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Quand la Chine parlera anglais, le politiquement correct tremblera


Quand la Chine parlera anglais, le politiquement correct tremblera

Globalisation oblige, la Chine s’est trouvée obligée depuis quelques années de recourir aux pancartes bilingues pour guider et informer touristes et businessmen aux quatre coins du pays. Mais l’ignorance qu’ont les Chinois de l’anglais a provoqué un phénomène philologique inédit qui fait les délices des internautes. Pour se faire comprendre au restaurant, sur les routes, dans les aéroports ou les hôtels, les Chinois s’en sont remis avec une confiance aveugle au globish approximatif, à la traduction automatisée hasardeuse, à la retranscription littérale au-petit-bonheur-la-chance.

« Racist park » et « Soup for sluts »

Une certaine nonchalance envers l’exactitude linguistique, couplée au snobisme de l’anglais a permis de forger une collection de vocables inédits et improbables. À travers toutes les provinces, ont ainsi fleuri ces pancartes indiquant ici un « Racist park » (en lieu et place de « Race Park », pour « champ de courses »), là des emballages de « Soup for sluts » (Soupe pour les salopes), ou encore des menus proposant de manger du « Whatever » (N’importe quoi)…

D’autres indications frisent volontiers avec Dada ou l’Oulipo, comme par exemple cette vitrine de luxe qui affiche fièrement : « If I know what a beautiful, it is because », ou encore cet écriteau planté devant une pelouse, en voie de reconstitution, et donc momentanément inaccessible : « Do not disturb, tiny grass is dreaming » (Ne dérangez pas, l’herbe mince est en train de rêver).

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Cette éruption de gags involontaires amuse beaucoup le web, mais commence à fâcher la diplomatie chinoise qui voit ses intentions ruinées, et par là sa crédibilité entachée.

Il faudra donc faire nos adieux à cette parenthèse enchantée d’écriture automatique 2.0 puisque les autorités chinoises ont décidé de faire un grand ménage en publiant un guide de traductions officielles garanties sans couac, qui sera disponible en décembre. Adieu aux extincteurs étiquetés « Hand grenade », aux chasubles « Explosive dog » sur les chiens des démineurs de la police et aux toilettes « Special for deformed ». Et tant pis pour ceux à qui les pancartes « Big fuck hall » dans les aéroports donnaient plutôt une bonne impression du pays…

Été 2017 - #48

Article extrait du Magazine Causeur




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est architecte.

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