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Imams détachés: écran de fumée et tour de passe-passe


Imams détachés: écran de fumée et tour de passe-passe
L'imam Mahjoub Mahjoubi, expulsé de France, photographié en Tunisie le 24 février 2024 © Yassine Mahjoub/SIPA

En janvier, la question des imams détachés avait occupé les médias, prélude au futur «statut» d’imam annoncé la semaine dernière par Gérald Darmanin. Une belle série d’attrape-neuneus (et je reste polie).


Depuis le 1er janvier 2024, conformément à ce qu’avait annoncé Emmanuel Macron le 18 février 2020 à Mulhouse, les pays étrangers ne peuvent plus envoyer leurs imams en France. Ces imams dits détachés, salariés par leur pays d’origine, considérés comme de potentiels vecteurs d’ingérence, soupçonnés d’encourager le séparatisme communautaire et la propagation de l’islamisme, empêcheraient l’accomplissement d’un “islam de France” supposé vertueux, c’est-à-dire sans visée politique.
L’intention présidant à cette décision repose donc sur un présupposé: l’idéologie islamiste ne saurait exister en France de façon endogène, ne pouvant provenir que de l’extérieur.
Qu’en est-il vraiment ? 

La baudruche des imams détachés

Du point de vue statistique, 300 imams seulement seraient concernés, soit 10% des effectifs officiels. Lesquels ne représentent pas la totalité des imams officiant en France, n’importe quel musulman pouvant diriger la prière dès lors qu’il est informellement agréé par les fidèles. La décision, par ailleurs, ne porte pas sur les imams détachés présents en France, mais sur ceux qui auraient dû y être envoyés à partir de janvier 2024 : en clair, ceux qui sont là restent et ne retourneront dans leur pays d’origine qu’à la fin de leur contrat. Les statistiques concernant uniquement les mosquées, sont laissées de côté les salles de prière, qui peuvent être improvisées et clandestines, organisées dans des appartements par exemple. Du point de vue quantitatif, nous avons ici quasiment affaire à un non sujet, ou plutôt, à un beau trompe-l’œil. 
Du point de vue légal, idem : la décision de Macron ne porte en effet que sur le statut administratif des imams détachés (salariés d’un État étranger), et non sur leur activité proprement dite. Dès lors qu’ils ne sont pas fonctionnaires du pays dont ils ont la nationalité, ceux-ci peuvent tout à fait continuer à venir et travailler dans les mosquées françaises, qui les invite et les rémunère à titre privé, échappant par là-même à l’interdiction. 

L’islam de France, ce narratif qui fait tellement plaisir…

Mais c’est du point de vue idéologique que le trompe-l’œil joue à plein.

Le présupposé selon lequel l’islamisme ne pourrait être qu’un produit d’importation, et non une production française, repose lui-même sur une illusion, ou un déni : la nature même du “din”, système total englobant tous les aspects de la vie des croyants, veut que l’islam soit le même partout. Ni adapté, ni adaptable aux caractéristiques et valeurs locales, mais au contraire adaptant celles-ci à lui-même.

L’islam de France, pour un musulman frérisé, est une simple déclinaison géographique de l’Oumma, en aucun cas une modification de son principe. 

L’islam de France est donc une jolie fable que se racontent les politiques depuis Joxe et Chevènement, fable sinon suggérée, à tout le moins reprise par le frérisme. Ses tenants, qui se saisissent de toutes les opportunités et savent, à l’instar du pervers, identifier le désir de ceux qu’ils manipulent, ont bien compris les possibilités que recèle le concept : institutionnalisation de l’islam, avec financements potentiels à la clé sous couvert de “culture musulmane”, intégration à la vie politique et juridique, respectabilité. Bref, de quoi faire progresser l’agenda énoncé par le théoricien et stratège Al-Qaradawi, avec en ligne de mire un changement législatif (mise à l’encan de la loi 1905, restriction de la liberté d’expression soumise à l’”identité religieuse”), et la shariatisation de la société par imprégnation. 

La pénurie d’imams, porte ouverte aux “extrémistes” ?

