Chaque semaine, Philippe Lacoche nous donne des nouvelles de Picardie…
Quel beau spectacle ! Un régal ! Deux heures de bonheur ! Grâce à la société Nuits d’artistes et sa sympathique et dynamique responsable, Armande Parra, j’ai pu assister, il y a peu, au Zénith, à Disney en Concert : autour du monde. Ma Sauvageonne n’était pas à mes côtés : elle devait terminer quelques toiles en vue d’une exposition imminente dans les locaux de la Société d’horticulture d’Amiens. Restée très enfant (souvent, je lui glisse au creux de l’oreille – qu’elle a toute petite comme un minuscule coquillage – qu’elle est « ma femme enfant » ; rien à voir avec les ultras féministes qui ont contracté la misandrie, cette peste du XXIe siècle), elle l’a regretté, et m’a demandé que je lui raconte par le menu, que je lui montre quelques photographies. (Je n’ai toujours pas su si elle préférait Cendrillon à Blanche-Neige ; l’important n’est-il pas que je reste son vieux prince charmant ?)
Délicieux spectacle ? C’est peu de le dire. Il convie les spectateurs à un voyage à la fois visuel et musical, ce à travers l’univers de Walt Disney. On traverse les forêts gelées de La Reine des Neiges ; on baguenaude dans la chaude savane avec Le Roi Lion ; on contemple les rivières folles en compagnie de Pocahontas ; on se perd dans des contrées imaginaires avec Peter Pan, sans oublier Simba, Aladdin, Vaiana, etc. Sur scène, un orchestre symphonique de haute qualité, le Sinfonia Pop Orchestra, dirigé d’une baguette de maître par Jordan Gudefin. « Passionné par la musique de film, il considère ce genre comme un reflet du langage et de la vitalité de la création contemporaine », peut-on lire à son propos dans le dossier de presse. Cela se sent. Les mélodies s’envolent, les harmonies se perchent sur les branches de votre sensibilité, tandis que les meilleurs extraits des films sont projetés sur un écran géant haute définition. Et puis, il y a les artistes, chanteuses, chanteurs, danseuses, danseurs. Parmi eux, les voix françaises des œuvres disneyennes d’Emmylou Homs (Anna, La Reine des Neiges), Cerise Calixte (Vaïana), Charlotte Hervieux (Elsa, La Reine des Neiges), ainsi que les solistes Judith Derouin, Camille Mesnard, Dan Menasche, Sinan Bertrand, Nicolas Dorian, etc., sans oublier le maître de cérémonie Maxime Guény présent dans les tournées Disney en Concert depuis 2022. Deux heures de poésie, de merveilleux, de grand spectacle sans prétention aucune si ce n’est celui de se faire plaisir. Les applaudissements du public nombreux, familial et populaire, en étaient la preuve incontournable. En sortant du Zénith, il neigeait abondamment. Comme un air de Noël avant l’heure. Les yeux des enfants pétillaient de mille feux.
Sortie du Zénith Amiens Métropole. Photo : Philippe Lacoche.
Il écraserait Mélenchon au second tour, selon un sondage Odoxa.
Jordan Bardella a voulu voir Vesoul, et il a vu Vesoul. Avec en prime la bonne vieille farce qu’on croyait passée de mode, l’enfarinage. À la manœuvre, un jeune gars, un lycéen nous dit-on. On ne saura sans doute jamais quelle part d’espièglerie de type potache se faufile derrière cette impertinence au demeurant assez peu préjudiciable à l’intégrité physique de la personnalité visée. Certes, celle-ci peut se sentir un tantinet ridiculisée, mais, comme on le sait bien, le ridicule n’ayant jamais tué personne, le bilan, à la fin, n’est pas des plus dramatiques.
D’autant que, dans le cas du président du Rassemblement national, quasiment en même temps que ce saupoudrage immaculé tombaient sur lui les chiffres d’un sondage qui avait tout pour chasser le désagrément de cette audace et cautériser la légère blessure d’ego qui l’accompagnait.
Que dit cette étude ? Jordan Bardella vainqueur aux présidentielles si celles-ci avaient lieu ce dimanche. Cela dans tous les cas de figure. Comme il est peu de probable que quelques grammes de farine suffisent à entamer véritablement une dynamique d’opinion en quelques jours, nous pouvons considérer que ces résultats demeurent valables au moment où ces lignes sont écrites.
Ainsi, le jeune candidat RN arriverait largement en tête au premier tour, engrangeant quelque chose comme le double de voix de son concurrent le plus direct, Edouard Philippe (environ 36,5 contre 17) que d’ailleurs, il battrait au second tour. Le match se jouerait alors à 53 contre 47 %. Ce n’est pas peu. De plus, si, pour ce second tour, nous avions en lice le candidat de gauche Raphaël Glucksmann, le score serait de 58 contre 42%. Ensuite, 56 contre 44 si le compétiteur retenu était Gabriel Attal, et 74 contre 26 s’il s’agissait du vétéran de la course à l’Élysée, le toujours pétaradant Jean-Luc Mélenchon.
Il convient tout de même de bien avoir présent à l’esprit que nous sommes encore loin de l’échéance, le passé nous ayant appris que qui se voit déjà au balcon (de l’Élysée) à Noël se retrouve fort souvent gros Jean comme devant au joli mois de mai. Et puis, il convient aussi de retenir que, lors de ce sondage, un tiers des personnes interrogées n’exprimaient encore aucune préférence. Et un tier, c’est vraiment beaucoup.
Il n’en reste pas moins que les résultats sont là. Et qu’ils sont plutôt bons pour le RN et ce qu’il porte. L’embellie révélée par l’enquête est que, désormais, son candidat arrive en tête du premier tour dans toutes les tranches d’âge de la population. Voilà peu encore, ses adversaires, du centre comme de la droite dite de gouvernement, se gaussaient, assurant que jamais le parti de Marine Le Pen ne percerait chez les retraités. Erreur d’appréciation. Une parmi toutes celles qu’ils accumulent ces derniers temps. Aujourd’hui, le jeunot Bardella a bel et bien la cote chez les mamies et les papys. Le point est d’importance car cet électorat-là est de loin le moins volatile du spectre électoral, ce qui signifie qu’il y a peu de risque qu’il se dédise de manière significative d’ici le passage par les urnes.
Ce score des plus encourageants est probablement dû aussi à une autre réussite du RN. La guerre des chefs n’a pas eu lieu. Jordan n’a pas cherché à tuer Marine qui, de son côté, a su – intelligemment – ne pas entraver la lente montée de son poulain vers ces sommets d’opinons favorables.
Dans la vie politique des partis, le phénomène est des plus rares et mérite donc d’être souligné, et il me semble à peu près évident que cette subtile et habile cohésion n’a pas peu joué dans l’adhésion d’intention enregistrée par cette étude.
Mais bon, comme il a été dit plus haut, nous sommes encore loin du grand rendez-vous et bien des choses, tant en externe qu’en interne, peuvent encore se produire.
Reconnaissons toutefois que de si beaux résultats chiffrés valaient bien un petit peu de farine sur le bout du nez. En outre, on ne dira jamais assez combien aller voir Vesoul peut s’avérer intéressant et fructueux. Qu’on se le dise !
Alors que le service public mène une véritable bataille culturelle et judiciaire contre CNews, et à la suite du scandale ayant impliqué Thomas Legrand et Patrick Cohen, on s’interroge désormais, à France Inter, sur le niveau réel des humoristes maison. Bertrand Chameroy enchaîne les chroniques ratées visant Pascal Praud. De son côté, Charline Vanhoenacker se présente comme un «canari dans une mine» néofasciste. Dans une chronique gérontophobe, Marie de Brauer imagine des téléspectateurs âgés succombant à un arrêt cardiaque devant l’émission de Pascal Praud. Enfin, Jessé (notre photo), qualifié de «virtuose de l’humour gay vachard» par Télérama, va jusqu’à décrire une scène fantasmée mêlant Karen, «grosse raciste suprémaciste blanche», et un homme antillais.
« Par temps de religion victimiste, l’humour, qui avait été l’arme des pauvres, des écrasés, des victimes, tout le long de l’Histoire, est évidemment confisqué comme le reste par les fonctionnaires et les prêtres assermentés du culte victimiste. » Philippe Muray.
Sale temps pour l’audiovisuel public. Dans son article de la semaine du Figaro Magazine, Judith Waintraub énumère les motifs de panique: chute des audiences, dérives idéologiques, commission d’enquête parlementaire. « La simple écoute des programmes suffit à constater que la “pluralité inégalée” dont se targue Radio France est en fait à géométrie très variable », écrit-elle[1]. De « La Terre au carré » à « Interception », de « Bistroscopie » à « Zoom Zoom Zen », les émissions de France Inter penchent inexorablement à gauche, avec une appétence particulière pour les thèses wokes, le pro-palestinisme, l’écologisme et « le combat contre l’extrême droite ».
Sentiers tracés
Fait notable, cette station compte en son sein un nombre invraisemblable d’humoristes qui semblent tous sortis du même moule idéologique. Ricanements et militantisme connivent, tels sont les caractéristiques de ces clowns qui n’amusent plus que les employés de la Maison ronde.
L’un d’entre eux mérite que nous nous attardions sur sa carrière et ses chroniques monomaniaques. L’humoriste Bertrand Chameroy est à l’humour ce que Charline Vanhoenacker est à… l’humour. Le matin, il ricane et fait ricaner ses collègues dans le studio de la Grande matinale sur France Inter. Le soir, il ricane et fait ricaner ses collègues sur le plateau de C à vous sur France 5. Dans les deux cas, il y a Patrick Cohen, qui rit de bon cœur. Il est bon public, Patrick Cohen. Surtout si l’humoriste tourne en ridicule Éric Zemmour, un représentant du RN ou un journaliste de CNews. Et cela tombe bien, ces derniers temps, Bertrand Chameroy dénigre de plus en plus souvent les susnommés – enfin, ce ne sont pas vraiment des dénigrements, puisque c’est de l’humour. Si ce n’était pas de l’humour, cela pourrait peut-être finir devant les tribunaux, qui sait… On se souvient que Delphine Ernotte, présidente de France TV, et Sibyle Veil, présidente de Radio France, n’avaient pas trouvé drôle le fait que les médias « bollorisés » aient relayé les révélations de L’Incorrect sur les accointances de Thomas Legrand et Patrick Cohen avec des sommités du Parti socialiste. Les groupes publics ont par conséquent décidé de poursuivre en justice CNews, Europe 1 et le JDD pour… dénigrement.
En attendant le fameux procès, les humoristes subventionnés ont carte blanche pour dauber sur les journalistes de CNews et certaines personnalités politiques. Le très servile Bertrand Chameroy ne se fait pas prier pour donner l’exemple. Depuis son arrivée sur France Inter, il ne se passe pas une semaine sans qu’il déverse sa bile sur « l’extrême droite », CNews, Pascal Praud, Christine Kelly, etc. Le malléable trublion ne sort pas des sentiers tracés par ses patronnes « progressistes ». Depuis l’affaire Legrand/Cohen, ces sentiers sont bordés de rails solides. Aucune incartade n’est autorisée : il faut taper sur les « médias bollorisés » et les partis de la droite nationale, ainsi que sur les bouseux et les beaufs qui constituent leur public et leur électorat. Tous les humoristes de l’audiovisuel public sont réquisitionnés. M. Chameroy se montre particulièrement actif et étrangement obsédé par Pascal Praud.
