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Protégeons nos enfants contre les adeptes de la «transition de genre»!


Protégeons nos enfants contre les adeptes de la «transition de genre»!
Keira Bell, qui a commencé à prendre des bloqueurs de puberté à l'âge de 16 ans. 23 juin 2021 / PHOTO: Tom Bowles/Shutterstock/SIPA / Shutterstock40861307_000006

L’association Juristes pour l’enfance sort un livre collectif réunissant juristes, médecins et chercheurs, alertant sur le drame des transitions de genre chez les mineurs, en explosion depuis une quinzaine d’années aux Etats-Unis et en Europe.


Jeudi soir, lors de la conférence de presse des auteurs du livre collectif, Questionnements de genre chez les enfants et les adolescents, Aude Mirkovic et Claire de Gatellier sont rentrées dans le vif du sujet : « Nous sommes contactées depuis plusieurs années par des chefs d’établissement, et plus récemment par des parents stupéfaits devant la demande de leur fils ou de leur fille d’être identifié dans le sexe opposé, ou dans aucun sexe. Nous avons ressenti l’urgence d’apporter une expertise de qualité, non seulement juridique, mais aussi médicale, psychologique. C’est pourquoi nous avons réuni des experts pour rédiger ce livre pluridisciplinaire et offrir aux personnes concernées des éléments de discernement pour prendre leurs décisions en la matière en connaissance de cause ». Leur volume informe, avec l’appui de chiffres, sur le drame que représente aujourd’hui la remise en cause, voire la déconstruction, de la distinction homme-femme, activement portée par les associations LGBTQI+ et apparemment soutenue par l’Éducation nationale.

Un bon sens longtemps préservé

La France, bien qu’ayant été « en retard » sur les Etats-Unis et la Grande-Bretagne dans le processus de légalisation et de facilitation des transitions de genre pour les mineurs, comme les adultes, s’est très largement « mise à niveau » ces trente dernières années. Cette conformisation récente de sa législation trouve ses fondements dans une condamnation de la France, en 1992, par la Cour Européenne des droits de l’homme (CEDH), pour atteinte au droit au respect de la vie privée des personnes dites « trans », à cause de son refus du changement de la mention du sexe à l’état civil. Une décision qui n’a pourtant pas provoqué de modifications de la législation française à l’époque. D’ailleurs, en 2012, une jurisprudence de la Cour de cassation avait de nouveau refusé deux demandes de changement de sexe, rappelant le texte de l’époque selon lequel « la personne doit établir, au regard de ce qui est communément admis par la communauté scientifique, la réalité du syndrome transsexuel dont elle est atteinte ainsi que le caractère irréversible de la transformation de son apparence ». Changer de sexe à l’état civil était donc déjà possible en 2012, mais il fallait pour cela se soumettre au préalable à un long traitement médical sur lequel il était impossible de revenir.

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Hollande et Macron, champions de la législation transgenre

Si certains pensaient que la légalisation du mariage pour les couples de même sexe était l’unique réforme de la désastreuse parenthèse Hollande, il faut vite se détromper. Le 20 novembre 2016, dans le cadre de la loi de modernisation de la justice au XXIe siècle, une réforme du Code civil a ouvert à toute personne majeure ou mineure émancipée la possibilité de changer de sexe selon son bon vouloir et non plus à la condition d’avoir effectué une opération médicale. Voici exactement ce que le Code civil dispose à ce jour : « Le fait de ne pas avoir subi de traitements médicaux, une opération chirurgicale ou une stérilisation ne peut modifier le refus de faire droit à la demande [de changement de sexe] » (articles 61-5 à 61-8 du Code civil). Par la suite, le militantisme au sein du gouvernement n’a cessé de se manifester, en particulier avec la fameuse « circulaire Blanquer », du 29 septembre 2021, faisant explicitement la promotion de la transition sociale auprès des mineurs dans les établissements scolaires. Entre autres choses, elle encourage l’accompagnement des enfants en cours de transition de genre par l’établissement scolaire, qui « devra garantir les conditions d’une transition revendiquée » d’une part, et d’autre part « garantir les conditions d’une transition confidentielle ». Déjà appliquée avec dextérité dans nombre d’établissements scolaires publics notamment, elle fut un prétexte pour renforcer l’intervention des membres de l’association LGBTQI+, encourageant les enfants, au cours de leurs conférences, à choisir librement leur sexe et à se libérer d’une classification binaire « garçon-fille » figée et ringarde. Tout comme les régimes totalitaires endoctrinent leurs enfants dès le plus jeune âge, pour s’assurer qu’ils adhèrent à l’idéologie d’Etat, l’école de la République fait progressivement de l’idéologie transgenre la pensée dominante, en l’enseignant ouvertement aux enfants, dès le primaire.

