Accueil Site Page 209

La gauche Hamas

0

Les Insoumis rêvent de remporter Villeneuve-Saint-Georges, la ville la plus pauvre du département du Val de Marne. Deuxième tour dimanche ! La présence d’un militant pro-Hamas sur la liste de Louis Boyard complique les choses. Le commentaire d’Elisabeth Lévy.


La gauche va-t-elle s’unir pour emporter l’élection municipale à Villeneuve-Saint-Georges (94) ? Pour gagner, Louis Boyard doit obtenir le retrait et la fusion de la liste PS/PC/EELV.

Chance pour la France

Le PS exige que Boyard congédie le septième de liste, dénommé Mohammed Ben Yakhlef, sympathisant assumé du Hamas. Le 7 octobre 2023, ce dernier tweetait : « Honte à la France qui a osé qualifié (sic) la résistance palestinienne de “terroriste”. La résistance répond au terrorisme d’État de l’État sioniste. La France est complice du génocide des Palestiniens». Pas une balle israélienne n’a alors été tirée. Ce sympathique activiste qui se présente comme un militant antiraciste et anti-islamophobie milite aussi contre la loi de 2004 proscrivant les signes religieux à l’école. Une chance pour la France.

A lire aussi, Céline Pina: Rima Hassan, l’imposture et l’inhumanité comme carte de visite

Peu importe que Boyard cède ou pas, il est agaçant de voir les socialistes et les autres négocier leur reddition aux Insoumis. Mélenchon injurie Olivier Faure, LFI se déshonore avec le vote anti-Sansal de Rima Hassan et l’abstention de Manon Aubry, et il y a encore des socialistes et des communistes pour les trouver fréquentables ? On dira que c’est une initiative locale… Primo, on attend une condamnation de la direction, deuxio, si le PS avale des couleuvres pour une municipalité, croyez-vous qu’il aura l’estomac plus délicat avant de nouvelles législatives avec un mode de scrutin inchangé ? Sans rupture franche, nette, définitive, je ne croirai pas à leurs airs indignés ni à leurs « valeurs ».

On me dit que je ne peux pas parler de reddition, puisque justement les socialistes exigent la tête – c’est métaphorique, je préfère le dire tout de suite… – de ce candidat pro-Hamas ? C’est le minimum syndical de ne pas s’afficher avec un type qui approuve et soutient le terrorisme, non ? Louis Boyard a mené une campagne palestino-islamiste. Qu’il sacrifie ou pas Ben Yakhlef ne changera rien à sa ligne politique. Et elle engage ses éventuels alliés.

Un journaliste agressé par les soutiens de Boyard

Lorsqu’il est venu soutenir Boyard, Jean-Luc Mélenchon a salué la nouvelle France. Traduction: Villeneuve-Saint-Georges est très immigrée et aussi très pauvre. Dimanche, elle n’a pas montré son meilleur visage, lorsque des partisans de Boyard ont pris à partie le journaliste Jordan Florentin de Frontières. Dans la vidéo que j’invite tout le monde à aller voir, on observe qu’ils le menacent de lui couper la tête, qu’ils lui demandent s’il est sioniste –ce qui dans leur bouche ne semble pas du tout un compliment – et qu’ils affirment que le Hamas n’a violé personne, que c’est un mouvement de résistance… avant que l’un d’eux lui colle finalement un coup de poing.

Cette vidéo aurait dû devenir virale. Si des partisans du RN avaient agressé un journaliste de gauche, on aurait eu un festival de protestations outragées. Là, c’est silence-radio dans les médias. Évidemment, il n’y pas non plus de communiqué de Boyard pour dénoncer ces agissements. Ni de ses rivaux de gauche. Il faut croire que cogner sur un journaliste estampillé « extrême droite », ce n’est pas vraiment de la violence.

A lire aussi: Bonnamy/Vermeren: Islamo-gauchisme, bilan d’étape


Cette chronique a d’abord été diffusée sur Sud Radio

Retrouvez Elisabeth Lévy dans la matinale

Prestations sociales: l’omerta

0

Tabou parmi les tabous en France, le système de protection sociale n’est jamais examiné à la loupe. La nouvelle vidéo évènement des Contribuables associés explique comment des milliards sont engloutis dans le brouillard opaque d’un carcan bureaucratique devenu si tentaculaire que plus aucun responsable politique n’ose l’affronter…


Les derniers chiffres sont là[1] : Les dépenses de protection sociale ont atteint en France 888 milliards d’euros en 2023, soit 31,5 % du PIB. Si on rapporte cela à la dépense publique, on constate que sur 1 000 € de dépenses publiques, 562 € constituent désormais des prestations sociales.

Démographie inquiétante

Mais foin de tous ces chiffres et regardons au-delà. Notre protection sociale, autrefois enviée, est devenue un gouffre financier qui ne fait plus recette, c’est le cas de le dire. À cela diverses raisons qui touchent toutes les branches de notre régime social. Une des premières causes est bien entendu le vieillissement de la population. Celui-ci touche à la fois la branche maladie puisque les dépenses de santé augmentent proportionnellement avec l’âge, et la branche retraite puisqu’avec l’allongement de la durée de la vie et la baisse des naissances, les personnes à la retraite sont plus nombreuses à la fois en valeur absolue et en valeur relative par rapport aux actifs cotisants. A la création de notre régime de retraite par répartition, il existait plus de cinq actifs, pour un retraité. Aujourd’hui, il reste 1,4 cotisant pour un retraité. Une remise en cause du système s’impose donc.

Mais les origines de la faillite qui se profile sont parfois plus complexes. Elles sont parfois idéologiques mais aussi psychologiques. Ainsi, le chômage chronique qui sévit en France depuis plus de 40 ans a entraîné une explosion du système d’aides sociales. Pour des raisons où la politique rejoint l’idéologie, il s’est agi d’éviter la misère à tout prix pour les personnes confrontées au chômage de longue durée. Il en est malheureusement sorti des mécanismes pervers d’allocations et de prestations d’un niveau tel que le citoyen peut aujourd’hui être dissuadé de reprendre le travail. Ainsi en témoigne le fait que nombre de postes de travail ne sont actuellement pas pourvus alors que les chômeurs se comptent par millions.

A lire aussi, Charles Gave: L’Argentine à la tronçonneuse

Ce n’est pas là le seul paradoxe d’un modèle social à bout de souffle. Si le déficit public ne cesse de croître, notamment à cause d’un montant de dépenses sociales toujours plus fort, la qualité de nos services sociaux se dégrade pourtant toujours plus. Qui n’a pas attendu plusieurs heures aux urgences ou plusieurs mois un rendez-vous chez le spécialiste ? Or, les prélèvements obligatoires ne baissent pas et les dépenses sociales non plus puisqu’elles ont même doublé en 20 ans.

Une révolution copernicienne de la protection sociale à la française s’impose donc. En commençant par un changement des mentalités. Alors que la lutte contre la fraude fiscale est une évidence pour tous, certains montrent une indulgence coupable envers la fraude sociale, comme si celle-ci n’était pas aussi grave et ne pénalisait pas autant les citoyens. Car, à la fin, ce sont toujours les honnêtes gens qui payent pour les fraudeurs. Selon le Haut Conseil du Financement de la Protection Sociale, la fraude aux prestations sociales a représenté près de 16 milliards d’euros en 2024, dont moins de 3 milliards d’euros ont été récupérés ou bloqués, soit un manque à gagner de plus de 13 milliards.

De même, le maquis des prestations sociales ne doit plus être source d’inégalités sociales. Là où certains se transforment en chasseurs de primes et vivent de la générosité publique, d’autres n’ont rien parce que le travail ne rapporte plus.

Appauvrissement généralisé

La complexité du système entretient lui-même sa propre gabegie. Il crée des dépenses de fonctionnement là où il faudrait de l’investissement. Or, n’importe quel ménage sérieux sait que là où le fonctionnement excède l’investissement, l’appauvrissement devient inéluctable. Une simplification s’impose donc. La complexité a conduit à l’augmentation sans fin des dépenses et en même temps à une dégradation patente de la qualité des soins et services. On peut alors légitimement penser qu’un retour à la simplicité amènera une réduction de la dépense, cette fois-ci sans dégradation du système. Cela passerait par exemple par plus de personnel dans les hôpitaux pour soigner et moins pour gérer, ou plus de personnel dans les écoles pour instruire et moins pour théoriser. Il s’agit aussi d’adapter dans le temps la protection à nos moyens. Si les futurs retraités ne sont plus assez nombreux pour financer les pensions des retraités actuels, il faut penser à capitaliser là où on ne peut plus répartir. Le travail, qui est seul créateur de richesses, doit redevenir une source de revenus pour celui qui l’accomplit et non pour celui qui en profite.

A lire aussi: Rima Hassan, l’imposture et l’inhumanité comme carte de visite

Enfin, si la communauté dépense 100 euros pour se couvrir, elle ne doit pas en dépenser plus de 100 au moment d’actionner cette couverture. Quand l’État intervient comme il le fait aujourd’hui pour combler l’écart, il le fait forcément payer à quelqu’un. Et comme lui-même, malgré un taux prohibitif de prélèvements obligatoires, arrive à peine à récolter 80 lorsqu’il dépense 100, ce seront forcément nos enfants et nos petits-enfants qui paieront un jour. Est-ce cela que nous voulons ?

Si vous voulez, vous aussi, lever le tabou sur l’état de notre protection sociale, nous vous invitons à regarder le documentaire de Contribuables Associés sur le sujet «  Enquête sur une omerta française »…

Retrouvez les interventions d’Olivier Babeau, Jean-Pascal Beaufret, Frédéric Bizard, Jean-Marc Daniel, Jérôme Fourquet, Nathalie Goulet ou encore Pascal Perri dans ce documentaire consacré à la protection sociale.


[1] Publiés par la DREES le 23 décembre 2024.

Auschwitz a dépouillé l’espèce humaine de toute prétention à l’innocence ou à la pureté

Alors qu’avaient lieu aujourd’hui les commémorations des 80 ans de la libération du camp de concentration nazi d’Auschwitz, nous avons recommencé à faillir, estime notre chroniqueuse. L’Occident n’a pas été capable de dénoncer unanimement le 7-Octobre pour ce qu’il est, ni de se tenir aux côtés d’Israël dans une guerre légitime contre le Hamas.


Quand Hans Jonas publie en 1984, Le concept de Dieu après Auschwitz, il se pose une question fondamentale face au mal absolu : Quel Dieu a pu laisser faire ça ? Il y répondra en faisant l’hypothèse d’un Dieu dont la création est à la fois puissance et abandon. La puissance divine est contenue toute entière dans la création. Pour créer, le Dieu de Jonas renonce à toute prise et toute emprise et abandonne toute capacité à intervenir. C’est donc l’homme qui est responsable de la beauté du monde et a la charge de son devenir.

Dans ce cadre, de quoi Auschwitz est-il aujourd’hui le nom? Témoignage un des mieux conservés de l’horreur nazie, Auschwitz c’est d’abord une présence physique : des bâtiments vides pour un million de fantômes, tous juifs. Ce nom est devenu le symbole de la Shoah et du mal absolu, il a dépouillé l’espèce humaine de toute prétention à l’innocence ou à la pureté. Mais avant il induisait aussi un engagement collectif. L’horreur partagée par tout l’Occident face au crime contre l’humanité commis par les nazis avait accouché d’une promesse : « Plus jamais ça » et cette promesse était censée vivre grâce au travail de mémoire et de connaissance. Nous, Occident, avions pris conscience de la lâcheté collective qui avait rendu une telle tragédie possible et de la médiocrité des politiques dont l’absence de courage avait mené au déchainement de la haine antisémite.

L’antisémitisme est de retour

C’était la part de consolation au milieu de la nuit. Face au constat de l’inhumanité des idéologies totalitaires avait émergé une conscience, un consensus et une détermination, autant individuelle que civilisationnelle. Nous avions failli. Failli comme personne n’avait jamais ainsi failli avant, mais nous avions appris. Parce qu’Auschwitz avait été, Auschwitz n’était plus possible. Aujourd’hui nous n’avons même plus cette consolation. Et nous avons perdu l’excuse de l’innocence. Nous connaissons les processus, les idéologies et les méthodes qui amènent à faire de la haine antisémite un levier de mobilisation politique et nous connaissons la dimension culturelle qui s’attache à l’antisémitisme. Or aujourd’hui, alors que nous les voyons revenir, une fois de plus les Etats occidentaux sont dans le déni et ne se donnent pas les moyens de la combattre.

Le retour du crime contre l’humanité, pourtant filmé, renseigné diffusé, l’horreur des otages juifs traités comme des esclaves, le fait d’enlever jusqu’à des cadavres… Ces actes atroces ont fait remonter le traumatisme de la Seconde Guerre mondiale et ont montré que les ferments du nazisme agissaient encore. Et pourtant, qu’a-t-on pu constater depuis le 7-Octobre ? Aucune réaction ferme des démocraties mais une abdication de toutes leurs responsabilités. Les dirigeants des pays occidentaux ont laissé la propagande islamiste se déverser en Europe et aux Etats-Unis. Ils ont laissé l’extrême-gauche nazifier les juifs, faire des tortionnaires du Hamas, des résistants, et n’ont même pas combattu les fausses accusations de génocide. Résultat, depuis le 7-Octobre l’antisémitisme explose partout.

Et ce n’est pas à la résurgence d’un antisémitisme d’extrême-droite devenu triomphant auquel on assiste, mais à l’avènement d’un antisémitisme culturel lié à l’immigration de populations arabo-musulmanes. Soyons clairs, si les juifs ne peuvent être accueillis à l’école de la République, ce n’est pas parce qu’ils sont persécutés par des élèves dont les familles votent RN. S’il y a une alya interne qui voit les juifs quitter le 93 et le 95, ce n’est pas parce que Jean-Eudes les accuse d’avoir tué le Christ. Dans les deux cas, c’est parce qu’aujourd’hui, dans l’islam, ce sont les fascistes islamistes qui dominent et donnent le ton. Ici comme ailleurs. L’antisémitisme est donc un bon moyen de se concilier aujourd’hui les faveurs des électeurs arabo-musulmans et cela se vérifie dans les scores électoraux de LFI dans les quartiers et les villes ghettoïsées.

