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La Ligue du LOL, un gigantesque bobard

Le soufflet se dégonfle


La Ligue du LOL, un gigantesque bobard
Vincent Glad, ex-journaliste à Libération. © Philippe Moreau Chevrolet

Avec leurs blagues potaches, les jeunes journalistes membres de la Ligue du LOL ont plus péché par mauvais goût que par sexisme. Si le tribunal numérique les a condamnés à la mort sociale, la vérité se dévoile peu à peu.


C’est La lettre écarlate à l’ère numérique, La Plaisanterie dans la twittosphère, Le Procès à la sauce MeToo. On voudrait avoir une once du talent de Hawthorne, Kundera ou Kafka (ou de Philip Roth, bien sûr) pour raconter la chasse aux sorcières modernes, connue comme l’affaire de la « Ligue du LOL », qui a passionné notre république des médias durant quelques semaines à partir de février 2019 – jusqu’à ce que la machine à dénoncer se trouve d’autres cibles. Faute de quoi, il faut au moins essayer de comprendre comment nous avons tous ou presque avalé un gigantesque bobard, une légende hollywoodienne de gentils et de méchants, ou plutôt de gentilles et de méchants, pour la bonne raison qu’elle s’intégrait parfaitement au grand récit néoféministe qui, depuis la vague MeToo, a acquis le statut de vérité officielle. Et aussi un peu pour la mauvaise que les têtes qui tombaient appartenaient au camp des redresseurs des torts. De plus, comme dans les procès staliniens, la plupart des accusés avaient, sous la pression, reconnu leur crime et demandé pardon. « J’en étais arrivé à penser que je m’étais vraiment comporté comme le pire des salauds », confie l’un d’eux. Tous ont connu des périodes de marasme épouvantable traversées d’envies suicidaires. La plupart remontent la pente, délestés de quelques illusions et de pas mal d’espoirs.

Une rumeur d’Orléans

L’histoire de la Ligue du LOL est celle d’un lynchage médiatique parfaitement réussi, d’un emballement collectif qui, conformément au scénario décrit par René Girard, aboutit au bannissement de quelques boucs émissaires autour desquels la communauté des journalistes se réconcilie. Le Parti se renforce en s’épurant. Le 5 septembre, l’historien Nicolas Lebourg, qui tient tribune sur Mediapart, écrit sur Twitter à propos de cette histoire : « La Ligue du LOL est une rumeur d’Orléans. Rien ne tient, hormis le signe d’avoir envie de carboniser des journalistes plutôt connotés à gauche, c’est cela le fait sociologique, non l’histoire de bric et de broc qui a été vendue. » L’une des spécificités de cette affaire est en effet qu’elle se déroule à l’intérieur du monde médiatique où elle alimente la fièvre épuratrice drapée dans le combat féministe. Toutefois, contrairement à ce que laisse entendre Lebourg, il ne s’agit pas d’une odieuse manœuvre de droite, mais d’une crise interne aux médias de gauche et même dans un premier temps, au petit monde des journalistes qui voulaient être les explorateurs et les défricheurs du nouveau monde numérique. Il est vrai que, du Figaro à Causeur, on a d’abord trouvé amusant de voir des journalistes des Inrocks et de Libération essuyer un peu de la boue dont leurs journaux respectifs arrosent volontiers leurs adversaires, déclarés nauséabonds à longueur de pages. L’amusement a vite cédé la place à l’effroi. Même des hommes de gauche ont droit à la justice.

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Pour monter cette magnifique omelette, il a bien fallu casser quelques œufs, en l’occurrence les 14 personnes, journalistes, blogueurs et communicants qui y ont perdu, en plus de leur santé, de leur honneur et de leur joie de vivre, leur boulot et peut-être tout espoir d’en retrouver dans leur domaine. Les arrêts du Tribunal numérique sont insusceptibles de recours et s’appliquent sans limites de temps ni d’espace. Ce tissu de mensonges a en effet rencontré un écho planétaire, de sorte que, si vous tapez le nom des principaux protagonistes sur un moteur de recherche, vous trouverez des centaines d’articles et de vidéos affirmant qu’il a fait partie d’une bande de harceleurs dont la principale activité était d’humilier et de persécuter d’innocentes et pures demoiselles. Les accusés-condamnés ne peuvent même pas espérer une réhabilitation de la Justice puisque, malgré l’ampleur du scandale, à notre connaissance, aucune instruction n’a été ouverte, aucune procédure engagée – sinon par eux devant les prud’hommes. Pour eux, ce sera médias partout et justice nulle part.