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Encore plus loin…

Mais on ne pouvait pas s’arrêter à la circulaire Blanquer. L’ancienne majorité présidentielle, en période de Covid-19, a profité du confinement partiel encore en vigueur pour faire voter un texte, le 31 janvier 2022, sanctionnant pénalement les pratiques, comportements ou propos visant à modifier ou à réprimer l’orientation sexuelle ou l’identité de genre d’une personne. Un simple ressenti est ainsi érigé en réalité imposée à tous. C’est d’ailleurs la définition du genre que donnent les promoteurs de ce texte de loi : « Le genre est un sentiment d’appartenance à une identité féminine, masculine, non binaire ou autre. […] L’identité de genre est l’identité que l’on ressent au fond de soi ». Autrement dit, les parents ou les médecins qui souhaitent aider leurs enfants à prendre des distances sur leurs ressentis pourraient désormais être exposés à des poursuites pénales. Claire de Gatellier, présidente de l’association Famille et liberté et co-auteur de Questionnements de genre, s’inquiète des conséquences de ce texte : « Il existe déjà des cas de parents au Canada qui, pour avoir incité leur enfant mineur à distinguer entre son ressenti et sa constitution physique naturelle, se sont vus condamnés par la justice de leur pays. Avec la législation en vigueur, des parents français, mais aussi des médecins, s’exposent au même risque » poursuit-elle, non sans une certaine inquiétude quant à ce qui pourrait advenir en France d’ici quelques mois.

Une consultation et c’est parti !

En plus de la législation, le plus inquiétant est probablement le traitement des enfants et des adolescents qui font une demande de transition de genre, que résume très simplement Aude Mirkovic. « L’approche trans-affirmative s’interdit et interdit d’interroger l’auto-diagnostic de l’enfant : si un mineur exprime un ressenti de l’autre sexe, il serait selon cette approche le seul à pouvoir dire qui il est, et les « bons » parents, les « bons » médecins seraient ceux qui mettent en œuvre la transition qu’il demande vers l’autre sexe ». On prescrit en général à l’adolescent des bloqueurs de puberté et des hormones en pilule, pour faire changer son aspect physique. Pour les filles par exemple, il s’agit de développer la pilosité, changer la forme du visage et le ton de la voix et enfin de réduire la taille de la poitrine, en pratiquant la mastectomie (ablation des seins). «Les adolescents sont rarement prévenus des effets de ces opérations, aussi bien dans le moyen terme que sur le long terme », constate Olivia Sarton, juriste chez JPE (Juristes pour l’enfance) et contributrice à l’ouvrage. En plus des bouffées de chaleur, des fièvres et des dérèglements sexuels provoquées par la prise d’hormones, nombre d’effets physiques sont irréversibles et rendent ainsi une dé-transition impossible, ou presque. Pourtant, les cas de dé-transition sont déjà nombreux. Ils s’élèveraient à minimum 4% selon les militants et 20% selon plusieurs associations, dont Detransition Advocacy Network. Ces estimations interrogent sur le bien-fondé du rêve transgenre qui pour beaucoup se transforme en un véritable cauchemar.

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Rétropédalage en Europe… sauf en France

D’ailleurs, le désastre lié au suivi médical des enfants et des adultes « transitionneurs » dans les cliniques de Grande-Bretagne pratiquant les transitions de genre (la Tavistock Clinic en particulier), a provoqué la mise sur pied d’une enquête par le Ministère de la santé britannique en 2021, confiée au pédiatre Hilary Cass, qui a publié une rapport intérimaire en février 2022. Des procès au grand retentissement ont aussi permis de dévoiler au grand public les pratiques des hôpitaux en charge de faire transitionner les enfants, en particulier le procès intenté par Keira Bell contre le Tavistock and Portman Foundation Trust en 2020. La jeune femme, en cours de dé-transition, reproche à cette institution de ne pas avoir remis en cause son désir de devenir un garçon lorsqu’elle en avait fait la demande à l’âge de 15 ans. Désormais, elle plaide que les enfants et les jeunes mineurs ne sont pas aptes à donner leur consentement à l’administration de médicaments bloquant la puberté. Les directives du NHS (National Health Service) viennent d’ailleurs de changer à ce sujet, en rétablissant la psychothérapie et la psychoéducation comme première ligne de traitement pour les enfants ou les adolescents qui demanderaient à opérer une transition, et rétablissant l’importance du «sexe biologique». Il s’agit d’une révolution. En Suède, le gouvernement a essentiellement remis en cause les traitements hormonaux, désormais limités à des cas exceptionnels suivis dans le cadre de recherches biomédicales.

Selon Marianne, en octobre 2020, 700 enfants étaient suivis rien qu’à Paris pour « dysphorie de genre ». Il est fort probable que le chiffre soit plus élevé aujourd’hui. Par comparaison, le nombre d’enfants suivis en Grande-Bretagne est passé de 77 en 2009-2010, à 2 590 en 2018-2019. Malheureusement, aucune enquête n’a été menée par la Sécurité sociale ou l’APHP (Assistance Publique – Hôpitaux de Paris) pour savoir combien d’enfants étaient exactement suivis pour un processus de transition de genre. Les membres de Juristes pour l’enfance sont clairs toutefois. « Nous ne pouvons détourner le regard et abandonner ces jeunes en nous contenant de «respecter leur choix» et nous en laver les mains ensuite avec une fausse bonne conscience, accréditant l’idée que l’adulte n’aurait plus rien à apporter aux jeunes », conclut Claire de Gatellier dans l’ouvrage. Encore faudrait-il que le gouvernement ouvre les yeux sur les conséquences de sa législation, au lieu d’invoquer sans cesse le choix de « la raison », du « progrès » et de la « tolérance » pour donner une couverture bienveillante à ses textes.

Aude Mirkovic et Claire de Gatellier, Questionnements de genre chez les enfants et les adolescents, Artège, 2022, 216 pages, 17,90€.




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Journaliste franco-britannique

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