Passés troubles
Revenons au début de la saison radio. Jeudi 4 septembre, Bertrand Chameroy se moque longuement du député RN Julien Odoul qui, ironise-t-il, a eu un « parcours de vie chaotique. » Le député de l’Yonne est en effet passé par le PS puis par l’UDI avant de choisir le parti de Marine Le Pen. Pire, glousse l’humoriste, avant d’entrer en politique, il a tenté de participer à L’île de la tentation, une émission de télé-réalité diffusée à l’époque sur TF1. On pouffe dans le studio lorsque l’humoriste évoque une « émission de décérébrés », puis conclut avec un sourire en coin : « Comme Julien Odoul, assumez votre passé, aussi trouble soit-il. » C’est une bonne idée ça : évoquons le « parcours de vie » de Bertrand Chameroy, parcours qui, dans un autre genre, ne semble pas moins « chaotique » que celui de Julien Odoul… C’est parti ! Il débute comme fichiste dans l’émission bobo Le Grand Journal de Canal+ puis intègre l’émission Morandini ! sur Direct 8 en 2009. En 2012, il est recruté par Cyril Hanouna pour Touche pas à mon poste ! En 2015, il rejoint Europe 1, toujours aux côtés de Cyril Hanouna. Démission, court passage sur W9 puis retour sur C8 et sur Europe 1, qui le vire suite à une chronique dans laquelle il critique l’actionnaire majoritaire de la station. A cette occasion, Patrick Cohen y va de son laïus sur « une éthique de responsabilité vis-à-vis de la société et un rapport à la recherche de la vérité » – plus drôle que n’importe lequel de ses sketchs !
Après une année sur RTL, il est finalement embauché par France Inter tout en continuant de sévir dans l’émission C à vous, animée par Anne-Élisabeth Lemoine. S’il n’a jamais tenté de participer à L’île de la tentation, il a fait mieux que ça : il a participé à Fort Boyard, une émission qui, sans être à proprement parler une « émission pour décérébrés », ne respire pas non plus toujours franchement l’intelligence, et dans laquelle les téléspectateurs ont pu le voir se livrer à des jeux débiles, l’air complètement ahuri, vêtu d’une sémillante et très moulante combinaison rouge lui donnant l’apparence d’un têtard géant égaré.
Tout ceci n’est pas très grave – comme il dit : il suffit d’assumer son passé, aussi trouble soit-il.
Qui veut la peau de Pascal Praud ?
Le 16 octobre, Bertrand Chameroy consacre sa chronique à CNews et Pascal Praud. La radio publique ayant créé Mon petit France Inter, une radio progressiste pour les enfants de parents de gauche, le préposé fantaisiste décrit ce que pourrait être à son avis Mon petit CNews, une radio réactionnaire pour les enfants de parents de droite. Il imagine alors Pascal Praud s’adressant aux jeunes auditeurs : « Si tu as l’impression que tu n’es plus en France dans ta classe et que tu regrettes l’époque où l’on pouvait acheter des “têtes de nègres” à la boulangerie, tu es sur la bonne station. » Lourd et pathétique.
Jeudi 6 novembre, suite à l’affligeante polémique sur la vente d’alcool à la buvette de l’Assemblée nationale, le comique fonctionnaire imagine une fois de plus la réaction de Pascal Praud : « C’est unenouvelle étape dans l’halalisation de notre beau pays » – et patati, et patata. Un borborygme d’alcoolique est censé contrefaire les propos d’Élisabeth Lévy sur la question. La chroniqueuse france-intérienne Mathilde Serrell se tient les côtes, se tape sur les cuisses et se retient visiblement pour ne pas se faire pipi dessus – il y a longtemps qu’elle n’avait pas entendu quelque chose d’aussi drôle. Il faut dire qu’elle a fait ses classes à Radio Nova…
Le 11 novembre, notre cabotin très discipliné brocarde un article de Pascal Praud paru dans le JDD. L’article en question évoque le nouveau maire de New-York. Ultra-Démocrate, musulman, communautariste, anti-flics, pro-palestinien et anti-sioniste revendiqué, Zohran Mamdani est en ce moment le chouchou de LFI et des médias français gauchisants. Remettre en cause son programme ou ses déclarations sulfureuses sur Trump qu’il qualifie de « fasciste » ne peut évidemment relever que d’une « islamophobie » déguisée. On connaît la chanson. Bertrand Chameroy la chante à sa manière, en ricanant. Ses congénères ricanent de concert. Sur France Inter, le ricanement a depuis longtemps remplacé le rire. On n’y rit plus de bon cœur ; on y ricane de mauvais esprit. Plus le temps passe, plus les critiques pleuvent, plus le pouvoir d’attraction de la station s’amoindrit, et plus le ricanement se fait aigre, atrabilaire et vindicatif.
Mercredi 19 novembre, comme ça faisait une semaine que ça le démangeait, Chameroy se moque de… Pascal Praud ! Ce dernier aurait découvert tardivement un extrait de l’émission C à vous du 24 septembre où le pitre france-intérien le parodie dégoisant une chanson débile, accompagné d’Élisabeth Lévy présentée à nouveau comme une pochetronne. Patrick Cohen ne cache pas sa joie mauvaise tandis qu’Anne-Élisabeth Lemoine ricane en se dandinant sur sa chaise. Praud a trouvé ça « dégeulasse », s’étonne l’amuseur en arguant du fait que « Vive la liberté d’expression » est le slogan de CNews. Original ! Si l’humour participe bien à la liberté d’expression, il n’est normalement mû que par la volonté de faire rire et non de promouvoir une idéologie et de nuire à une personne au nom de celle-ci… Or, l’humour de M. Chameroy, comme celui de la quasi-totalité des « humoristes » de la radio publique où il officie, n’est plus que le vecteur d’un dogmatisme sectaire. Beaucoup des congénères « humoristes » de Bertrand Chameroy sont en réalité des militants politiques : ils se targuent de pratiquer un humour « décalé » alors qu’ils sont en réalité la quintessence du conformisme de gauche, et que chacun de leurs sketchs est terriblement prévisible. Gravité idéologique oblige, tout tombe toujours à plat. Bref, au contraire de ce qu’ils croient, ces humoristes ne sont pas drôles mais, à l’image du monde qu’ils aimeraient voir advenir, plutôt sinistres.
Les censeurs des Sleeping Giants sont de sortie, Marie de Brauer assume son IMC
Jeudi 20 novembre, les Sleeping Giants font l’objet d’une nouvelle chronique. Ce collectif de gauchistes anonymes a obtenu de Leroy-Merlin qu’il retire ses annonces publicitaires du site du journal Frontières. Erik Tegnér, le fondateur du média en question, dénonce le procédé mais se réjouit sur CNews du retour de bâton : de nombreux clients de l’enseigne de bricolage ont décidé d’aller acheter leurs clous et leurs étagères ailleurs. L’occasion pour le bouffon france-intérien de tenter de ridiculiser Erik Tegnér, Frontières, Christine Kelly, CNews et les ex-clients de Leroy-Merlin – et d’insinuer, bien sûr, que ces médias, ces journalistes et ces bricoleurs du dimanche sont tous d’odieux racistes, xénophobes, etc. Nous disions donc : conformiste, prévisible, idéologique, pas drôle.
La chroniqueuse Marie de Brauer. Youtube.
Même jour, même radio. Dans l’émission « Zoom Zoom Zen », une autre humoriste consacre sa chronique au public de CNews. Aussi rondouillarde qu’assez lourdingue, Marie de Brauer dit avoir eu la douleur d’apprendre par la presse que l’audience de cette chaîne d’info augmentait jour après jour. Mais, elle tient à rassurer son auditoire france-intérien : « La bonne nouvelle c’est que les téléspectateurs de CNews ont en moyenne plus de 65 ans.[…] T’imagines, t’es vieux, aigri, toute la journée tu regardes Pascal Praud chier sur les Arabes et sur les trans, et t’es là : “Ah ! oui, c’est vrai que les musulmans quand même… heurk !Oh zut ! Je me suis chié dessus, arghh !, j’ai mal au bras gauche, argh !” – et là, paf, t’es mort. » Le plus drôle pour le coup c’est que la corpulente comique accuse L’heure des pros, l’émission animée par Pascal Praud, de « ne pas faire dans la finesse »… Sur le média en ligne Konbini, Marie de Brauer revendique pourtant sa vulgarité – « J’ai choisi la vulgarité comme mode de vie » – et son obésité – « vous voulez que je perde 30 kilos ? Ben non ! je ne vais pas faire ça. » Une affirmation magnifique, marquée du sceau woke du body positivism !
Deux jours avant cette intervention morbide, dans la même émission, un dénommé Jessé, un « virtuose de l’humour gay vachard », selon Télérama qui n’en rate pas une, évoquait sa « carrière d’astiqueuse », avant de lancer un étrange appel à l’amour et au métissage : « Karen[2], t’es qu’une grosse raciste suprémaciste blanche et tu mériterais de prendre ta pétée avec un Antillais ». Puis, il cochait bien entendu la case anti-Bolloré : « Je rappelle que la vraie violence, elle vient de la fachosphère et de leurs théories raciales (sic) qui ont mené à l’esclavage, à l’apartheid, aux camps de concentration et, encore plus grave, au Journal Du Dimanche. »
Au nom de l’humour, on peut donc vraiment tout se permettre sur France Inter, du plus ignoble au plus stupidement attendu. Moi, si j’avais mauvais esprit, je dirais avec bien d’autres citoyens qu’il est peut-être vraiment temps de privatiser ce cloaque.
[2] Karen est un terme utilisé dans les pays anglophones pour désigner de manière péjorative une femme blanche de la classe moyenne supposément raciste.
Dans son « journal de guerre », l’écrivain Dror Mishani est tiraillé entre son attachement à Israël, sa critique profonde de la guerre et la complexité de transmettre une identité claire à sa fille née d’un couple mixte.
L’écrivain Dror Mishani fait partie de la “deuxième génération” des auteurs israéliens de romans policiers, genre longtemps négligé par la littérature de son pays (dans la première génération, mentionnons les noms de Shulamit Lapid et de Batya Gour). Mishani est notamment le créateur du personnage de l’inspecteur Avraham Avraham, policier solitaire et introverti. Il est aussi enseignant de littérature et spécialiste de l’histoire du roman policier. Mais c’est un autre visage de Dror Mishani qui est révélé au public dans Au ras du sol, sous-titré Journal d’un écrivain en temps de guerre. On y découvre en effet, racontée avec une grande franchise, la vie quotidienne de l’écrivain dans les semaines suivant le 7-Octobre 2023.
Pas invité sur la chaîne 14
Le livre de Mishani a pour point de départ un reportage publié dans le magazine suisse allemand Das Magazin, qui s’est prolongé dans un livre paru en juillet 2024 en Israël et en Allemagne, et traduit en France en 2025. Mishani, comme d’autres écrivains, a donc publié ce Journal de guerre dès les premiers mois de l’offensive militaire israélienne, après le massacre du 7-Octobre. Son livre est souvent captivant, mêlant la vie quotidienne, les réflexions politiques et la description d’un milieu israélien bien particulier, celui des écrivains et artistes.
Ce qui m’a le plus intéressé dans le livre de Mishani, c’est de comprendre à travers son récit le vécu et l’ethos politique d’un écrivain israélien pacifiste. Dès les premières pages du livre, et dès le lendemain du 7-Octobre, l’écrivain est en effet hanté par une seule peur: celle de voir Israël riposter et se lancer dans une véritable guerre à Gaza. Alors qu’il se trouve encore à Toulouse, invité d’un festival de littérature, Mishani commence déjà à rédiger un article contre la guerre, qui sera envoyé au journal Ha’aretz. « Ne pas raser, ne pas écraser, ne pas se venger », explique-t-il, car « transférer le malheur sur Gaza et ses habitants ne fera que l’entretenir… »
L’éthos pacifiste de Mishani est révélateur de l’état d’esprit d’une grande partie de ces élites israéliennes qui ont occupé des postes de direction au sein des institutions culturelles, médiatiques, mais aussi sécuritaires de l’Etat d’Israël. Pour s’en convaincre, il suffit d’écouter les ex-patrons du Shin-Beth (les services de sécurité intérieure) et de l’armée, qui commentent l’actualité sur les plateaux de télévision depuis le 7-Octobre. Tous partagent cet état d’esprit pacifiste, défaitiste et hostile au gouvernement (à l’exception de quelques voix dissidentes, qu’on n’entend que sur la chaîne 14).
