Il faut être fou comme Antoine Vitez pour croire au théâtre populaire. Léo-Cohen Paperman n’a peut-être pas la démence de son glorieux aîné pour traduire les quatre tomes du Don paisible ou défendre l’hypothèse communiste, mais l’organisateur du festival du Nouveau théâtre populaire reprend le credo de l’élitisme pour tous.
Rendez-vous à Fontaine-Guérin, petite bourgade de 800 habitants dans le Maine-et Loire, pour assister à des représentations en plein air d’Hamlet, La Cerisaie, La Belle et la bête et autres œuvres de Brecht (re)présentées sur le Plateau Jean Vilar. Sans débourser plus de 5 euros, les amateurs de tréteaux se régaleront au cours de la sixième édition d’un festival animé par une fine équipe issue issus des grands conservatoires nationaux. Cette bande de jeunes se fend la gueule, mais sur les planches. Il n’est pas donné à tout le monde d’avoir été l’élève de Daniel Mesguich et d’adapter Les Nuits blanches de Dostoïevski sur scène puis d’animer une troupe et un festival de théâtre, sans dépasser les trente ans.
Quoi qu’en dise la critique intello, créatif ne termine pas forcément avec rébarbatif. Nul besoin d’être un géronte pour apprécier les joies du théâtre vivant, une section « jeune public » s’étant même ouverte depuis 2009. Comme l’écrit Léo Cohen-Paperman, « un vrai spectacle pour enfants s’adresse aux enfants de 4 à 114 ans, et il est nombre de choses que les enfants comprennent beaucoup mieux que leurs aînés… »
Bref, petits ou grands, foncez vers le plein air angevin !
Festival du Nouveau théâtre populaire , Fontaine-Guérin, du 11 au 24 mars.
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