Si la fin annoncée des imams détachés n’a que des effets concrètement insignifiants, elle permet néanmoins aux islamistes roudoudou d’avancer quelques pions. Il suffit d’écouter les médias et les représentants musulmans tirer inlassablement sur la même ficelle : les mosquées n’ayant pas les moyens financiers de recruter des imams, la décision de Macron va entraîner une pénurie, laquelle mécaniquement risque de pousser les musulmans dans les bras des “extrémistes”. Vieil argument prévisionnel en forme de chantage au salafo-djihadisme. Heureusement, les roudoudistes qui nous affolent d’une main savent de l’autre nous indiquer la solution : pour éviter ce désastre annoncé, disent-ils, il est urgent de développer la formation d’imams français, parachèvement et condition de la pleine émergence de l’“islam de France”. L’islam de France, vous voyez, ce rempart seul à même de préserver le pays des méchants ? Et comme cela tombe bien ! L’institut Européen des Sciences Humaines et l’institut Ghazali, dépendant de la mosquée de Paris, forment déjà des imams à « la connaissance du contexte européen (…) des femmes et des hommes avertis et compétents, parfaitement capables d’encadrer la vie spirituelle des musulmans au sein de la société française, en accord avec ses valeurs et avec les temps présents ».

L’équation à quatre inconnues du “statut” des imams

Parmi les conditions requises par la mosquée de Paris pour suivre la formation d’imam, la nationalité et les diplômes français ne figurent pas : un titre de séjour de trois ans, l’équivalence d’un diplôme étranger suffisent. L’argument de l’ingérence étrangère prend un premier petit coup dans l’aile. Une autre question se pose : les imams devant être payés par les mosquées qui les recrutent, où celles-ci, qui pleurent misère, vont-elles donc trouver l’argent ? Chems-Eddine Hafiz, recteur de la mosquée de Paris, apporte une ébauche de réponse. En novembre 2021, Emmanuel Macron a mis en place un Conseil national des imams. Le CNI, serpent de mer qui ressurgit régulièrement au gré des humeurs joueuses du président, devait être porté par le CFCM, avant que Macron ne renie ce dernier au profit de Hafiz, qui pour ce faire avait stratégiquement rompu avec le CFCM. Cinq mois avant la création officielle du CNI, lors de la remise des diplômes de l’institut Ghazali du mois de juin 2021, Hafiz donne donc quelques indices quant à l’origine du financement de la formation des imams.

Se référant régulièrement à “l’islam authentique” et “véritable”, le recteur affirme : « Nous travaillerons à structurer la vocation et le métier d’imam et d’aumônier. L’objectif est de faciliter leur rémunération et de créer là aussi un véritable statut qui le responsabilise et le protège. » (8’’04’)

A 21’’48’, il y revient : « Créer un conseil national des imams va permettre de professionnaliser l’imamat, de lui donner un statut, de lui donner un plan de carrière et de permettre aux imams de vivre de leur métier, à ce qu’ils aient un plan de carrière (…) Parce que pour moi, l’imam est la pièce centrale de notre religion aujourd’hui en France. »

Statut, carrière, salaire : dans le cadre d’un conseil national mis sur pied par l’exécutif, ce vocabulaire évoque furieusement une fonctionnarisation. Pourtant, l’avocat qu’est Hafiz ne peut ignorer que la loi 1905 ne le permet pas. Les roudoudistes ne faisant jamais rien au hasard, ni par inadvertance, que signifie cette volonté affichée d’une chose impossible ? Dans le même discours, le Soleil de la religion remercie l’État algérien : celui-ci, dit-il, soutient le culte musulman en France. Pour preuve, le président Tebboune met à disposition de la mosquée de Paris deux bâtiments situés en banlieue parisienne, dont un destiné à abriter un futur institut de formation. Nouvelle donnée de l’équation : l’État algérien finance de ce fait, ne serait-ce que par la libéralité que constitue la mise à disposition d’un bâtiment (effectivement ouvert en janvier dernier), la formation des imams en France.