Pour comprendre cet éthos bien particulier, il faut s’attacher à la personnalité et au vécu familial de Mishani, qui est très révélateur. Marié à une femme catholique polonaise, rencontrée sur le campus de Cambridge, il raconte comment sa fille Sarah l’a très jeune interrogé sur sa double identité : « Pour la première fois de sa vie, elle t’a demandé si elle était juive ou pas. Tu as commencé par bredouiller, tu lui as dit que oui, elle était les deux, et quand elle a insisté, tu as été obligé d’admettre que non, pour l’Etat d’Israël, elle ne l’était pas. Alors je le suis pour qui ? a-t-elle voulu savoir, et tu as répondu : pour Hitler ».
Gauche et double appartenance
Cet échange poignant est révélateur du problème d’identité de cette gauche israélienne pacifiste, qui vit écartelée entre son amour du pays (bien présent chez Mishani) et son ambition d’être reconnue et admirée à l’étranger (en lisant son livre, je me suis demandé à chaque page s’il écrivait pour ses compatriotes d’Israël, ou pour ses lecteurs suisses allemands…). La « double-appartenance » et la question de l’identité juive sont en effet tout autant celles de l’écrivain que de sa fille, née d’une mère catholique polonaise et d’un père juif israélien.
Lorsque l’actrice iconique du Septième art israélien, Gila Almagor, est accusée de manquer de patriotisme, elle réagit avec force en affirmant son soutien à la « merveilleuse armée d’Israël » et en rejetant les accusations de « crimes de guerre », portées par l’ONG radicale Betselem. Mishani, lui, est révolté par les propos d’Almagor… Il est incapable de s’identifier à son pays et à son armée sans arrière-pensée. Tiraillé entre ses attaches et ses loyautés multiples, l’auteur talentueux de romans policiers à succès, traducteur de Roland Barthes en hébreu, est intimement persuadé, dès le mois d’octobre 2023, qu’Israël est responsable de la situation et des crimes du Hamas.
Les états d’âme de Mishani ne peuvent être négligés ou méprisés, car ils sont ceux d’une large frange de l’intelligentsia progressiste, en Israël et ailleurs dans le monde juif. Son livre éclaire les errements politiques et moraux d’une intelligentsia juive qui n’a pas réussi à sortir des ornières du pacifisme et à penser véritablement l’événement du 7-Octobre, dans toute sa radicalité et sa nouveauté.
Dror Mishani, Au ras du sol, Journal d’un écrivain en temps de guerre, 163 pages. Gallimard 2025.
Au Brésil, près de 200 États se sont finalement accordés sur un texte minimal, sans que la sortie des énergies fossiles n’y soit explicitement mentionnée. Dans son essai, Samuel Furfari estimait que l’Europe est en quelque sorte le dindon de la farce climatique, alors que Chine, Inde et États-Unis ne suivent le mouvement écolo qu’en fonction des opportunités économiques… Analyse.
La COP30, qui vient de se conclure à Belém, confirme l’inanité croissante de ces « Conférences des Parties ». Dix ans après la COP21 de Paris, présentée comme un tournant historique, elles ne servent à rien, comme le démontre le professeur Samuel Furfari dans La vérité sur les COP : 30 ans d’illusions (L’Artilleur).
« Faites ce que je dis, pas ce que je fais »
Chaque année, 35 000 participants convergent vers ces grand-messes climatiques, générant une « empreinte écologique » grotesque au regard des sermons qu’ils adressent au reste du monde. Le ballet des jets privés de responsables politiques et de célébrités qui exigent du citoyen ordinaire qu’il limite ses déplacements relève d’un cynisme désormais banal. Cette élite « climato-consciente » ne s’impose jamais les restrictions qu’elle prescrit.
Des émissions en hausse, un échec flagrant
Héritières du prétentieux « Sommet de la Terre » de Rio (1992), les COP n’ont strictement rien freiné: les émissions mondiales de CO2 ont augmenté de 65%. Les pays du Sud, qui y voient surtout une source potentielle de financements, n’ont jamais vraiment pris ces engagements au sérieux. Seule l’Union européenne s’y est soumise avec un zèle quasi suicidaire, au prix d’une désindustrialisation sans précédent…
Les énergies fossiles, que les COP promettent régulièrement d’éliminer, représentent toujours 86% de l’énergie mondiale, l’éolien et le solaire à peine 3%. Imaginer que l’Asie ou l’Afrique renonceront à l’accès au niveau de vie que nous connaissons grâce aux énergies fossiles relève de l’illusion pure.
États-Unis, Chine, Inde : la fin de la comédie
Les attitudes des grandes puissances suffisent à révéler l’absurdité du processus. Les États-Unis, sous Donald Trump, ont cessé de participer: ils privilégient énergie bon marché, croissance et souveraineté énergétique. L’absence de la première puissance mondiale vide le dispositif de sa substance.
La Chine, responsable de 30% des émissions, cumule hypocrisie et opportunisme : autorisée à accroître ses émissions jusqu’en 2030, elle est devenue premier producteur mondial d’éoliennes et de panneaux solaires, rendant l’Europe dépendante de ses importations. L’Inde, elle, électrifie ses villages grâce au charbon: qui pourrait lui reprocher ?
L’UE pays du renoncement industriel
Reste l’Union européenne, autoproclamée « leader climatique », engagée dans une neutralité carbone pour 2050 aussi irréaliste que ruineuse. Ces efforts titanesques n’ont aucun effet sur le climat mondial : l’Europe ne représente que 6% des émissions, la France moins de 1%.
S’y ajoute la fuite en avant vers la voiture électrique — produite en grande partie en Chine — et l’avalanche de contraintes imposées aux propriétaires avec l’isolation obligatoire des logements, malgré des études démontrant l’inefficacité de ces travaux : une fois mieux isolés, occupants et locataires chauffent davantage, pour un meilleur conforme thermique. Un sujet majeur, pourtant absent du débat public.
Peut-on s’adapter au réchauffement ? Oui.
Que le climat se réchauffe est un fait. La fonte des glaciers alpins ou pyrénéens le rappelle tristement. Mais l’histoire climatique n’a jamais été stable: au Moyen Âge, les glaciers avaient presque disparu. L’activité humaine est-elle la seule cause ? Rien n’est moins sûr: d’autres facteurs astronomiques interviennent, comme le montrent de nombreux scientifiques dissidents du pseudo-consensus officiel.
S’adapter au réchauffement est-il possible ? Le CO₂ fait aussi verdir la planète, comme le montrent les observations satellitaires. Le coût de l’adaptation — estimé entre 3 et 5% du PIB par Steven E. Koonin, ex-conseiller d’Obama et désormais de Donald Trump — reste raisonnable dans une économie en croissance. De plus, le froid tue davantage que la chaleur, réalité médicale que l’on passe sous silence. L’hystérie récente autour des climatiseurs est symptomatique: leur usage n’a rien de problématique lorsque l’électricité est d’origine nucléaire ou renouvelable.
Le Pacte vert : un dogme qui mine la prospérité
Les COP intéressent de moins en moins : le public se détourne de ce rituel malgré les gesticulations des officiants. Les véritables enjeux pour l’avenir sont aussi l’islamisme, l’immigration de masse, le déclin industriel, l’endettement, la morosité économique, et l’intelligence artificielle. Pourtant, la France et l’Union européenne s’obstinent dans le Pacte vert, dogme idéologique qui interdit toute perspective de croissance. Tant qu’il ne sera pas abandonné, le déclin se poursuivra. Samuel Furfari rappelle une vérité élémentaire : l’énergie est la condition première de notre civilisation. La révolution industrielle fut d’abord une révolution énergétique. L’énergie, tout simplement, c’est la vie.
Régis Jauffret signe avec Maman une déclaration d’amour rageuse, cocasse, parfois violente et bouleversante. Le brillant romancier lève le voile sur ses fragilités sans se départir de son cynisme.
Cette rentrée littéraire a livré d’innombrables ouvrages inspirés par les mères – ceux de Justine Lévy, Raphaël Enthoven, Jakuta Alikavazovic, Amélie Nothomb, Catherine Millet… Le texte de Régis Jauffret se distingue par sa noirceur, son humour et sa folie. Sobrement intitulé Maman, titre aussi touchant qu’ironique, ce roman est le testament littéraire d’un écrivain au mieux de sa forme. En 2020, l’auteur des Microfictions nous avait gratifiés d’un magnifique Papa. N’allez pas croire pour autant que l’écrivain ait une quelconque appétence pour l’autofiction. Son œuvre, forte d’une vingtaine de romans, en est la preuve. Il est pourtant des textes auxquels on n’échappe pas. Maman est de ceux-là.
La mère de l’auteur meurt le 30 janvier 2020. Madeleine dite aussi Mado, Magdalena, Madelon, noms destinés à tenir le pathos à distance, avait alors 106 ans. Un âge plus qu’honorable pour cette femme a la voix de stentor, qui n’aimait rien tant que le champagne et le foie gras que son fils unique lui apportait à chaque visite. Une forte femme dont Régis Jauffret entreprend de faire le portrait. Un portrait bien dans sa manière, dans lequel il prend soin de préciser « je dis ici toute la vérité » pour aussitôt nuancer « je dois cependant mentir, falsifier, gommer, imaginer ». D’où l’appellation de roman. Et quel roman ! Maman s’inscrit entre la mort de la mère et son enterrement. Soit deux cent cinquante pages d’une logorrhée irrésistible dans lesquelles le fils va décortiquer leur relation. Deux cent cinquante pages d’une absolue sincérité où « Jau » ne cache rien de son adoration, de sa culpabilité, de sa lassitude et de son exaspération envers cette femme qui rêvait d’être « une Marie Curie, une Teresa, une Virginia Woolf, une Serena Williams de la mératerie ». Une femme qui ment à tout bout de champ. Abuse du chantage à la mort et réécrit son histoire. Une femme qui tapisse son appartement de photos de son fils en format géant et a pour lui des attentes écrasantes. C’est pour elle que l’auteur d’Asiles de fous s’est mis à écrire, à seule fin de la séduire puis, plus tard, avec l’espoir de combler son besoin de reconnaissance.
Mais rien n’est jamais assez pour cette mère effroyable. À tel point que le fils gardera à vie un manque de confiance en lui et le sentiment épuisant de n’être jamais à la hauteur. Il aura beau lui régler son compte, la « tabasser » symboliquement, lui intenter un procès, rien n’entamera son amour dévorant. « Je l’ai aimée, je l’ai tant aimée. […] Je l’aime encore, je l’aimerai toujours et puisqu’il ne me reste pas tant de siècles à vivre, je peux supposer que je tiendrai parole. » On connaissait de Régis Jauffret sa noirceur, son ironie, son cynisme, l’on découvre ici sa fragilité et son extrême sensibilité. Maman est une déclaration d’amour rageuse, violente, cocasse, macabre, bouleversante, brillante. En un mot : inoubliable.
Comme à chaque trêve des confiseurs, les crèches de Noël vont donner une crise de foi aux islamo-gauchistes et autres laïcards. Pourtant c’est grâce à leurs aïeux les sans foi ni loi de la Révolution que les crèches se sont « démocratisées », avec l’apparition des santons.
En 1793, pour bouffer du curé, les révolutionnaires, qui font régner la terreur, interdisent la messe de minuit et les crèches dans les églises. À Marseille, où, depuis 1214 sur la colline de la Garde la Bonne-Mère veille sur la ville, la mesure indigne et l’interdit est contourné. Avec la malice d’un Don Camillo se jouant des mauvais tours de Peppone, certains habitants installent chez eux des crèches et invitent leurs voisins à venir les admirer. Malheureusement, cela n’est pas donné à tout le monde de pouvoir créer de telles crèches. À cette époque, les figurines sont en cire, leur prix est élevé et elles sont alors réservées à une clientèle aisée. Dès 1797, un homme a alors l’idée de cuire, dans des moules de plâtre, des sujets en argile, dont le coût de production, modique, peut assurer une distribution meilleur marché. Des sujets en argile, car « môssieu », de même qu’un bon pastis est élaboré avec de l’anis étoilé, le vrai santon de Provence est en argile !
