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Arte veut culbuter le patriarcat hétéronormé


Arte veut culbuter le patriarcat hétéronormé
Capture d'écran Youtube / Arte Culbute "Regard masculin"

Un documentaire sur ARTE démontre l’influence de la culture blanche, patriarcale et hétéronormée sur notre sexualité. C’est du lourd !


Je ne l’avais pas encore vu. Pourtant, la radio wokisto-boboïsante France Inter en avait fait la publicité dès sa sortie, en mars 2022. Il faut dire que cette série-documentaire sur la déconstruction de « nombre de stéréotypes sexistes et tenaces » véhiculés par les films, les séries ou les contes de fée, ne pouvait que ravir les journalistes néo-féministes et policières de la radio publique, ces promotrices de l’amour consenti en trois exemplaires, ces commissaires du plumard. Ce web-pensum est encore visible sur le site de la chaîne intello-wokiste qui en avait fait la commande, j’ai nommé ARTE. Je l’ai donc regardé et je n’ai pas été déçu : c’est encore plus consternant que ce à quoi je m’attendais.

Ce documentaire s’intitule “Culbute”, impératif prometteur mais qui s’avérera mensonger. Il se décline en sept parties dont les titres éclairent l’idéologie qui a conduit à son élaboration : Orgasmes, Consentement, Érotisation du viol, Virilité, Regard masculin, Queer, Exotisme. Les intervenants sont connus et le chemin est tout tracé : l’homme blanc et hétérosexuel est un gros dégueulasse façonné par des films et des séries qui construisent inconsciemment ses désirs libidineux, sa transphobie et son « hétéronormativité ».

Des analyses pénétrantes

Le sociologue Éric Fassin, représentant officiel en France de la franchise Butler, l’affirme : le consentement est trop souvent absent, en particulier dans « le modèle hétérosexuel ». Pourquoi plus dans ce « modèle »-là que dans un autre ? Nous ne le saurons jamais. De plus, le mâle hétéro ne devra pas se contenter d’un consentement préliminaire, prémices de débordements plus ou moins improvisés. « Le consentement c’est avant, c’est pendant, c’est tout le temps », prévient le sociologue en consultant ses fiches.

Iris Brey, spécialiste auto-proclamée du « regard masculin » au cinéma ayant su faire son trou dans les médias grâce à une vivacité d’esprit légèrement supérieure à celle d’un gastéropode cinéphile, rappelle que, malheureusement, trop peu de films passent encore le test de Bechdel. Kesako ? vous entends-je questionner. Le test de Bechdel est un test qui est censé mettre en évidence la sous-représentation des femmes dans les œuvres cinématographiques. Pour qu’une œuvre de fiction passe le test de Bechdel, il faut : 1) qu’il y ait au moins deux femmes nommées ; 2) que ces deux femmes parlent ensemble ; 3) qu’elles parlent de quelque chose qui soit sans rapport avec un homme. C’est très pointu, quasi-scientifique, c’est pourquoi cette experte capable de déchiffrer la « grammaire cinématographique mise en place pour faire circuler le regard désirant » y accorde une si grande importance. 

Jüne Pla est elle aussi une spécialiste. De quoi ? Du cunnilingus et de la fellation, activités qu’elle détaille en donnant des conseils sur son compte Instagram ou dans des livres en écriture inclusive et avec des schémas explicatifs. Pourtant, dans la série d’ARTE, elle conseille aux « mecs cis-hétéro de se faire pénétrer ». Pourquoi ? « Parce que ce serait dommage de passer à côté d’un orgasme surpuissant », ricane-t-elle. En revanche, paradoxalement, « la plupart des personnes dotées d’une vulve (sic) ne peuvent pas atteindre l’orgasme par pénétration », assure cette spécialiste qui rivalise intellectuellement avec sa consœur Iris Brey. 

Rokhaya Diallo est là aussi, bien sûr. Toujours combattante, toujours en lutte contre les mâles blancs dominants. « Un corps non-blanc est un corps exotisé en permanence », affirme la journaliste racialiste, l’air abattu. Elle n’oublie pas que le combat se doit d’être intersectionnel : « le sexisme des femmes non-blanches peut être teinté de racisme » ; et qu’une dose de “justice sociale” est toujours bienvenue : « Le temps que les femmes passent à vouloir être belles, bien maquillées, bien habillées, c’est un temps qu’on n’investit pas pour gagner plus de droits, plus d’espace politique. Ce sont des diversions qui les conduisent à être dans des insécurités permanentes ». Mais soudain, Rokhaya Diallo semble s’apercevoir que ses thèses marxisto-racialo-décolonialisto-féministes à la noix restent du chinois pour nombre de femmes ; elle revient à des considérations plus basiques et à la portée de toutes : « Les femmes ne connaissent pas leur corps. » 

