l’exercice. Ainsi posée, la « recherche de la paix » peut se comprendre, comme une tentative de créer un équilibre des forces, au service du bien commun. « Si vis pacem, para bellum », c’est la sage devise romaine, et la bonne façon de voir les choses. 

L’autre façon, la façon pacifiste, consiste à rechercher un « consensus », ou à vouloir « aider », en toute sincérité, sans tenir compte des forces en présence. Dès que l’on s’engage sur cette voie, on est déjà de plein pied dans le pacifisme. De compromis en compromission, si on n’atteint pas ses objectifs, puisqu’on a exclu d’office, par refus de la considérer, la possibilité d’un conflit, et qu’on ne l’a pas préparé, rapidement, l’impression de se tromper devient prégnante. Mais comme en général, il est difficile de s’avouer ses propres erreurs, cette impression d’échec est refoulée et se transforme en honte. On est alors dans l’esprit « munichois » : on sait qu’on va vers l’échec, vers un conflit de moins en moins évitable, mais on refuse de l’avouer et de se l’avouer. On en augmente alors la probabilité, puisque la contrepartie, tout comme Hitler à Munich, sait qu’elle a en face d’elle un interlocuteur faible, et surtout enfermé dans sa faiblesse, dont elle tirera tout ce qu’elle voudra, et qu’elle écrasera au bout du compte. Si cette recherche pacifique est une belle démarche personnelle et individuelle, elle ne peut en aucun cas être une solution politique pour un peuple. Le penser est une grande naïveté.

Mais il existe deux autres voies vers la paix. L’une, c’est la majorité, l’autre, c’est la concorde.

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La majorité s’exerce entre des groupes d’individus ou des peuples, lorsque l’un des groupes est notoirement plus important que l’autre, et entend le rester. Dans ce cas, l’autre groupe se vassalise, et l’équilibre s’obtient, par l’abandon par le minoritaire de ses prétentions à dominer l’autre. Cette configuration existe partout sur la planète. De nombreux peuples vivent sous un statut vassalisé. Ils n’en conçoivent en général aucune honte et aucune rancœur, à partir du moment où il n’y a pas d’ambiguïté sur le fait de savoir qui est le peuple dominant, et lorsque ce dominant exerce son pouvoir de façon relativement juste.

La dimension politique de l’islam

Pour la concorde, c’est différent. Contrairement à la coexistence pacifique, qui cherche à approcher la paix à travers l’équilibre des forces (ce qui est vrai entre les nations ou les peuples, plutôt qu’entre les individus), et à la vassalisation (qui est une acceptation d’un rapport dominant/dominé non conflictuel), la concorde se produit lorsque les personnes sont fortement liées, parce qu’elles partagent depuis longtemps nombre de choses en commun : liens du sang, familles, lieux de vie, langue, histoire, culture. La langue wolof du Sénégal donne, très sagement, un seul mot pour tout cela, qui désigne à la fois la famille, la parentèle et même le quartier, c’est le mot « kunda ». Quand il y a « kunda », il peut y avoir la paix, au sens de la concorde, avec toutes les limites qu’il faut employer avec ce mot, parce que tous les membres de la « kunda » sont liées et proches. Le problème avec l’islam et l’immigration islamique, c’est que l’on n’est dans aucun de ces trois cas.

D’abord, il ne faut jamais l’oublier, l’islam est une religion politique. Elle tend à normer les comportements des individus et des groupes dans la cité, et non pas à dicter la façon dont ils doivent penser intérieurement. Elle est orthopraxe et non pas orthodoxe. Par ce fait, elle entre directement et toujours en conflit avec l’État pour le gouvernement de la cité, ce que ne font pas les autres religions. L’islam tend à diriger la cité, ceci est inévitable. De plus, elle pense toujours en termes de domination. Toute son Histoire n’est que conquête, violente dans la plupart des cas. Ce n’est pas un fantasme que de dire cela, c’est un fait, et ceux qui le nient sont des menteurs. Enfin, sa vision du monde est purement géopolitique. Il s’agit de conquérir le monde, ni plus, ni moins [1]. Si, bien entendu, nombre de musulmans sont parfaitement pacifiques, et ne cherchent nullement à dominer qui que ce soit et quoi que ce soit, une vision politique des choses, et à plus forte raison un leader politique, ne peuvent pas omettre de différencier les musulmans d’un côté et l’islam de l’autre, ni faire l’impasse sur cette dimension politique de l’islam, au risque de faire courir à leur pays et à leur peuple un très grand danger.

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Or la politique actuelle vis-à-vis de l’islam, à supposer que nous en ayons une, minimise complètement cet état de fait. Elle ne vise ni à l’équilibre des forces (puisque nous n’exerçons aucune force pour limiter la poussée islamique), ni la soumission à la majorité (puisqu’on nous dit qu’il faut au contraire que nous fassions des « accommodements raisonnables » pour accepter « l’islam de France »). Nous ne sommes pas non plus dans la concorde de la « kunda » (puisque nos cultures sont extrêmement différentes, et nos histoires parfaitement antagonistes).