Le créateur du santon est reconnu quand en 1953, l’avocat Leopold Dor fait don au musée du Vieux-Marseille d’une collection de moules anciens d’où sont sortis les premiers santons ! Sur ces précieux objets, une signature : Lagnel. Le père des santons est identifié. Il s’agit de Jean-Louis Lagnel, né en 1764, mort en 1822. Sur ses derniers moules, Lagnel gravait également la date de création. Sur une pièce figure ainsi « 25 mas 1817 ». Il faut lire 25 mars 1817, mais s’il manque un « R », ce n’est pas une erreur, mais une volonté délibérée ! Comme tous ceux à qui la Révolution avait inspiré une sainte horreur, il refusait d’utiliser la lettre « R », l’initiale de l’événement maudit…
La tentation de céder au « réalisme » russe revient régulièrement dans le débat occidental. Pourtant, toute l’histoire de l’Europe centrale et orientale démontre le contraire. Le glacis, loin d’apporter la paix, n’a produit que soumission forcée, instabilité et implosion finale. Face à l’Ukraine, c’est moins le rapport de force qu’il faut regarder que la mémoire oubliée des peuples.
Le débat concernant la guerre en Ukraine se déroule comme si l’on avait, d’un côté, des « réalistes » qui ne souhaitent qu’arrêter la boucherie et reconnaître la réalité des rapports de force, et de l’autre des va-t-en-guerre à la botte des États-Unis, qui, par ailleurs, ne semblent pas partager leurs opinions, ni sous l’administration Biden, qui n’a rien fait de décisif pour permettre à l’Ukraine de gagner, ni sous Trump. Ce constat appelle deux rappels.
Tout d’abord, concernant la volonté d’étendre l’OTAN à l’Est et le sens de cette politique. Sans entrer dans un débat stérile sur les écrits et les déclarations des uns et des autres, il suffit d’examiner les budgets de la défense en France, au Royaume-Uni et en Allemagne depuis 1991 jusqu’en 2022, d’un côté, et les chiffres de la présence militaire américaine sur le sol européen, en hommes comme en blindés, de l’autre, pour comprendre que la Russie n’a jamais été menacée à l’Ouest. Dès l’effondrement de l’URSS, les membres européens de l’OTAN se sont mis à diminuer leurs forces armées et à affaiblir leurs capacités à mener une guerre de haute intensité contre un ennemi de puissance équivalente. Lorsque Poutine prononce son célèbre discours à Munich, l’OTAN n’est plus que l’ombre de ce qu’elle était vingt ans auparavant, et le président Bush, qui aurait poussé à un élargissement, est alors affaibli, en fin de mandat et en minorité au sein même de l’Alliance. À partir de 2009, sous Obama, puis sous Trump et Biden, il devient clair que ce ne sont pas uniquement la France et l’Allemagne qui sont réticentes à un nouvel élargissement de l’OTAN, mais aussi les États-Unis. En 2016, Trump va même plus loin en mettant en cause l’article 5. On voit donc mal qui aurait pu menacer militairement la Russie, d’autant plus que, depuis février 2022, on sait que les services de renseignement occidentaux ont très largement surestimé la puissance militaire russe. On peut donc conclure que, quoi qu’il ait été dit ou écrit, personne en Europe ne préparait une guerre contre la Russie.
Quant à la logique russe du droit au glacis comme base de l’architecture de la sécurité européenne, et donc de la stabilité du continent, l’exemple de la guerre froide indique plutôt le contraire.
Après 1945, Staline imposa avec une détermination intransigeante la création d’un glacis stratégique à l’ouest de l’Union soviétique. Cette zone tampon, composée d’États satellites (SSR ou Etats frères faussement indépendants), devait empêcher toute nouvelle invasion venue d’Europe occidentale et garantir à Moscou un contrôle politique, militaire et idéologique sur une large partie du continent. Les rapports de force issus de la victoire contre l’Allemagne nazie contraignirent Londres et Washington à céder sur des points essentiels, notamment sur le sort de la Pologne, pourtant alliée dès les premières heures de la guerre. La conférence de Yalta entérina ainsi une réalité brutale et, au nom de la stabilité et d’un équilibre jugé nécessaire, les grandes puissances acceptèrent qu’une partie de l’Europe fût livrée à l’influence exclusive de l’URSS.
Cet ordre, fondé sur une lecture strictement réaliste des rapports de force internationaux, ignora superbement la volonté des peuples concernés, de la mer Baltique à la mer Noire. Privés de souveraineté véritable, soumis à des régimes autoritaires étroitement contrôlés par Moscou, ces pays devinrent les pièces d’un échiquier géopolitique où leur propre voix n’avait plus aucun poids. Pendant un peu plus de quatre décennies, l’Union soviétique maintint le couvercle sur l’Europe centrale et orientale par la menace, par la contrainte et, lorsque cela s’avérait nécessaire, par la violence pure. L’écrasement des soulèvements de Berlin-Est en 1953, de Budapest en 1956 et de Prague en 68 illustre de manière éclatante la volonté soviétique de préserver à tout prix cet empire informel, au mépris des aspirations nationales.
Mais cet ordre imposé par la force portait en lui-même les germes de sa propre disparition. À mesure que l’économie soviétique s’essoufflait, que l’idéologie perdait de sa capacité de mobilisation et que l’attrait du mode de vie occidental ne cessait de croître, les peuples soumis à la domination de Moscou commencèrent à se dérober sous ses pieds. La fuite vers l’Ouest prit des proportions massives, qu’il s’agisse des départs clandestins, des demandes d’asile ou des mouvements de contestation de plus en plus visibles dans les années 1980. L’effondrement de l’URSS entre 1989 et 1991 ne fut pas seulement la conséquence d’une crise économique ou d’erreurs politiques mais aussi, et peut-être surtout, la conséquence de ce rejet profond, silencieux puis ouvert, de systèmes imposés sans légitimité populaire.
Aussitôt l’Union soviétique dissoute, ces pays, autrefois membres du Pacte de Varsovie ou anciennes républiques socialistes, cherchèrent à tout prix à s’éloigner de l’orbite russe. Leur ralliement progressif à l’Organisation du traité de l’Atlantique nord n’était pas une simple manœuvre opportuniste ni une provocation à l’égard de Moscou mais avant tout un réflexe de survie politique et historique. Marqués par quarante années d’oppression, d’humiliation et de misère, ils voyaient dans l’OTAN non seulement une alliance militaire, mais une garantie de souveraineté, de stabilité et de protection contre un retour possible de la domination russe. La Pologne a ainsi œuvré pendant les années Clinton pour changer la position américaine et convaincre un Washington réticent et plutôt favorable à Eltsin, d’ouvrir l’OTAN pour eux même ainsi que leurs anciens codétenus de la prison géopolitique soviétique.
Aujourd’hui, Vladimir Poutine semble réactiver la même logique que celle de Staline. Selon lui, les besoins de la Russie en matière de sécurité seraient supérieurs au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Dans cette vision, l’indépendance de l’Ukraine, le choix de la Géorgie, des pays baltes ou de la Moldavie de s’orienter vers l’Ouest ne sont pas perçus comme des expressions d’un sentiment national mais comme des menaces stratégiques inacceptables. Cette conception impériale et étroite des relations internationales peut, à court terme, produire certains résultats en imposant, par la force, des zones d’influence ou des États satellites. Elle a déjà « fonctionné » sous Staline, au prix d’immenses souffrances humaines et d’un gel brutal des libertés.
Mais l’histoire récente suggère que cette logique porte en elle une fragilité profonde. Un ordre bâti sur la contrainte, la peur et la négation des identités nationales est coûteux à maintenir et finit toujours par se fissurer. Les peuples qui se sont libérés de la tutelle de Moscou il y a un peu moins de quarante ans ne seront pas plus faciles à contrôler et à mater qu’ils ne l’étaient après 1945. Ce que l’URSS a appris à ses dépens pourrait bien, tôt ou tard, se rappeler à la Russie poutinienne : la stabilité et la sécurité pour tous dépendent du respect des nations.
Dans la capitale belge, le marché de Noël est rebaptisé « Plaisirs d’hiver ». Quant à la crèche, la version 2025 qui entend « lancer un message inclusif pour que tout le monde s’y retrouve » avec des personnages sans visage fait polémique.
Je me souviens avec nostalgie des Noëls joyeux de mon enfance : en préambule du réveillon, nous nous rendions en famille sur la Grand-Place de Bruxelles pour y découvrir le sapin – souvent maigrelet dans mes souvenirs – et la crèche plus ou moins réussie. Au moins, à l’époque, celle-ci ressemblait à une vraie crèche, avec Joseph, la Vierge Marie, l’Enfant-Jésus, les rois mages, un peu de paille et des moutons, ceux-ci ayant disparu au mitan des années 2010 car, paraît-il, certains malotrus les dérobaient.
Message inclusif
La ville de Bruxelles vient donc de dévoiler la version 2025 de sa crèche, intitulée « Les étoffes de la nativité », faite de chiffons de recyclage et composée de personnages sans identité – ou, ce qui revient au même, de toutes les identités de la planète -, afin, se justifie-t-elle auprès des nigauds un peu rétrogrades que nous sommes, de « lancer un message inclusif pour que tout le monde s’y retrouve ». Pour Victoria-Maria Geyer, conceptrice de cette « chose » que nous ne pouvons décemment appeler crèche, « le visage des personnes est fait dans un tissu qui est composé de toutes les couleurs des ethnies possibles et imaginables afin de ne discriminer personne ».
Décryptons le verbiage et déconstruisons les déconstructeurs : tout le monde, c’est évidemment tout le monde sauf vous et moi. Soyez certains que chaque fois qu’ils utilisent le mot « inclusif », ce n’est ni pour réparer une injustice, ni pour intégrer de nouvelles personnes dans la communauté nationale, mais pour cracher à la figure de l’Occidental, du Belge en l’occurrence, du chrétien, de l’homme blanc, de toute personne qui entend simplement faire perdurer ses traditions sur son sol.
Les wokes, ça ose tout !
Evidemment, les wokes, ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît. Ils osent tellement tout qu’ils prétendent même que le wokisme n’existe pas. Mais comme ils ne sont jamais entravés dans leur féconde imagination, ils continuent, encore et encore, et peinent à masquer leur vraie ambition, non pas tant effacer dans la culture occidentale ses parts d’ombre, mais supprimer complètement ce qui fonde celle-ci (son histoire, ses traditions, son identité, ses hommes et ses femmes) afin de mieux la remplacer par un multiculturalisme multiconflictuel.
Et donc, dans l’Europe de la cancel culture, les personnages de la crèche à Bruxelles, nouvelle capitale de l’islamisme, du « palestinisme » et du gauchisme violent et où le marché de Noël se nomme désormais « Plaisirs d’hiver », ressemblent à des touaregs du désert et à des pantins désarticulés. Les mauvaises langues diront que les visages sont dépourvus d’yeux, de nez et de bouche car la représentation des êtres humains est prohibée dans la religion musulmane. La laideur d’un ensemble inesthétique et dépourvu de toute dimension sacrée achève de rompre avec les standards civilisationnels de Beauté. Le pire, c’est qu’ils iront sans doute encore plus loin : on attend déjà la crèche avec ses personnages en transition de genre et portant un keffieh en soutien à la Palestine !
Harold Hyman est invité au micro de Jeremy Stubbs pour commenter l’actualité internationale.
L’Iran a indiqué vouloir reprendre des négociations avec les Etats-Unis afin de trouver un accord qui calme l’inquiétude occidentale concernant le nucléaire iranien et permette au régime des mollahs d’attirer les investissements occidentaux dont il a si grand besoin.
Au Mali, on craignait la chute possible de la junte dictatoriale. Les rebelles djihadistes avaient tenté de paralyser la capitale du pays en la privant de carburant, mais le blocus a finalement été contourné grâce surtout au pétrole du Burkina Faso. Le régime survit, tandis que les djihadistes cherchent à s’attirer les bonnes grâces des différents groupes ethniques maliens.