Libération ouvre le feu

Le battement d’aile de papillon qui a déclenché ce jeu de massacre est peut-être un propos de Vincent Glad, l’homme qui, dans les médias du monde entier, sera ensuite désigné comme le marionnettiste secret, le chef d’orchestre maléfique de tous les dérapages, agressions et blagues de potache qui étaient le quotidien de Twitter entre 2009 et 2014, période durant laquelle se sont produits la majorité des faits incriminés. Le 5 février, Glad donne un entretien au Vent se lève, un site proche de la France insoumise, à propos de son traitement des gilets jaunes dans Libé, tenu pour une référence par une partie de la profession. En réaction, le journaliste indépendant Thomas Messias ironise sur Twitter en raillant « le journaliste modèle qui joue les exemples après s’être bien amusé au sein de meutes de harceleurs de féministes ». On ne boudera pas le plaisir de citer l’un des rares tweets, daté du 22 février 2013, qui ait survécu au grand ménage que Messias a très vite mené sur son propre compte : « Baiser Audrey Lamy. Faire un trou dans un mur et y fourrer sa quine. #César2013. » On ne comprend pas tout, mais à l’évidence, ce n’est pas très raffiné. Les tweets outranciers émanant de victimes autoproclamées ne manquent pas, mais ils n’intéressent pas les médias pourtant passionnés par l’affaire. En tout cas, certaines de ces victimes ont la mémoire courte. À moins qu’avec un sens consommé de l’opportunité elles n’aient simplement sauté dans le train en marche.

© Aytac Unal / Anadolu Agency / AFP
© Aytac Unal / Anadolu Agency / AFP

Trois jours plus tard, le vendredi 8 février, ce sont les « fact-checkers » de Libération qui ouvrent véritablement le feu – que cette déroute du journalisme ait été initiée par les prétendus gardiens de la vérité ne laisse pas d’être savoureux. L’article est titré : « La Ligue du LOL a-t-elle vraiment existé et harcelé des féministes sur les réseaux sociaux ? » Que ce groupe ait existé, personne ne le nie. Cela ne suffit pas à démontrer qu’il est à l’origine de toutes les infamies qu’on lui impute. « Toutes les victimes le reconnaissent : dix ans après, les preuves manquent », peut-on lire dans l’article. On ne va pas s’arrêter à ce détail.

« Notre affaire Wenstein », selon le Monde

La mécanique est lancée. C’est un déferlement. « La ligue du LOL sera notre affaire Weinstein », pronostique Michel Guerrin dans Le Monde. On a des victimes qui se racontent dans tous les médias, il faut des coupables. En quelques jours, le storytelling est établi : une bande de cyberharceleurs se cachait dans la presse de gauche. Et c’est grâce à leurs méfaits qu’ils ont obtenu des postes dans des journaux prestigieux notamment à Libération et aux Inrocks (amusant, comme ces jeunes-turcs du digital sont sensibles au prestige de la vieille presse). « La Ligue du LOL est devenue la boîte noire, l’endroit où étaient pensés et conçus tous les mauvais coups commis sur Twitter », affirme l’un des journalistes congédiés. Marie-Claire évoque la « mécanique pernicieuse et persistante de l’esprit “boys club” », Numerama parle d’une « machine à broyer les femmes ». En attendant, ce sont les membres du cénacle maudit qui vont être broyés.

