Accueil Monde Ma sorcière bien aimée

Ma sorcière bien aimée

En 1693 dans le Massachusetts, 20 femmes étaient condamnées pour sorcellerie


Ma sorcière bien aimée
La Démocrate Diana DiZoglio, juin 2022, Worcester © Michael Dwyer/AP/SIPA

Il aura fallu plus de trois siècles, mais la dernière sorcière de Salem a été enfin graciée


Il aura fallu plus de trois siècles, mais la dernière sorcière de Salem a été enfin graciée. Cette ville bien connue du Massachusetts a officiellement disculpé Elizabeth Johnson, 22 ans, reconnue coupable de sorcellerie en 1693 et condamnée à la pendaison au plus fort du célèbre procès qui a inspiré de nombreuses séries télévisées et ses dérivés cinématographiques.

A lire aussi: Mona Chollet, sorcière du logis

Sauvée in extremis par le premier gouverneur royal de cet État américain, elle avait déposé une demande de réhabilitation, mais le dossier avait été rejeté en 1712. C’est une classe de collégiens de North Andover qui s’est passionnée pour cette affaire et qui a entrepris de prouver l’innocence d’Elizabeth Johnson. Un travail de recherches qui s’est étalé sur de longs mois. « Ils ont passé la majeure partie de l’année à travailler, rédiger un projet de loi, écrire des lettres aux élus, créer un dossier fourni, examiner le témoignage réel d’Elizabeth Johnson, en apprendre davantage sur les procès des sorcières de Salem » a expliqué Carrie LaPierre, une de leurs enseignantes. Paranoïa collective, insertion d’hallucinogènes à leur insu (contamination par de l’orge et du seigle qui poussaient tout autour de la ville), complot, mysticisme, puritanisme poussé à l’excès, rivalités commerciales, dérive sectaire initiée par le pasteur Samuel Parris… autant de thèses qui ont été développées pour tenter de comprendre ce procès qui a abouti à 300 condamnations et 20 exécutions.

Le réverend Samuel Parris (1653–1720) Wikimedia Commons

Les conclusions ont été envoyées à la sénatrice de l’État qui a lié le succès de leurs recherches aux combats pour l’égalité que mènent les femmes aujourd’hui. « Bien que nous ayons parcouru un long chemin depuis les horreurs des procès pour sorcières, les femmes d’aujourd’hui voient encore trop souvent leurs droits contestés et leurs préoccupations rejetées » a déclaré la Démocrate Diana DiZoglio. Innocentée pour l’Histoire, on ne sait pas ce qu’est devenue Elizabeth Johnson. Tout au plus qu’elle n’a jamais eu d’enfants et qu’elle ne s’est jamais mariée…



Vous venez de lire un article en accès libre.
Causeur ne vit que par ses lecteurs, c’est la seule garantie de son indépendance.
Pour nous soutenir, achetez Causeur en kiosque ou abonnez-vous !

Article précédent Les plages de Sophie
Article suivant Quand les poètes voyagent
Il est l’auteur de L’eugénisme de Platon (L’Harmattan, 2002) et a participé à l’écriture du "Dictionnaire Molière" (à paraître - collection Bouquin) ainsi qu’à un ouvrage collectif consacré à Philippe Muray.

RÉAGISSEZ À CET ARTICLE

Le système de commentaires sur Causeur.fr évolue : nous vous invitons à créer ci-dessous un nouveau compte Disqus si vous n'en avez pas encore.
Une tenue correcte est exigée. Soyez courtois et évitez le hors sujet.
Notre charte de modération