Quand Tsipras joue l’Opéra de Quat’drachmes


Quand Tsipras joue l’Opéra de Quat’drachmes

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L’histoire se passe à Londres. Écrite par Bertold Brecht. Et mise en musique par Kurt Weill. L’Opéra de Quat’sous. Avec un personnage fabuleux et attachant : Mackie the Knife. A la tête de ses mendiants, voyous et surineurs, il est roi. Et en plus, toutes les femmes sont folles de lui…

L’histoire se répète à Athènes. Sous la forme d’une farce qui est à pleurer. Avec, dans le rôle de Mackie the Knife, Alexis Tsipras. L’Opéra de Quat’drachmes ! Il y a, comme chez Brecht, des mendiants. C’est bien la seule ressemblance. Car Tsipras n’est pas un couteau. Même pas un deuxième ou troisième couteau. Même pas le couteau entre les dents comme ses ancêtres bolcheviks dont il est l’héritier bâtard et bancal. Chez lui, pas de faucille avec le marteau. La faucille a été remplacé par une sébile. La sébile et les marteaux…

Dans les premières scènes de l’Opéra de Quat’drachmes, Tsipras roule des mécaniques. Ce n’est pas “la charité s’il-vous-plaît”. C’est “donne l’oseille ou je te fais une tête au carré”. Ses éventuels et généreux donateurs s’inquiètent un peu. Car le Mackie athénien menace de les assommer à coups de sébile.

Au début, ça plaît aux spectateurs. Mélenchon vibre. Marine Le Pen s’enflamme. Dupont-Aignan se pâme. Et partout en Europe, des révolutionnaires crient “Viva Tsipras”. Oui, ils sont tous Grecs et fiers de l’être… Puis, ça se gâte et l’Opéra de Quat’drachmes tourne à la pantalonnade. Les jupettes des evzones cessent d’exciter qui que ce soit. Tsipras tente encore, mais avec moins de conviction, de menacer avec sa sébile. “Si vous n’êtes pas gentils, j’irai voir ailleurs et vous me regretterez !”…

Les donateurs se grattent la tête. Et s’aperçoivent que la sébile de Tsipras est en fer blanc ou plutôt en carton-pâte. Rassurés, ils le prennent de haut et somment le roi des mendiants grecs de se calmer illico. “Si tu veux de l’oseille, c’est pas en menaçant que tu l’auras”.

Et, triste fin, Tsipras de va-t-en-guerre se transforme en mendiant soumis et respectueux. “Oui, je ferai ce que vous voulez !” Et il attend que quelques euros (non, non pas des drachmes) lui soient jetés en aumône.

C’est triste, grotesque et ridicule. Triste pour les Grecs. Grotesque s’agissant des amants français d’un jour de Tsipras. Ridicule comme l’individu qui a essayé de jouer un rôle pour lequel il n’avait ni la taille, ni l’envergure.

Maintenant, faites comme moi en revenant à l’essentiel. Regardez l’Opéra de Quat’sous. De préférence en version allemande. Ce qui a une certaine saveur aujourd’hui…

*Photo: L’Altra Europa con Tsipras.



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est journaliste et essayiste

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