Les politiques ne s’y sont pas trompés et LFI a fait de la haine des juifs un outil de racolage électoral et de mobilisation politique. La gauche, qui depuis la Seconde Guerre mondiale se vit en héritière de la résistance et qui n’a que l’antifascisme à la bouche, aurait donc dû rompre bruyamment avec ceux qui utilisent des leviers que les nazis n’auraient pas reniés. Elle a pourtant considéré qu’instrumentaliser l’antisémitisme n’était pas une ligne rouge. Entre ses intérêts personnels et la dignité humaine, elle a choisi : elle rejette l’humanisme et s’allie à l’extrême-gauche pro-Hamas.

Accord de la Gauche pour un Front Populaire, Paris, 11 juin 2024. De gauche à droite, Fabien Roussel, Olivier Faure, Marine Tondelier et Manuel Bompard © ISA HARSIN/SIPA

Mais comment faire passer une telle médiocrité morale pour une vertu politique ? Grâce à ces mots magiques : « union de la gauche ». Il semblerait qu’il suffise d’agiter ce lieu commun pour que tout d’un coup l’antisémitisme ne soit plus une ligne rouge. Ainsi le PS et EELV n’ont aucun mal à s’allier avec LFI. Ils ont créé le NFP pour rafler un maximum de postes lors des dernières législatives, ils s’allient avec Louis Boyard pour tenter de prendre la mairie de Villeneuve-Saint-Georges (94). Quoi que fasse LFI, ils finissent par tout cautionner. Ils sont comme la mort, ils prennent tout et n’ont aucun dégoût. Alors comment concilier un tel cynisme avec un soi-disant ADN antifasciste ? En misant sur l’absence de rapport à la dignité humaine de leurs électeurs. Et visiblement, cela marche.

Les Israéliens nazifiés par l’islamo-gauchisme

Mais sur les réseaux sociaux, cette attitude ne passe pas. Le tweet du parti socialiste sur la commémoration de la libération d’Auschwitz leur a valu une volée de bois vert, leur rappelant leurs alliances et de ce fait leur déshonneur. Jean-Luc Mélenchon, lui, tente la récupération en mode donneur de leçons, les internautes lui rappellent que son parti est considéré comme jouant un rôle prépondérant dans la diffusion de l’antisémitisme. Quant à Rima Hassan, elle a posté une affichette indiquant : « Génocides d’Auschwitz à Gaza, plus jamais ça. » Enième tentative de faire des Palestiniens, les nouveaux juifs et des juifs, les nouveaux nazis. Et cela ne se passe pas mieux sous le post d’Emmanuel Macron : son absence à la marche contre l’antisémitisme est une accusation récurrente.

Ils sont lucides, les internautes. Combien de République de Weimar dans l’ascension d’Hitler ? Combien de lâcheté de la part de politiques persuadés de jouer l’apaisement ont nourri la bête nazie ? Parce qu’Auschwitz, c’est ce qui arrive aux démocraties quand elles manquent de courage face à la barbarie et aujourd’hui nous en sommes à la phase absence de courage même face au retour des pogromes.

Héritier du combat pour la liberté et l’égalité des hommes livré lors de la Seconde Guerre mondiale, nous étions tous les héritiers à la fois de l’horreur et de la rédemption. Aujourd’hui il ne reste que l’horreur car nous avons recommencé à faillir. L’Occident n’a pas été capable de dénoncer le 7-Octobre pour ce qu’il est et de se tenir aux côtés d’Israël dans cette guerre légitime. Il n’a pas eu de réelle compassion pour les otages et n’a pas œuvré clairement pour exiger leur libération. Il n’a pas soutenu les Israéliens alors que ceux-ci gagnent sur le terrain. Mais surtout il continue de financer le terrorisme et la haine des Juifs en versant des sommes délirantes dans les aides aux Palestiniens ou à l’UNRWA, lesquelles finissent dans la poche du Hamas.

Alors comment comprendre tous ces politiques qui viennent pleurer sur Auschwitz, quand dans le même temps leurs Etats financent ceux qui promettent d’autres 7-Octobre en Israël comme chez nous ? Aujourd’hui, dénoncer la Shoah est devenu une posture morale, déconnectée même de l’antisémitisme. Il faut le faire pour garder son aura de vertu mais cela n’engage à rien. Et surtout pas à combattre la haine des Juifs. Non seulement le ventre est encore fécond d’où est sorti la bête humaine, mais il est entouré d’accoucheurs zélés qui tentent de se faire passer pour des parangons de vertu… Pas étonnant que les peuples regardent l’avenir avec angoisse : Auschwitz leur rappelle jusqu’à quel point le meurtre de masse a pu être un outil politique et à quel point la lâcheté de ses dirigeants peut exposer un peuple. Or aujourd’hui ils ont conscience de ne pas être défendus.

Prospective canadienne

Les Canadiens vont vraisemblablement rapidement se rendre aux urnes. Qui prendra la suite de Justin Trudeau ?


Quiconque ne se prosternera pas et n’adorera pas sera jeté à l’instant même au milieu d’une fournaise ardente.
Daniel 3:6.

Le président Trump ne perd pas de temps depuis le 20 janvier, mais l’annexion formelle du Canada par les Etats-Unis (en un ou 10 états?) ne se fera pas instantanément. La première étape consistera sans doute en l’imposition de droits de douane de 25% sur les produits canadiens vendus sur le marché américain, et le pseudofrancophone Justin Trudeau a promis une riposte « robuste » (on eût préféré « ferme »). Vu que tous les partis d’opposition ont déclaré leur volonté de renverser le gouvernement (déjà minoritaire) dès la reprise des travaux parlementaires le 24 mars prochain, l’électeur canadien sera convoqué aux urnes très rapidement

De prime abord, il n’aura que l’embarras du choix.

Il pourra reconduire au pouvoir le parti libéral du Canada, dirigé pendant neuf longues années par un fils de son père, qui n’aurait jamais pu être élu délégué syndical, et dont le patronyme n’est pas assorti d’une connaissance de la langue française. Pis, alors que ce parti a toujours été censé défendre la francophonie à l’échelle pancanadienne, Justin a assené non pas une mais deux gifles, au Québec et aux Acadiens, en choisissant comme gouverneure générale Mary Simon, une femme bilingue… anglais et inuit, et une unilingue anglophone comme lieutenante-gouverneur du Nouveau-Brunwick, Brenda Murphy, la seule province théoriquement pleinement bilingue. (Justin avait promis, sans rire, que ces deux potiches apprendraient le français…). With friends like that, who needs enemies? Sans oublier l’obstruction systématique à l’immigration francophone. Mais une… « soumission » sans faille au lobby religieux, surtout fondamentaliste musulman : quel beau pays où l’on accepte l’imposition aux écolières de neuf ans du port du hijjab.

Le joli minois Justinesque a largement fait son temps… Presque une décennie. Qui donc dirigera le Titanic libéral dans deux mois?

On peut sans doute miser sur Mark Carney, qui dispose d’une certaine crédibilité économique. L’ex-vice-première ministre, Chrystia Freeland, naguère dauphine désignée de Justin « Blackface » Trudeau, a peu de chances de « prendre ses distances » de son mentor vu qu’elle fut sa fidèle servante pendant tout son règne. Et Carney vient d’obtenir l’impressionnant appui de François-Philippe Champagne, dont le titre de gloire est d’avoir maintenu un financement de plusieurs hypothèques totalisant 1,2 million de dollars pour deux propriétés situées à Londres auprès de la… Banque de Chine, alors qu’il était ministre des Affaires étrangères… Bon prince, lorsque la chose fut rendue publique, le pétillant ministre procéda à un patriotique refinancement auprès d’une institution financière canadienne. Et bien sûr, la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, se range aussi à ses côtés, ce qui terrorise déjà le gouvernement chinois, récemment foudroyé par son regard revolver.

Pour se faire respecter de la communauté internationale, difficile de trouver mieux.

A lire aussi: Justin Trudeau: « Ch’tu un fighter »

Quant au nouveau parti démocratique (NPD), devenu récemment l’ex-allié du parti libéral, ses membres ont révélé leur envergure intellectuelle en répudiant Thomas Mulcair, seul chef crédible malgré une décevante défaite électorale, pour ensuite choisir Jagmeet Singh, personnage sympathique, au français nettement supérieur à celui de Justin (à vaincre sans péril…), mais dont le turban sikh constitue un acte perpétuel de propagande religieuse et donc une atteinte au principe de laïcité. (On peut en dire autant de l’actuelle cheffe du parti vert, Elizabeth May, anglicane pratiquante (c’est son droit), mais qui a la fâcheuse habitude d’exposer ses idées politiques en portant ostensiblement un crucifix sur la poitrine).

Pour l’instant, vu la détestation qui vise le PLC, on peut penser que le parti conservateur du Canada (PCC), dirigé par Pierre Poilièvre, a toutes les chances d’obtenir un gouvernement majoritaire. Son chef a un français fort convenable (oui, il faut le rappeler, pour un Canadien), et, là encore (on l’aura compris), nettement supérieur à celui de Justin. Mais vu sa base redneck de l’ouest canadien, il ne faut pas trop compter sur lui pour tenter de réaliser ce rêve impossible : faire du français une langue de plein exercice au Canada. Il prêche « le gros bon sens » (Note : généralement prononcé « le gros bon sang ») : exploitation du pétrole (drill, baby, drill!). Un Trump moins répugnant (même l’extrémisme se pratique avec modération au Canada), encore qu’il a eu son propre petit « 6 janvier » en soutenant le « convoi [de camions] de la liberté » antivax qui bloqua la capitale, Ottawa, pendant plusieurs semaines au début de 2022.

Ottawa, 30 janvier 2022 © Justin Tang/AP/SIPA

C’est à bon droit que le chef conservateur critique la fonction publique canadienne : le nombre de fonctionnaires est pléthorique et… la qualité des services étatiques n’a jamais été aussi médiocre; par exemple, gare au voyageur canadien qui a des ennuis juridiques dans des territoires exotiques : au mieux, il recevra des mollusques unilingues officiant dans les missions diplomatiques canadiennes une liste d’avocats et de traducteurs. Then, you are on your own, and good luck ! Courteline en rougirait.

A lire aussi: Panama, Groenland, Canada: quand Donald Trump ravive la Doctrine Monroe

Pourtant, pas plus que les libéraux, il ne semble prêt à s’attaquer aux paradis fiscaux, qui eurent comme indéfectible allié son prédécesseur Stephen Harper, citoyen honoraire du Luxembourg et de la Barbade. Les généreux donateurs qui versent leur obole aux petites cagnottes électorales ne souffriraient pas une telle ingratitude. Et il faut avoir le sens des priorités en matière d’utilité sociale.

Voilà les possibilités qui s’offrent au Canada anglais. Mais quid de l’électeur québécois?

Lui dispose, en l’occurrence, d’une option supplémentaire, la plus rationnelle : le bloc québécois. Seul Yves-François Blanchet pourra faire contrepoids.

Ils voient des fascistes (presque) partout

0

Et si les vrais nouveaux fascistes se cachaient désormais parmi ceux qui disent voir des fascistes matin, midi et soir? s’interroge notre chroniqueur.


L’horreur nazie (six millions de Juifs exterminés) doit sans cesse être rappelée afin d’alerter contre toute renaissance de l’antisémitisme. Pour le 80e anniversaire de la libération d’Auschwitz-Birkenau, Emmanuel Macron sera ce lundi matin au mémorial de la Shoah, à Paris, avant de visiter en Pologne les vestiges du camp de la mort.
Ces gestes sont nécessaires. Encore faudrait-il que les yeux acceptent de voir ceux qui, aujourd’hui, menacent les Juifs pour ce qu’ils sont. En l’occurrence, le président de la République osera-t-il désigner l’islamisme et ses alliés d’extrême gauche comme les nouveaux dangers qui mettent les Français juifs en insécurité ? Jusqu’à ce jour, il a été plus confortable pour Macron et la bien-pensance de s’attarder sur « l’extrême droite », le « populisme », les « réactionnaires ».

Rejets

Ce week-end, l’acteur Jacques Weber, soutien de Jean-Luc Mélenchon, n’a suscité aucune indignation en affirmant sur RTL qu’ « entre Trump et le nazisme il n’y a qu’une feuille de cigarette » et qu’il fallait en conséquence « descendre dans les rues » et « supprimer littéralement » cette « ordure absolue ». Dimanche, sur CNews-Europe 1, Bernard-Henri Lévy s’est refusé à admettre, contrairement à Serge Klarsfeld et son fils Arno, la sincérité de la rupture de Marine Le Pen avec le passé antisémite du FN. Or, celui qui, comme Weber, appelle au meurtre, méprise le peuple et animalise l’adversaire est porteur d’une idéologie totalitaire assimilable au nazisme ou au fascisme. Et celui qui, comme BHL, dénonce certes la judéophobie islamique mais alimente, par conformisme, la suspicion sur certains de ceux qui combattent la haine des Juifs et d’Israël, participe à renforcer ces rejets. Rien n’est plus simple, pour ceux-là, que de regarder à droite, pour ne pas s’effrayer des dérives fascistoïdes à gauche.

Vieille comédie obscène

C’est une vieille histoire : parce que le communisme, vainqueur des Nazis, a échappé à son propre procès de Nuremberg pour ses crimes contre l’humanité (cent millions de morts de par le monde), il persiste à se hausser du col, à terroriser la gauche, à diaboliser la droite. Il hurle au retour du fascisme pour faire oublier qu’il en est le rejeton.
Cette vieille comédie est obscène. La victoire de Trump fait ressortir la régression de la France : elle a perdu sa souveraineté, sa joyeuse impertinence, beaucoup de ses libertés. Le temps est aux minorités belliqueuses, aux opinions censurées. Quant à l’intelligentsia paresseuse, elle n’a su penser « la saturation de l’universalisme des Lumières » et « la fin de la modernité », décrits notamment par Michel Maffesoli1. C’est une députée européenne française, Rima Hassan (LFI) qui, jeudi, a voté « contre » une résolution portée par François-Xavier Bellamy (LR) réclamant « la libération immédiate et inconditionnelle » de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, détenu sans procès par la dictature algérienne pour un délit d’opinion. Dimanche, à Paris, la communauté kabyle opposée au régime de Tebboune, mobilisée pour la défense de Sansal et des juifs, a été boudée par les médias et les prétendus défenseurs de la démocratie. Parce qu’Elon Musk, lors d’un meeting en soutien à Trump lundi dernier, a fait un geste qui, figé par la photo, pouvait ressembler au salut hitlérien, il est depuis nazifié par la gauche. Elle ne supporte pas les combats de Musk pour la libération des réseaux sociaux, dont X, et pour la délivrance des nations asphyxiées, dont l’Allemagne, par les bureaucrates bruxellois. Les nouveaux fascistes voient des fascistes partout ; c’est même à ça qu’on les reconnait.

