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Des hooligans de Bruges s’attaquent à des habitants de Molenbeek et provoquent une guerre des tranchées

La correspondance bruxelloise de Gregory Vanden Bruel


Des hooligans de Bruges s’attaquent à des habitants de Molenbeek et provoquent une guerre des tranchées
Des policiers anti-émeute et des supporters de football photographiés lors de la finale de la coupe de football belge, entre le Club Bruges et le RSC Anderlecht, dimanche 4 mai 2025 © Shutterstock/SIPA

Multiculturalisme belge. Dimanche dernier, après la violente descente de hooligans brugeois dans la ville de Molenbeek, des jeunes ont cherché à se venger sur les supporters.


Depuis des mois, Bruxelles est sens dessus dessous : les fusillades se multiplient ; l’antisémitisme gagne du terrain en même temps que l’islamisme ; les partis politiques sont incapables de former un gouvernement ; les plans de mobilité paralysent la ville… Mais il a fallu qu’une centaine de hooligans venus de Bruges débarquent à Molenbeek pour sortir le monde politico-médiatique de sa léthargie. Et pour cause : la horde sauvage a pris pour cible des « locaux » (comprenez : des allochtones), de quoi activer tous les réflexes pavloviens de l’antiracisme.

Parallèles farfelus

Dimanche dernier, les deux plus grands clubs belges s’affrontaient en finale de la Coupe de Belgique de football : le Sporting d’Anderlecht et le Club brugeois. Le noyau dur de ce dernier est ouvertement nationaliste ou, pour reprendre les termes empruntés à la doxa dominante, d’extrême droite. Sur le chemin qui le menait au stade, il a fait un détour par la commune rendue célèbre par les attentats de Bruxelles et de Paris pour en découdre. Si le bilan est léger (un peu de faïence et un ou deux hématomes), il n’est en rien excusable. Pour le coup, les habitants de Molenbeek n’avaient rien demandé et sont des victimes.

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Mais parlons de la récupération politique qui est quant à elle grand-guignolesque. Tout y est déjà passé : les parallélismes farfelus (« nuit de cristal », « heures sombres de l’histoire »…), les insultes envers des Brugeois déshumanisés (traités de « vermine » par le socialiste Ridouane Chahid ou, plus généralement, de racailles), la généralisation au point que tous les sympathisants du club de la Venise du Nord sont assimilés depuis dimanche à d’odieux racistes : le « pas d’amalgame » ne fonctionne pas pour eux. C’est à peine s’il ne fut pas demandé de les traduire devant la Cour pénale internationale pour génocide ou de raser leur très jolie ville du nord du pays.

Riposte disproportionnée

Les médias ne parlent (presque) plus que de cela et appellent à la rescousse le ban et l’arrière-ban du monde universitaire. Ainsi en est-il du sociologue du sport Jean-Michel De Waele, moqué jusque dans sa propre université pour faire de son cours un espace digne du café du commerce, qui dénonce, de façon plus générale le racisme dans le monde du football à coups d’arguments spécieux : « Le football est lié à la culture de la bière qui fait que certaines populations musulmanes sont moins intégrées. » (Oui, ces propos ont réellement été tenus !) Est-il tellement hors sol au point de ne pas constater que le ballon rond est gangréné par l’islamisme et qu’un nombre grandissant de parents de « petits blancs » préfèrent inscrire leur progéniture dans d’autres sports ? Le racisme le plus répandu dans le football est bien celui qui touche les blancs. Surtout, les incidents ont donné lieu à des ripostes de la part des « jeunes » bruxellois. Bien sûr, tout le monde a compris de quels « jeunes » il s’agit, mais la balle (et il ne s’agissait pas d’une balle de foot) reçue dans la jambe par un supporter brugeois, les passages à tabac de toute personne portant du bleu et du noir – couleurs du club – et les émeutes dans Bruxelles le lendemain ne devaient sans doute être qu’une « riposte proportionnée à l’acte le plus odieux jamais commis dans la capitale belge ». Retour à la normale donc. Pendant que la gauche était contente de se trouver une raison de s’indigner, les supporters de Bruges sont quant à eux retournés dans leur ville pour fêter la victoire acquise face au rival anderlechtois. 




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