Les négociations de paix en Ukraine font-elles des progrès? Ces derniers temps, nous avons entendu beaucoup de rumeurs et de contre-rumeurs: oui, un accord semble possible; non, c’est du vent, il ne se passe rien. Enfin, Harold Hyman nous explique que, les deux belligerents étant épuisés – bien que ce soit à un degré différent – les négociations avancent quand même…
Chaque semaine, Philippe Lacoche nous donne des nouvelles de Picardie…
Quel beau spectacle ! Un régal ! Deux heures de bonheur ! Grâce à la société Nuits d’artistes et sa sympathique et dynamique responsable, Armande Parra, j’ai pu assister, il y a peu, au Zénith, à Disney en Concert : autour du monde. Ma Sauvageonne n’était pas à mes côtés : elle devait terminer quelques toiles en vue d’une exposition imminente dans les locaux de la Société d’horticulture d’Amiens. Restée très enfant (souvent, je lui glisse au creux de l’oreille – qu’elle a toute petite comme un minuscule coquillage – qu’elle est « ma femme enfant » ; rien à voir avec les ultras féministes qui ont contracté la misandrie, cette peste du XXIe siècle), elle l’a regretté, et m’a demandé que je lui raconte par le menu, que je lui montre quelques photographies. (Je n’ai toujours pas su si elle préférait Cendrillon à Blanche-Neige ; l’important n’est-il pas que je reste son vieux prince charmant ?)
Délicieux spectacle ? C’est peu de le dire. Il convie les spectateurs à un voyage à la fois visuel et musical, ce à travers l’univers de Walt Disney. On traverse les forêts gelées de La Reine des Neiges ; on baguenaude dans la chaude savane avec Le Roi Lion ; on contemple les rivières folles en compagnie de Pocahontas ; on se perd dans des contrées imaginaires avec Peter Pan, sans oublier Simba, Aladdin, Vaiana, etc. Sur scène, un orchestre symphonique de haute qualité, le Sinfonia Pop Orchestra, dirigé d’une baguette de maître par Jordan Gudefin. « Passionné par la musique de film, il considère ce genre comme un reflet du langage et de la vitalité de la création contemporaine », peut-on lire à son propos dans le dossier de presse. Cela se sent. Les mélodies s’envolent, les harmonies se perchent sur les branches de votre sensibilité, tandis que les meilleurs extraits des films sont projetés sur un écran géant haute définition. Et puis, il y a les artistes, chanteuses, chanteurs, danseuses, danseurs. Parmi eux, les voix françaises des œuvres disneyennes d’Emmylou Homs (Anna, La Reine des Neiges), Cerise Calixte (Vaïana), Charlotte Hervieux (Elsa, La Reine des Neiges), ainsi que les solistes Judith Derouin, Camille Mesnard, Dan Menasche, Sinan Bertrand, Nicolas Dorian, etc., sans oublier le maître de cérémonie Maxime Guény présent dans les tournées Disney en Concert depuis 2022. Deux heures de poésie, de merveilleux, de grand spectacle sans prétention aucune si ce n’est celui de se faire plaisir. Les applaudissements du public nombreux, familial et populaire, en étaient la preuve incontournable. En sortant du Zénith, il neigeait abondamment. Comme un air de Noël avant l’heure. Les yeux des enfants pétillaient de mille feux.
Sortie du Zénith Amiens Métropole. Photo : Philippe Lacoche.
Il écraserait Mélenchon au second tour, selon un sondage Odoxa.
Jordan Bardella a voulu voir Vesoul, et il a vu Vesoul. Avec en prime la bonne vieille farce qu’on croyait passée de mode, l’enfarinage. À la manœuvre, un jeune gars, un lycéen nous dit-on. On ne saura sans doute jamais quelle part d’espièglerie de type potache se faufile derrière cette impertinence au demeurant assez peu préjudiciable à l’intégrité physique de la personnalité visée. Certes, celle-ci peut se sentir un tantinet ridiculisée, mais, comme on le sait bien, le ridicule n’ayant jamais tué personne, le bilan, à la fin, n’est pas des plus dramatiques.
D’autant que, dans le cas du président du Rassemblement national, quasiment en même temps que ce saupoudrage immaculé tombaient sur lui les chiffres d’un sondage qui avait tout pour chasser le désagrément de cette audace et cautériser la légère blessure d’ego qui l’accompagnait.
Que dit cette étude ? Jordan Bardella vainqueur aux présidentielles si celles-ci avaient lieu ce dimanche. Cela dans tous les cas de figure. Comme il est peu de probable que quelques grammes de farine suffisent à entamer véritablement une dynamique d’opinion en quelques jours, nous pouvons considérer que ces résultats demeurent valables au moment où ces lignes sont écrites.
Ainsi, le jeune candidat RN arriverait largement en tête au premier tour, engrangeant quelque chose comme le double de voix de son concurrent le plus direct, Edouard Philippe (environ 36,5 contre 17) que d’ailleurs, il battrait au second tour. Le match se jouerait alors à 53 contre 47 %. Ce n’est pas peu. De plus, si, pour ce second tour, nous avions en lice le candidat de gauche Raphaël Glucksmann, le score serait de 58 contre 42%. Ensuite, 56 contre 44 si le compétiteur retenu était Gabriel Attal, et 74 contre 26 s’il s’agissait du vétéran de la course à l’Élysée, le toujours pétaradant Jean-Luc Mélenchon.
Il convient tout de même de bien avoir présent à l’esprit que nous sommes encore loin de l’échéance, le passé nous ayant appris que qui se voit déjà au balcon (de l’Élysée) à Noël se retrouve fort souvent gros Jean comme devant au joli mois de mai. Et puis, il convient aussi de retenir que, lors de ce sondage, un tiers des personnes interrogées n’exprimaient encore aucune préférence. Et un tier, c’est vraiment beaucoup.
Il n’en reste pas moins que les résultats sont là. Et qu’ils sont plutôt bons pour le RN et ce qu’il porte. L’embellie révélée par l’enquête est que, désormais, son candidat arrive en tête du premier tour dans toutes les tranches d’âge de la population. Voilà peu encore, ses adversaires, du centre comme de la droite dite de gouvernement, se gaussaient, assurant que jamais le parti de Marine Le Pen ne percerait chez les retraités. Erreur d’appréciation. Une parmi toutes celles qu’ils accumulent ces derniers temps. Aujourd’hui, le jeunot Bardella a bel et bien la cote chez les mamies et les papys. Le point est d’importance car cet électorat-là est de loin le moins volatile du spectre électoral, ce qui signifie qu’il y a peu de risque qu’il se dédise de manière significative d’ici le passage par les urnes.
Ce score des plus encourageants est probablement dû aussi à une autre réussite du RN. La guerre des chefs n’a pas eu lieu. Jordan n’a pas cherché à tuer Marine qui, de son côté, a su – intelligemment – ne pas entraver la lente montée de son poulain vers ces sommets d’opinons favorables.
Dans la vie politique des partis, le phénomène est des plus rares et mérite donc d’être souligné, et il me semble à peu près évident que cette subtile et habile cohésion n’a pas peu joué dans l’adhésion d’intention enregistrée par cette étude.
Mais bon, comme il a été dit plus haut, nous sommes encore loin du grand rendez-vous et bien des choses, tant en externe qu’en interne, peuvent encore se produire.
Reconnaissons toutefois que de si beaux résultats chiffrés valaient bien un petit peu de farine sur le bout du nez. En outre, on ne dira jamais assez combien aller voir Vesoul peut s’avérer intéressant et fructueux. Qu’on se le dise !
Le chroniqueur de France inter Jessé. France Inter / YouTube.
Alors que le service public mène une véritable bataille culturelle et judiciaire contre CNews, et à la suite du scandale ayant impliqué Thomas Legrand et Patrick Cohen, on s’interroge désormais, à France Inter, sur le niveau réel des humoristes maison. Bertrand Chameroy enchaîne les chroniques ratées visant Pascal Praud. De son côté, Charline Vanhoenacker se présente comme un «canari dans une mine» néofasciste. Dans une chronique gérontophobe, Marie de Brauer imagine des téléspectateurs âgés succombant à un arrêt cardiaque devant l’émission de Pascal Praud. Enfin, Jessé (notre photo), qualifié de «virtuose de l’humour gay vachard» par Télérama, va jusqu’à décrire une scène fantasmée mêlant Karen, «grosse raciste suprémaciste blanche», et un homme antillais.
« Par temps de religion victimiste, l’humour, qui avait été l’arme des pauvres, des écrasés, des victimes, tout le long de l’Histoire, est évidemment confisqué comme le reste par les fonctionnaires et les prêtres assermentés du culte victimiste. » Philippe Muray.
Sale temps pour l’audiovisuel public. Dans son article de la semaine du Figaro Magazine, Judith Waintraub énumère les motifs de panique: chute des audiences, dérives idéologiques, commission d’enquête parlementaire. « La simple écoute des programmes suffit à constater que la “pluralité inégalée” dont se targue Radio France est en fait à géométrie très variable », écrit-elle[1]. De « La Terre au carré » à « Interception », de « Bistroscopie » à « Zoom Zoom Zen », les émissions de France Inter penchent inexorablement à gauche, avec une appétence particulière pour les thèses wokes, le pro-palestinisme, l’écologisme et « le combat contre l’extrême droite ».
Sentiers tracés
Fait notable, cette station compte en son sein un nombre invraisemblable d’humoristes qui semblent tous sortis du même moule idéologique. Ricanements et militantisme connivent, tels sont les caractéristiques de ces clowns qui n’amusent plus que les employés de la Maison ronde.
L’un d’entre eux mérite que nous nous attardions sur sa carrière et ses chroniques monomaniaques. L’humoriste Bertrand Chameroy est à l’humour ce que Charline Vanhoenacker est à… l’humour. Le matin, il ricane et fait ricaner ses collègues dans le studio de la Grande matinale sur France Inter. Le soir, il ricane et fait ricaner ses collègues sur le plateau de C à vous sur France 5. Dans les deux cas, il y a Patrick Cohen, qui rit de bon cœur. Il est bon public, Patrick Cohen. Surtout si l’humoriste tourne en ridicule Éric Zemmour, un représentant du RN ou un journaliste de CNews. Et cela tombe bien, ces derniers temps, Bertrand Chameroy dénigre de plus en plus souvent les susnommés – enfin, ce ne sont pas vraiment des dénigrements, puisque c’est de l’humour. Si ce n’était pas de l’humour, cela pourrait peut-être finir devant les tribunaux, qui sait… On se souvient que Delphine Ernotte, présidente de France TV, et Sibyle Veil, présidente de Radio France, n’avaient pas trouvé drôle le fait que les médias « bollorisés » aient relayé les révélations de L’Incorrect sur les accointances de Thomas Legrand et Patrick Cohen avec des sommités du Parti socialiste. Les groupes publics ont par conséquent décidé de poursuivre en justice CNews, Europe 1 et le JDD pour… dénigrement.
En attendant le fameux procès, les humoristes subventionnés ont carte blanche pour dauber sur les journalistes de CNews et certaines personnalités politiques. Le très servile Bertrand Chameroy ne se fait pas prier pour donner l’exemple. Depuis son arrivée sur France Inter, il ne se passe pas une semaine sans qu’il déverse sa bile sur « l’extrême droite », CNews, Pascal Praud, Christine Kelly, etc. Le malléable trublion ne sort pas des sentiers tracés par ses patronnes « progressistes ». Depuis l’affaire Legrand/Cohen, ces sentiers sont bordés de rails solides. Aucune incartade n’est autorisée : il faut taper sur les « médias bollorisés » et les partis de la droite nationale, ainsi que sur les bouseux et les beaufs qui constituent leur public et leur électorat. Tous les humoristes de l’audiovisuel public sont réquisitionnés. M. Chameroy se montre particulièrement actif et étrangement obsédé par Pascal Praud.