Reprenons le casse-tête : d’un côté, l’État ne veut plus d’imams détachés. En revanche il accepte les imams étrangers dès lors qu’ils ne sont pas payés par leur pays, mais par les mosquées qui ont recours à leurs services. Bon, bien. De l’autre côté, la mosquée de Paris est financée par l’Algérie. Tout comme le nouveau centre de formation des imams relevant de l’institut Ghazali. Ce qui signifie que ces imams seront rémunérés, indirectement mais tout de même, par l’Algérie, tout comme leur formation. C’est magique : se met en place exactement ce qui était censé être aboli. Sous prétexte de fermer la porte à l’ingérence étrangère, on la laisse entrer par la fenêtre. Sous vos yeux ébaubis et sous vos applaudissements, mesdames et messieurs !

Voilà qui illustre certes le foutage de gueule en cours (dont à ce stade on ne sait même plus trop de quel côté il provient), mais qui ne résout pas pour autant l’énigme de la fonctionnarisation des imams que semble appeler Hafiz de ses vœux. Les islamistes, c’est connu, ne lâchent jamais l’affaire. Sans doute les imams fonctionnaires ne verront-ils pas le jour rapidement. Mais plus tard, inchallah, la mise en place d’un concordat pour lequel œuvrent des gens comme El Karoui, très proche de Macron qui dans un projet de rapport publié par l’institut Montaigne en 2016 (Un islam de France est possible) préconisait l’extension du concordat à toute la France, donc la mort de la laïcité, rendra la chose possible. Dans ce cadre, le vœu de Hafiz n’est pas tant un vœu pieux qu’un jalon dont on rappellera épisodiquement l’existence, destiné à indiquer le cap sur le temps long. 

La formation des imams made in France : grosse rigolade

Mais qui forme donc ces imams valeureux dont la France a si cruellement besoin ? Penchons-nous sur la mosquée de Paris et l’institut Ghazali, un des deux lieux de formation initiant ceux-ci à « la connaissance du contexte européen, (…) en accord avec ses valeurs [de la société française] et avec les temps présents » comme l’annonce le site de l’institut. Khaled Larbi tout d’abord, premier imam de la mosquée de Paris. En 2020, après l’assassinat de Samuel Paty, une photo circule : on le voit en compagnie de Valérie Pécresse et d’Anne Hidalgo, présenté comme celui qui aurait dénoncé l’enseignant.

En réalité, la photo, qui n’est pas un montage, date de 2014. L’AFP dénonce à juste titre le hoax. Si l’anecdote n’est pas significative en soi, le discours en défense de Khaled Larbi dans Factuel est en revanche révélateur : il affirme n’avoir « rien à voir avec le salafisme » ni avec « aucun autre mouvement ». Hum hum… Barbe taillée, moustache rasée, calotte : “rien à voir avec le salafisme”, donc. Ok d’accord. Se fier aux apparences, c’est pas bien. Alors écoutons son discours, grâce à cette petite vidéo disponible sur le site de la mosquée de Paris. Il y disserte en arabe et en français, en compagnie de Samir Benbouzid, formateur d’imams à El Ghazali.

L’usage de la langue française est visiblement peu familier à Samir Benbouzid, pourtant destiné à former les imams de “l’islam de France”. Quant au contenu de son discours, il laisse songeur : « Quiconque le délaisse par triannie, Allah le brisera. Et quiconque cherche la guidance en dehors de lui,  Allah l’égarera. » dit-il (7’’25’). La triannie, la triannie ? Mmm… La trinité, peut-être ? C’est cohérent : celui qui se convertit à la “triannie”, à la trinité, donc au christianisme, sera brisé par Allah. Voilà qui correspond au message coranique, en effet. Beaucoup moins en revanche à l’islam respectueux des “valeurs de la société français”, et encore moins de la liberté de conscience.
Khaled Larbi, l’imam en chef, ne réagit pas et prend à son tour la parole : « Si on prend le Coran en modèle et qu’on le met en pratique, c’est pour le bien-être de tout le monde, y compris pour les non musulmans, puisque Allah dans le Coran nous dit comment se comporter avec les non musulmans. » (10’’) Le bien-être des non musulmans, c’est important en effet. Le Coran et la Sunna ont prévu pour eux la dhimma (système d’infériorité juridique, sociale et politique), la conversion ou la mort. Force est de reconnaître : ce sont de grandes sources de bien-être.  Le Coran nous dit ensuite : « gare à celui qui n’est pas bienveillant envers son voisin même s’il n’est pas musulman, gare à celui qui tue une âme sans raison valable.” Il est vrai que tuer quand on a une raison valable, c’est à la fois halal et bienveillant. Parmi les raisons valables énoncées par les textes de l’islam, l’homosexualité, l’adultère, la conversion, l’athéisme.

