Ensauvagement. On dénombre deux morts, d’innombrables pillages et plus de 550 interpellations en marge des célébrations de la victoire du PSG en Ligue des champions samedi soir. L’extrême gauche charge le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, et passe tout à la jeunesse séparatiste banlieusarde. Quand elle ne l’encourage pas.
On n’en demandait pas tant. Une victoire aurait suffi, genre 2-1. Mais 5-0 ! Qui aurait parié sur un tel score au coup d’envoi ? Un régal. Du beau jeu. L’adversaire dans les cordes dès le premier round. Et pour autant, pas de mauvais gestes tout au long de la partie, pas de contestations hystériques de l’arbitrage. Du sport, quoi. Comme on l’aime.
La fête et les quartiers « populaires »
Alors la liesse, les rires et les cris libérateurs. Le bonheur de la fête de masse, la fête populaire dans le meilleur sens du terme. On saluait, on s’extasiait, on célébrait. Et que célébrait-on au-delà de la performance de l’équipe ? Un homme, l’entraîneur, Luis Enrique. Et à travers lui, mine de rien, le miracle que seuls peuvent permettre l’autorité bien comprise, la discipline assumée et consentie, le respect hiérarchique. Bref, tout ce qui fait défaut dans le fonctionnement actuel de notre société. Des images le montrent dirigeant ses joueurs à l’entraînement juché sur une nacelle de chantier, surplombant le jeu, dominant ses hommes. Le chef tel qu’en lui-même qui n’hésite pas à priver de match – match important, de qualification – un de ses meilleurs éléments pour s’être pointé en retard à un entraînement. Fermeté payante, au bout du compte. Au bout de ce 5-0.
A lire aussi: Immigration et démographie urbaine: les cartes à peine croyables de France Stratégie
Et puis, les héros du soir à peine rentrés au vestiaire, la horde sauvageonne parisienne, les racailles perpétuellement en embuscade investissent les rues, saccagent, pillent, incendient, agressent, bastonnent. Deux morts en France, des blessés. Des bagnoles brûlées, des vitrines brisées, des magasins pillés, bref de l’outil de travail – un mot sans doute inconnu de beaucoup de ces égarés de la République – bousillé, ravagé. Ceux-là sont incapables de partager quoi que ce soit avec la nation, le pays, son peuple. Incapables de partager ne serait-ce que – le temps d’une soirée- la joie commune, la joie primaire, roborative des jeux du cirque.
Les télévisions minimisent la gravité des violences
Les tv, les médias parlent d’incidents. Ce ne sont plus des incidents, ce sont autant de coups de boutoir contre ce qu’est la République, ce que devraient être la France et le consensus censé fédérer ses populations. Ce sont autant d’épisodes subversifs préparant peut-être bien la convulsion majeure, décisive, celle du grand soir.
Aussi faut-il absolument saluer encore et encore, remercier, féliciter toujours et toujours davantage les forces de l’ordre. Manifestement, tout est fait pour les pousser à bout. Et c’est une sorte de miracle que – parce qu’ils savent faire preuve d’un sang-froid et d’une capacité de résilience proprement exceptionnels, quasi surhumains – c’est une sorte de miracle, disais-je, qu’aucun de ces hommes et femmes n’ait craqué, commis l’irréparable, ne se soit laissé entraîner dans un dérapage mortel. Celui que d’aucuns probablement attendent, pour ne pas dire espèrent. Ce premier sang qui en ferait couler beaucoup d’autre et qui serait la gloire suprême des forces révolutionnaires ténébreuses dont les sinistres meneurs n’ont pas à être cités ici. On les connaît. Ils braillent assez fort pour ça.
A lire aussi: Édouard Philippe, Gabriel Attal: l’effet Retailleau
Or, si les choses devaient rester en l’état, un jour où l’autre, ce pire se produira. Avec les conséquences dont on préfère ne pas imaginer, en ce lendemain de liesse partagée, les effets.
En attendant, ayant reçu à l’Élysée les vainqueurs de la prestigieuse coupe aux grandes oreilles, ce qui est bien naturel, il serait souhaitable qu’on y reçoive aussi ces hommes et ces femmes pour qui, j’en suis bien certain, la coupe – la leur, celle de chacune de leur journée de service – est pleine. Comme elle l’est d’ailleurs pour nous.

Causeur ne vit que par ses lecteurs, c’est la seule garantie de son indépendance.
Pour nous soutenir, achetez Causeur en kiosque ou abonnez-vous !