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Paris 2014 : Faire du social, pas du socialisme


Paris 2014 : Faire du social, pas du socialisme

margain primaires paris Vous êtes président délégué du Parti-Chrétien démocrate  et semblez avoir « un pied dehors, un pied dedans » à l’UMP. Participer à  la désignation du candidat unique de la droite pour Paris, n’est-ce pas risquer de perdre votre autonomie ? Ne craignez-vous pas d’être la caution sociale et catholique de l’UMP ?
Je suis en effet le seul participant dont la candidature permet d’attester que cette primaire est bien celle de la droite et du centre et non pas seulement une primaire interne à l’UMP.
Mon profil est différent de celui des autres candidats.  J’essaie de concilier une fibre sociale qui me vient de mon engagement de chrétien avec une rigueur en matière de gestion des deniers publics qui découle de mon expérience de cadre dirigeant dans le privé. Arrivé récemment en politique, je ne suis pas l’héritier de ceux qui ont fait perdre notre camp depuis vingt ans à Paris, et j’essaie de garder ce lien de proximité authentique avec les Parisiens que certains « professionnels de la politique » ont perdu. Je ne risque donc en rien de perdre mon autonomie et ne suis la caution de personne. Bien au contraire, cette primaire me donne l’occasion d’affirmer une véritable liberté, de défendre des idées qui, sans ma candidature, ne seraient pas représentées, et d’offrir un profil différent à nos électeurs !
À l’exception du MRP, il n’y a jamais eu en France de grand parti chrétien. L’électorat catholique a toujours été divisé dans le spectre politique de l’extrême droite à la gauche. Comment définissez-vous la droite chrétienne ? 
Avant toute chose, j’aimerais préciser que se reconnaître dans la « droite chrétienne » n’implique en aucun cas de devoir être chrétien soi-même et encore moins de s’adresser au seul électorat catholique, à supposer d’ailleurs qu’il existe ! Se reconnaître dans les valeurs de la « droite chrétienne », c’est avoir une certaine conception de l’Homme et de l’engagement en politique. C’est chercher à proposer des repères dans un monde libéral-libertaire à la dérive qui, on le constate chaque jour, broie l’individu et le chosifie.
Cela se traduit par l’adhésion à des principes forts, avant tout, choisir de remettre l’homme au cœur de toutes les préoccupations quand notre monde tend à le considérer comme une simple variable d’ajustement. C’est refuser cette société dans laquelle l’enfant ne devient plus qu’un simple droit que l’on réclame, cette société dans laquelle la femme ne devient plus qu’un ventre que l’on pourra bientôt monnayer via la GPA, cette société dans laquelle l’homme n’est plus qu’un simple facteur de production que l’on peut rentabiliser nuit et jour, dimanche inclus. Cela conduit à se préoccuper des plus faibles et des plus fragiles.
Seriez-vous secrètement de gauche ?
Non, pas du tout!  Car  je ne me contente pas de grands discours et d’une compassion feinte, comme une certaine gauche sait si bien le faire. Si je me dis chrétien démocrate et de droite, c’est que je suis attaché au sens du devoir, à la responsabilité individuelle et refuse énergiquement l’assistanat.
Mon appartenance à la droite chrétienne me fait rejeter les politiques qui enferment les gens dans l’exclusion en les mettant sous perfusion sociale, et leur préférer des incitations à l’emploi qui permettent une véritable insertion dans la société. Ma droite n’ignore pas les sans-abris mais s’occupe de leur réalité et de leurs difficultés. Je m’attaque aux causes et ne me contente pas de traiter les conséquences à coup de subventions et d’anesthésiques Concrètement, je refuse catégoriquement d’abandonner les jeunes aux mirages des salles de shoot, même au nom d’une prétendue « expérimentation ».
Bref, je compte faire du social, pas du socialisme !
On vous a beaucoup vu aux cotés des manifestants contre le mariage pour tous. Pensez-vous que l’effet Manif pour tous puisse se retrouver dans les urnes, voire devenir un « label » politique ? N’est-ce pas une mobilisation ponctuelle qui échappe à toute récupération politique ?
Bien que je sois engagé pour la famille depuis très longtemps, d’ailleurs bien avant que cela ne devienne à la mode, je ne suis pas de ceux qui veulent surfer sur la vague de la manif’ pour tous. Ceci dit, je pense être le candidat naturel de ceux qui se mobilisent contre la loi Hollande/Taubira par la clarté et l’ancienneté de mes engagements en la matière. Je suis le seul candidat à la primaire qui s’est engagé à ne pas marier de personnes du même sexe, le seul qui refuse de donner une filiation fictive aux enfants.
Vous fustigez la boboïsation de la capitale  et critiquez NKM pour sa complaisance avec une certaine pensée unique qui plaît aux Parisiens. Mais que signifie être un candidat anti-bobos à Paris ?
Face au bilan de la gauche à Paris, nous avons une vraie responsabilité. Il ne faut pas faire du Delanoë édulcoré mais refuser la captation de la capitale par une élite autoproclamée qui veut imposer son modèle de pensée et ne se soucie que des revendications communautaristes de certains groupes. Moi, je suis le candidat des classes moyennes, pas celui des communautés et des lobbies, ni celui de la pensée unique. Je suis le candidat de ceux pour qui la crise est une réalité, et pas seulement un concept sur lequel on disserte dans les dîners mondains.
Je ne suis pas dans la posture, ni dans les coups de communication, mais dans l’authenticité et la défense de valeurs.



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Journaliste au Figaro, elle participe au lancement de la revue Limite et intervient régulièrement comme chroniqueuse éditorialiste sur CNews.

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