La conclusion s’impose : la fin des imams détachés et son corollaire, la formation des imams français, ne constituent en rien une garantie dès lors que la formation délivrée s’inscrit dans la droite ligne du fréro-salafisme. L’IESH est une création des Frères musulmans (rappelons que Sofian O., l’instituteur de Drancy mis en examen récemment et amateur d’anashids, y a passé trois ans) et l’institut Ghazali est de la même eau islamiste. La question apparaît dès lors pour ce qu’elle est : un écran de fumée qui fait diversion. De quoi faudrait-il détourner le regard ? 

Kikou, voilà l’aumônier !

Les roudoudistes connaissent bien la loi, réquisit nécessaire à son contournement. Pour comprendre ce qui se joue derrière la fausse question des imams, détachés ou pas, il faut relire la loi 1905 et se pencher sur la présentation des formations proposées par l’IESH ou l’institut Ghazali. « En fin de cursus, l’étudiant pourra bénéficier d’une formation spécialisée d’aumônier en milieu hospitalier, militaire ou pénitentiaire » peut-on lire sur le site de la mosquée de Paris.

En 2005, les aumôneries musulmanes sont créées, dans le sillage du Conseil français du culte musulman (CFCM) mis sur pied par Sarkozy. Du point de vue frériste, le statut d’aumônier est extrêmement intéressant. D’une part parce que la loi 1905, considérant que les services d’aumônerie relèvent de la liberté de culte tout en s’exerçant hors des lieux de culte,  lui réserve la possibilité d’être financé par l’État[1]. D’autre part parce que les services d’aumônerie interviennent dans les prisons, dans les hôpitaux, et au sein des armées : autant de brebis vulnérables ou égarées à remettre dans le droit chemin du vrai islam, autant de soldats possiblement au service du même vrai islam. Les aumôniers ont le statut de contractuels des administrations où ils interviennent. Je te renvoie, lecteur, au travail indispensable de Mohamed Louizi sur l’infiltration des frères musulmans au sein des aumôneries militaires.

Pour ma part, j’évoquerai simplement quelques éléments significatifs concernant le premier aumônier musulman aux armées françaises, Abdelkader Arbi, nommé en 2006. En février 2008, dans la revue Inflexions, il publie un article intitulé : Djihad, une guerre « juste » codifiée. Et là, wiiizzzz, on s’accroche très fort au lustre : c’est l’islam, nous apprend Arbi, qui a inventé le droit de la guerre précurseur en matière de “protection de la vie humaine, de la propriété et de la dignité (…) bien avant les Conventions de Genève (…) anticipant de neuf siècles ce que les sociétés à héritage laïcisé adopteront ultérieurement dans la conception de leurs armées.” Si ce n’est pas de la réécriture pure et dure en mode islamisation du savoir, je ne sais pas ce que c’est. Il confirme, en disant que « tous les experts de la question (historiens, sociologues occidentaux et théologiens du monde musulman) » ont validé cette thèse. Par-delà la fausseté évidente de celle-ci, personne au sein des armées n’a compris dans quel référentiel elle s’inscrivait ? Personne n’a tiqué sur la mise en balance des “historiens occidentaux” et des “théologiens musulmans”, comme si ces derniers constituaient un quelconque gage de légitimité scientifique ? Personne n’a saisi que ce discours, qui ignore l’histoire et la chronologie, s’enracine dans une conception islamiste qui considère que tous les êtres humains sont par nature musulmans et que l’islam, comme Allah, est éternel ? Depuis 2008, personne ne l’a vue venir, la grosse douille des Frangins ?