Passés troubles
Revenons au début de la saison radio. Jeudi 4 septembre, Bertrand Chameroy se moque longuement du député RN Julien Odoul qui, ironise-t-il, a eu un « parcours de vie chaotique. » Le député de l’Yonne est en effet passé par le PS puis par l’UDI avant de choisir le parti de Marine Le Pen. Pire, glousse l’humoriste, avant d’entrer en politique, il a tenté de participer à L’île de la tentation, une émission de télé-réalité diffusée à l’époque sur TF1. On pouffe dans le studio lorsque l’humoriste évoque une « émission de décérébrés », puis conclut avec un sourire en coin : « Comme Julien Odoul, assumez votre passé, aussi trouble soit-il. » C’est une bonne idée ça : évoquons le « parcours de vie » de Bertrand Chameroy, parcours qui, dans un autre genre, ne semble pas moins « chaotique » que celui de Julien Odoul… C’est parti ! Il débute comme fichiste dans l’émission bobo Le Grand Journal de Canal+ puis intègre l’émission Morandini ! sur Direct 8 en 2009. En 2012, il est recruté par Cyril Hanouna pour Touche pas à mon poste ! En 2015, il rejoint Europe 1, toujours aux côtés de Cyril Hanouna. Démission, court passage sur W9 puis retour sur C8 et sur Europe 1, qui le vire suite à une chronique dans laquelle il critique l’actionnaire majoritaire de la station. A cette occasion, Patrick Cohen y va de son laïus sur « une éthique de responsabilité vis-à-vis de la société et un rapport à la recherche de la vérité » – plus drôle que n’importe lequel de ses sketchs !
Après une année sur RTL, il est finalement embauché par France Inter tout en continuant de sévir dans l’émission C à vous, animée par Anne-Élisabeth Lemoine. S’il n’a jamais tenté de participer à L’île de la tentation, il a fait mieux que ça : il a participé à Fort Boyard, une émission qui, sans être à proprement parler une « émission pour décérébrés », ne respire pas non plus toujours franchement l’intelligence, et dans laquelle les téléspectateurs ont pu le voir se livrer à des jeux débiles, l’air complètement ahuri, vêtu d’une sémillante et très moulante combinaison rouge lui donnant l’apparence d’un têtard géant égaré.
Tout ceci n’est pas très grave – comme il dit : il suffit d’assumer son passé, aussi trouble soit-il.
Qui veut la peau de Pascal Praud ?
Le 16 octobre, Bertrand Chameroy consacre sa chronique à CNews et Pascal Praud. La radio publique ayant créé Mon petit France Inter, une radio progressiste pour les enfants de parents de gauche, le préposé fantaisiste décrit ce que pourrait être à son avis Mon petit CNews, une radio réactionnaire pour les enfants de parents de droite. Il imagine alors Pascal Praud s’adressant aux jeunes auditeurs : « Si tu as l’impression que tu n’es plus en France dans ta classe et que tu regrettes l’époque où l’on pouvait acheter des “têtes de nègres” à la boulangerie, tu es sur la bonne station. » Lourd et pathétique.
Jeudi 6 novembre, suite à l’affligeante polémique sur la vente d’alcool à la buvette de l’Assemblée nationale, le comique fonctionnaire imagine une fois de plus la réaction de Pascal Praud : « C’est unenouvelle étape dans l’halalisation de notre beau pays » – et patati, et patata. Un borborygme d’alcoolique est censé contrefaire les propos d’Élisabeth Lévy sur la question. La chroniqueuse france-intérienne Mathilde Serrell se tient les côtes, se tape sur les cuisses et se retient visiblement pour ne pas se faire pipi dessus – il y a longtemps qu’elle n’avait pas entendu quelque chose d’aussi drôle. Il faut dire qu’elle a fait ses classes à Radio Nova…
Le 11 novembre, notre cabotin très discipliné brocarde un article de Pascal Praud paru dans le JDD. L’article en question évoque le nouveau maire de New-York. Ultra-Démocrate, musulman, communautariste, anti-flics, pro-palestinien et anti-sioniste revendiqué, Zohran Mamdani est en ce moment le chouchou de LFI et des médias français gauchisants. Remettre en cause son programme ou ses déclarations sulfureuses sur Trump qu’il qualifie de « fasciste » ne peut évidemment relever que d’une « islamophobie » déguisée. On connaît la chanson. Bertrand Chameroy la chante à sa manière, en ricanant. Ses congénères ricanent de concert. Sur France Inter, le ricanement a depuis longtemps remplacé le rire. On n’y rit plus de bon cœur ; on y ricane de mauvais esprit. Plus le temps passe, plus les critiques pleuvent, plus le pouvoir d’attraction de la station s’amoindrit, et plus le ricanement se fait aigre, atrabilaire et vindicatif.
Mercredi 19 novembre, comme ça faisait une semaine que ça le démangeait, Chameroy se moque de… Pascal Praud ! Ce dernier aurait découvert tardivement un extrait de l’émission C à vous du 24 septembre où le pitre france-intérien le parodie dégoisant une chanson débile, accompagné d’Élisabeth Lévy présentée à nouveau comme une pochetronne. Patrick Cohen ne cache pas sa joie mauvaise tandis qu’Anne-Élisabeth Lemoine ricane en se dandinant sur sa chaise. Praud a trouvé ça « dégeulasse », s’étonne l’amuseur en arguant du fait que « Vive la liberté d’expression » est le slogan de CNews. Original ! Si l’humour participe bien à la liberté d’expression, il n’est normalement mû que par la volonté de faire rire et non de promouvoir une idéologie et de nuire à une personne au nom de celle-ci… Or, l’humour de M. Chameroy, comme celui de la quasi-totalité des « humoristes » de la radio publique où il officie, n’est plus que le vecteur d’un dogmatisme sectaire. Beaucoup des congénères « humoristes » de Bertrand Chameroy sont en réalité des militants politiques : ils se targuent de pratiquer un humour « décalé » alors qu’ils sont en réalité la quintessence du conformisme de gauche, et que chacun de leurs sketchs est terriblement prévisible. Gravité idéologique oblige, tout tombe toujours à plat. Bref, au contraire de ce qu’ils croient, ces humoristes ne sont pas drôles mais, à l’image du monde qu’ils aimeraient voir advenir, plutôt sinistres.
Les censeurs des Sleeping Giants sont de sortie, Marie de Brauer assume son IMC
Jeudi 20 novembre, les Sleeping Giants font l’objet d’une nouvelle chronique. Ce collectif de gauchistes anonymes a obtenu de Leroy-Merlin qu’il retire ses annonces publicitaires du site du journal Frontières. Erik Tegnér, le fondateur du média en question, dénonce le procédé mais se réjouit sur CNews du retour de bâton : de nombreux clients de l’enseigne de bricolage ont décidé d’aller acheter leurs clous et leurs étagères ailleurs. L’occasion pour le bouffon france-intérien de tenter de ridiculiser Erik Tegnér, Frontières, Christine Kelly, CNews et les ex-clients de Leroy-Merlin – et d’insinuer, bien sûr, que ces médias, ces journalistes et ces bricoleurs du dimanche sont tous d’odieux racistes, xénophobes, etc. Nous disions donc : conformiste, prévisible, idéologique, pas drôle.
La chroniqueuse Marie de Brauer. Youtube.
Même jour, même radio. Dans l’émission « Zoom Zoom Zen », une autre humoriste consacre sa chronique au public de CNews. Aussi rondouillarde qu’assez lourdingue, Marie de Brauer dit avoir eu la douleur d’apprendre par la presse que l’audience de cette chaîne d’info augmentait jour après jour. Mais, elle tient à rassurer son auditoire france-intérien : « La bonne nouvelle c’est que les téléspectateurs de CNews ont en moyenne plus de 65 ans.[…] T’imagines, t’es vieux, aigri, toute la journée tu regardes Pascal Praud chier sur les Arabes et sur les trans, et t’es là : “Ah ! oui, c’est vrai que les musulmans quand même… heurk !Oh zut ! Je me suis chié dessus, arghh !, j’ai mal au bras gauche, argh !” – et là, paf, t’es mort. » Le plus drôle pour le coup c’est que la corpulente comique accuse L’heure des pros, l’émission animée par Pascal Praud, de « ne pas faire dans la finesse »… Sur le média en ligne Konbini, Marie de Brauer revendique pourtant sa vulgarité – « J’ai choisi la vulgarité comme mode de vie » – et son obésité – « vous voulez que je perde 30 kilos ? Ben non ! je ne vais pas faire ça. » Une affirmation magnifique, marquée du sceau woke du body positivism !
Deux jours avant cette intervention morbide, dans la même émission, un dénommé Jessé, un « virtuose de l’humour gay vachard », selon Télérama qui n’en rate pas une, évoquait sa « carrière d’astiqueuse », avant de lancer un étrange appel à l’amour et au métissage : « Karen[2], t’es qu’une grosse raciste suprémaciste blanche et tu mériterais de prendre ta pétée avec un Antillais ». Puis, il cochait bien entendu la case anti-Bolloré : « Je rappelle que la vraie violence, elle vient de la fachosphère et de leurs théories raciales (sic) qui ont mené à l’esclavage, à l’apartheid, aux camps de concentration et, encore plus grave, au Journal Du Dimanche. »
Au nom de l’humour, on peut donc vraiment tout se permettre sur France Inter, du plus ignoble au plus stupidement attendu. Moi, si j’avais mauvais esprit, je dirais avec bien d’autres citoyens qu’il est peut-être vraiment temps de privatiser ce cloaque.
[2] Karen est un terme utilisé dans les pays anglophones pour désigner de manière péjorative une femme blanche de la classe moyenne supposément raciste.
Dans son « journal de guerre », l’écrivain Dror Mishani est tiraillé entre son attachement à Israël, sa critique profonde de la guerre et la complexité de transmettre une identité claire à sa fille née d’un couple mixte.
L’écrivain Dror Mishani fait partie de la “deuxième génération” des auteurs israéliens de romans policiers, genre longtemps négligé par la littérature de son pays (dans la première génération, mentionnons les noms de Shulamit Lapid et de Batya Gour). Mishani est notamment le créateur du personnage de l’inspecteur Avraham Avraham, policier solitaire et introverti. Il est aussi enseignant de littérature et spécialiste de l’histoire du roman policier. Mais c’est un autre visage de Dror Mishani qui est révélé au public dans Au ras du sol, sous-titré Journal d’un écrivain en temps de guerre. On y découvre en effet, racontée avec une grande franchise, la vie quotidienne de l’écrivain dans les semaines suivant le 7-Octobre 2023.
Pas invité sur la chaîne 14
Le livre de Mishani a pour point de départ un reportage publié dans le magazine suisse allemand Das Magazin, qui s’est prolongé dans un livre paru en juillet 2024 en Israël et en Allemagne, et traduit en France en 2025. Mishani, comme d’autres écrivains, a donc publié ce Journal de guerre dès les premiers mois de l’offensive militaire israélienne, après le massacre du 7-Octobre. Son livre est souvent captivant, mêlant la vie quotidienne, les réflexions politiques et la description d’un milieu israélien bien particulier, celui des écrivains et artistes.
Ce qui m’a le plus intéressé dans le livre de Mishani, c’est de comprendre à travers son récit le vécu et l’ethos politique d’un écrivain israélien pacifiste. Dès les premières pages du livre, et dès le lendemain du 7-Octobre, l’écrivain est en effet hanté par une seule peur: celle de voir Israël riposter et se lancer dans une véritable guerre à Gaza. Alors qu’il se trouve encore à Toulouse, invité d’un festival de littérature, Mishani commence déjà à rédiger un article contre la guerre, qui sera envoyé au journal Ha’aretz. « Ne pas raser, ne pas écraser, ne pas se venger », explique-t-il, car « transférer le malheur sur Gaza et ses habitants ne fera que l’entretenir… »
L’éthos pacifiste de Mishani est révélateur de l’état d’esprit d’une grande partie de ces élites israéliennes qui ont occupé des postes de direction au sein des institutions culturelles, médiatiques, mais aussi sécuritaires de l’Etat d’Israël. Pour s’en convaincre, il suffit d’écouter les ex-patrons du Shin-Beth (les services de sécurité intérieure) et de l’armée, qui commentent l’actualité sur les plateaux de télévision depuis le 7-Octobre. Tous partagent cet état d’esprit pacifiste, défaitiste et hostile au gouvernement (à l’exception de quelques voix dissidentes, qu’on n’entend que sur la chaîne 14).