La France traditionnelle écrasée

Pire que cela, nous savons que la poussée de l’islam en France est, depuis Mitterrand, un instrument politique utilisé par l’État et l’oligarchie qui le dirige pour provoquer la réaction indignée des « français de souche », marginaliser leurs votes, essentiellement populaires, et les guettoïser sous l’accusation de « racisme » et même de « fascisme », en terrorisant les classes moyennes. L’élite française, pour conserver son pouvoir et ses avantages, joue donc cyniquement la partie en encourageant une force politique exogène ambitieuse et corrosive contre son propre peuple. En réalité, c’est la principale raison pour laquelle elle continue à nier avec autant d’hypocrisie la dangerosité de la situation, et à accuser avec autant de violence ceux qui la dénoncent. La deuxième raison, c’est la peur des conséquences de la résistance, l’esprit « munichois ». Et la troisième, c’est la haine de notre pays et de son passé chrétien, qui les pousse à préférer s’allier aux forces islamiques pour écraser plus encore la France traditionnelle conservatrice. Cynisme, peur ou haine, dans tous les cas, ils veulent encore faire perdurer cette construction politique contre nature et si malsaine, sur laquelle repose intégralement leur pouvoir depuis 40 ans. Une machine qui s’emballe aujourd’hui et qu’ils ne contrôlent plus. Funeste politique, et qui doit cesser ! 

C’est donc une évidence que tant qu’on ne s’est pas mis dans l’une ou l’autre des catégories décrites ci-dessus, la vassalisation étant en réalité la seule possible, le projet d’intégration « pacifique » des populations islamiques n’a aucune chance de marcher. Ceux qui en font la promotion, souvent en toute bonne foi, sont en réalité les meilleurs promoteurs de la guerre civile de demain. Ils participent, à leur insu, d’une entreprise criminelle, parce que le pacifisme ne crée pas la paix, mais l’hybris, le sentiment de toute puissance, chez l’ennemi [2]. Le pacifisme est la pire réponse qui soit à toute agression.

A partir de là, la politique à mener par le futur président de la France est facile à concevoir :

  • il faut arrêter l’immigration islamique, afin que, mécaniquement, le peuple endogène reste majoritaire. Plus on tarde, plus ce sera difficile.
  • Il faut dépolitiser l’islam. Encore une fois, les musulmans sincères et pacifiques ne sont pas en cause, mais leurs leaders le sont. Par exemple, la mosquée des Mureaux s’appelle Tariq Ibn Ziad. C’est le nom du conquérant musulman de la péninsule ibérique. Ce nom est évidemment choisi à dessein, pour stimuler l’esprit de conquête (et, s’il le faut, par la force) de l’islam sur « la chrétienté » (car si nous ne reconnaissons pas nos propres racines, eux le font). Il devrait être interdit. De même, aucun prêche, dans aucune mosquée, ne devrait pouvoir être prononcé sans un aval préalable du ministère de l’Intérieur, assurant que le texte ne contient aucune injonction politique ou séparatiste.
  • Ainsi, l’islam populaire pacifique doit être promu, ainsi que les efforts d’assimilation. A l’inverse, l’islam politique doit être combattu, ainsi que toutes les velléités séparatistes, même les plus anodines, sans faiblesse et par tous les moyens.
  • Parallèlement, nous devons valoriser au maximum notre culture autochtone. En effet, à quoi les musulmans pacifiques s’assimileront-ils si nous n’avons aucun modèle à leur offrir, ou pire, si nous refusons de leur offrir le riche modèle qui est le nôtre, parce que nous détestons notre propre passé ? Ceci est une aberration totale, et milite pour que nous jetions au lac le progressisme, dont la matrice reste l’abandon de notre culture et de notre passé (sous prétexte d’un « progrès » fantasmé), comme Emmanuel Macron n’a cessé de le répéter.

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Y a-t-il, aujourd’hui, beaucoup de candidats faisant ce constat et prêts à combattre ? La plupart d’entre eux, tout au plus, rajoutent un peu de « poudre de perlimpinpin » sécuritaire à un programme progressiste, c’est-à-dire orienté délibérément vers la conservation des avantages des oligarchies. Ils verront donc toujours d’un bon œil la progression de l’islam, même s’ils ne l’avouent pas, comme un moyen de fragiliser le peuple. Ils sont en pleine contradiction. Ces candidats-là ne changeront globalement rien, et accroîtront les fractures, et la fracture ethno-culturelle en particulier. Par faiblesse ou par cynisme, ils nous emmèneront vers la catastrophe. Seuls ceux qui sont prêts à ce combat devraient avoir nos suffrages.


[1] Cf par exemple le document de l’ICESCO, l’équivalent de l’UNESCO pour les pays islamiques, intitulé « Stratégie de l’Action Islamique Culturelle à l’extérieur du Monde islamique », signé à Doha, en 2000, par l’ensemble des pays islamiques, même les plus modérés comme la Tunisie, et qui proclame (p 83) qu’il souhaite « l’élaboration d’une civilisation de substitution qui s’appuie sur l’islam authentique ».

[2] C’est notre incapacité à arrêter Hitler au moment de la remilitarisation de la Rhénanie par les nazis en 1936 qui lui a donné confiance en son projet, comme il l’a lui-même reconnu. C’est notre pacifisme qui a créé chez lui le sentiment de toute puissance, plusieurs années avant Munich.




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