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A Lyon être végétarien est un geste barrière

Le Covid, nouveau cheval de Troie de l’écologie punitive?


A Lyon être végétarien est un geste barrière
Le maire de Lyon Grégory Doucet impose les menus sans viande dans les cantines © Bony/SIPA Numéro de reportage : 00982816_000021

Le maire de Lyon impose dès aujourd’hui dans les écoles une cantine sans viande, érigée en nouveau geste barrière pour lutter contre le virus. La mesure n’est pas au goût de tout le monde: l’élu se voit reprocher de profiter de la crise sanitaire pour faire passer l’idéologie végane en contrebande.


Le cœur léger, perchés sur leurs trottinettes électriques XXL, les parents écolos ont pu filer à toute allure en direction des écoles lyonnaises ce lundi. À compter de ce jour, un « menu unique sans viande » est imposé dans toutes les cantines scolaires de la capitale mondiale de la gastronomie ayant élu maire un militant de la décroissance en juillet 2020.

Et ensuite on s’en prendra aux bouchons lyonnais?

Fini les sueurs froides de ces parents antispécistes et végans qui cauchemardaient à l’idée de laisser leur progéniture porter atteinte à Mère Nature en mangeant du boudin aux pommes, du foie de veau à la lyonnaise ou encore une bonne poularde bien dodue, toutes ces spécialités culinaires qui font la réputation des bouchons lyonnais.

Néanmoins, on apprend que ce n’est pas par conviction idéologique que le maire EELV Grégory Doucet a décidé de verdir les assiettes des cantines, mais pour des raisons sanitaires. Les menus sans viande permettraient de mieux respecter le protocole anti-Covid… L’alimentation sans viande ne serait ainsi pas promue pour lutter contre l’élevage intensif et industriel, contre les souffrances animales ou le changement climatique, mais comme un nouveau geste barrière ! On croirait lire une blague Carambar, mais ce n’est hélas pas le cas.

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Stéphanie Léger, l’adjointe chargée de l’Éducation, explique très sérieusement qu’un menu unique sans viande permettrait de « servir plus rapidement les élèves et fluidifier les repas ». Déposer de la viande déjà cuite dans les assiettes prendrait plus de temps que de servir une louche de purée de pommes de terre ? Pour parvenir à une telle conclusion, les services de la mairie ont évidemment du procéder à un chronométrage bien précis du personnel de la cantine, pour en déduire que le geste de servir diffère selon les plats, lent pour la viande, rapide pour les légumes. Il me semblait que l’exemple des maudits haricots verts – qui  ne cessent de s’échapper au point qu’il faut souvent s’y prendre à deux fois pour servir une quantité raisonnable – suffisait à démontrer le contraire.

La terre a des limites, mais la bêtise humaine est infinie

Bien évidemment, la raison sanitaire de cette nouvelle restriction alimentaire n’est que le masque qui occulte les hérésies de l’écologie punitive. Et le maire ne fait qu’appliquer ses promesses de campagne qui prévoyaient, entre autres, de passer au 100% bio dans la restauration collective, de réduire la consommation carnée et surtout d’habituer les consommateurs aux plats végétariens.

Avec cette évangélisation à marche forcée, le travail de sape de notre gastronomie est en route. Après les enfants, ce sera peut-être nos anciens dans les Ehpad qui seront privés de viande, dans toutes les villes tenues par les tyrans en herbe qui déifient les pousses de sojas.

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Et plus sérieusement, on peut déplorer l’injustice de cette injonction écologique. Priver de viande les petits Lyonnais n’est pas sans conséquence sur les apports nutritionnels journaliers nécessaires, surtout en ce moment, où l’anémie est franchement à éviter. Par ailleurs, quoi de plus injuste que de priver certaines familles précaires de la garantie de servir à leurs enfants un repas équilibré – peut-être le seul de la journée ? L’égalité d’accès à une alimentation variée permise par l’école républicaine est donc sacrifiée sur l’autel des injonctions de l’écologie. Vouloir « sauver la planète » n’est pas critiquable, mais n’oublions pas aussi de protéger l’immunité collective et naturelle de nos jeunes enfants. Cet épisode grotesque apporte une nouvelle preuve que  l’écologisme fanatique n’est pas immunisé contre la bêtise qui, pour reprendre la célèbre formule flaubertienne « est infinie. »



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