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Attentat de la préfecture de police: drame à l’algérienne

L'histoire se répète...


Attentat de la préfecture de police: drame à l’algérienne
Préfecture de police de Paris, octobre 2019. Auteurs : Bastien Louvet/SIPA. Numéro de reportage : 00926513_000016.

La tuerie de la Préfecture de police de Paris du 3 octobre est sans doute l’attentat islamiste le plus gravissime commis en France. A cause de l’endroit où il a été commis : au cœur même de la plus haute institution sécuritaire civile. Et du fait de la qualité de l’assassin : employé des Renseignements généraux, doté de surcroit d’une habilitation secret-défense qui lui permettait de disposer notamment des adresses de chaque fonctionnaire.


L’entrisme est une des armes favorites de tous les mouvements clandestins et particulièrement des Frères musulmans : j’en ai été le témoin en Algérie.

Le précédent du FIS

Après l’adoption d’une nouvelle Constitution qui mettait fin en 1989 au régime du parti unique FLN, le FIS (front islamique du salut) fut le premier parti à obtenir l’agrément (et ce en contradiction avec cette nouvelle Constitution qui excluait les partis qui se constitueraient sur des bases religieuses ou linguistiques !).

Un mois après, tous les employés des bureaux de poste de mon quartier ou du centre-ville, glabres jusque-là, s’affichaient barbus ! Et il en fut ainsi de toutes les administrations.

A consulter: Le rapport sur le comportement de Mickaël Harpon remis à Castaner

La police : le Chef du Commissariat Central d’Alger, resté glabre mais au service du GIA (groupes islamistes armés) !

L’armée, que dis-je, son cœur même, la Sécurité militaire ! La tâche des terroristes en fut grandement facilitée durant la première année où tant d’intellectuels et d’agents administratifs furent assassinés (pour que s’effondre l’appareil d’État, et que s’instaure le chaos).

Et il ne fallut pas moins que soient démissionné le Président de la République (Chadli), remplacé le Chef de la Sécurité militaire, et constitués en son sein de nouveaux réseaux de collecte d’informations, pour que la lutte anti-terroriste devienne efficace.

Le piège de « l’islamophobie »

Ce qui vient de se passer à Paris relève donc de la plus haute gravité. On savait pourtant qu’après l’attentat de Charlie hebdo qui avait fait douze morts en janvier 2015, le fonctionnaire des Renseignements généraux et futur assassin s’était écrié : « C’est bien fait! » Et aussi que sur Facebook il avait relayé que « la France était classée en tête des pays les plus islamophobes d’Europe ».

A lire aussi: L’extrême prudence de nos élites face à l’islamisme

« Islamophobie », ce terme qui jusque-là servait à désarmer tous ceux qui voient une relation entre l’islamisme et l’islam (comme il y en eut entre les massacres du communisme et le marxisme-léninisme) a servi cette fois à armer un assassin. ’’Non radicalisé’’, souligne-t-on. Cela voudrait-il dire qu’un musulman n’a plus besoin d’être un salafiste pour avoir des raisons de tuer ?

Dommage d’ailleurs qu’il ait été tué, il aurait pu nous en apprendre beaucoup. Au fait pourquoi avoir visé sa tête ?

Aujourd’hui la police. Demain les autres institutions d’État. Après-demain, l’armée ? S’en prendra-t-on lâchement à quelques lampistes ?

Ou, courageusement, au plus haut niveau, y aura-t-il des démissions, des remplacements, des réorganisations et surtout des mea culpa et des changements de narratifs, car en ’’dernière analyse’’ comme disaient les marxistes, et même en première analyse aimerais-je rectifier, c’est bien le narratif qui tue…

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est cinéaste, essayiste, fils d’un communiste pied-noir du Parti communiste algérien.

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