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La chute du Mur, un bonheur insoutenable


La chute du Mur, un bonheur insoutenable
Prise de vue aérienne près de Postdam, le 12 novembre 1989. Des Allemands passent de l'Est à l'Ouest alors qu'une ouverture a été effectuée dans le Mur © STEVENS FREDERIC/SIPA Numéro de reportage: 00178980_000001

Tout le monde voit très bien que ça va mieux depuis trente ans


Tout va tellement mieux depuis la Chute du Mur.

Chacun peut le constater à chaque instant de sa vie quotidienne. Dans des nations pacifiées qui font régner une économie de marché régulée qui assure une parfaite redistribution des richesses produites, le niveau de vie ne cesse d’augmenter, les inégalités de se réduire et le ruissellement de faire son oeuvre. Les banques, les transports, les communications, l’eau, l’énergie et demain l’école et la santé, intelligemment privatisés, ont permis de faire bénéficier le client de services de meilleure qualité, moins chers.

Le monde enfin pacifié

Les démocraties fonctionnent de manière pacifiée dans le nouvel ordre mondial. Dans la sphère du discours public, les invectives, la division entre communautés,  la désignation de boucs émissaires ne sont plus que de mauvais souvenirs.

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On respire enfin: la police ne bénéficie plus de lois d’exception qui lui permettent de ficher la population, elle agit dans un cadre juridique très strict quand elle intervient sur le terrain et les violences policières qui étaient l’apanage des pays de l’Est ont disparu.

Un véritable pluralisme existe, heureusement, dans l’information. Les chaînes d’info continue se sont multipliées et permettent de confronter démocratiquement des points de vue, loin de toute censure. La presse écrite, qui est dans une excellente santé, s’oppose sainement grâce à ses éditorialistes, sur de vraies questions, sans démagogie. Par exemple, hier, on pouvait s’éclairer grâce à un débat sur LCI autour de la question: « Les cheminots sont-ils de grosses feignasses ou des privilégiés égoïstes? » tandis que CNEWS proposait une intéressante confrontation sur les politiques de la ville: « Les jeunes des quartiers: à balles réelles ou en camp de rétention? »

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Loin de l’enfermement bunkerisé des anciens pays de l’Est, l’Europe d’après le Mur permet la libre circulation des biens et des personnes et pratique une politique d’accueil généreuse pour les futurs consommateurs qui arrivent par la Méditerranée, hélas dans des embarcations parfois trop précaires, ce qui provoque quelques accidents heureusement sans gravité et qui n’ont rien de commun avec l’époque où les boat people tentaient d’échapper à la pourriture communiste.

On est presque un peu trop heureux

Quant à l’environnement, une gestion mondiale par des chefs d’Etats éclairés nous permet d’espérer un avenir écologique radieux, loin des Tchernobyl et autres assèchements de la mer d’Aral. Le nucléaire était une affaire trop sérieuse pour le laisser aux communistes. Et on constatera qu’à part Fukushima habilement maîtrisé, le nucléaire a fait ses preuves et que bientôt nos excellents EPR auront réglé la question pour mille ans. J’oubliais le plus important. La chute du Mur a éloigné à tout jamais le spectre de la guerre généralisée.
Partout sur la planète, l’observateur honnête pourra constater l’absence de conflits sur la carte du monde, si ce n’est quelques légères frictions dans les zones à forte teneur en pétrole et/ou en religieux énervés. La meilleure preuve de cette utopie en marche, c’est l’adhésion de la jeunesse du monde entier qui manifeste son enthousiasme au Liban, à Hong-Kong, au Chili, en Algérie…

Alors aucune nostalgie, donc, et depuis bientôt trente ans, je communie dans l’extase démocratique et ma joie est  telle que j’en ai les larmes aux yeux.

Je vous aime tellement, tous, mes frères et sœurs nomades et connectés sur vos vélos Deliveroo. Encore un effort, et nous aurons enfin réalisé l’impossible.

Notre bonheur sera insoutenable.



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