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En quelques jours, la Ligue du LOL est chargée de tous les péchés d’internet. L’ennui, c’est que la Ligue du LOL n’existe pas – en tout cas pas comme personne morale ou physique qui pourrait se défendre dans les médias ou intenter des procès en diffamation. Elle n’a jamais rien fait, pensé ou dit puisqu’il s’agit d’un groupe privé Facebook, créé en octobre 2010 par Glad « pour rassembler la crème de l’humour en ligne » ; un lieu d’échanges, qui par définition n’a pas la capacité d’insulter ni d’ailleurs d’émettre le moindre message. Pour l’auteur anonyme d’un texte intitulé « La fabrique des trente salauds [tooltips content= »1 « Ligue du LOL : la fabrique des trente salauds », Medium, 20 juin 2019″](1)[/tooltips] » et publié sous forme de tribune sur internet, c’était « une bande de petits cons qui se moquaient de tout le monde ou presque sur le Twitter de l’époque ». Alexandre Hervaud, membre du groupe alors journaliste à Libération, renchérit auprès de ses collègues vérificateurs : « On y faisait des blagues, un travail de veille, c’est d’un commun absolu, il n’y a jamais eu, à l’intérieur de ce groupe, d’obsession antiféministe. On se moquait de tout, et de tout le monde. » Oui, mais se moquer c’est mal.

Twitter, une planète étrange

La twittosphère des débuts, entre 2009 et 2014 environ, tient à la fois de la cour d’école maternelle et du Far West. Beaucoup s’insultent, tout le monde se bagarre (on dit « se clasher ») et cela ne semble choquer personne. « J’en prenais plein la gueule aussi, déclare Glad aux fact-checkers. C’était une grande cour de récré, un grand bac à sable. C’était du trolling, on trouvait ça cool. Aujourd’hui, on considérerait ça comme du harcèlement. » Et comme dans toute cour de récré, il y a des reines du bal, qui sont plutôt des rois, et des souffre-douleur. Tous les coups sont permis, de la blague de potache à l’agression en bande organisée. Ce n’est pas une excuse, dira-t-on. Un peu tout de même, dès lors que certaines des harcelées étaient aussi des harceleuses. Les échanges entre Capucine Piot, alors blogueuse mode, et la militante Daria Marx sont assez éclairants. La première, qui a effectivement reçu des tombereaux d’injures et de remarques désobligeantes sur son physique, au point qu’elle a préféré quitter le journalisme, traitait volontiers la seconde de grosse vache et autres amabilités. Quant à Marx, qui dit avoir payé son juste combat contre la grossophobie de mille tourments infligés par les loleurs, elle a effacé 2 000 messages, mais des archéologues opiniâtres en ont exhumé quelques-uns comme ce bijou de distinction adressé aux « putes à blacks » (sic) : « Connasses, pouffiasses, unissez-vous parce qu’on est plein à vous détester, à avoir envie de vous tabasser, à vous envoyer en camp de rééducation en Slovénie, vous voir gratter des montagnes de patates crues avec vos ongles niqués, vous filmer en train de chier dans la neige le cul dans les orties, ça ferait une putain de télé-réalité, je serai la kapo de cette belle assemblée, je te ferai tellement trimer que tu chialeras. » On admettra que ses airs outragés sonnent légèrement faux.

Cette planète étrange, dont les habitants peuvent penser que leur vie est foutue parce qu’on se paie leur tête sur Twitter, est aussi un monde très compétitif où chacun espère alors sortir du lot et mettre un pied dans une grande rédaction. Il arrive d’ailleurs que victimes et bourreaux supposés se coalisent contre les vieux du web 2.0. Reste que, derrière la chasse à l’homme, il y a aussi la revanche des médiocres ou des malchanceux sur quelques jeunes gens ingénieux, amusants et rouleurs de mécaniques dont la réussite insolente et la capacité de séduction, sans doute conjuguées à un comportement imbuvable, ont peut-être fait des envieux, comme le reconnaît Vincent Glad, toujours dans le premier article de Libération : « Nous étions influents, et c’est vrai que si on critiquait quelqu’un, ça pouvait prendre beaucoup d’ampleur. Il y avait beaucoup de fascination autour de nous, on était un peu les caïds de Twitter. » Avoir été une tête à claques, ça mérite perpète ?

