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Pour une guerre décarbonée

Israël était déjà accusé de tous les maux, de la violation des droits humains au génocide...


Pour une guerre décarbonée
D.R

Une étude universitaire prétend que Tsahal pollue trop depuis le début de la guerre contre le Hamas… À toutes les calamités dont Israël est systématiquement accusé, s’ajoute donc le problème écolo.


Depuis le début de sa campagne militaire pour neutraliser le Hamas dans la bande de Gaza, Israël est accusé de tous les maux, de la violation des droits humains au génocide. Maintenant, ses critiques ont trouvé un nouvel angle d’attaque : son action serait en train d’exacerber la catastrophe climatique qui menace la planète. C’est la thèse d’une étude publiée en janvier par des chercheurs britanniques et américains[1]. Ces derniers affirment que les émissions de gaz à effet de serre générées au cours des deux premiers mois de la guerre seraient plus grandes que l’empreinte carbone annuelle de plus de vingt autres pays et territoires (sans spécifier lesquels). Selon leurs calculs, au moins 281 000 tonnes métriques de CO2 auraient été émises par avions, chars, missiles et bombes, ainsi que par les usines qui les fabriquent. Presque la moitié de ces émissions serait attribuable à des avions de transport américains qui ont livré des fournitures militaires aux Israéliens.

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L’étude, prépubliée en ligne, a été favorablement accueillie par le journal anglais de gauche The Guardian, puis largement reprise par les médias progressistes[2]. Elle a été saluée par un rapporteur spécial des Nations unies. Les faibles moyens militaires du Hamas sont présentés presque de manière vertueuse par The Guardian, puisque ses tirs de roquettes n’ont généré que 713 tonnes de CO2. Mais le 1,7 million de tonnes israéliennes (mesuré sur un an) représente peu à côté d’autres chiffres. En 2022, les forces armées américaines ont émis 48 millions pour seulement une partie de leurs activités. Selon l’Agence européenne de la sécurité aérienne, les avions partant d’aéroports européens en ont émis 147 millions en 2019. Et qui s’aventurerait à évaluer le bilan carbone de la guerre en Ukraine ? Certes, la planète se réchauffe, mais les critiques d’Israël sont surchauffés.


[1]. « A Multitemporal Snapshot of Greenhouse Gas Emissions from the Israel-Gaza Conflict », Social Science Research Network, 9 janvier 2024.

[2]. Nina Lakhani, « Emissions from Israel’s War in Gaza have “immense” effect on climate catastrophe », 9 janvier 2024.

Février 2024 – Causeur #120

Article extrait du Magazine Causeur




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est directeur adjoint de la rédaction de Causeur.

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