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Magistrale BB

Le regard libre d’Elisabeth Lévy


Magistrale BB
Brigitte Bardot a reçu BFMTV. Mai 2025. Capture d'écran BFM.

Brigitte Bardot s’est confiée avec mélancolie et franc-parler à BFMTV. Elle a bien sûr rappelé son combat pour la cause animale et livré sa vision critique du monde contemporain, sans crainte du jugement. Résultat: les féministes enragent. « Longue vie à notre éternelle sex-symbol ! » lance notre rédactrice en chef dans sa chronique radio. Nous vous proposons de l’écouter.


Brigitte Bardot s’est livrée sur BFMTV. Certaines de ses déclarations font bondir les féministes. Et moi, elles m’enchantent. Sacrée BB. Une femme libre. Non seulement l’actrice défend Nicolas Bedos et Gérard Depardieu (le jugement de ce dernier était attendu ce matin), mais elle tire à boulets rouges sur la plus sacrée des vaches sacrées : le féminisme.

Le féminisme, c’est pas mon truc. Moi j’aime les mecs ! lance la star
– On peut aimer les mecs et être féministe, rétorque le journaliste.
– Non !

Stricto sensu, Brigitte Bardot a tort. Je suis féministe et j’aime les hommes (enfin, certains hommes). Elle aussi, sans le savoir ; mais féministe à l’ancienne, c’est-à-dire universaliste -une féministe qui prône l’égalité des sexes. Bien sûr, cette égalité n’est jamais réalisée complètement, comme la démocratie. Mais, dans nos sociétés c’est la norme. Une égalité juridique, politique et sociale. Personne n’oserait plus faire dire à un de ses personnages dans un film : « Alors, ta bourgeoise, tu lui claques le beignet ?» (Ça, c’était Jean Gabin dans Mélodie en sous-sol). La société ne tolère plus qu’un homme claque le beignet de sa bourgeoise. La révolution féministe a réussi. C’est même (avec les bas-jarretières, vous savez ceux qui tiennent tout seuls) le plus bel héritage du XXème siècle.

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Mais pourquoi ces déclarations m’enchantent-elles ?

BB dit la vérité sur ce que le féminisme est devenu – bien avant MeToo d’ailleurs (on appelait déjà cela le néo-féminisme) :

  • Un mouvement pleurnichard et victimaire qui ne voit jamais les progrès accomplis. Des mauvaises gagnantes (comme l’a dit joliment Alain Finkielkraut) qui ont besoin de ranimer un patriarcat évanoui pour exister. À les entendre, la France est pire que l’Iran et l’Afghanistan où le sort des femmes ne les soucie guère (Manon Aubry est très fière de distribuer des pilules abortives en Pologne, que ne le fait-elle en Algérie ?)
  • Ces néoféministes ne veulent pas la justice mais la revanche. À notre tour de dominer, à votre tour d’en baver.
  • Derrière tous leurs discours, tous leurs actes ou derrière leurs commissions McCarthy se cache une haine de la sexualité en général, de la sexualité masculine en particulier et singulièrement de l’homme blanc hétéro. Elles détestent la séduction, la drague, les jeux de l’amour et du hasard transformés en VSS – violences sexistes et sexuelles. Le procès de Mazan est ainsi devenu celui des hommes. Tous des violeurs. Tous des porcs. Anouk Grimbert déclare dans Libération « on ne veut plus voir la queue des hommes, ça ne nous intéresse pas ». Parle pour toi !

Comme BB, je suis une féministe joyeuse et victorieuse. Et je dis à toutes ces coupeuses de… têtes : si vous n’aimez pas ça, n’essayez pas d’en dégoûter les autres. Longue vie à notre éternelle sex-symbol !


Retrouvez Elisabeth Lévy dans la matinale de Sud radio (99.9FM Paris). 



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Fondatrice et directrice de la rédaction de Causeur. Journaliste, elle est chroniqueuse sur CNews, Sud Radio... Auparavant, Elisabeth Lévy a notamment collaboré à Marianne, au Figaro Magazine, à France Culture et aux émissions de télévision de Franz-Olivier Giesbert (France 2). Elle est l’auteur de plusieurs essais, dont le dernier "Les rien-pensants" (Cerf), est sorti en 2017.

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