Journal d'un paria: Journal d'un paria suivi de Bloc-notes 2020-21

Price: 11,99 €

1 used & new available from 11,99 €

Apologie, autobiographie intellectuelle

Price: 24,90 €

9 used & new available from 20,16 €


  1. Autobiographie intellectuelle, Les éditions du Cerf ↩︎

La fin du Macumba

0

Le dernier Macumba de France fermera ses portes le week-end du 22 et 23 février à Englos, dans le Nord. Pourquoi cette disparition est-elle si inquiétante ?


Pour une fois, les médias généralistes n’ont pas parlé de sentiment d’insécurité, ils n’ont pas fait preuve d’un déni du réel en cachant cette information par des statistiques sujettes à caution, ils n’ont pas insulté la population en la traitant de complotiste ou d’affabulatrice, ils ne pouvaient plus rien nous cacher. La vérité a éclaté dans sa nudité comme un parking désert offre sa désolation à quelques heures de l’ouverture. Laurent Delahousse, nordiste de cœur, a évoqué cette déflagration dans un long reportage sur France 2 et, la Voix du Nord, en date du jeudi 23 janvier titrait en Une : « On ne dansera plus au Macumba ». La vraie, l’immuable hiérarchie de l’information reprenait ses droits. Nous avons assisté à une leçon de journalisme qui a remis de l’ordre dans les priorités confuses de nos contemporains.

A lire aussi: Peggy Sastre: « Nous avons échangé l’émancipation contre la susceptibilité »

Mission sanitaire

En rapport à ce bal tragique, l’investiture de Trump passait pour anecdotique, la feuille de route du gouvernement devînt accessoire et les errements de la RTBF, tellement dérisoires que l’on n’en parla même pas dans les rédactions sérieuses, la fin du Macumba écrasait la concurrence victimaire. Elle remettait la boule à facettes au centre du dancefloor. On fit même appel à l’essayiste Jean-Pierre Mader pour comprendre comment on en était arrivé là. Hier encore, les boîtes régulaient les flux d’une jeunesse en proie aux troubles hormonaux. Sans elles, leur mission sanitaire et éducative, la France connaîtrait un taux de natalité encore plus alarmant. Le chanteur toulousain qui s’y connaît en recherche du temps perdu, souvenez-vous de son cri prémonitoire : « disparue, tu as disparue » emprunta les mots de Jérôme Fourquet. Il affirma qu’une époque s’achevait, notre ère des loisirs, celle des Trente Glorieuses et de la Vème République stable, allait disparaitre et finalement, une certaine idée de la France du samedi soir. Pour une fois, les médias ont relaté le plus objectivement du monde les faits dans leur brutalité, dans leur radicalité sèche, sans artifices, avec l’émotion qui sied aux grandes bascules historiques. Les ricaneurs n’eurent pas le courage de semer la discorde car, au fond d’eux, ils savaient qu’ils perdaient un morceau de notre patrimoine. Le Macumba se meurt, il ne lui reste plus qu’un mois à vivre à Englos, dans le Nord. Après, c’en sera fini des discothèques populaires, celles qui ne pratiquaient pas la ségrégation à l’entrée, celles qui assimilaient les classes et les identités pour le bien de la nation.

Peaux et sueur

Notre pays n’a pas été assez reconnaissant pour l’œuvre civilisatrice que les « Macumba » ont tenté, partout sur le territoire, de promouvoir durant cinquante ans. Un modèle d’intégration par la fête qui vaut largement toutes les intégrations européennes par la loi. On dansait au Macumba pour oublier, pour se libérer, pour se rencontrer, pour exister enfin durant quelques heures, pour échapper à la solitude des nuits sans contact. Sans cette soupape, certains auraient sombré. Au Macumba, un jour de chance, on attrapait dans le regard de l’autre, ce petit supplément de vie qui nous permettait de nous accrocher encore une semaine de plus. Les emmerdes, le boulot, les impôts, les galères, le Macumba, rouleau au rythme disco, les aplanissait sur des tubes entraînants.

A lire aussi, du même auteur: Bouquineur, la soif de l’or!

Avec le Macumba, nous avons vécu une histoire de peaux et de sueur, de chevauchées fantastiques sur la piste, de déconnades et de chambrages, de ces minuscules instants qui scellaient jadis les peuples heureux. Le Macumba faisait barrage aux cons par le slow et le DJ, métronome de nos effleurements, était un alchimiste des platines. Au Macumba, les gens s’amusaient et se protégeaient, ils n’étaient pas des ennemis de quartier. Alors, Sardou ne chantera pas « Ne m’appelez plus Macumba ! » mais il s’agit bien d’un morceau de France qui va partir aux oubliettes, une France qui draguait sans fausse pudeur, qui s’habillait pour sortir, qui, par sa modestie, sa politique des petits pas, n’était pas dogmatique comme d’autres institutions poseuses et inefficaces ; le Macumba envisageait un destin commun à tous ses habitués. Cette France digne et aujourd’hui abandonnée, périphérique et méprisée pleurera le Macumba comme un dieu païen, généreux et pacificateur.

Tendre est la province

Price: 19,00 €

17 used & new available from 4,46 €

Rima Hassan, l’imposture et l’inhumanité comme carte de visite

Nous venons d’assister à un joli numéro d’équilibriste politique. En refusant de voter pour la libération de Boualem Sansal, Rima Hassan semble avoir confondu défense des opprimés et soutien aux oppresseurs… Et pendant ce temps, d’autres transformaient des terroristes en « otages » à la télé.


Imaginez, vous êtes élu d’un pays démocratique et l’on vient vous demander de voter une résolution pour demander la libération d’un écrivain, embastillé arbitrairement par un pouvoir corrompu. Dans l’imaginaire politique, on imagine difficilement que c’est la gauche qui va refuser son soutien. D’habitude ce sale rôle est plutôt tenu par l’extrême-droite. Eh bien plus maintenant, les codes ont changé.

Aucun membre de LFI n’a voté pour la libération de l’écrivain

On peut se rassurer néanmoins, l’écrasante majorité des députés européens qui devaient se prononcer sur la demande de libération de Boualem Sansal a soutenu cette démarche par 533 votes pour, 24 contre et 48 abstentions. Parmi ceux qui n’ont pas voté pour, on trouve toute la délégation de LFI : ils nous font honte. Rima Hassan a ainsi voté contre, et Manon Aubry s’est abstenue. Or l’écrivain franco-algérien est notre compatriote et mérite notre mobilisation. Il est l’otage des tensions entre Paris et Alger et le prétexte trouvé par l’Algérie pour l’emprisonner est une critique faite sur un média français de la politique algérienne au Sahara. Un peu léger pour enfermer un homme âgé, inoffensif et malade. Mais de cela, les deux égéries de LFI se moquent bien.

Ces votes ont déclenché un tollé à droite, de François-Xavier Bellamy à Jordan Bardella, de Xavier Bertrand à Laurent Wauquiez en passant par Bruno Retailleau. A gauche, François Ruffin a protesté, comme Raphaël Glucksmann, mais Olivier Faure a été d’une discrétion de violette comme Sandrine Rousseau ou Marine Tondelier… L’humanisme serait-il en train de changer de camp ?

Boualem Sansal accusé par Rima Hassan d’être en quelque sorte un « Français de papier »

Mais le pire reste à venir : apostrophée sur les réseaux sociaux, Rima Hassan a tenté de justifier son vote dans un long thread sur X qui ressasse les éléments de langage d’Alger en y ajoutant ses obsessions personnelles. À commencer par l’accusation de soutenir des thèses identitaires d’extrême-droite, de reprendre la thématique du grand remplacement ou de stigmatiser les exilés. Boualem Sansal serait donc hors de « l’arc républicain ». Ce procès est juste hallucinant venant d’une femme qui soutient le Hamas, une organisation et une idéologie qui n’ont rien à envier au nazisme et remettent au goût du jour le crime contre l’humanité. Ce procès est juste hallucinant venant d’une élue qui essaie pathétiquement de convoquer les mots-clés de l’antifascisme à l’appui de son vote honteux, alors qu’elle est proche des islamistes et alliée des jihadistes, avec qui elle partage estrades et références.

A lire aussi: Coupons le cordon! Pour l’indépendance de l’Algérie

Mais ce n’est que le début. Elle finit assez rapidement par laisser entendre que Boualem Sansal ne serait qu’un Français de papier. L’extrême-droite le présenterait comme un grand auteur français alors même que l’acquisition de sa nationalité est récente. C’est exact, mais je n’aurai jamais cru la gauche, même identitaire, capable de refuser le statut de compatriote à quelqu’un parce qu’il n’avait pas acquis depuis assez longtemps sa nationalité.

Rima Hassan invente la période d’essai en matière de naturalisation, semble-t-il. Hélas pour elle, s’il existe des Français de papier, c’est-à-dire des gens qui utilisent leur nationalité comme une carte bancaire pour avoir accès aux avantages que notre société procure, tout en crachant sur les principes et idéaux qui forgent notre contrat social et en travaillant à sa destruction, c’est elle qui illustre le phénomène et non Boualem Sansal. L’écrivain maîtrise parfaitement notre langue, écrit en français depuis longtemps et porte haut les valeurs liées à l’égalité, à la laïcité, à la liberté. Il est attaché à la quête de la vérité et porte un regard singulier et non communautariste sur le monde. Il dénonce l’islamisme et rapporte les ravages de la guerre civile que les fous de Dieu ont déclenchée en Algérie. Pour cela, il a toujours été menacé dans son pays. On ignorait que les LFI, qui défendent l’élargissement du droit d’asile et refusent que l’on expulse des islamistes menaçant comme Hassan Iquioussen étaient si tatillons quant à la naturalisation des étrangers quand ils sont démocrates et humanistes…

Un hypocrite refus d’instrumentalisation pour justifier le refus d’une position humaniste

Enfin, après toutes ces contorsions aussi ridicules qu’hypocrites, l’amie du Hamas et l’égérie de LFI finit en beauté. Elle ne serait pas « contre la libération de Boualem Sansal » mais contre son « instrumentalisation ». Pourtant : la résolution était claire. Mais pas pour Rima Hassan ! Le texte appelant à la libération de l’écrivain serait porté par une coalition unissant la droite et l’extrême-droite. Des personnes avec qui on peut voter en France des motions de censure, mais pas œuvrer à la libération d’un innocent, visiblement ? Et surtout, Madame Hassan, après avoir eu à cœur les intérêts de la Syrie, se fait la voix de ceux de l’Algérie puisque le cas Sansal ne servirait selon elle qu’à entraîner une escalade diplomatique contre le régime d’Alger. Elle emploie même le terme d’ « ingérence ». Ainsi défendre et demander la libération de notre compatriote serait porter atteinte à la souveraineté algérienne… En revanche, qu’Alger embastille un Français serait donc en creux légitime et respectable. Dans cette affaire Rima Hassan a dévoilé ce qu’elle est et ce n’est une découverte pour personne.



Ce refus de voter la libération d’un écrivain a d’ailleurs été suivi par une autre prise de position qui illustre bien à qui vont les fidélités et l’allégeance de Rima Hassan. En effet, couvrant la libération des terroristes palestiniens, France Info TV a affiché à l’écran ce titre malheureux : « 200 otages palestiniens retrouvent la liberté ». Cette appellation d’ « otages » a évidemment déclenché un tollé.

L’affaire des terroristes palestiniens rebaptisés otages par France Info

Des terroristes fanatisés avec du sang sur les mains ne sont pas des otages et le pedigree des assassins libérés est souvent aussi lourd qu’effrayant. France Info a vite retiré son bandeau et son titre, suite à l’interpellation faite notamment par la députée Caroline Yadan. Muriel Attal, directrice de la communication de France télévisions, a immédiatement réagi. Pour Rima Hassan, qui pense que les terroristes du Hamas sont des résistants et que le massacre du 7-Octobre se justifie, la suppression de ce titre est une honte. Elle a donc fait en sorte que les militants LFI harcèlent Muriel Attal, laissant entendre en creux qu’elle aurait cédé au lobby juif. Connus pour être maître dans le harcèlement en ligne, les militants LFI et les islamistes ont suivi. Chloé Morin, la politologue et spécialiste de l’opinion, a alors pris la défense de Muriel Attal sur les réseaux, lui disant qu’être la cible de la vindicte d’un soutien du Hamas est un honneur. La réponse de Rima Hassan, comme à son habitude, est d’une rare violence : « Comme vous êtes prête à liquider la moindre personne qui humanise les Palestiniens, vous trouvez encore moyen de vous victimiser ». Le problème, c’est que les seuls en France qui liquident leurs ennemis idéologiques ce sont les islamistes, qu’ils ont tué des enfants, des journalistes, des dessinateurs, des professeurs, des policiers, des curés et parfois juste la première personne croisée dans la rue. Le problème, c’est que ces gens-là sont ses alliés, qu’ils sont profondément antisémites et que Rima Hassan connait les leviers émotionnels qui suscitent les passages à l’acte chez ce type de personnes. La violence de son langage est liée à la violence de son idéologie et à sa totale indifférence pour l’intégrité physique de ceux qu’elle considère comme ses ennemis. Cette femme a osé dénier à Boualem Sansal le fait d’être un écrivain des Lumières alors qu’elle est elle-même l’instrument obscur du totalitarisme islamique. Comment ce soutien de terroristes peut-elle encore être des nôtres, quand Boualem Sansal croupit en prison et que la menace islamiste ne cesse de croître ? C’est elle qui mériterait que la question d’une déchéance de nationalité soit posée en ce qui la concerne !

Elias: l’idéologie de l’excuse tue

Elias, un adolescent de 14 ans, a été poignardé à mort à Paris lors d’une tentative de vol de son téléphone portable par deux jeunes de 16 et 17 ans, déjà connus pour des faits de violence et qui devaient comparaître prochainement devant la justice. Ce drame suscite des vives réactions politiques, et relance les débats sur la violence des mineurs et sur l’autorité face à la délinquance.