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Les têtes tombent alors que l’existence de la Ligue du LOL n’est pas avérée

Les loleurs ne forment même pas une bande de copains : malgré leurs efforts, les limiers lancés à leurs trousses ont déniché une seule photo, prise au cours d’une fête organisée par Le Mouv, où on en voit certains poser ensemble. Il est avéré que certains des membres du groupe ont déjà proféré des injures, soit sur leurs propres comptes, soit sur des comptes anonymes comme @foutlamerde, qui était géré en partie par Vincent Glad. Du coup, on a collé sur le dos de ce dernier tous les tweets haineux exhumés par les uns ou les autres, par exemple ceux du compte @Languedeuxpute qui a pourtant fait savoir qu’il n’avait rien à voir avec Ligue du LOL. L’auteur de « La fabrique des trente salauds » résume : « Prenez 30 personnes, désignez-les comme des salauds, enquêtez sur toutes leurs publications sur internet pendant dix ans et faites rejaillir chacun des tweets condamnables des uns sur les autres, et vous obtiendrez la démonstration de votre hypothèse : oui, ce sont bien des salauds. […] On a fabriqué un coupable idéal […]. La Ligue du LOL est devenue une clé explicative de toutes les vagues de haine sur Twitter. »

Parmi les dizaines de journalistes qui ont traité l’affaire et émis des opinions péremptoires, aucun n’a pu produire un seul des messages échangés à l’intérieur de la Ligue du LOL. On ne sait pas avec précision qui en a fait partie. Dès le 9 février, alors que Twitter, en ébullition, réclame des têtes, une liste partielle – expurgée notamment de plusieurs noms de femmes qui juraient avec le récit du boy’s club – est publiée anonymement sur le site Pastebin, puis reprise sur son compte Twitter durant deux heures par le blogueur Matthias Jambon-Puillet qui raconte, sur le site collaboratif Medium, avoir subi « des insultes anonymes, des “enregistrements sarcastiques”, des photomontages dont un pornographique envoyé en son nom à des mineurs ». Il dit peut-être vrai. Encore faudrait-il savoir qui sont les auteurs de ces méfaits, puisque cela ne peut pas être la Ligue du LOL en tant que telle. Quitte à dénoncer, il serait encore préférable d’affecter chaque faute à une personne plutôt que de prononcer une condamnation collective.

Or, c’est, semble-t-il, sur la base de cette liste que seront décidés certains des licenciements. Les têtes tombent très vite. Dès le lundi 11 février, Libération annonce la mise à pied de Hervaud et de Glad, tandis qu’aux Inrocks, le rédacteur en chef David Doucet et son adjoint connaissent le même sort. Dans la foulée, Stephen des Aulnois, rédacteur en chef du « site de culture pornographique » Le Tag parfait présente des excuses publiques et annonce sa démission.

David Doucet, ex-rédacteur en chef du site des Inrockuptibles. © Philippe MATSAS/ Opales via Leemage
David Doucet, ex-rédacteur en chef du site des Inrockuptibles. © Philippe MATSAS/ Opales via Leemage

Contrition et autocritiques désolantes

La ruse totalitaire est de convaincre l’accusé de sa propre culpabilité. Pendant le week-end, Vincent Glad et David Doucet ont également fait acte de contrition. « J’ai créé un monstre », écrit Glad dans un texte assez piteux où il se repent d’un tweet de 2012 où il ironisait sur la culture du viol – qui est, semble-t-il, l’un des éléments les plus lourds de son dossier. Fini de rigoler. Glad récite sa profession de foi féministe. On peut trouver ça ridicule ou désolant, mais il faut essayer de se figurer ce qu’on éprouve quand on devient du jour au lendemain un ennemi public et un paria, que ceux qui la veillent vous flattaient vous crachent au visage. Twitter se régale : tant mieux, qu’ils sachent ce que ça fait ! En vérité, aucune victime de harcèlement numérique n’a subi un pilonnage d’une telle intensité.

