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Mardi, c’est Taddeï


Je l’avoue, je n’ai pas la télé.

Mardi soir, est advenu un non-événement météorologique, la neige, symptôme désolant de la normalité du climat hivernal, ajouté à l’incurie habituelle des joueurs de tarot chargés de dégager les voies carrossables -mais pourquoi les en blâmer ? Bon, tout ça pour dire que, n’étant pas d’une nature téméraire, je suis resté dormir chez mes vieux parents, laissant à ma petite femme le soin de donner ses croquettes au chat. Que font tous les vieux parents le soir ? Je vous le donne en mille…

Le début de soirée fut laborieux, fallait meubler en évitant d’innommables programmes, un DVD du concert d’adieux de Brel à l’Olympia en 66 fit l‘affaire sans douleur. Après quoi ma mère remit la télé hertzienne d’un air guilleret en m’expliquant: « Y’ a Taddeï ! » Taddeï, kézaco ?

Quoique méfiant j’ai tout de même, honte à moi, regardé l’émission dans son entièreté comme diraient les Belges, et, là, joie : Richard Millet est apparu et a commis l’impardonnable ! Devant tout le monde il a osé dire ce qu’il avait au fond du cœur le monstre, ce que tous les salauds de réactionnaires pensent et j’en fais partie.

L’autre miracle, c’est que personne dans l’assemblée ne lui a sauté à la gorge pour lui arracher les yeux (en général les salauds de réactionnaires ont des yeux à cet endroit) dans des hurlements d’hystérie citoyenne ! Giesbert, son voisin, l’a joué « c’est mon copain, c’est un grand écrivain, je ne suis évidemment pas d’accord avec lui mais c’est un grand écrivain ». Je l’ai aussi trouvé plus irritant, mais toujours civil, avec Jacques Sapir, comme si cet économiste sérieux et assez bon pédagogue était responsable de ce que Marine utilise ses idées ! J’ai oublié le reste de l’émission sauf le géographe de la fin qui parvint à illuminer le ronron, au diable l’indignation, vive les cartes au 1/100.000ème !

Finalement, j’ai bien aimé ce Taddeï, mais pas au point d’acheter une télé, tout de même. Je suis vraiment un sale type.



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