Dans un rapport d’informations du Sénat daté du 5 juillet 2016, De l’Islam en France à un Islam de France, établir la transparence et lever les ambiguïtés, figure l’audition d’Arbi : l’aumônerie militaire musulmane, dit-il, « a pour missions de soutenir et accompagner les hommes et femmes de la défense et conseiller le commandement militaire, c’est-à-dire non seulement les officiers généraux mais aussi les chefs d’unité, tout au long de la chaîne de commandement ». Dans quel domaine va s’exercer le conseil de l’aumônier musulman aux gradés, également musulmans, de l’armée ? Quelle est la nature de ce “conseil” ?

En 2016 toujours, pour la célébration des dix ans de l’aumônerie militaire musulmane, Le Drian, alors ministre des Armées, évoque avec émotion « le minaret qui montera dans le beau ciel d’Ile-de-France ». Quant à Arbi, qui arbore la taaba, cal sur le front censée résulter d’une pratique assidue de la prière et signe de très grande piété, voire de rigorisme, il recourt à la tarte à la crème qui à l’époque faisait encore illusion : « Nos soldats, dit-il, sont de l’islam du juste milieu ». Expression dont on sait aujourd’hui qu’elle constitue systématiquement un marqueur d’appartenance à l’idéologie frériste, si ce n’est d’allégeance à la confrérie créée par El Banna.

Le successeur d’Arbi au poste d’aumônier en chef, Nadir Mehidi, est nommé en 2020. Auditionné comme son prédécesseur par le Sénat, il tiendra le 19 mai 2021 un discours très ambigu sur le rôle de l’aumônier militaire musulman : « L‘aumônier militaire du culte musulman peut également apporter son concours à l’action de commandement, conformément au statut des aumôniers militaires. (…) Un rôle, évidemment particulier, de conseil éthique au vu de l’action. » D’éthique musulmane, donc ? Oui nécessairement. Ethique musulmane dont on sait qu’en matière de bellicisme, elle se situe dans un registre très éloigné de la “spiritualité”.

Non content de conseiller le commandement musulman, l’aumônier « peut apporter également une expertise sur l’une des composantes fréquentes des conflits : la dimension religieuse ou spirituelle, essentielle à la plupart des cultures et des sociétés au sein desquelles nous agissons. » Là encore, en matière de géopolitique, que signifie l’expertise sur la dimension religieuse du conflit, sachant que pour un musulman, l’Oumma doit primer sur la nation ? Quelle serait la nature de cette “expertise” en cas de conflit faisant intervenir un pays musulman, soit comme belligérant, soit comme terrain d’affrontement ?

Comme le signale Mohamed Louizi, Mehidi était également présent à la conférence internationale des aumôniers musulmans qui a eu lieu à Sarajavo en septembre 2019, à laquelle participaient notamment l’Arabie Saoudite et le Qatar. Il avait, relate Mohamed Louizi, organisé l’édition précédente de ladite conférence internationale en France, en toute discrétion : aucun média français n’en avait parlé. Pourquoi (question rhétorique) ?

Les imams détachés, c’est l’arbre qui cache l’arbre qui cache la forêt, dans la tradition du sac de nœuds organisé qu’affectionnent tant les fréristes et le gouvernement : une fausse question qu’on lance en pâture aux médias, qui va permettre d’évoquer la panacée supposée de la formation, laquelle à son tour va mener à la nébuleuse question du statut des imams, lui-même destiné à masquer le vrai sujet dont personne ne parle : celui des aumôniers, solidement implantés grâce aux politiques dans des secteurs ô combien stratégiques et payés par l’État. Et participant activement du frérisme.

Anne-Sophie Nogaret, essayiste, journaliste, auteur de la newsletter https://annesophienogaret.substack.com/, décryptage des tactiques et de la rhétorique frériste

[1] « pourront toutefois être inscrites auxdits budgets (de l’État) les dépenses relatives à des services d’aumônerie et destinées à assurer le libre exercice des cultes dans les établissements publics tels que lycées, collèges, écoles, hospices, asiles et prisons »



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