Pour comprendre cet éthos bien particulier, il faut s’attacher à la personnalité et au vécu familial de Mishani, qui est très révélateur. Marié à une femme catholique polonaise, rencontrée sur le campus de Cambridge, il raconte comment sa fille Sarah l’a très jeune interrogé sur sa double identité : « Pour la première fois de sa vie, elle t’a demandé si elle était juive ou pas. Tu as commencé par bredouiller, tu lui as dit que oui, elle était les deux, et quand elle a insisté, tu as été obligé d’admettre que non, pour l’Etat d’Israël, elle ne l’était pas. Alors je le suis pour qui ? a-t-elle voulu savoir, et tu as répondu : pour Hitler ».
Gauche et double appartenance
Cet échange poignant est révélateur du problème d’identité de cette gauche israélienne pacifiste, qui vit écartelée entre son amour du pays (bien présent chez Mishani) et son ambition d’être reconnue et admirée à l’étranger (en lisant son livre, je me suis demandé à chaque page s’il écrivait pour ses compatriotes d’Israël, ou pour ses lecteurs suisses allemands…). La « double-appartenance » et la question de l’identité juive sont en effet tout autant celles de l’écrivain que de sa fille, née d’une mère catholique polonaise et d’un père juif israélien.
Lorsque l’actrice iconique du Septième art israélien, Gila Almagor, est accusée de manquer de patriotisme, elle réagit avec force en affirmant son soutien à la « merveilleuse armée d’Israël » et en rejetant les accusations de « crimes de guerre », portées par l’ONG radicale Betselem. Mishani, lui, est révolté par les propos d’Almagor… Il est incapable de s’identifier à son pays et à son armée sans arrière-pensée. Tiraillé entre ses attaches et ses loyautés multiples, l’auteur talentueux de romans policiers à succès, traducteur de Roland Barthes en hébreu, est intimement persuadé, dès le mois d’octobre 2023, qu’Israël est responsable de la situation et des crimes du Hamas.
Les états d’âme de Mishani ne peuvent être négligés ou méprisés, car ils sont ceux d’une large frange de l’intelligentsia progressiste, en Israël et ailleurs dans le monde juif. Son livre éclaire les errements politiques et moraux d’une intelligentsia juive qui n’a pas réussi à sortir des ornières du pacifisme et à penser véritablement l’événement du 7-Octobre, dans toute sa radicalité et sa nouveauté.
Dror Mishani, Au ras du sol, Journal d’un écrivain en temps de guerre, 163 pages. Gallimard 2025.
Au Brésil, près de 200 États se sont finalement accordés sur un texte minimal, sans que la sortie des énergies fossiles n’y soit explicitement mentionnée. Dans son essai, Samuel Furfari estimait que l’Europe est en quelque sorte le dindon de la farce climatique, alors que Chine, Inde et États-Unis ne suivent le mouvement écolo qu’en fonction des opportunités économiques… Analyse.
La COP30, qui vient de se conclure à Belém, confirme l’inanité croissante de ces « Conférences des Parties ». Dix ans après la COP21 de Paris, présentée comme un tournant historique, elles ne servent à rien, comme le démontre le professeur Samuel Furfari dans La vérité sur les COP : 30 ans d’illusions (L’Artilleur).
« Faites ce que je dis, pas ce que je fais »
Chaque année, 35 000 participants convergent vers ces grand-messes climatiques, générant une « empreinte écologique » grotesque au regard des sermons qu’ils adressent au reste du monde. Le ballet des jets privés de responsables politiques et de célébrités qui exigent du citoyen ordinaire qu’il limite ses déplacements relève d’un cynisme désormais banal. Cette élite « climato-consciente » ne s’impose jamais les restrictions qu’elle prescrit.
Des émissions en hausse, un échec flagrant
Héritières du prétentieux « Sommet de la Terre » de Rio (1992), les COP n’ont strictement rien freiné: les émissions mondiales de CO2 ont augmenté de 65%. Les pays du Sud, qui y voient surtout une source potentielle de financements, n’ont jamais vraiment pris ces engagements au sérieux. Seule l’Union européenne s’y est soumise avec un zèle quasi suicidaire, au prix d’une désindustrialisation sans précédent…
Les énergies fossiles, que les COP promettent régulièrement d’éliminer, représentent toujours 86% de l’énergie mondiale, l’éolien et le solaire à peine 3%. Imaginer que l’Asie ou l’Afrique renonceront à l’accès au niveau de vie que nous connaissons grâce aux énergies fossiles relève de l’illusion pure.
États-Unis, Chine, Inde : la fin de la comédie
Les attitudes des grandes puissances suffisent à révéler l’absurdité du processus. Les États-Unis, sous Donald Trump, ont cessé de participer: ils privilégient énergie bon marché, croissance et souveraineté énergétique. L’absence de la première puissance mondiale vide le dispositif de sa substance.
La Chine, responsable de 30% des émissions, cumule hypocrisie et opportunisme : autorisée à accroître ses émissions jusqu’en 2030, elle est devenue premier producteur mondial d’éoliennes et de panneaux solaires, rendant l’Europe dépendante de ses importations. L’Inde, elle, électrifie ses villages grâce au charbon: qui pourrait lui reprocher ?
L’UE pays du renoncement industriel
Reste l’Union européenne, autoproclamée « leader climatique », engagée dans une neutralité carbone pour 2050 aussi irréaliste que ruineuse. Ces efforts titanesques n’ont aucun effet sur le climat mondial : l’Europe ne représente que 6% des émissions, la France moins de 1%.
S’y ajoute la fuite en avant vers la voiture électrique — produite en grande partie en Chine — et l’avalanche de contraintes imposées aux propriétaires avec l’isolation obligatoire des logements, malgré des études démontrant l’inefficacité de ces travaux : une fois mieux isolés, occupants et locataires chauffent davantage, pour un meilleur conforme thermique. Un sujet majeur, pourtant absent du débat public.
Peut-on s’adapter au réchauffement ? Oui.
Que le climat se réchauffe est un fait. La fonte des glaciers alpins ou pyrénéens le rappelle tristement. Mais l’histoire climatique n’a jamais été stable: au Moyen Âge, les glaciers avaient presque disparu. L’activité humaine est-elle la seule cause ? Rien n’est moins sûr: d’autres facteurs astronomiques interviennent, comme le montrent de nombreux scientifiques dissidents du pseudo-consensus officiel.
S’adapter au réchauffement est-il possible ? Le CO₂ fait aussi verdir la planète, comme le montrent les observations satellitaires. Le coût de l’adaptation — estimé entre 3 et 5% du PIB par Steven E. Koonin, ex-conseiller d’Obama et désormais de Donald Trump — reste raisonnable dans une économie en croissance. De plus, le froid tue davantage que la chaleur, réalité médicale que l’on passe sous silence. L’hystérie récente autour des climatiseurs est symptomatique: leur usage n’a rien de problématique lorsque l’électricité est d’origine nucléaire ou renouvelable.
Le Pacte vert : un dogme qui mine la prospérité
Les COP intéressent de moins en moins : le public se détourne de ce rituel malgré les gesticulations des officiants. Les véritables enjeux pour l’avenir sont aussi l’islamisme, l’immigration de masse, le déclin industriel, l’endettement, la morosité économique, et l’intelligence artificielle. Pourtant, la France et l’Union européenne s’obstinent dans le Pacte vert, dogme idéologique qui interdit toute perspective de croissance. Tant qu’il ne sera pas abandonné, le déclin se poursuivra. Samuel Furfari rappelle une vérité élémentaire : l’énergie est la condition première de notre civilisation. La révolution industrielle fut d’abord une révolution énergétique. L’énergie, tout simplement, c’est la vie.
Régis Jauffret signe avec Maman une déclaration d’amour rageuse, cocasse, parfois violente et bouleversante. Le brillant romancier lève le voile sur ses fragilités sans se départir de son cynisme.
Cette rentrée littéraire a livré d’innombrables ouvrages inspirés par les mères – ceux de Justine Lévy, Raphaël Enthoven, Jakuta Alikavazovic, Amélie Nothomb, Catherine Millet… Le texte de Régis Jauffret se distingue par sa noirceur, son humour et sa folie. Sobrement intitulé Maman, titre aussi touchant qu’ironique, ce roman est le testament littéraire d’un écrivain au mieux de sa forme. En 2020, l’auteur des Microfictions nous avait gratifiés d’un magnifique Papa. N’allez pas croire pour autant que l’écrivain ait une quelconque appétence pour l’autofiction. Son œuvre, forte d’une vingtaine de romans, en est la preuve. Il est pourtant des textes auxquels on n’échappe pas. Maman est de ceux-là.
La mère de l’auteur meurt le 30 janvier 2020. Madeleine dite aussi Mado, Magdalena, Madelon, noms destinés à tenir le pathos à distance, avait alors 106 ans. Un âge plus qu’honorable pour cette femme a la voix de stentor, qui n’aimait rien tant que le champagne et le foie gras que son fils unique lui apportait à chaque visite. Une forte femme dont Régis Jauffret entreprend de faire le portrait. Un portrait bien dans sa manière, dans lequel il prend soin de préciser « je dis ici toute la vérité » pour aussitôt nuancer « je dois cependant mentir, falsifier, gommer, imaginer ». D’où l’appellation de roman. Et quel roman ! Maman s’inscrit entre la mort de la mère et son enterrement. Soit deux cent cinquante pages d’une logorrhée irrésistible dans lesquelles le fils va décortiquer leur relation. Deux cent cinquante pages d’une absolue sincérité où « Jau » ne cache rien de son adoration, de sa culpabilité, de sa lassitude et de son exaspération envers cette femme qui rêvait d’être « une Marie Curie, une Teresa, une Virginia Woolf, une Serena Williams de la mératerie ». Une femme qui ment à tout bout de champ. Abuse du chantage à la mort et réécrit son histoire. Une femme qui tapisse son appartement de photos de son fils en format géant et a pour lui des attentes écrasantes. C’est pour elle que l’auteur d’Asiles de fous s’est mis à écrire, à seule fin de la séduire puis, plus tard, avec l’espoir de combler son besoin de reconnaissance.
Mais rien n’est jamais assez pour cette mère effroyable. À tel point que le fils gardera à vie un manque de confiance en lui et le sentiment épuisant de n’être jamais à la hauteur. Il aura beau lui régler son compte, la « tabasser » symboliquement, lui intenter un procès, rien n’entamera son amour dévorant. « Je l’ai aimée, je l’ai tant aimée. […] Je l’aime encore, je l’aimerai toujours et puisqu’il ne me reste pas tant de siècles à vivre, je peux supposer que je tiendrai parole. » On connaissait de Régis Jauffret sa noirceur, son ironie, son cynisme, l’on découvre ici sa fragilité et son extrême sensibilité. Maman est une déclaration d’amour rageuse, violente, cocasse, macabre, bouleversante, brillante. En un mot : inoubliable.
Comme à chaque trêve des confiseurs, les crèches de Noël vont donner une crise de foi aux islamo-gauchistes et autres laïcards. Pourtant c’est grâce à leurs aïeux les sans foi ni loi de la Révolution que les crèches se sont « démocratisées », avec l’apparition des santons.
En 1793, pour bouffer du curé, les révolutionnaires, qui font régner la terreur, interdisent la messe de minuit et les crèches dans les églises. À Marseille, où, depuis 1214 sur la colline de la Garde la Bonne-Mère veille sur la ville, la mesure indigne et l’interdit est contourné. Avec la malice d’un Don Camillo se jouant des mauvais tours de Peppone, certains habitants installent chez eux des crèches et invitent leurs voisins à venir les admirer. Malheureusement, cela n’est pas donné à tout le monde de pouvoir créer de telles crèches. À cette époque, les figurines sont en cire, leur prix est élevé et elles sont alors réservées à une clientèle aisée. Dès 1797, un homme a alors l’idée de cuire, dans des moules de plâtre, des sujets en argile, dont le coût de production, modique, peut assurer une distribution meilleur marché. Des sujets en argile, car « môssieu », de même qu’un bon pastis est élaboré avec de l’anis étoilé, le vrai santon de Provence est en argile !