Cela se passe près de chez vous. Elias a été poignardé vendredi pour un téléphone portable dans le sud du 14e arrondissement parisien. Encore une vie fauchée par la délinquance ordinaire. On pense à ses parents, et on pense aussi à tous les parents qui auront peur demain de laisser leur gosse jouer au foot.
Cette affaire dramatique est un cas chimiquement pur des ravages de l’idéologie de l’excuse. Les deux agresseurs présumés étaient « très défavorablement » connus des services de police, ce qui pour Le Parisien signifie probablement gangs[1]. À leur pedigree : port d’arme prohibée, vols avec violences et / ou en groupe notamment dans deux stades du quartier. Ce que la maire écologiste du XIVème Carine Petit qualifie pudiquement de «signaux d’alerte». Qu’a-t-on fait, face à ces signaux ? L’élue l’expliquait samedi sur BFMTV, toute honte bue : «On a mobilisé tout le monde, on a mis des mots sur ce qui se passait. Et on a apporté des réponses.»
Quelles réponses ! Le Parisien a cruellement exhumé ses déclarations de mars 2024, après l’affaire des stades: «En discutant avec les services sociaux et les associations sportives, on a identifié cinq jeunes. On leur a apporté un soutien éducatif, on a aidé leurs familles et depuis, tout va mieux». Les deux tueurs présumés en faisaient partie.
Sans surprise, la chaîne pénale a été tout aussi inefficace. Placés sous contrôle judiciaire avec interdiction formelle de se côtoyer, les voyous devaient trembler… La vérité cruelle, insupportable et qui nous met aujourd’hui tellement en colère, c’est qu’on savait que des bandes semaient la violence dans le sud du 14e, et qu’on n’a rien fait. Pis. On a apporté à ces barbares un soutien éducatif et aidé leurs familles – on croit rêver.

A lire aussi, du même auteur: Charlie et la chocotterie

Alors, qui est responsable ? Je pourrais vous dire que nous sommes tous responsables, mais non. Politiquement, il y a une responsabilité écrasante de la gauche qui refuse la répression. Mais la droite s’est également souvent couchée. Quant à Emmanuel Macron, il a peur des quartiers. Mais le terreau de cette situation, c’est avant tout un désarmement culturel. Le commentariat convenable, la sociologie d’État, les associatifs subventionnés, la gauche angélique: toutes les voix autorisées du progressisme propagent les mêmes fadaises depuis 40 ans. Tout en niant la surreprésentation des Français issus de l’immigration dans la délinquance, ils expliquent qu’elle est la conséquence du racisme, de la misère et du colonialisme. Allez comprendre la logique… Mais, quoi qu’il arrive, c’est de notre faute. Les racailles sont toujours exonérées de leurs responsabilités et même victimisées. Quand on ne les transforme pas en pauvres petits anges… Après les émeutes, on s’est félicité des peines fermes qui avaient été prononcées par la Justice. Combien ont été réellement exécutées ?
Pourquoi des multi-agresseurs se baladent-ils en liberté? Parce que cette idéologie imprègne les institutions et l’appareil d’État: Éducation nationale, Justice, sans compter ces municipalités écolos-bobos qui luttent contre la violence à coups de subventions, de médiathèques et d’accommodements déraisonnables. Le résultat de cette haine de la répression: non seulement l’État a perdu le monopole de la force, mais il répugne à l’exercer. Et Elias n’est jamais rentré du foot.


Cette chronique a d’abord été diffusée sur Sud Radio

Retrouvez Elisabeth Lévy dans la matinale


[1] https://www.leparisien.fr/faits-divers/elias-14-ans-tue-pour-son-portable-a-paris-les-aveux-partiels-des-deux-suspects-mineurs-bien-connus-de-la-justice-26-01-2025-HQHVE2F6OVA4NHVWD44ONCWQMI.php

Quand le Code pénal pakistanais s’invite chez nous

En 2020, Zaheer Hassan Mahmood, un Pakistanais de 26 ans, avait agressé un homme et une femme avec un couteau de boucher de 38 cm près des locaux de Charlie Hebdo. Pendant tout son procès, la défense s’est échinée à replacer les dimensions « culturelles » et la notion de « blasphème » au cœur du dossier…


Le jeudi 23 janvier, la cour d’assisses spéciale de Paris prononçait une peine de trente années de réclusion criminelle pour tentative d’assassinat terroriste à l’encontre de Zaheer Mahmoud, ainsi que des condamnations de trois à douze ans pour association de malfaiteurs terroriste criminelle contre ses cinq co-accusés. Peines assorties d’une interdiction définitive du territoire.

Débat sociologico-psychologico-ethnologico philosophique

Zaheer Mahmoud, migrant pakistanais de trente ans venu chez nous chercher un avenir meilleur que celui qui l’attendait chez lui, s’est illustré en attaquant sauvagement à coups de hachoir deux jeunes gens dont le seul crime était de fumer tranquillement leur cigarette rue Nicolas-Appert à Paris, à hauteur des anciens locaux de Charlie Hebdo. C’était le 25 septembre 2020. Mahmoud entendait ainsi répliquer à la republication des caricatures de Mahomet par l’hebdomadaire et venger le prophète. « Je pensais que c’était la loi du Coran et du Pakistan », tenta-t-il de justifier en garde-à-vue. Plus tard, probablement bien instruit par son avocat, il dira n’avoir pris conscience de l’absurdité et de l’horreur de son crime qu’une fois en prison.

A lire aussi: Charlie et la chocotterie

Durant les trois semaines du procès une question s’est imposée tant à la défense qu’à l’accusation : cet acte barbare qui ne correspondait pas explicitement à une revendication djihadiste relevait-il d’un particularisme culturel ? Particularisme culturel pakistanais qui, nous enseigne-t-on complaisamment à l’audience, se caractérise par le fait que le blasphème est un crime passible de la peine de mort. On se doute combien il est important pour la résilience qu’on souhaite aux victimes qu’on puisse déterminer si la sauvagerie du hachoir ressortit au culturel ou non. Il y a des moments judiciaires comme celui-ci où la cour d’assises se mue en cénacle de haute intensité, accusation et défense s’offrant mutuellement la satisfaction de briller dans un débat sociologico-psychologico-ethnologico philosophique rappelant étrangement les foisonnantes et fumeuses disputes de la scolastique. Les temps où l’on pouvait considérer que le tribunal de la République était un lieu où avant toute chose il s’agissait de rendre la justice au nom du peuple français et sur la base d’un droit lui aussi rigoureusement français seraient-ils révolus ?

Le procureur place d’emblée la barre très haut, introduisant une nuance d’importance. Il évoque la « spécificité » de la chose car l’attentat serait le premier impliquant des auteurs adeptes d’un islam sunnite du courant Barelvi. De nouveau, on pense à la vive satisfaction des jeunes gens tailladés au hachoir d’apprendre cela.

Poursuivant dans une si bonne voie, ce même procureur s’emploie à expliquer que ces jeunes migrants ont été nourris de l’opinion que le blasphème doit être puni de mort, ce que le Code pénal pakistanais d’ailleurs prescrit. Mais aussitôt, tient-il à préciser, pour autant « nul n’a jamais été autorisé à se faire justice soi-même. » On se prend à respirer. Sur ce point précis, le Code pénal pakistanais viendrait donc au secours du nôtre.

Névrose nationale

Puis, à son tour, son heure de gloire ayant sonné, l’avocat de Mahmoud vient en quelque sorte prolonger l’œuvre pédagogique initiée par son prédécesseur. Au procureur la « spécificité » de l’affaire, au défenseur sa « singularité ». Et d’évoquer « le Pakistan et sa névrose nationale, le blasphème ». La « matrice » du passage à l’acte serait là. Quant à la dévotion à l’endroit du prophète, particulièrement vive dans ce courant sunnite Barelvi – sans aucun doute trop méconnu chez nous jusqu’à ce procès – elle serait un élément constitutif de « l’identité nationale du Pakistan, qui signifie littéralement « le pays des purs »… Le conseil de Mahmoud entend évidemment que la cour sache tenir compte de cela. Là encore, de découvrir qu’ils se sont fait massacrer à coups de hachoir par un ressortissant du Pays des Purs doit être une source de contentement bien réel pour les victimes…

A lire aussi: Philippe Val: « Avec l’islam politique, la peur est partout »

« L’effort de souplesse mentale que nous demande ce dossier est absolument énorme », lâche encore l’avocat, parfaitement dans son rôle, cela dit en passant. « Il nous demande de ne pas le juger comme d’autres dossiers terroristes dont les accusés sont des enfants de la République (…) Mahmoud est en France physiquement mais, dans sa tête, il est toujours dans ce pays. » 

Mine de rien, l’avocat pose ici le problème de fond : de combien de milliers et de milliers de migrants ne pourrait-on dire qu’ils sont en France physiquement, mais qu’ils sont encore dans leur tête là d’où ils viennent ? Et, en conséquence – et pour cette seule raison – jusqu’où devrions-nous aller dans la souplesse mentale pour que nos mœurs, nos règles et nos lois parviennent à surnager et survivre, confrontés toujours davantage à ces « spécificités », à ces « singularités », à ces « particularismes culturels » ? Ce procès, les questions soulevées, les débats qui l’ont animé devraient faire date. Ils devraient aussi inciter à la réflexion, à la prudence, à la vigilance. Durant les trois semaines qu’il a duré, il n’a cessé, en vérité, d’exhumer les pièges, les impasses – y compris judiciaires – dans lesquels se fourvoit inéluctablement toute société s’abandonnant au multiculturalisme.

LES TÊTES MOLLES - HONTE ET RUINE DE LA FRANCE

Price: 14,77 €

5 used & new available from 10,78 €

Boualem Sansal: une honte humaine plus qu’une faute politique…

0

La France semble impuissante à obtenir d’Alger la libération de l’écrivain Boualem Sansal, emprisonné depuis deux mois.


Les sujets ne manquent pas actuellement qui intéressent le citoyen passionné par l’actualité dans ce qu’elle a de signifiant pour la France et le monde. Pourtant, toujours, l’angoisse sur le sort de Boualem Sansal. Notre pays qui n’a pas pu faire élire Kamala Harris aux Êtats-Unis trouve Donald Trump majoritairement « raciste et agressif ». Quelle découverte !

Brouillard des nouvelles

On continue à débattre de X et on voudrait nous enjoindre de le quitter comme si nous avions besoin, sur ce plan également, de maîtres guidant nos choix, nos appétences et nos indignations.

Élisabeth Borne continue avec obstination à s’occuper de tout sauf de l’Éducation nationale : elle a quitté son obsession anti-Gabriel Attal pour focaliser sur la vie intime et sexuelle. On finira un jour par raccroc à se préoccuper de ces formations dérisoires : lire, écrire et compter !

Cependant, sans cesse, derrière le brouillard confus des nouvelles de toutes sortes, la question lancinante et tragique sur ce que devient et comment va Boualem Sansal.

La mère coupable de l’atroce mort d’Amandine a été condamnée à la réclusion criminelle à perpétuité. Le sentiment que ce n’est que justice est mêlé à la conscience de la misère humaine et sociale. Il n’est jamais simple de juger même avec de l’horreur face à soi.

À lire aussi, Céline Pina : Rima Hassan, l’imposture et l’inhumanité comme carte de visite

Le Premier ministre François Bayrou va s’expliquer le 27 janvier face à Darius Rochebin sur LCI, notamment sur le budget à venir. Nous aurons au moins la certitude de bonnes, de pertinentes questions formulées sur un ton courtois. J’espère que les commentaires citoyens éviteront le dérisoire pour s’attacher à l’important.

On a beau jouer les cyniques, les blasés ou les sceptiques, on ne peut s’empêcher d’éprouver un frisson d’espérance sur l’Ukraine, sur Poutine et Donald Trump qui, dans des genres différents, sont des maquignons de la politique. Qu’ils n’oublient pas l’inlassable et vaillant Zelensky.

Thomas Legrand lucide

Mais Boualem Sansal demeure dans nos têtes et malgré l’énergie de ses amis les plus chers – je songe par exemple à Arnaud Benedetti et Xavier Driencourt -, le pessimisme nous gagne. On se demande ce qu’attend la France pour répondre à l’Algérie et mettre en œuvre des ripostes et des rétorsions immédiates. Faut-il que notre pays soit encore davantage humilié ?

Le Parlement européen a voté une résolution réclamant la libération de Boualem Sansal, adoptée par 533 voix sur 605. Les Insoumis Rima Hassan, Anthony Smith, Arash Saeidi et Emma Fourreau, ainsi que l’écologiste Mounir Satouri ont voté contre. Les LFI Manon Aubry et Younous Omarjee se sont abstenus.

Le fait que Thomas Legrand les ait condamnés en invoquant une faute politique dans le quotidien Libération aurait été plutôt de nature à m’inquiéter, il va systématiquement vers la défense des mauvaises causes. Mais acceptons que pour une fois la lucidité l’ait frappé !

Je me distingue de lui dans le choix de sa dénonciation. C’est bien plus qu’une faute politique, grief qui réduirait cette ignominie à une erreur partisane. Comme si LFI ne nous avait pas habitués depuis longtemps, et avec constance, à des positions qui défient l’entendement et le bon sens…

A lire aussi, Charles Rojzman: Algérie: les Insoumis sont les héritiers de la contre-culture des années 60

Non, c’est pire que cela. On a le droit de ne pas aimer les idées de cet écrivain franco-algérien de qualité et de courage, on peut, pourquoi pas, ne pas apprécier ses livres mais le problème n’est plus là : quand un écrivain, âgé de 80 ans, malade qui plus est, est incarcéré dans des conditions qui relèvent de la pure intimidation politique, pour se venger d’un revirement diplomatique de la France et humilier notre président de la République, on hiérarchise, on va vers l’essentiel, on se tourne vers l’urgent.

On ne tombe pas dans la honte humaine. On n’est pas indigne comme les bourreaux de Boualem Sansal. On n’accable pas une personne à terre. Il y a une solidarité morale qui devrait l’emporter sur l’affrontement belliqueux, au demeurant absurde.

Le souvenir de Boualem Sansal ne me quitte pas et mon impuissance, comme celle de la France, sont un crève-cœur.

La gauche Hamas

0
Meeting de la liste d'extrème gauche "Dignité, fierté et solidarité", élection municipale de Villeneuve-Saint-Georges, 23 janvier 2025 © Chang Martin/SIPA

Les Insoumis rêvent de remporter Villeneuve-Saint-Georges, la ville la plus pauvre du département du Val de Marne. Deuxième tour dimanche ! La présence d’un militant pro-Hamas sur la liste de Louis Boyard complique les choses. Le commentaire d’Elisabeth Lévy.


La gauche va-t-elle s’unir pour emporter l’élection municipale à Villeneuve-Saint-Georges (94) ? Pour gagner, Louis Boyard doit obtenir le retrait et la fusion de la liste PS/PC/EELV.

