Dans la capitale belge, la stratégie de conquête par le bas des Frères musulmans porte ses fruits : les barbes s’allongent, les femmes se voilent, et des rues entières sont désormais composées de commerces halal… Inquiétant.
Les Frères musulmans ont vu le jour en 1928 au Caire, sous la houlette d’Hassan el-Banna. Il n’a pas fallu un siècle pour que leur nouvelle capitale soit située en plein cœur de l’Europe, à Bruxelles où un immense tapis rouge est continuellement déroulé devant eux. Ils ont désormais partout leurs entrées, sans qu’ils ne doivent encore forcer la porte, et ont leurs porte-parole dans les partis politiques, les institutions, les associations et les médias.
Une toute petite minorité ?
Le rapport français sur les Frères musulmans a fait grand bruit, amenant à la connaissance d’un grand public de moins en moins candide l’existence d’une confrérie qui utilise tous les moyens légaux (État de droit, entrisme, culpabilisation, chantage à l’islamophobie…) pour imposer un islam rigoriste. Le terme « Belgique » y est mentionné 35 fois, notamment comme « carrefour européen de l’entrisme frériste ».
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Dans le plat pays, tout le monde ferme les yeux car beaucoup y trouvent un intérêt. Tous les partis politiques ou presque ont laissé entrer le loup dans la bergerie, contre la promesse de voix d’une communauté qui n’a plus rien de minoritaire – le pourcentage de musulmans à Bruxelles a probablement déjà largement dépassé les 30%. Depuis que le Centre démocrate humaniste (aujourd’hui Les Engagé.e.s) a fait élire la première femme voilée dans un Parlement européen – elle est aujourd’hui ministre de la famille dans le gouvernement d’Erdogan -, bien du chemin a été parcouru. C’est chez les socialistes – qui viennent de placer le drapeau palestinien sur le toit de leur siège -, les communistes du PTB et surtout Écolo – autrefois le parti de la nature et des oiseaux – que la tendance est la plus marquée. Les verts belges ont par exemple nommé, avant qu’elle ne fut contrainte à la démission, une sœurette voilée et lourdement suspectée de liens avec les Frères musulmans au poste de… commissaire du gouvernement auprès de l’Institut pour l’égalité entre les femmes et les hommes.
New complot juif
Bruxelles est au cœur de la stratégie des Frères musulmans car, en plus d’être la capitale belge, elle est aussi celle de l’Union européenne, dont les institutions sont particulièrement bienveillantes à l’égard des fréristes. On se souvient, en guise d’exemple, de la campagne du Conseil de l’Europe intitulée : « La liberté est dans le hijab ». Implanté au plus près des institutions européennes, où il effectue un travail intense de lobbying depuis 2007, après l’avoir été à Londres, autre terrain de conquête de l’islamisme, le Conseil des musulmans européens (CEM) est la structure faîtière des Frères musulmans sur le continent. Parmi les nombreuses associations dans son giron, la structure de formation FEMYSO, qui s’adresse plus particulièrement aux jeunes, a pendant longtemps bénéficié d’une aide généreuse de la part de la Commission européenne et du Conseil.
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La noria d’associations actives « sur le terrain » est évidemment perméable aux discours fréristes quand elle n’en est pas le véhicule. Molengeek a abondamment bénéficié des marchés publics qui, en Belgique, sont plus juteux qu’ailleurs. Située à Molenbeek, que les Français ont appris à connaître au moment des attentats, l’association entend mettre les nouvelles technologies au service de tous – comprenez aux personnes issues de la diversité. Depuis, le voile a été levé : entre formations « bidon » et incompétence des formateurs, le plus intéressant réside sans doute dans les soupçons de liens, soulevés par le journal flamand Doorbraak, de son fondateur Ibrahim Ouassari avec les Frères musulmans. Celui-ci s’est défendu sur X en usant d’un parallélisme aussi douteux que révélateur : « Les Frères musulmans is the new complot juif ».
Les médias se sont mis au diapason. Aussi bien l’audiovisuel (la RTBF – chaîne publique -, RTL, LN24 – chaîne d’information -) que la presse écrite véhiculent une vision exclusivement positive de l’immigration et de l’islam, n’hésitent pas à tendre le micro à des personnalités proches des mouvances islamistes et, surtout, refusent de donner la parole aux responsables politiques ou penseurs qu’ils rangent à l’extrême droite – c’est-à-dire à peu près toute personne ne s’enthousiasmant pas devant les bienfaits de l’immigration. Pour les médias, les Frères musulmans sont d’ailleurs, comme le titra un jour Le Vif, un fantasme.
Surtout, il suffit de prendre les transports publics, se balader dans Bruxelles, faire ses courses, arpenter les clubs de sport ou discuter à la machine à café pour comprendre, à travers des détails difficilement quantifiables, que le travail de sape des Frères musulmans porte ses fruits : les barbes s’allongent, des rues entières sont composées de commerces halal, l’arabe s’impose dans les entreprises, les voiles sont de plus en plus nombreux – et l’on connaît l’importance de celui-ci dans la stratégie de conquête par le bas des Frères musulmans.
Pourtant, en Belgique, il faudra encore bien du temps avant que ne sorte un rapport sur leur influence, preuve sans doute qu’ils y ont déjà imposé leurs méthodes et leurs mœurs, avec la complicité du monde médiatico-politique.
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