Le créateur du santon est reconnu quand en 1953, l’avocat Leopold Dor fait don au musée du Vieux-Marseille d’une collection de moules anciens d’où sont sortis les premiers santons ! Sur ces précieux objets, une signature : Lagnel. Le père des santons est identifié. Il s’agit de Jean-Louis Lagnel, né en 1764, mort en 1822. Sur ses derniers moules, Lagnel gravait également la date de création. Sur une pièce figure ainsi « 25 mas 1817 ». Il faut lire 25 mars 1817, mais s’il manque un « R », ce n’est pas une erreur, mais une volonté délibérée ! Comme tous ceux à qui la Révolution avait inspiré une sainte horreur, il refusait d’utiliser la lettre « R », l’initiale de l’événement maudit…
La tentation de céder au « réalisme » russe revient régulièrement dans le débat occidental. Pourtant, toute l’histoire de l’Europe centrale et orientale démontre le contraire. Le glacis, loin d’apporter la paix, n’a produit que soumission forcée, instabilité et implosion finale. Face à l’Ukraine, c’est moins le rapport de force qu’il faut regarder que la mémoire oubliée des peuples.
Le débat concernant la guerre en Ukraine se déroule comme si l’on avait, d’un côté, des « réalistes » qui ne souhaitent qu’arrêter la boucherie et reconnaître la réalité des rapports de force, et de l’autre des va-t-en-guerre à la botte des États-Unis, qui, par ailleurs, ne semblent pas partager leurs opinions, ni sous l’administration Biden, qui n’a rien fait de décisif pour permettre à l’Ukraine de gagner, ni sous Trump. Ce constat appelle deux rappels.
Tout d’abord, concernant la volonté d’étendre l’OTAN à l’Est et le sens de cette politique. Sans entrer dans un débat stérile sur les écrits et les déclarations des uns et des autres, il suffit d’examiner les budgets de la défense en France, au Royaume-Uni et en Allemagne depuis 1991 jusqu’en 2022, d’un côté, et les chiffres de la présence militaire américaine sur le sol européen, en hommes comme en blindés, de l’autre, pour comprendre que la Russie n’a jamais été menacée à l’Ouest. Dès l’effondrement de l’URSS, les membres européens de l’OTAN se sont mis à diminuer leurs forces armées et à affaiblir leurs capacités à mener une guerre de haute intensité contre un ennemi de puissance équivalente. Lorsque Poutine prononce son célèbre discours à Munich, l’OTAN n’est plus que l’ombre de ce qu’elle était vingt ans auparavant, et le président Bush, qui aurait poussé à un élargissement, est alors affaibli, en fin de mandat et en minorité au sein même de l’Alliance. À partir de 2009, sous Obama, puis sous Trump et Biden, il devient clair que ce ne sont pas uniquement la France et l’Allemagne qui sont réticentes à un nouvel élargissement de l’OTAN, mais aussi les États-Unis. En 2016, Trump va même plus loin en mettant en cause l’article 5. On voit donc mal qui aurait pu menacer militairement la Russie, d’autant plus que, depuis février 2022, on sait que les services de renseignement occidentaux ont très largement surestimé la puissance militaire russe. On peut donc conclure que, quoi qu’il ait été dit ou écrit, personne en Europe ne préparait une guerre contre la Russie.
Quant à la logique russe du droit au glacis comme base de l’architecture de la sécurité européenne, et donc de la stabilité du continent, l’exemple de la guerre froide indique plutôt le contraire.
Après 1945, Staline imposa avec une détermination intransigeante la création d’un glacis stratégique à l’ouest de l’Union soviétique. Cette zone tampon, composée d’États satellites (SSR ou Etats frères faussement indépendants), devait empêcher toute nouvelle invasion venue d’Europe occidentale et garantir à Moscou un contrôle politique, militaire et idéologique sur une large partie du continent. Les rapports de force issus de la victoire contre l’Allemagne nazie contraignirent Londres et Washington à céder sur des points essentiels, notamment sur le sort de la Pologne, pourtant alliée dès les premières heures de la guerre. La conférence de Yalta entérina ainsi une réalité brutale et, au nom de la stabilité et d’un équilibre jugé nécessaire, les grandes puissances acceptèrent qu’une partie de l’Europe fût livrée à l’influence exclusive de l’URSS.
Cet ordre, fondé sur une lecture strictement réaliste des rapports de force internationaux, ignora superbement la volonté des peuples concernés, de la mer Baltique à la mer Noire. Privés de souveraineté véritable, soumis à des régimes autoritaires étroitement contrôlés par Moscou, ces pays devinrent les pièces d’un échiquier géopolitique où leur propre voix n’avait plus aucun poids. Pendant un peu plus de quatre décennies, l’Union soviétique maintint le couvercle sur l’Europe centrale et orientale par la menace, par la contrainte et, lorsque cela s’avérait nécessaire, par la violence pure. L’écrasement des soulèvements de Berlin-Est en 1953, de Budapest en 1956 et de Prague en 68 illustre de manière éclatante la volonté soviétique de préserver à tout prix cet empire informel, au mépris des aspirations nationales.
Mais cet ordre imposé par la force portait en lui-même les germes de sa propre disparition. À mesure que l’économie soviétique s’essoufflait, que l’idéologie perdait de sa capacité de mobilisation et que l’attrait du mode de vie occidental ne cessait de croître, les peuples soumis à la domination de Moscou commencèrent à se dérober sous ses pieds. La fuite vers l’Ouest prit des proportions massives, qu’il s’agisse des départs clandestins, des demandes d’asile ou des mouvements de contestation de plus en plus visibles dans les années 1980. L’effondrement de l’URSS entre 1989 et 1991 ne fut pas seulement la conséquence d’une crise économique ou d’erreurs politiques mais aussi, et peut-être surtout, la conséquence de ce rejet profond, silencieux puis ouvert, de systèmes imposés sans légitimité populaire.
Aussitôt l’Union soviétique dissoute, ces pays, autrefois membres du Pacte de Varsovie ou anciennes républiques socialistes, cherchèrent à tout prix à s’éloigner de l’orbite russe. Leur ralliement progressif à l’Organisation du traité de l’Atlantique nord n’était pas une simple manœuvre opportuniste ni une provocation à l’égard de Moscou mais avant tout un réflexe de survie politique et historique. Marqués par quarante années d’oppression, d’humiliation et de misère, ils voyaient dans l’OTAN non seulement une alliance militaire, mais une garantie de souveraineté, de stabilité et de protection contre un retour possible de la domination russe. La Pologne a ainsi œuvré pendant les années Clinton pour changer la position américaine et convaincre un Washington réticent et plutôt favorable à Eltsin, d’ouvrir l’OTAN pour eux même ainsi que leurs anciens codétenus de la prison géopolitique soviétique.
Aujourd’hui, Vladimir Poutine semble réactiver la même logique que celle de Staline. Selon lui, les besoins de la Russie en matière de sécurité seraient supérieurs au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Dans cette vision, l’indépendance de l’Ukraine, le choix de la Géorgie, des pays baltes ou de la Moldavie de s’orienter vers l’Ouest ne sont pas perçus comme des expressions d’un sentiment national mais comme des menaces stratégiques inacceptables. Cette conception impériale et étroite des relations internationales peut, à court terme, produire certains résultats en imposant, par la force, des zones d’influence ou des États satellites. Elle a déjà « fonctionné » sous Staline, au prix d’immenses souffrances humaines et d’un gel brutal des libertés.
Mais l’histoire récente suggère que cette logique porte en elle une fragilité profonde. Un ordre bâti sur la contrainte, la peur et la négation des identités nationales est coûteux à maintenir et finit toujours par se fissurer. Les peuples qui se sont libérés de la tutelle de Moscou il y a un peu moins de quarante ans ne seront pas plus faciles à contrôler et à mater qu’ils ne l’étaient après 1945. Ce que l’URSS a appris à ses dépens pourrait bien, tôt ou tard, se rappeler à la Russie poutinienne : la stabilité et la sécurité pour tous dépendent du respect des nations.
Dans la capitale belge, le marché de Noël est rebaptisé « Plaisirs d’hiver ». Quant à la crèche, la version 2025 qui entend « lancer un message inclusif pour que tout le monde s’y retrouve » avec des personnages sans visage fait polémique.
Je me souviens avec nostalgie des Noëls joyeux de mon enfance : en préambule du réveillon, nous nous rendions en famille sur la Grand-Place de Bruxelles pour y découvrir le sapin – souvent maigrelet dans mes souvenirs – et la crèche plus ou moins réussie. Au moins, à l’époque, celle-ci ressemblait à une vraie crèche, avec Joseph, la Vierge Marie, l’Enfant-Jésus, les rois mages, un peu de paille et des moutons, ceux-ci ayant disparu au mitan des années 2010 car, paraît-il, certains malotrus les dérobaient.
Message inclusif
La ville de Bruxelles vient donc de dévoiler la version 2025 de sa crèche, intitulée « Les étoffes de la nativité », faite de chiffons de recyclage et composée de personnages sans identité – ou, ce qui revient au même, de toutes les identités de la planète -, afin, se justifie-t-elle auprès des nigauds un peu rétrogrades que nous sommes, de « lancer un message inclusif pour que tout le monde s’y retrouve ». Pour Victoria-Maria Geyer, conceptrice de cette « chose » que nous ne pouvons décemment appeler crèche, « le visage des personnes est fait dans un tissu qui est composé de toutes les couleurs des ethnies possibles et imaginables afin de ne discriminer personne ».
Décryptons le verbiage et déconstruisons les déconstructeurs : tout le monde, c’est évidemment tout le monde sauf vous et moi. Soyez certains que chaque fois qu’ils utilisent le mot « inclusif », ce n’est ni pour réparer une injustice, ni pour intégrer de nouvelles personnes dans la communauté nationale, mais pour cracher à la figure de l’Occidental, du Belge en l’occurrence, du chrétien, de l’homme blanc, de toute personne qui entend simplement faire perdurer ses traditions sur son sol.
Les wokes, ça ose tout !
Evidemment, les wokes, ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît. Ils osent tellement tout qu’ils prétendent même que le wokisme n’existe pas. Mais comme ils ne sont jamais entravés dans leur féconde imagination, ils continuent, encore et encore, et peinent à masquer leur vraie ambition, non pas tant effacer dans la culture occidentale ses parts d’ombre, mais supprimer complètement ce qui fonde celle-ci (son histoire, ses traditions, son identité, ses hommes et ses femmes) afin de mieux la remplacer par un multiculturalisme multiconflictuel.
Et donc, dans l’Europe de la cancel culture, les personnages de la crèche à Bruxelles, nouvelle capitale de l’islamisme, du « palestinisme » et du gauchisme violent et où le marché de Noël se nomme désormais « Plaisirs d’hiver », ressemblent à des touaregs du désert et à des pantins désarticulés. Les mauvaises langues diront que les visages sont dépourvus d’yeux, de nez et de bouche car la représentation des êtres humains est prohibée dans la religion musulmane. La laideur d’un ensemble inesthétique et dépourvu de toute dimension sacrée achève de rompre avec les standards civilisationnels de Beauté. Le pire, c’est qu’ils iront sans doute encore plus loin : on attend déjà la crèche avec ses personnages en transition de genre et portant un keffieh en soutien à la Palestine !
Le journaliste franco-américain spécialiste des affaires internationales Harold Hyman. Photo D.R.
Harold Hyman est invité au micro de Jeremy Stubbs pour commenter l’actualité internationale.
L’Iran a indiqué vouloir reprendre des négociations avec les Etats-Unis afin de trouver un accord qui calme l’inquiétude occidentale concernant le nucléaire iranien et permette au régime des mollahs d’attirer les investissements occidentaux dont il a si grand besoin.
Au Mali, on craignait la chute possible de la junte dictatoriale. Les rebelles djihadistes avaient tenté de paralyser la capitale du pays en la privant de carburant, mais le blocus a finalement été contourné grâce surtout au pétrole du Burkina Faso. Le régime survit, tandis que les djihadistes cherchent à s’attirer les bonnes grâces des différents groupes ethniques maliens.
Les négociations de paix en Ukraine font-elles des progrès? Ces derniers temps, nous avons entendu beaucoup de rumeurs et de contre-rumeurs: oui, un accord semble possible; non, c’est du vent, il ne se passe rien. Enfin, Harold Hyman nous explique que, les deux belligerents étant épuisés – bien que ce soit à un degré différent – les négociations avancent quand même…