Chance pour la France

Le PS exige que Boyard congédie le septième de liste, dénommé Mohammed Ben Yakhlef, sympathisant assumé du Hamas. Le 7 octobre 2023, ce dernier tweetait : « Honte à la France qui a osé qualifié (sic) la résistance palestinienne de “terroriste”. La résistance répond au terrorisme d’État de l’État sioniste. La France est complice du génocide des Palestiniens». Pas une balle israélienne n’a alors été tirée. Ce sympathique activiste qui se présente comme un militant antiraciste et anti-islamophobie milite aussi contre la loi de 2004 proscrivant les signes religieux à l’école. Une chance pour la France.

A lire aussi, Céline Pina: Rima Hassan, l’imposture et l’inhumanité comme carte de visite

Peu importe que Boyard cède ou pas, il est agaçant de voir les socialistes et les autres négocier leur reddition aux Insoumis. Mélenchon injurie Olivier Faure, LFI se déshonore avec le vote anti-Sansal de Rima Hassan et l’abstention de Manon Aubry, et il y a encore des socialistes et des communistes pour les trouver fréquentables ? On dira que c’est une initiative locale… Primo, on attend une condamnation de la direction, deuxio, si le PS avale des couleuvres pour une municipalité, croyez-vous qu’il aura l’estomac plus délicat avant de nouvelles législatives avec un mode de scrutin inchangé ? Sans rupture franche, nette, définitive, je ne croirai pas à leurs airs indignés ni à leurs « valeurs ».

On me dit que je ne peux pas parler de reddition, puisque justement les socialistes exigent la tête – c’est métaphorique, je préfère le dire tout de suite… – de ce candidat pro-Hamas ? C’est le minimum syndical de ne pas s’afficher avec un type qui approuve et soutient le terrorisme, non ? Louis Boyard a mené une campagne palestino-islamiste. Qu’il sacrifie ou pas Ben Yakhlef ne changera rien à sa ligne politique. Et elle engage ses éventuels alliés.

Un journaliste agressé par les soutiens de Boyard

Lorsqu’il est venu soutenir Boyard, Jean-Luc Mélenchon a salué la nouvelle France. Traduction: Villeneuve-Saint-Georges est très immigrée et aussi très pauvre. Dimanche, elle n’a pas montré son meilleur visage, lorsque des partisans de Boyard ont pris à partie le journaliste Jordan Florentin de Frontières. Dans la vidéo que j’invite tout le monde à aller voir, on observe qu’ils le menacent de lui couper la tête, qu’ils lui demandent s’il est sioniste –ce qui dans leur bouche ne semble pas du tout un compliment – et qu’ils affirment que le Hamas n’a violé personne, que c’est un mouvement de résistance… avant que l’un d’eux lui colle finalement un coup de poing.

Cette vidéo aurait dû devenir virale. Si des partisans du RN avaient agressé un journaliste de gauche, on aurait eu un festival de protestations outragées. Là, c’est silence-radio dans les médias. Évidemment, il n’y pas non plus de communiqué de Boyard pour dénoncer ces agissements. Ni de ses rivaux de gauche. Il faut croire que cogner sur un journaliste estampillé « extrême droite », ce n’est pas vraiment de la violence.

A lire aussi: Bonnamy/Vermeren: Islamo-gauchisme, bilan d’étape


Cette chronique a d’abord été diffusée sur Sud Radio

Retrouvez Elisabeth Lévy dans la matinale

Prestations sociales: l’omerta

0
Benoît Perrin © D.R.

Tabou parmi les tabous en France, le système de protection sociale n’est jamais examiné à la loupe. La nouvelle vidéo évènement des Contribuables associés explique comment des milliards sont engloutis dans le brouillard opaque d’un carcan bureaucratique devenu si tentaculaire que plus aucun responsable politique n’ose l’affronter…


Les derniers chiffres sont là[1] : Les dépenses de protection sociale ont atteint en France 888 milliards d’euros en 2023, soit 31,5 % du PIB. Si on rapporte cela à la dépense publique, on constate que sur 1 000 € de dépenses publiques, 562 € constituent désormais des prestations sociales.

Démographie inquiétante

Mais foin de tous ces chiffres et regardons au-delà. Notre protection sociale, autrefois enviée, est devenue un gouffre financier qui ne fait plus recette, c’est le cas de le dire. À cela diverses raisons qui touchent toutes les branches de notre régime social. Une des premières causes est bien entendu le vieillissement de la population. Celui-ci touche à la fois la branche maladie puisque les dépenses de santé augmentent proportionnellement avec l’âge, et la branche retraite puisqu’avec l’allongement de la durée de la vie et la baisse des naissances, les personnes à la retraite sont plus nombreuses à la fois en valeur absolue et en valeur relative par rapport aux actifs cotisants. A la création de notre régime de retraite par répartition, il existait plus de cinq actifs, pour un retraité. Aujourd’hui, il reste 1,4 cotisant pour un retraité. Une remise en cause du système s’impose donc.

Mais les origines de la faillite qui se profile sont parfois plus complexes. Elles sont parfois idéologiques mais aussi psychologiques. Ainsi, le chômage chronique qui sévit en France depuis plus de 40 ans a entraîné une explosion du système d’aides sociales. Pour des raisons où la politique rejoint l’idéologie, il s’est agi d’éviter la misère à tout prix pour les personnes confrontées au chômage de longue durée. Il en est malheureusement sorti des mécanismes pervers d’allocations et de prestations d’un niveau tel que le citoyen peut aujourd’hui être dissuadé de reprendre le travail. Ainsi en témoigne le fait que nombre de postes de travail ne sont actuellement pas pourvus alors que les chômeurs se comptent par millions.

A lire aussi, Charles Gave: L’Argentine à la tronçonneuse

Ce n’est pas là le seul paradoxe d’un modèle social à bout de souffle. Si le déficit public ne cesse de croître, notamment à cause d’un montant de dépenses sociales toujours plus fort, la qualité de nos services sociaux se dégrade pourtant toujours plus. Qui n’a pas attendu plusieurs heures aux urgences ou plusieurs mois un rendez-vous chez le spécialiste ? Or, les prélèvements obligatoires ne baissent pas et les dépenses sociales non plus puisqu’elles ont même doublé en 20 ans.

Une révolution copernicienne de la protection sociale à la française s’impose donc. En commençant par un changement des mentalités. Alors que la lutte contre la fraude fiscale est une évidence pour tous, certains montrent une indulgence coupable envers la fraude sociale, comme si celle-ci n’était pas aussi grave et ne pénalisait pas autant les citoyens. Car, à la fin, ce sont toujours les honnêtes gens qui payent pour les fraudeurs. Selon le Haut Conseil du Financement de la Protection Sociale, la fraude aux prestations sociales a représenté près de 16 milliards d’euros en 2024, dont moins de 3 milliards d’euros ont été récupérés ou bloqués, soit un manque à gagner de plus de 13 milliards.

De même, le maquis des prestations sociales ne doit plus être source d’inégalités sociales. Là où certains se transforment en chasseurs de primes et vivent de la générosité publique, d’autres n’ont rien parce que le travail ne rapporte plus.

Appauvrissement généralisé

La complexité du système entretient lui-même sa propre gabegie. Il crée des dépenses de fonctionnement là où il faudrait de l’investissement. Or, n’importe quel ménage sérieux sait que là où le fonctionnement excède l’investissement, l’appauvrissement devient inéluctable. Une simplification s’impose donc. La complexité a conduit à l’augmentation sans fin des dépenses et en même temps à une dégradation patente de la qualité des soins et services. On peut alors légitimement penser qu’un retour à la simplicité amènera une réduction de la dépense, cette fois-ci sans dégradation du système. Cela passerait par exemple par plus de personnel dans les hôpitaux pour soigner et moins pour gérer, ou plus de personnel dans les écoles pour instruire et moins pour théoriser. Il s’agit aussi d’adapter dans le temps la protection à nos moyens. Si les futurs retraités ne sont plus assez nombreux pour financer les pensions des retraités actuels, il faut penser à capitaliser là où on ne peut plus répartir. Le travail, qui est seul créateur de richesses, doit redevenir une source de revenus pour celui qui l’accomplit et non pour celui qui en profite.

A lire aussi: Rima Hassan, l’imposture et l’inhumanité comme carte de visite

Enfin, si la communauté dépense 100 euros pour se couvrir, elle ne doit pas en dépenser plus de 100 au moment d’actionner cette couverture. Quand l’État intervient comme il le fait aujourd’hui pour combler l’écart, il le fait forcément payer à quelqu’un. Et comme lui-même, malgré un taux prohibitif de prélèvements obligatoires, arrive à peine à récolter 80 lorsqu’il dépense 100, ce seront forcément nos enfants et nos petits-enfants qui paieront un jour. Est-ce cela que nous voulons ?

Si vous voulez, vous aussi, lever le tabou sur l’état de notre protection sociale, nous vous invitons à regarder le documentaire de Contribuables Associés sur le sujet «  Enquête sur une omerta française »…

Retrouvez les interventions d’Olivier Babeau, Jean-Pascal Beaufret, Frédéric Bizard, Jean-Marc Daniel, Jérôme Fourquet, Nathalie Goulet ou encore Pascal Perri dans ce documentaire consacré à la protection sociale.


[1] Publiés par la DREES le 23 décembre 2024.

Auschwitz a dépouillé l’espèce humaine de toute prétention à l’innocence ou à la pureté

0
Auswichtz-Birkenau, Pologne, 27 janvier 2025 © JUANJO MARTIN (es-ES)/EFE/SIPA

Alors qu’avaient lieu aujourd’hui les commémorations des 80 ans de la libération du camp de concentration nazi d’Auschwitz, nous avons recommencé à faillir, estime notre chroniqueuse. L’Occident n’a pas été capable de dénoncer unanimement le 7-Octobre pour ce qu’il est, ni de se tenir aux côtés d’Israël dans une guerre légitime contre le Hamas.


Quand Hans Jonas publie en 1984, Le concept de Dieu après Auschwitz, il se pose une question fondamentale face au mal absolu : Quel Dieu a pu laisser faire ça ? Il y répondra en faisant l’hypothèse d’un Dieu dont la création est à la fois puissance et abandon. La puissance divine est contenue toute entière dans la création. Pour créer, le Dieu de Jonas renonce à toute prise et toute emprise et abandonne toute capacité à intervenir. C’est donc l’homme qui est responsable de la beauté du monde et a la charge de son devenir.

Dans ce cadre, de quoi Auschwitz est-il aujourd’hui le nom? Témoignage un des mieux conservés de l’horreur nazie, Auschwitz c’est d’abord une présence physique : des bâtiments vides pour un million de fantômes, tous juifs. Ce nom est devenu le symbole de la Shoah et du mal absolu, il a dépouillé l’espèce humaine de toute prétention à l’innocence ou à la pureté. Mais avant il induisait aussi un engagement collectif. L’horreur partagée par tout l’Occident face au crime contre l’humanité commis par les nazis avait accouché d’une promesse : « Plus jamais ça » et cette promesse était censée vivre grâce au travail de mémoire et de connaissance. Nous, Occident, avions pris conscience de la lâcheté collective qui avait rendu une telle tragédie possible et de la médiocrité des politiques dont l’absence de courage avait mené au déchainement de la haine antisémite.

L’antisémitisme est de retour

C’était la part de consolation au milieu de la nuit. Face au constat de l’inhumanité des idéologies totalitaires avait émergé une conscience, un consensus et une détermination, autant individuelle que civilisationnelle. Nous avions failli. Failli comme personne n’avait jamais ainsi failli avant, mais nous avions appris. Parce qu’Auschwitz avait été, Auschwitz n’était plus possible. Aujourd’hui nous n’avons même plus cette consolation. Et nous avons perdu l’excuse de l’innocence. Nous connaissons les processus, les idéologies et les méthodes qui amènent à faire de la haine antisémite un levier de mobilisation politique et nous connaissons la dimension culturelle qui s’attache à l’antisémitisme. Or aujourd’hui, alors que nous les voyons revenir, une fois de plus les Etats occidentaux sont dans le déni et ne se donnent pas les moyens de la combattre.

Le retour du crime contre l’humanité, pourtant filmé, renseigné diffusé, l’horreur des otages juifs traités comme des esclaves, le fait d’enlever jusqu’à des cadavres… Ces actes atroces ont fait remonter le traumatisme de la Seconde Guerre mondiale et ont montré que les ferments du nazisme agissaient encore. Et pourtant, qu’a-t-on pu constater depuis le 7-Octobre ? Aucune réaction ferme des démocraties mais une abdication de toutes leurs responsabilités. Les dirigeants des pays occidentaux ont laissé la propagande islamiste se déverser en Europe et aux Etats-Unis. Ils ont laissé l’extrême-gauche nazifier les juifs, faire des tortionnaires du Hamas, des résistants, et n’ont même pas combattu les fausses accusations de génocide. Résultat, depuis le 7-Octobre l’antisémitisme explose partout.

Et ce n’est pas à la résurgence d’un antisémitisme d’extrême-droite devenu triomphant auquel on assiste, mais à l’avènement d’un antisémitisme culturel lié à l’immigration de populations arabo-musulmanes. Soyons clairs, si les juifs ne peuvent être accueillis à l’école de la République, ce n’est pas parce qu’ils sont persécutés par des élèves dont les familles votent RN. S’il y a une alya interne qui voit les juifs quitter le 93 et le 95, ce n’est pas parce que Jean-Eudes les accuse d’avoir tué le Christ. Dans les deux cas, c’est parce qu’aujourd’hui, dans l’islam, ce sont les fascistes islamistes qui dominent et donnent le ton. Ici comme ailleurs. L’antisémitisme est donc un bon moyen de se concilier aujourd’hui les faveurs des électeurs arabo-musulmans et cela se vérifie dans les scores électoraux de LFI dans les quartiers et les villes ghettoïsées.

Les politiques ne s’y sont pas trompés et LFI a fait de la haine des juifs un outil de racolage électoral et de mobilisation politique. La gauche, qui depuis la Seconde Guerre mondiale se vit en héritière de la résistance et qui n’a que l’antifascisme à la bouche, aurait donc dû rompre bruyamment avec ceux qui utilisent des leviers que les nazis n’auraient pas reniés. Elle a pourtant considéré qu’instrumentaliser l’antisémitisme n’était pas une ligne rouge. Entre ses intérêts personnels et la dignité humaine, elle a choisi : elle rejette l’humanisme et s’allie à l’extrême-gauche pro-Hamas.