Il faut s’arrêter un instant sur le cas de David Doucet, qui a fréquenté la Ligue du LOL pendant deux ans alors qu’il débutait dans le métier. Lorsque l’affaire éclate, il est serein. Dans son souvenir, il n’a jamais rien commis de répréhensible. D’ailleurs, par la suite, personne ne lui reprochera le moindre tweet désagréable. Son truc à lui, c’était les blagues innocentes et pas toujours très subtiles. Il créait aussi de faux comptes se moquant gentiment de people. Depuis, il a fait son chemin, jusqu’à obtenir cette place convoitée de rédacteur en chef aux Inrocks. Et voilà que, dans l’effervescence numérique suscitée par l’article de Check News, un épisode oublié remonte à la surface, un canular téléphonique dans lequel, en mai 2013, il se faisait passer pour le producteur Laurent Bon (fondateur du « Petit Journal ») auprès d’une jeune journaliste qui rêvait elle aussi de se faire sa place dans ce nouveau monde. La blague, dépourvue de toute allusion graveleuse ou sexuelle, était donc plutôt de mauvais goût. Elle n’en a pas moins été relayée à l’époque par le rédacteur en chef de la jeune femme et par le compte Twitter de l’émission « Le Vinvinteur », « un programme de vulgarisation des contre-cultures issues d’internet » diffusé sur France 5, dont elle était la responsable digitale. Six ans plus tard, elle se répand pourtant sur le tort que lui a causé ce canular. Comme Glad, Doucet, en état de sidération, finit par se voir tel qu’on le décrit. Le 10 décembre, à 2 heures du matin, il publie son autocritique, dénonçant la « dégueulasserie » de son geste et affirmant se compter « parmi les bourreaux ». Et, bien sûr, il demande pardon à sa victime. Laquelle réplique en substance : c’est très bien, maintenant, j’attends que tu démissionnes et que tu laisses ta place à une candidature féministe. Deux jours plus tard, il est dehors. Il sera effectivement remplacé par une candidate féministe. Mais la révolution n’arrête jamais de dévorer ses enfants. Fin août, Élisabeth Laborde, la patronne des Inrocks qui l’a viré, est à son tour débarquée. Elle crie au machisme, mais il se murmure que sa disgrâce aurait quelque chose à voir avec sa gestion désastreuse de l’affaire.

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Condamnés à la mort sociale

À l’exception d’Alexandre Hervaud, qui plaide sa cause pied à pied – il a obtenu que son nom soit retiré d’un article de Slate après que le témoignage d’une de ses accusatrices s’est révélé mensonger – et continue à s’agiter sur Twitter, les mis en cause, comme on dit dans les commissariats, ont choisi de se taire, comme s’ils savaient que toute défense serait inaudible. Pourtant, le vent commence à tourner. Comme souvent après les phases d’emballement collectif, dans les rédactions on a la gueule de bois et on se demande si, dans l’ivresse du moment, on n’en a pas un peu trop fait. On réalise vaguement que des jeunes gens ont été condamnés à la mort sociale pour la seule raison qu’ils avaient appartenu à un groupe virtuel de déconneurs. Il est trop tôt pour affirmer que la condamnation pour diffamation de la fondatrice de BalanceTonPorc, le 25 septembre, mettra un coup d’arrêt à la justice expéditive des réseaux sociaux. Un mois plus tôt, le 26 août, on pouvait lire cet aveu stupéfiant sur le compte Twitter de Check News, la rubrique où tout a commencé:  « Il y a eu un emballement hallucinant sur ce sujet, et probablement des articles derrière critiquables. » On attend encore que nos vaillants vérificateurs daignent porter cette information à la connaissance de leurs lecteurs.

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Octobre 2019 - Causeur #72

Article extrait du Magazine Causeur




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Fondatrice et directrice de la rédaction de Causeur. Journaliste, elle est chroniqueuse sur CNews, Sud Radio... Auparavant, Elisabeth Lévy a notamment collaboré à Marianne, au Figaro Magazine, à France Culture et aux émissions de télévision de Franz-Olivier Giesbert (France 2). Elle est l’auteur de plusieurs essais, dont le dernier "Les rien-pensants" (Cerf), est sorti en 2017.

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