Dans la rubrique « Moi quand on m’en fait trop, je correctionne plus, je parle comme Alice Coffin », la philosophe Camille Froidevaux-Metterie, très remontée, assène un coup décisif : « La masturbation, c’est-à-dire le fait pour les femmes de se donner du plaisir à elles-mêmes (elle fait bien de préciser, on ne sait jamais), fait la démonstration de ce que, pour ce qui est de l’accès au plaisir, en fait les femmes n’ont pas besoin des hommes. » Alors ? Cette réflexion philosophique ne méritait-elle pas d’être consignée sur la chaîne intello-bobo franco-allemande ? 

Quand la stigmatisation de la masturbation appelle la contestation

À propos de masturbation, physique ou intellectuelle, il y en a un qui ne veut pas être en reste, c’est Éric Fassin. Vous l’ignoriez sans doute mais la masturbation des femmes est stigmatisée. Par conséquent, explique le sociologue en lévitation, « sortir de la stigmatisation de la masturbation c’est une valeur de contestation de la place qui m’est assigné, c’est-à-dire de l’idée que ma sexualité ne pourrait exister que par rapport à l’autre, et un autre présumé masculin ». Vous pouvez vérifier. Il a dit ça, comme ça, dans le baragouin des cuistres universitaires de Paris VIII. « Quand on voit un film, on voit un film du point de vue d’un homme. Hétérosexuel. On peut ajouter… blanc. », affirme-t-il également sans rire, sans même sourire, l’air aussi grave que si son médecin venait de lui apprendre qu’il est atteint d’une pathologie cérébrale dégénérative.

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Au chapitre “Queer”, nous apprenons que « la base de l’hétéronormativité c’est de dire que la norme c’est d’être hétéro » et que « le système fait qu’on nous apprend à être hétéro ». Les hétérosexuels ne le savaient pas mais ils ont été dressés par le « système » à le devenir, c’est une construction sociale et politique à laquelle les films ont participé en rabaissant systématiquement ceux qui ne correspondent pas à « l’hétéronormativité de la société dominante ». La preuve : « Les gays et les trans meurent plus vite que les autres dans les films ». Pour une fois je suis d’accord avec les intervenants. Ce n’est pas sans frémir que je regarde deux à trois fois par an le film de Michel Audiard, Faut pas prendre les enfants du Bon Dieu pour des canards sauvages, réalisé en 1968. Mario David y joue Jacky, un truand transgenre qui se prénommait Rosemonde « avant son opération » et qui ne regrette rien – « sauf des fois, comme ça, un coup de nostalgie au moment des collections de mode ». Jacky/Rosemonde se fait trucider dès le début du film par Fred (André Pousse), le type même de l’hétérosexuel dominateur et hétérocentré n’hésitant pas à tenir des propos LGBTphobes : « Pour moi, la Rosemonde et sa bande de gouines, c’est rien que des grosses prétentieuses, des insolentes, je dirais même des personnes malsaines ». Et boum ! plus de Jacky/Rosemonde. Il est regrettable que cette scène n’ait pas été retenue parmi les nombreux extraits que le documentaire propose tout au long de sa démonstration. 

Trêve de plaisanterie. Une photo circule actuellement sur les réseaux sociaux. Elle montre une diapositive qui aurait pu sortir tout droit du documentaire propagandiste d’ARTE puisqu’elle représente le dessin d’un couple hétérosexuel en train de copuler, accompagné d’une légende en forme de fausse interrogation : « En finir avec la dictature de la pénétration hétéronormée ?! » Sauf que… cette diapositive sert le plus sérieusement du monde à la formation des étudiants en médecine de la Sorbonne. Longtemps on a cru que le wokisme allait rester cantonné aux sciences sociales ou politiques. On voit aujourd’hui qu’il se répand partout, y compris dans les disciplines médicales ou scientifiques que l’on croyait inaccessibles à cette folie. Les médias (d’ARTE à Netflix, de Radio France au Monde et Télérama), les milieux culturels et les mouvements d’extrême-gauche, l’Éducation nationale elle-même, sont les messagers et les acteurs de ce qui pouvait arriver de pire au monde occidental – une formidable régression est en cours, préambule à un totalitarisme susceptible de ravager les arts, les sciences, les savoirs accumulés tout au long de notre histoire. L’idéologie sur laquelle s’appuie ce totalitarisme s’appelle le WOKISME.

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Amateur de livres et de musique. Dernier ouvrage paru : Les Gobeurs ne se reposent jamais (éditions Ovadia, avril 2022).

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