Accord de la Gauche pour un Front Populaire, Paris, 11 juin 2024. De gauche à droite, Fabien Roussel, Olivier Faure, Marine Tondelier et Manuel Bompard © ISA HARSIN/SIPA

Mais comment faire passer une telle médiocrité morale pour une vertu politique ? Grâce à ces mots magiques : « union de la gauche ». Il semblerait qu’il suffise d’agiter ce lieu commun pour que tout d’un coup l’antisémitisme ne soit plus une ligne rouge. Ainsi le PS et EELV n’ont aucun mal à s’allier avec LFI. Ils ont créé le NFP pour rafler un maximum de postes lors des dernières législatives, ils s’allient avec Louis Boyard pour tenter de prendre la mairie de Villeneuve-Saint-Georges (94). Quoi que fasse LFI, ils finissent par tout cautionner. Ils sont comme la mort, ils prennent tout et n’ont aucun dégoût. Alors comment concilier un tel cynisme avec un soi-disant ADN antifasciste ? En misant sur l’absence de rapport à la dignité humaine de leurs électeurs. Et visiblement, cela marche.

Les Israéliens nazifiés par l’islamo-gauchisme

Mais sur les réseaux sociaux, cette attitude ne passe pas. Le tweet du parti socialiste sur la commémoration de la libération d’Auschwitz leur a valu une volée de bois vert, leur rappelant leurs alliances et de ce fait leur déshonneur. Jean-Luc Mélenchon, lui, tente la récupération en mode donneur de leçons, les internautes lui rappellent que son parti est considéré comme jouant un rôle prépondérant dans la diffusion de l’antisémitisme. Quant à Rima Hassan, elle a posté une affichette indiquant : « Génocides d’Auschwitz à Gaza, plus jamais ça. » Enième tentative de faire des Palestiniens, les nouveaux juifs et des juifs, les nouveaux nazis. Et cela ne se passe pas mieux sous le post d’Emmanuel Macron : son absence à la marche contre l’antisémitisme est une accusation récurrente.

Ils sont lucides, les internautes. Combien de République de Weimar dans l’ascension d’Hitler ? Combien de lâcheté de la part de politiques persuadés de jouer l’apaisement ont nourri la bête nazie ? Parce qu’Auschwitz, c’est ce qui arrive aux démocraties quand elles manquent de courage face à la barbarie et aujourd’hui nous en sommes à la phase absence de courage même face au retour des pogromes.

Héritier du combat pour la liberté et l’égalité des hommes livré lors de la Seconde Guerre mondiale, nous étions tous les héritiers à la fois de l’horreur et de la rédemption. Aujourd’hui il ne reste que l’horreur car nous avons recommencé à faillir. L’Occident n’a pas été capable de dénoncer le 7-Octobre pour ce qu’il est et de se tenir aux côtés d’Israël dans cette guerre légitime. Il n’a pas eu de réelle compassion pour les otages et n’a pas œuvré clairement pour exiger leur libération. Il n’a pas soutenu les Israéliens alors que ceux-ci gagnent sur le terrain. Mais surtout il continue de financer le terrorisme et la haine des Juifs en versant des sommes délirantes dans les aides aux Palestiniens ou à l’UNRWA, lesquelles finissent dans la poche du Hamas.

Alors comment comprendre tous ces politiques qui viennent pleurer sur Auschwitz, quand dans le même temps leurs Etats financent ceux qui promettent d’autres 7-Octobre en Israël comme chez nous ? Aujourd’hui, dénoncer la Shoah est devenu une posture morale, déconnectée même de l’antisémitisme. Il faut le faire pour garder son aura de vertu mais cela n’engage à rien. Et surtout pas à combattre la haine des Juifs. Non seulement le ventre est encore fécond d’où est sorti la bête humaine, mais il est entouré d’accoucheurs zélés qui tentent de se faire passer pour des parangons de vertu… Pas étonnant que les peuples regardent l’avenir avec angoisse : Auschwitz leur rappelle jusqu’à quel point le meurtre de masse a pu être un outil politique et à quel point la lâcheté de ses dirigeants peut exposer un peuple. Or aujourd’hui ils ont conscience de ne pas être défendus.

Prospective canadienne

0
Mark Carney, candidat à la direction du Parti libéral du Canada, se rend à un événement de campagne à Ottawa, 23 janvier 2025 © Justin Tang/AP/SIPA

Les Canadiens vont vraisemblablement rapidement se rendre aux urnes. Qui prendra la suite de Justin Trudeau ?


Quiconque ne se prosternera pas et n’adorera pas sera jeté à l’instant même au milieu d’une fournaise ardente.
Daniel 3:6.

Le président Trump ne perd pas de temps depuis le 20 janvier, mais l’annexion formelle du Canada par les Etats-Unis (en un ou 10 états?) ne se fera pas instantanément. La première étape consistera sans doute en l’imposition de droits de douane de 25% sur les produits canadiens vendus sur le marché américain, et le pseudofrancophone Justin Trudeau a promis une riposte « robuste » (on eût préféré « ferme »). Vu que tous les partis d’opposition ont déclaré leur volonté de renverser le gouvernement (déjà minoritaire) dès la reprise des travaux parlementaires le 24 mars prochain, l’électeur canadien sera convoqué aux urnes très rapidement

De prime abord, il n’aura que l’embarras du choix.

Il pourra reconduire au pouvoir le parti libéral du Canada, dirigé pendant neuf longues années par un fils de son père, qui n’aurait jamais pu être élu délégué syndical, et dont le patronyme n’est pas assorti d’une connaissance de la langue française. Pis, alors que ce parti a toujours été censé défendre la francophonie à l’échelle pancanadienne, Justin a assené non pas une mais deux gifles, au Québec et aux Acadiens, en choisissant comme gouverneure générale Mary Simon, une femme bilingue… anglais et inuit, et une unilingue anglophone comme lieutenante-gouverneur du Nouveau-Brunwick, Brenda Murphy, la seule province théoriquement pleinement bilingue. (Justin avait promis, sans rire, que ces deux potiches apprendraient le français…). With friends like that, who needs enemies? Sans oublier l’obstruction systématique à l’immigration francophone. Mais une… « soumission » sans faille au lobby religieux, surtout fondamentaliste musulman : quel beau pays où l’on accepte l’imposition aux écolières de neuf ans du port du hijjab.

Le joli minois Justinesque a largement fait son temps… Presque une décennie. Qui donc dirigera le Titanic libéral dans deux mois?

On peut sans doute miser sur Mark Carney, qui dispose d’une certaine crédibilité économique. L’ex-vice-première ministre, Chrystia Freeland, naguère dauphine désignée de Justin « Blackface » Trudeau, a peu de chances de « prendre ses distances » de son mentor vu qu’elle fut sa fidèle servante pendant tout son règne. Et Carney vient d’obtenir l’impressionnant appui de François-Philippe Champagne, dont le titre de gloire est d’avoir maintenu un financement de plusieurs hypothèques totalisant 1,2 million de dollars pour deux propriétés situées à Londres auprès de la… Banque de Chine, alors qu’il était ministre des Affaires étrangères… Bon prince, lorsque la chose fut rendue publique, le pétillant ministre procéda à un patriotique refinancement auprès d’une institution financière canadienne. Et bien sûr, la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, se range aussi à ses côtés, ce qui terrorise déjà le gouvernement chinois, récemment foudroyé par son regard revolver.

Pour se faire respecter de la communauté internationale, difficile de trouver mieux.

A lire aussi: Justin Trudeau: « Ch’tu un fighter »

Quant au nouveau parti démocratique (NPD), devenu récemment l’ex-allié du parti libéral, ses membres ont révélé leur envergure intellectuelle en répudiant Thomas Mulcair, seul chef crédible malgré une décevante défaite électorale, pour ensuite choisir Jagmeet Singh, personnage sympathique, au français nettement supérieur à celui de Justin (à vaincre sans péril…), mais dont le turban sikh constitue un acte perpétuel de propagande religieuse et donc une atteinte au principe de laïcité. (On peut en dire autant de l’actuelle cheffe du parti vert, Elizabeth May, anglicane pratiquante (c’est son droit), mais qui a la fâcheuse habitude d’exposer ses idées politiques en portant ostensiblement un crucifix sur la poitrine).

Pour l’instant, vu la détestation qui vise le PLC, on peut penser que le parti conservateur du Canada (PCC), dirigé par Pierre Poilièvre, a toutes les chances d’obtenir un gouvernement majoritaire. Son chef a un français fort convenable (oui, il faut le rappeler, pour un Canadien), et, là encore (on l’aura compris), nettement supérieur à celui de Justin. Mais vu sa base redneck de l’ouest canadien, il ne faut pas trop compter sur lui pour tenter de réaliser ce rêve impossible : faire du français une langue de plein exercice au Canada. Il prêche « le gros bon sens » (Note : généralement prononcé « le gros bon sang ») : exploitation du pétrole (drill, baby, drill!). Un Trump moins répugnant (même l’extrémisme se pratique avec modération au Canada), encore qu’il a eu son propre petit « 6 janvier » en soutenant le « convoi [de camions] de la liberté » antivax qui bloqua la capitale, Ottawa, pendant plusieurs semaines au début de 2022.

Ottawa, 30 janvier 2022 © Justin Tang/AP/SIPA

C’est à bon droit que le chef conservateur critique la fonction publique canadienne : le nombre de fonctionnaires est pléthorique et… la qualité des services étatiques n’a jamais été aussi médiocre; par exemple, gare au voyageur canadien qui a des ennuis juridiques dans des territoires exotiques : au mieux, il recevra des mollusques unilingues officiant dans les missions diplomatiques canadiennes une liste d’avocats et de traducteurs. Then, you are on your own, and good luck ! Courteline en rougirait.

A lire aussi: Panama, Groenland, Canada: quand Donald Trump ravive la Doctrine Monroe

Pourtant, pas plus que les libéraux, il ne semble prêt à s’attaquer aux paradis fiscaux, qui eurent comme indéfectible allié son prédécesseur Stephen Harper, citoyen honoraire du Luxembourg et de la Barbade. Les généreux donateurs qui versent leur obole aux petites cagnottes électorales ne souffriraient pas une telle ingratitude. Et il faut avoir le sens des priorités en matière d’utilité sociale.

Voilà les possibilités qui s’offrent au Canada anglais. Mais quid de l’électeur québécois?

Lui dispose, en l’occurrence, d’une option supplémentaire, la plus rationnelle : le bloc québécois. Seul Yves-François Blanchet pourra faire contrepoids.

Ils voient des fascistes (presque) partout

0
Emmanuel Macron, président de la République française, lors de la signature du livre d'or au Mémorial de la Shoah, le 27 janvier, à l'occasion du 80e anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz © Eric TSCHAEN-POOL/SIPA

Et si les vrais nouveaux fascistes se cachaient désormais parmi ceux qui disent voir des fascistes matin, midi et soir? s’interroge notre chroniqueur.


L’horreur nazie (six millions de Juifs exterminés) doit sans cesse être rappelée afin d’alerter contre toute renaissance de l’antisémitisme. Pour le 80e anniversaire de la libération d’Auschwitz-Birkenau, Emmanuel Macron sera ce lundi matin au mémorial de la Shoah, à Paris, avant de visiter en Pologne les vestiges du camp de la mort.
Ces gestes sont nécessaires. Encore faudrait-il que les yeux acceptent de voir ceux qui, aujourd’hui, menacent les Juifs pour ce qu’ils sont. En l’occurrence, le président de la République osera-t-il désigner l’islamisme et ses alliés d’extrême gauche comme les nouveaux dangers qui mettent les Français juifs en insécurité ? Jusqu’à ce jour, il a été plus confortable pour Macron et la bien-pensance de s’attarder sur « l’extrême droite », le « populisme », les « réactionnaires ».

Rejets

Ce week-end, l’acteur Jacques Weber, soutien de Jean-Luc Mélenchon, n’a suscité aucune indignation en affirmant sur RTL qu’ « entre Trump et le nazisme il n’y a qu’une feuille de cigarette » et qu’il fallait en conséquence « descendre dans les rues » et « supprimer littéralement » cette « ordure absolue ». Dimanche, sur CNews-Europe 1, Bernard-Henri Lévy s’est refusé à admettre, contrairement à Serge Klarsfeld et son fils Arno, la sincérité de la rupture de Marine Le Pen avec le passé antisémite du FN. Or, celui qui, comme Weber, appelle au meurtre, méprise le peuple et animalise l’adversaire est porteur d’une idéologie totalitaire assimilable au nazisme ou au fascisme. Et celui qui, comme BHL, dénonce certes la judéophobie islamique mais alimente, par conformisme, la suspicion sur certains de ceux qui combattent la haine des Juifs et d’Israël, participe à renforcer ces rejets. Rien n’est plus simple, pour ceux-là, que de regarder à droite, pour ne pas s’effrayer des dérives fascistoïdes à gauche.

Vieille comédie obscène

C’est une vieille histoire : parce que le communisme, vainqueur des Nazis, a échappé à son propre procès de Nuremberg pour ses crimes contre l’humanité (cent millions de morts de par le monde), il persiste à se hausser du col, à terroriser la gauche, à diaboliser la droite. Il hurle au retour du fascisme pour faire oublier qu’il en est le rejeton.
Cette vieille comédie est obscène. La victoire de Trump fait ressortir la régression de la France : elle a perdu sa souveraineté, sa joyeuse impertinence, beaucoup de ses libertés. Le temps est aux minorités belliqueuses, aux opinions censurées. Quant à l’intelligentsia paresseuse, elle n’a su penser « la saturation de l’universalisme des Lumières » et « la fin de la modernité », décrits notamment par Michel Maffesoli1. C’est une députée européenne française, Rima Hassan (LFI) qui, jeudi, a voté « contre » une résolution portée par François-Xavier Bellamy (LR) réclamant « la libération immédiate et inconditionnelle » de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, détenu sans procès par la dictature algérienne pour un délit d’opinion. Dimanche, à Paris, la communauté kabyle opposée au régime de Tebboune, mobilisée pour la défense de Sansal et des juifs, a été boudée par les médias et les prétendus défenseurs de la démocratie. Parce qu’Elon Musk, lors d’un meeting en soutien à Trump lundi dernier, a fait un geste qui, figé par la photo, pouvait ressembler au salut hitlérien, il est depuis nazifié par la gauche. Elle ne supporte pas les combats de Musk pour la libération des réseaux sociaux, dont X, et pour la délivrance des nations asphyxiées, dont l’Allemagne, par les bureaucrates bruxellois. Les nouveaux fascistes voient des fascistes partout ; c’est même à ça qu’on les reconnait.

