Le billet du vaurien
J’ai eu à trois reprises le privilège de passer une soirée chez Yushi avec José Thomaz Brum qui, avant d’enseigner à l’Université Pontificale Catholique de Rio de Janeiro, avait été un ami proche du philosophe Clément Rosset. Il lui avait même fait visiter le merveilleux jardin botanique de Rio. Il se souvenait d’un commentaire de ce cher Clément qui comparait la lumière d’une allée sombre du jardin à la lumière du grand Gottfried Schalken (1643-1706), le peintre des effets de lumière artificielle. En 2001, au mois d’août, il lui avait fait visiter le monastère de Saint Benoît et lui a confié qu’il aimait s’y promener à cause du calme solitaire de ce site conventuel et de sa colline si chère à son cœur. Clément a réfléchi et, soudain, lui a récité les vers de la fable : « Le Songe d’un habitant du Mogol » de La Fontaine :
« Solitude, où je trouve une douceur secrète,
Lieux que j’aimais toujours, ne pourrais-jamais,
Loin du monde et du bruit, goûter l’ombre et le frais ? »
«Je viens tuer Mozart»
Un jour, avait ajouté José Brum, il faudrait étudier l’usage que Clément Rosset fait des contes et des fables, sans négliger son cher Tintin, dans ses œuvres. Clément les utilise en tant qu’exemples pour enrichir sa pensée, quand elles ne sont pas à l’origine de cette dernière. Une large part du charme de ses écrits tient non seulement à son ironie, mais à la poésie qu’il leur insuffle.
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Clément, m’a raconté José Brum, s’est même amusé, lui l’élève de Jankélévitch, à jouer du piano chez lui à Rio. Il a con