Le jeune correspondant du Washington Post à Paris éclate de rire quand Alain Finkielkraut évoque le « politiquement correct » et la « cancel culture ». Des évènements plus graves l’inquiètent…
Samedi 9 janvier, l’émission Répliques d’Alain Finkielkraut (France Culture) a pour titre Regards croisés sur l’Amérique et sur la France. Les débatteurs sont James McAuley, correspondant du Washington Post à Paris, et le philosophe Pascal Bruckner.
Au micro de #Repliques @franceculture ce matin, j’étais surpris que trois jours après une tentative de coup d’État à Washington (!!!), mes interlocuteurs français soient surtout préoccupés par «la cancel culture». Quel luxe parisien de s’inquiéter de cela https://t.co/FB5oYsrwjn
— James McAuley (@jameskmcauley) January 9, 2021
Le Washington Post est ce journal de gauche américain qui, après l’assassinat de Samuel Paty et la décision gouvernementale de réfléchir enfin au séparatisme qui plombe la société française, titrait: « Au lieu de combattre le racisme systémique, la France veut réformer l’islam. » Il est le même journal qui compte maintenant dans ces rangs Rokhaya Diallo, recrutement dont la principale intéressée s’est bruyamment auto-félicitée et auto-louangée.
Il est encore ce journal dont une des rédactrices en chef, Karen Attiah, a prétendu dans un tweet que la France avait pour projet d’attribuer des numéros d’identification aux enfants musulmans.
Le politiquement correct et le néoracisme, pas vraiment un problème pour le Washington Post
Comme le fait remarquer James McAuley à la fin de l’émission, il est un jeune homme de 32 ans – rien ne lui fait peur: ni l’islamisation de certains quartiers en France, ni le néo-féminisme virulent, américain et maintenant français, ni la « cancel culture », ni les dérives diversitaires et identitaires et le « politiquement correct » qui pourrissent les campus américains et de plus en plus les universités françaises.
Il éclate littéralement de rire à l’évocation de ces broutilles[tooltips content= »https://www.franceculture.fr/emissions/repliques/la-divergence-france-amerique à 27min32″](1)[/tooltips].
Quelque chose de bien plus grave vient de se passer aux États-Unis, dit-il: « Une tentative de coup d’État contre le gouvernement américain encouragé par le président lui-même ! » Le jeune journaliste a déjà oublié toute son histoire américaine, même la plus récente, lorsque les démocrates essayèrent de renverser immédiatement après son élection le tout nouveau président des USA en 2016, échouèrent dans un premier temps puis revinrent à la charge, via une nouvelle procédure de destitution (impeachment) en 2019. La tentative de renversement était alors, symboliquement et pragmatiquement, plus réelle et possiblement décisive que l’entrée chaotique et bruyante de quelques dizaines d’énergumènes déguisés en Davy Crockett ou porteurs du drapeau des Confédérés dans le Capitole. Lors de ces deux tentatives avortées de destitution, James McAuley ne s’est pas écrié – comme il l’a fait ce 9 janvier à propos des évènements du Capitole : « C’était une tentative de renverser la volonté du peuple. »
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Aucun mot non plus sur la scandaleuse fermeture définitive du compte Twitter du président Trump réclamée par des démocrates américains apparemment admiratifs des méthodes du gouvernement chinois, Michelle Obama en tête. Nancy Pelosi, plus rugueuse et impatiente que jamais, demande que soit appliquée la possibilité de défaire le président en exercice : les 11 jours qui lui restent à vivre sous le joug du tyran lui sont insupportables. Apparemment, c’est aussi le cas de James McAuley.
Avec Biden, les combats racialistes et diversitaires pourraient redoubler d’intensité
Une chose essentielle vient de se produire aux États-Unis : le président élu Joe Biden va pouvoir s’appuyer sur une Chambre des représentants à majorité démocrate et un Sénat à majorité démocrate. Rien ne pourra entraver ce nouveau gouvernement qui devra satisfaire son électorat. Par conséquent, les combats racialistes et diversitaires pourraient redoubler, sous les yeux de Chimène d’une grande partie des politiciens démocrates. La déliquescence universitaire va se poursuivre. Le repli sur le groupe ethnique, sexuel (ou genré, LGBT…), identitaire, va prendre des proportions inédites.
La « discrimination positive » va s’appliquer partout, à l’université comme dans les entreprises; les meilleurs se verront écartés; les niveaux d’instruction et de compétences continueront de s’écrouler. Le « politiquement correct » et la « cancel culture » qui font tant rire James McAuley vont s’amplifier jusqu’à rendre totalement impossible la transmission des connaissances historiques, politiques, littéraires, philosophiques, artistiques, etc., nécessaires à la constitution d’une classe de citoyens cultivés. Le concept de Vérité disparaîtra sous le fatras orwellien de la réécriture, de la novlangue du politiquement correct et du relativisme, celle du techno-monde fait pour les anywhere, tandis que le Mensonge militant permettra les prises de pouvoir, de postes, de gratifications, de tribunes numériques et politiques, aux plus futés qui auront su ériger leur couleur de peau, leur « orientation sexuelle », leur « situation de handicap », leurs discriminations, etc., en porte-étendard d’une cause qu’ils diront universelle et qui ne sera qu’individuelle et narcissique.
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On peut craindre pire que l’invasion du Capitole
Tout est déjà là et va s’accélérer car les démocrates lâcheront sur tous les tableaux. Il n’est pas impossible qu’une partie de la population américaine se voyant déposséder de tout – travail, langue, culture, tradition, possibilité d’ascension sociale – devienne extrêmement violente, suicidaire et jusqu’au boutiste. La mini-insurrection du Capitole, même avec ses cinq morts (dont trois crises cardiaques), n’a été que le dixième du quart de la moitié de ce qu’a connu la France pendant plusieurs mois avec la crise des Gilets jaunes. Les Américains, plus brutaux, surarmés, ont malheureusement les moyens de faire beaucoup mieux, c’est-à-dire bien pire.
Enfin, pour conclure, il est évident que la presse de gauche américaine qui ne se gênait déjà pas sous Trump pour critiquer la France, son « racisme d’État », son islamophobie, sa police raciste, son faux universalisme, sa laïcité douteuse, etc., va continuer son travail de sape. Elle trouvera comme d’habitude de très efficaces relais en France même, journalistes crépusculaires ou de radio publique, universitaires de Paris 8 et affiliés, personnalités médiatiques très militantes ou “racisées”, féministes mi-figues misandres, associations diverses à but très lucratif. Mais elle trouvera aussi, mieux vaut qu’elle soit prévenue, des Français qui ne s’en laisseront pas conter. Parmi ceux-là, Alain Finkielkraut et Pascal Bruckner. Et votre serviteur, bien sûr !
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