Journal d'un paria: Journal d'un paria suivi de Bloc-notes 2020-21

Price: 11,99 €

1 used & new available from 11,99 €

Apologie, autobiographie intellectuelle

Price: 24,90 €

9 used & new available from 20,16 €


  1. Autobiographie intellectuelle, Les éditions du Cerf ↩︎

La fin du Macumba

0
John Travolta, "La fièvre du samedi soir" (1977) © ProfilesInHistory/BNPS/SIPA

Le dernier Macumba de France fermera ses portes le week-end du 22 et 23 février à Englos, dans le Nord. Pourquoi cette disparition est-elle si inquiétante ?


Pour une fois, les médias généralistes n’ont pas parlé de sentiment d’insécurité, ils n’ont pas fait preuve d’un déni du réel en cachant cette information par des statistiques sujettes à caution, ils n’ont pas insulté la population en la traitant de complotiste ou d’affabulatrice, ils ne pouvaient plus rien nous cacher. La vérité a éclaté dans sa nudité comme un parking désert offre sa désolation à quelques heures de l’ouverture. Laurent Delahousse, nordiste de cœur, a évoqué cette déflagration dans un long reportage sur France 2 et, la Voix du Nord, en date du jeudi 23 janvier titrait en Une : « On ne dansera plus au Macumba ». La vraie, l’immuable hiérarchie de l’information reprenait ses droits. Nous avons assisté à une leçon de journalisme qui a remis de l’ordre dans les priorités confuses de nos contemporains.

A lire aussi: Peggy Sastre: « Nous avons échangé l’émancipation contre la susceptibilité »

Mission sanitaire

En rapport à ce bal tragique, l’investiture de Trump passait pour anecdotique, la feuille de route du gouvernement devînt accessoire et les errements de la RTBF, tellement dérisoires que l’on n’en parla même pas dans les rédactions sérieuses, la fin du Macumba écrasait la concurrence victimaire. Elle remettait la boule à facettes au centre du dancefloor. On fit même appel à l’essayiste Jean-Pierre Mader pour comprendre comment on en était arrivé là. Hier encore, les boîtes régulaient les flux d’une jeunesse en proie aux troubles hormonaux. Sans elles, leur mission sanitaire et éducative, la France connaîtrait un taux de natalité encore plus alarmant. Le chanteur toulousain qui s’y connaît en recherche du temps perdu, souvenez-vous de son cri prémonitoire : « disparue, tu as disparue » emprunta les mots de Jérôme Fourquet. Il affirma qu’une époque s’achevait, notre ère des loisirs, celle des Trente Glorieuses et de la Vème République stable, allait disparaitre et finalement, une certaine idée de la France du samedi soir. Pour une fois, les médias ont relaté le plus objectivement du monde les faits dans leur brutalité, dans leur radicalité sèche, sans artifices, avec l’émotion qui sied aux grandes bascules historiques. Les ricaneurs n’eurent pas le courage de semer la discorde car, au fond d’eux, ils savaient qu’ils perdaient un morceau de notre patrimoine. Le Macumba se meurt, il ne lui reste plus qu’un mois à vivre à Englos, dans le Nord. Après, c’en sera fini des discothèques populaires, celles qui ne pratiquaient pas la ségrégation à l’entrée, celles qui assimilaient les classes et les identités pour le bien de la nation.

Peaux et sueur

Notre pays n’a pas été assez reconnaissant pour l’œuvre civilisatrice que les « Macumba » ont tenté, partout sur le territoire, de promouvoir durant cinquante ans. Un modèle d’intégration par la fête qui vaut largement toutes les intégrations européennes par la loi. On dansait au Macumba pour oublier, pour se libérer, pour se rencontrer, pour exister enfin durant quelques heures, pour échapper à la solitude des nuits sans contact. Sans cette soupape, certains auraient sombré. Au Macumba, un jour de chance, on attrapait dans le regard de l’autre, ce petit supplément de vie qui nous permettait de nous accrocher encore une semaine de plus. Les emmerdes, le boulot, les impôts, les galères, le Macumba, rouleau au rythme disco, les aplanissait sur des tubes entraînants.

A lire aussi, du même auteur: Bouquineur, la soif de l’or!

Avec le Macumba, nous avons vécu une histoire de peaux et de sueur, de chevauchées fantastiques sur la piste, de déconnades et de chambrages, de ces minuscules instants qui scellaient jadis les peuples heureux. Le Macumba faisait barrage aux cons par le slow et le DJ, métronome de nos effleurements, était un alchimiste des platines. Au Macumba, les gens s’amusaient et se protégeaient, ils n’étaient pas des ennemis de quartier. Alors, Sardou ne chantera pas « Ne m’appelez plus Macumba ! » mais il s’agit bien d’un morceau de France qui va partir aux oubliettes, une France qui draguait sans fausse pudeur, qui s’habillait pour sortir, qui, par sa modestie, sa politique des petits pas, n’était pas dogmatique comme d’autres institutions poseuses et inefficaces ; le Macumba envisageait un destin commun à tous ses habitués. Cette France digne et aujourd’hui abandonnée, périphérique et méprisée pleurera le Macumba comme un dieu païen, généreux et pacificateur.

Tendre est la province

Price: 19,00 €

17 used & new available from 4,46 €

Rima Hassan, l’imposture et l’inhumanité comme carte de visite

0
Rima Hassan et le recteur de la mosquée de Paris. Image : Twitter.

Nous venons d’assister à un joli numéro d’équilibriste politique. En refusant de voter pour la libération de Boualem Sansal, Rima Hassan semble avoir confondu défense des opprimés et soutien aux oppresseurs… Et pendant ce temps, d’autres transformaient des terroristes en « otages » à la télé.


Imaginez, vous êtes élu d’un pays démocratique et l’on vient vous demander de voter une résolution pour demander la libération d’un écrivain, embastillé arbitrairement par un pouvoir corrompu. Dans l’imaginaire politique, on imagine difficilement que c’est la gauche qui va refuser son soutien. D’habitude ce sale rôle est plutôt tenu par l’extrême-droite. Eh bien plus maintenant, les codes ont changé.

Aucun membre de LFI n’a voté pour la libération de l’écrivain

On peut se rassurer néanmoins, l’écrasante majorité des députés européens qui devaient se prononcer sur la demande de libération de Boualem Sansal a soutenu cette démarche par 533 votes pour, 24 contre et 48 abstentions. Parmi ceux qui n’ont pas voté pour, on trouve toute la délégation de LFI : ils nous font honte. Rima Hassan a ainsi voté contre, et Manon Aubry s’est abstenue. Or l’écrivain franco-algérien est notre compatriote et mérite notre mobilisation. Il est l’otage des tensions entre Paris et Alger et le prétexte trouvé par l’Algérie pour l’emprisonner est une critique faite sur un média français de la politique algérienne au Sahara. Un peu léger pour enfermer un homme âgé, inoffensif et malade. Mais de cela, les deux égéries de LFI se moquent bien.

Ces votes ont déclenché un tollé à droite, de François-Xavier Bellamy à Jordan Bardella, de Xavier Bertrand à Laurent Wauquiez en passant par Bruno Retailleau. A gauche, François Ruffin a protesté, comme Raphaël Glucksmann, mais Olivier Faure a été d’une discrétion de violette comme Sandrine Rousseau ou Marine Tondelier… L’humanisme serait-il en train de changer de camp ?

Boualem Sansal accusé par Rima Hassan d’être en quelque sorte un « Français de papier »

Mais le pire reste à venir : apostrophée sur les réseaux sociaux, Rima Hassan a tenté de justifier son vote dans un long thread sur X qui ressasse les éléments de langage d’Alger en y ajoutant ses obsessions personnelles. À commencer par l’accusation de soutenir des thèses identitaires d’extrême-droite, de reprendre la thématique du grand remplacement ou de stigmatiser les exilés. Boualem Sansal serait donc hors de « l’arc républicain ». Ce procès est juste hallucinant venant d’une femme qui soutient le Hamas, une organisation et une idéologie qui n’ont rien à envier au nazisme et remettent au goût du jour le crime contre l’humanité. Ce procès est juste hallucinant venant d’une élue qui essaie pathétiquement de convoquer les mots-clés de l’antifascisme à l’appui de son vote honteux, alors qu’elle est proche des islamistes et alliée des jihadistes, avec qui elle partage estrades et références.

A lire aussi: Coupons le cordon! Pour l’indépendance de l’Algérie

Mais ce n’est que le début. Elle finit assez rapidement par laisser entendre que Boualem Sansal ne serait qu’un Français de papier. L’extrême-droite le présenterait comme un grand auteur français alors même que l’acquisition de sa nationalité est récente. C’est exact, mais je n’aurai jamais cru la gauche, même identitaire, capable de refuser le statut de compatriote à quelqu’un parce qu’il n’avait pas acquis depuis assez longtemps sa nationalité.

Rima Hassan invente la période d’essai en matière de naturalisation, semble-t-il. Hélas pour elle, s’il existe des Français de papier, c’est-à-dire des gens qui utilisent leur nationalité comme une carte bancaire pour avoir accès aux avantages que notre société procure, tout en crachant sur les principes et idéaux qui forgent notre contrat social et en travaillant à sa destruction, c’est elle qui illustre le phénomène et non Boualem Sansal. L’écrivain maîtrise parfaitement notre langue, écrit en français depuis longtemps et porte haut les valeurs liées à l’égalité, à la laïcité, à la liberté. Il est attaché à la quête de la vérité et porte un regard singulier et non communautariste sur le monde. Il dénonce l’islamisme et rapporte les ravages de la guerre civile que les fous de Dieu ont déclenchée en Algérie. Pour cela, il a toujours été menacé dans son pays. On ignorait que les LFI, qui défendent l’élargissement du droit d’asile et refusent que l’on expulse des islamistes menaçant comme Hassan Iquioussen étaient si tatillons quant à la naturalisation des étrangers quand ils sont démocrates et humanistes…

Un hypocrite refus d’instrumentalisation pour justifier le refus d’une position humaniste

Enfin, après toutes ces contorsions aussi ridicules qu’hypocrites, l’amie du Hamas et l’égérie de LFI finit en beauté. Elle ne serait pas « contre la libération de Boualem Sansal » mais contre son « instrumentalisation ». Pourtant : la résolution était claire. Mais pas pour Rima Hassan ! Le texte appelant à la libération de l’écrivain serait porté par une coalition unissant la droite et l’extrême-droite. Des personnes avec qui on peut voter en France des motions de censure, mais pas œuvrer à la libération d’un innocent, visiblement ? Et surtout, Madame Hassan, après avoir eu à cœur les intérêts de la Syrie, se fait la voix de ceux de l’Algérie puisque le cas Sansal ne servirait selon elle qu’à entraîner une escalade diplomatique contre le régime d’Alger. Elle emploie même le terme d’ « ingérence ». Ainsi défendre et demander la libération de notre compatriote serait porter atteinte à la souveraineté algérienne… En revanche, qu’Alger embastille un Français serait donc en creux légitime et respectable. Dans cette affaire Rima Hassan a dévoilé ce qu’elle est et ce n’est une découverte pour personne.



Ce refus de voter la libération d’un écrivain a d’ailleurs été suivi par une autre prise de position qui illustre bien à qui vont les fidélités et l’allégeance de Rima Hassan. En effet, couvrant la libération des terroristes palestiniens, France Info TV a affiché à l’écran ce titre malheureux : « 200 otages palestiniens retrouvent la liberté ». Cette appellation d’ « otages » a évidemment déclenché un tollé.

L’affaire des terroristes palestiniens rebaptisés otages par France Info

Des terroristes fanatisés avec du sang sur les mains ne sont pas des otages et le pedigree des assassins libérés est souvent aussi lourd qu’effrayant. France Info a vite retiré son bandeau et son titre, suite à l’interpellation faite notamment par la députée Caroline Yadan. Muriel Attal, directrice de la communication de France télévisions, a immédiatement réagi. Pour Rima Hassan, qui pense que les terroristes du Hamas sont des résistants et que le massacre du 7-Octobre se justifie, la suppression de ce titre est une honte. Elle a donc fait en sorte que les militants LFI harcèlent Muriel Attal, laissant entendre en creux qu’elle aurait cédé au lobby juif. Connus pour être maître dans le harcèlement en ligne, les militants LFI et les islamistes ont suivi. Chloé Morin, la politologue et spécialiste de l’opinion, a alors pris la défense de Muriel Attal sur les réseaux, lui disant qu’être la cible de la vindicte d’un soutien du Hamas est un honneur. La réponse de Rima Hassan, comme à son habitude, est d’une rare violence : « Comme vous êtes prête à liquider la moindre personne qui humanise les Palestiniens, vous trouvez encore moyen de vous victimiser ». Le problème, c’est que les seuls en France qui liquident leurs ennemis idéologiques ce sont les islamistes, qu’ils ont tué des enfants, des journalistes, des dessinateurs, des professeurs, des policiers, des curés et parfois juste la première personne croisée dans la rue. Le problème, c’est que ces gens-là sont ses alliés, qu’ils sont profondément antisémites et que Rima Hassan connait les leviers émotionnels qui suscitent les passages à l’acte chez ce type de personnes. La violence de son langage est liée à la violence de son idéologie et à sa totale indifférence pour l’intégrité physique de ceux qu’elle considère comme ses ennemis. Cette femme a osé dénier à Boualem Sansal le fait d’être un écrivain des Lumières alors qu’elle est elle-même l’instrument obscur du totalitarisme islamique. Comment ce soutien de terroristes peut-elle encore être des nôtres, quand Boualem Sansal croupit en prison et que la menace islamiste ne cesse de croître ? C’est elle qui mériterait que la question d’une déchéance de nationalité soit posée en ce qui la concerne !

Elias: l’idéologie de l’excuse tue

0
Le maire du 14e arrondissement de Paris Carine Petit est venue s'exprimer à la télévision samedi après le drame. Capture BFMTV.

Elias, un adolescent de 14 ans, a été poignardé à mort à Paris lors d’une tentative de vol de son téléphone portable par deux jeunes de 16 et 17 ans, déjà connus pour des faits de violence et qui devaient comparaître prochainement devant la justice. Ce drame suscite des vives réactions politiques, et relance les débats sur la violence des mineurs et sur l’autorité face à la délinquance.


Cela se passe près de chez vous. Elias a été poignardé vendredi pour un téléphone portable dans le sud du 14e arrondissement parisien. Encore une vie fauchée par la délinquance ordinaire. On pense à ses parents, et on pense aussi à tous les parents qui auront peur demain de laisser leur gosse jouer au foot.
Cette affaire dramatique est un cas chimiquement pur des ravages de l’idéologie de l’excuse. Les deux agresseurs présumés étaient « très défavorablement » connus des services de police, ce qui pour Le Parisien signifie probablement gangs[1]. À leur pedigree : port d’arme prohibée, vols avec violences et / ou en groupe notamment dans deux stades du quartier. Ce que la maire écologiste du XIVème Carine Petit qualifie pudiquement de «signaux d’alerte». Qu’a-t-on fait, face à ces signaux ? L’élue l’expliquait samedi sur BFMTV, toute honte bue : «On a mobilisé tout le monde, on a mis des mots sur ce qui se passait. Et on a apporté des réponses.»
Quelles réponses ! Le Parisien a cruellement exhumé ses déclarations de mars 2024, après l’affaire des stades: «En discutant avec les services sociaux et les associations sportives, on a identifié cinq jeunes. On leur a apporté un soutien éducatif, on a aidé leurs familles et depuis, tout va mieux». Les deux tueurs présumés en faisaient partie.
Sans surprise, la chaîne pénale a été tout aussi inefficace. Placés sous contrôle judiciaire avec interdiction formelle de se côtoyer, les voyous devaient trembler… La vérité cruelle, insupportable et qui nous met aujourd’hui tellement en colère, c’est qu’on savait que des bandes semaient la violence dans le sud du 14e, et qu’on n’a rien fait. Pis. On a apporté à ces barbares un soutien éducatif et aidé leurs familles – on croit rêver.

A lire aussi, du même auteur: Charlie et la chocotterie

Alors, qui est responsable ? Je pourrais vous dire que nous sommes tous responsables, mais non. Politiquement, il y a une responsabilité écrasante de la gauche qui refuse la répression. Mais la droite s’est également souvent couchée. Quant à Emmanuel Macron, il a peur des quartiers. Mais le terreau de cette situation, c’est avant tout un désarmement culturel. Le commentariat convenable, la sociologie d’État, les associatifs subventionnés, la gauche angélique: toutes les voix autorisées du progressisme propagent les mêmes fadaises depuis 40 ans. Tout en niant la surreprésentation des Français issus de l’immigration dans la délinquance, ils expliquent qu’elle est la conséquence du racisme, de la misère et du colonialisme. Allez comprendre la logique… Mais, quoi qu’il arrive, c’est de notre faute. Les racailles sont toujours exonérées de leurs responsabilités et même victimisées. Quand on ne les transforme pas en pauvres petits anges… Après les émeutes, on s’est félicité des peines fermes qui avaient été prononcées par la Justice. Combien ont été réellement exécutées ?
Pourquoi des multi-agresseurs se baladent-ils en liberté? Parce que cette idéologie imprègne les institutions et l’appareil d’État: Éducation nationale, Justice, sans compter ces municipalités écolos-bobos qui luttent contre la violence à coups de subventions, de médiathèques et d’accommodements déraisonnables. Le résultat de cette haine de la répression: non seulement l’État a perdu le monopole de la force, mais il répugne à l’exercer. Et Elias n’est jamais rentré du foot.


Cette chronique a d’abord été diffusée sur Sud Radio

Retrouvez Elisabeth Lévy dans la matinale


[1] https://www.leparisien.fr/faits-divers/elias-14-ans-tue-pour-son-portable-a-paris-les-aveux-partiels-des-deux-suspects-mineurs-bien-connus-de-la-justice-26-01-2025-HQHVE2F6OVA4NHVWD44ONCWQMI.php

Quand le Code pénal pakistanais s’invite chez nous

0
Des gendarmes devant le passage Sainte-Anne Popincourt, perpendiculaire à la rue Nicolas Appert, où a eu lieu l'attentat, le 25 septembre 2020 © CELINE BREGAND/SIPA Numéro de reportage: 00983038_000044

En 2020, Zaheer Hassan Mahmood, un Pakistanais de 26 ans, avait agressé un homme et une femme avec un couteau de boucher de 38 cm près des locaux de Charlie Hebdo. Pendant tout son procès, la défense s’est échinée à replacer les dimensions « culturelles » et la notion de « blasphème » au cœur du dossier…


Le jeudi 23 janvier, la cour d’assisses spéciale de Paris prononçait une peine de trente années de réclusion criminelle pour tentative d’assassinat terroriste à l’encontre de Zaheer Mahmoud, ainsi que des condamnations de trois à douze ans pour association de malfaiteurs terroriste criminelle contre ses cinq co-accusés. Peines assorties d’une interdiction définitive du territoire.

Débat sociologico-psychologico-ethnologico philosophique

Zaheer Mahmoud, migrant pakistanais de trente ans venu chez nous chercher un avenir meilleur que celui qui l’attendait chez lui, s’est illustré en attaquant sauvagement à coups de hachoir deux jeunes gens dont le seul crime était de fumer tranquillement leur cigarette rue Nicolas-Appert à Paris, à hauteur des anciens locaux de Charlie Hebdo. C’était le 25 septembre 2020. Mahmoud entendait ainsi répliquer à la republication des caricatures de Mahomet par l’hebdomadaire et venger le prophète. « Je pensais que c’était la loi du Coran et du Pakistan », tenta-t-il de justifier en garde-à-vue. Plus tard, probablement bien instruit par son avocat, il dira n’avoir pris conscience de l’absurdité et de l’horreur de son crime qu’une fois en prison.

A lire aussi: Charlie et la chocotterie

Durant les trois semaines du procès une question s’est imposée tant à la défense qu’à l’accusation : cet acte barbare qui ne correspondait pas explicitement à une revendication djihadiste relevait-il d’un particularisme culturel ? Particularisme culturel pakistanais qui, nous enseigne-t-on complaisamment à l’audience, se caractérise par le fait que le blasphème est un crime passible de la peine de mort. On se doute combien il est important pour la résilience qu’on souhaite aux victimes qu’on puisse déterminer si la sauvagerie du hachoir ressortit au culturel ou non. Il y a des moments judiciaires comme celui-ci où la cour d’assises se mue en cénacle de haute intensité, accusation et défense s’offrant mutuellement la satisfaction de briller dans un débat sociologico-psychologico-ethnologico philosophique rappelant étrangement les foisonnantes et fumeuses disputes de la scolastique. Les temps où l’on pouvait considérer que le tribunal de la République était un lieu où avant toute chose il s’agissait de rendre la justice au nom du peuple français et sur la base d’un droit lui aussi rigoureusement français seraient-ils révolus ?

Le procureur place d’emblée la barre très haut, introduisant une nuance d’importance. Il évoque la « spécificité » de la chose car l’attentat serait le premier impliquant des auteurs adeptes d’un islam sunnite du courant Barelvi. De nouveau, on pense à la vive satisfaction des jeunes gens tailladés au hachoir d’apprendre cela.

Poursuivant dans une si bonne voie, ce même procureur s’emploie à expliquer que ces jeunes migrants ont été nourris de l’opinion que le blasphème doit être puni de mort, ce que le Code pénal pakistanais d’ailleurs prescrit. Mais aussitôt, tient-il à préciser, pour autant « nul n’a jamais été autorisé à se faire justice soi-même. » On se prend à respirer. Sur ce point précis, le Code pénal pakistanais viendrait donc au secours du nôtre.

Névrose nationale

Puis, à son tour, son heure de gloire ayant sonné, l’avocat de Mahmoud vient en quelque sorte prolonger l’œuvre pédagogique initiée par son prédécesseur. Au procureur la « spécificité » de l’affaire, au défenseur sa « singularité ». Et d’évoquer « le Pakistan et sa névrose nationale, le blasphème ». La « matrice » du passage à l’acte serait là. Quant à la dévotion à l’endroit du prophète, particulièrement vive dans ce courant sunnite Barelvi – sans aucun doute trop méconnu chez nous jusqu’à ce procès – elle serait un élément constitutif de « l’identité nationale du Pakistan, qui signifie littéralement « le pays des purs »… Le conseil de Mahmoud entend évidemment que la cour sache tenir compte de cela. Là encore, de découvrir qu’ils se sont fait massacrer à coups de hachoir par un ressortissant du Pays des Purs doit être une source de contentement bien réel pour les victimes…

A lire aussi: Philippe Val: « Avec l’islam politique, la peur est partout »

« L’effort de souplesse mentale que nous demande ce dossier est absolument énorme », lâche encore l’avocat, parfaitement dans son rôle, cela dit en passant. « Il nous demande de ne pas le juger comme d’autres dossiers terroristes dont les accusés sont des enfants de la République (…) Mahmoud est en France physiquement mais, dans sa tête, il est toujours dans ce pays. » 

Mine de rien, l’avocat pose ici le problème de fond : de combien de milliers et de milliers de migrants ne pourrait-on dire qu’ils sont en France physiquement, mais qu’ils sont encore dans leur tête là d’où ils viennent ? Et, en conséquence – et pour cette seule raison – jusqu’où devrions-nous aller dans la souplesse mentale pour que nos mœurs, nos règles et nos lois parviennent à surnager et survivre, confrontés toujours davantage à ces « spécificités », à ces « singularités », à ces « particularismes culturels » ? Ce procès, les questions soulevées, les débats qui l’ont animé devraient faire date. Ils devraient aussi inciter à la réflexion, à la prudence, à la vigilance. Durant les trois semaines qu’il a duré, il n’a cessé, en vérité, d’exhumer les pièges, les impasses – y compris judiciaires – dans lesquels se fourvoit inéluctablement toute société s’abandonnant au multiculturalisme.

LES TÊTES MOLLES - HONTE ET RUINE DE LA FRANCE

Price: 14,77 €

5 used & new available from 10,78 €

Boualem Sansal: une honte humaine plus qu’une faute politique…

0
Boualem SANSAL (Président d'honneur), sur la 28e edition du "Festival du Livre de Nice", Jardin Albert Premier à Nice en France le 6 juin 2024 © SYSPEO/SIPA

La France semble impuissante à obtenir d’Alger la libération de l’écrivain Boualem Sansal, emprisonné depuis deux mois.


Les sujets ne manquent pas actuellement qui intéressent le citoyen passionné par l’actualité dans ce qu’elle a de signifiant pour la France et le monde. Pourtant, toujours, l’angoisse sur le sort de Boualem Sansal. Notre pays qui n’a pas pu faire élire Kamala Harris aux Êtats-Unis trouve Donald Trump majoritairement « raciste et agressif ». Quelle découverte !

Brouillard des nouvelles

On continue à débattre de X et on voudrait nous enjoindre de le quitter comme si nous avions besoin, sur ce plan également, de maîtres guidant nos choix, nos appétences et nos indignations.

Élisabeth Borne continue avec obstination à s’occuper de tout sauf de l’Éducation nationale : elle a quitté son obsession anti-Gabriel Attal pour focaliser sur la vie intime et sexuelle. On finira un jour par raccroc à se préoccuper de ces formations dérisoires : lire, écrire et compter !

Cependant, sans cesse, derrière le brouillard confus des nouvelles de toutes sortes, la question lancinante et tragique sur ce que devient et comment va Boualem Sansal.

La mère coupable de l’atroce mort d’Amandine a été condamnée à la réclusion criminelle à perpétuité. Le sentiment que ce n’est que justice est mêlé à la conscience de la misère humaine et sociale. Il n’est jamais simple de juger même avec de l’horreur face à soi.

À lire aussi, Céline Pina : Rima Hassan, l’imposture et l’inhumanité comme carte de visite

Le Premier ministre François Bayrou va s’expliquer le 27 janvier face à Darius Rochebin sur LCI, notamment sur le budget à venir. Nous aurons au moins la certitude de bonnes, de pertinentes questions formulées sur un ton courtois. J’espère que les commentaires citoyens éviteront le dérisoire pour s’attacher à l’important.

On a beau jouer les cyniques, les blasés ou les sceptiques, on ne peut s’empêcher d’éprouver un frisson d’espérance sur l’Ukraine, sur Poutine et Donald Trump qui, dans des genres différents, sont des maquignons de la politique. Qu’ils n’oublient pas l’inlassable et vaillant Zelensky.

Thomas Legrand lucide

Mais Boualem Sansal demeure dans nos têtes et malgré l’énergie de ses amis les plus chers – je songe par exemple à Arnaud Benedetti et Xavier Driencourt -, le pessimisme nous gagne. On se demande ce qu’attend la France pour répondre à l’Algérie et mettre en œuvre des ripostes et des rétorsions immédiates. Faut-il que notre pays soit encore davantage humilié ?

Le Parlement européen a voté une résolution réclamant la libération de Boualem Sansal, adoptée par 533 voix sur 605. Les Insoumis Rima Hassan, Anthony Smith, Arash Saeidi et Emma Fourreau, ainsi que l’écologiste Mounir Satouri ont voté contre. Les LFI Manon Aubry et Younous Omarjee se sont abstenus.

Le fait que Thomas Legrand les ait condamnés en invoquant une faute politique dans le quotidien Libération aurait été plutôt de nature à m’inquiéter, il va systématiquement vers la défense des mauvaises causes. Mais acceptons que pour une fois la lucidité l’ait frappé !

Je me distingue de lui dans le choix de sa dénonciation. C’est bien plus qu’une faute politique, grief qui réduirait cette ignominie à une erreur partisane. Comme si LFI ne nous avait pas habitués depuis longtemps, et avec constance, à des positions qui défient l’entendement et le bon sens…

A lire aussi, Charles Rojzman: Algérie: les Insoumis sont les héritiers de la contre-culture des années 60

Non, c’est pire que cela. On a le droit de ne pas aimer les idées de cet écrivain franco-algérien de qualité et de courage, on peut, pourquoi pas, ne pas apprécier ses livres mais le problème n’est plus là : quand un écrivain, âgé de 80 ans, malade qui plus est, est incarcéré dans des conditions qui relèvent de la pure intimidation politique, pour se venger d’un revirement diplomatique de la France et humilier notre président de la République, on hiérarchise, on va vers l’essentiel, on se tourne vers l’urgent.

On ne tombe pas dans la honte humaine. On n’est pas indigne comme les bourreaux de Boualem Sansal. On n’accable pas une personne à terre. Il y a une solidarité morale qui devrait l’emporter sur l’affrontement belliqueux, au demeurant absurde.

Le souvenir de Boualem Sansal ne me quitte pas et mon impuissance, comme celle de la France, sont un crève-cœur.