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La météo, c’était mieux avant!

Ne dites plus « Bulletin météo » mais « Journal Météo Climat »


La météo, c’était mieux avant!
L'animatrice Catherine Laborde, décédée récemment, présente la météo sur TF1 en juillet 1992. DR.

Trop occupés à nous parler du réchauffement climatique et à diffuser la bonne parole écolo, les animateurs télé des temps nouveaux sont toujours incapables de nous dire quel temps il va faire demain. Mais en plus, ils ne savent même plus décrire le temps qu’il fait en ouvrant la fenêtre ! s’amuse notre chroniqueur. Une chronique médias de Didier Desrimais…


Catherine Laborde nous a quittés le 28 janvier, à l’âge de 73 ans. Elle présenta, de 1988 à 2017, le bulletin météorologique sur TF1. Madame Météo était connue pour son extrême gentillesse et pour sa bienveillance, qualités qui crevaient l’écran lorsqu’elle apparaissait, le sourire aux lèvres pour annoncer le retour des premières chaleurs printanières, la voix parfois un peu tremblante au moment de mettre en garde contre des pluies torrentielles ou des températures « particulièrement basses pour la saison ». Durant ces 28 années, elle nous parla de la pluie et du beau temps avec la simplicité, la modestie et l’élégance d’une femme consciente à la fois de la frivolité et de la nécessité de sa tâche. Le 1er janvier 2017, après son dernier bulletin météo, c’est avec une infinie délicatesse qu’elle déclara son amour aux téléspectateurs et confessa son bonheur d’avoir pu partager avec eux, durant presque trois décennies, les aléas du temps qu’il fait, ceux du temps qui passe. Catherine Laborde fait définitivement partie des grandes dames du petit écran.  

Écologisme…

C’était mieux avant. La télévision publique a transformé le bulletin météo en un programme manipulateur au titre ronflant : Journal Météo Climat. Vendredi 31 janvier, sur France 2, durant la mi-temps du match de rugby France-Galles, un jeune bellâtre est apparu à l’écran et, nous prenant pour plus demeurés que lui, nous a récité le credo écolo sur le climat en exhibant un misérable graphique censé démontrer « le réchauffement depuis 1884 ». Graphique très médiocrement stylisé, avec de larges traits de couleur pour épater les neuneus. « Plus c’est rouge, plus c’est anormalement chaud », a affirmé le mirliflore sans s’appesantir. Et pour cause : « anormalement chaud » ne veut strictement rien dire, surtout si l’on compare les températures actuelles à celle de la « période pré-industrielle » – ce que font systématiquement les écologistes pour faire avaler le fameux concept d’Anthropocène. Cette période est englobée dans celle du « petit âge glaciaire » qui a été une catastrophe pour l’agriculture, l’élevage, la viticulture et le commerce, et a vu des millions d’Européens mourir de froid ou de faim. Ce « petit âge glaciaire » a débuté à la fin du XIIIe siècle, connu de fortes amplitudes thermiques et de nombreux épisodes extrêmes, notamment des températures très basses en hiver, et s’est achevé au cours de la première moitié du XIXe siècle. Dès lors, les températures ont progressivement augmenté pour atteindre le niveau de celles que connut notre planète durant la période précédente, un « optimum climatique médiéval » lui-même traversé de courts épisodes extrêmes de refroidissement ou de réchauffement. Il n’est pas impossible que nous connaissions un tel épisode aujourd’hui – pourtant, incriminer les seules activités humaines est allé un peu vite en besogne, selon certains scientifiques. Tout est fait cependant pour culpabiliser l’espèce humaine et convaincre les masses qu’il devient impératif de changer sa voiture thermique pour une onéreuse voiture électrique tout en n’oubliant pas de privilégier les transports en commun, de manger moins de viande, d’acheter des vêtements d’occasion et de passer moins de temps sous la douche – autant de contraintes imposées par une oligarchie techno-bureaucratique qui a su, elle, se mettre à l’abri du besoin et de ses oukases, et qui n’hésite pas à prendre l’avion pour se rendre chaque année à Davos ou dans de lointaines et coûteuses COP.

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Le Journal Météo Climat de France 2 répand la propagande du GIEC et de ses alliés de l’écologie radicale. Aucun écart n’est autorisé. En 2015, pour avoir écrit un livre (1) dévoilant les liens dangereux entre scientifiques, politiques, lobbies économiques et ONG environnementales au sujet du climat, Philippe Verdier, présentateur Météo sur France 2 à l’époque, a été viré. Depuis, « France Télévisions s’engage », peut-on lire sur son site, pour une « accélération de la transition écologique » afin de « lutter contre le dérèglement climatique ». [Il faudra, un jour, analyser sérieusement la novlangue écolo – analyse qui confirmera, à n’en pas douter, celle d’Orwell sur la manipulation du langage par l’idéologie]. France Télévisions n’est pas peu fière de rappeler que la série “Un si grand soleil” a obtenu le label Ecoprod « pour avoir réduit son impact environnemental » et que le Journal Météo Climat a été récompensé en juillet 2024 par l’ONG Covering Climate Now. Sur son site, cette ONG affirme être heureuse de « collaborer avec des journalistes et des rédactions pour produire d’urgentes [et très anxiogènes, faut-il préciser] histoires climatiques et pour intégrer le climat à chaque sujet de rédaction – de la politique à la météo en passant par la finance et la culture – afin de produire une couverture climatique rigoureuse [assujettie au dernier rapport du GIEC, dois-je ajouter] qui engage [c’est-à-dire rééduque] le public ». Elle forme à cet effet les journalistes, dont ceux des grandes agences de presse Reuters, Bloomberg et l’AFP, de 60 pays. Le présentateur météo de France 2 a vraisemblablement suivi cette formation. Après son topo sur le climat aligné sur le dogme, le voici incapable de parler simplement de la météo, comme le prouve sa description du ciel au-dessus du Stade de France : « Un ciel bien bâché (sic), mais un ciel sec (resic), ça c’est essentiel notamment du point de vue des crues (et sic de der). » L’idéologie rend aveugle : ce jeune homme catéchise les foules avec de ridicules graphiques cramoisis mais ne voit pas le temps qu’il fait à quelques centaines de mètres de lui : au moment où il décrit un « ciel bâché et sec »au-dessus du Stade de France, et donc « un temps idéal pour jouer au rugby », il pleut sur le terrain où nos joueurs sont en train de martyriser les Gallois…

Météo et climat

Le Journal Météo Climat fait partie du plan de rééducation des masses et mélange intentionnellement deux phénomènes distincts : la météo et le climat. Aucun événement météorologique n’échappe plus au récit mythologique et religieux d’un climat « déréglé » à cause des hommes et ce bien que l’Organisation Météorologique Mondiale ait affirmé en 2020 que « dans l’état actuel des connaissances scientifiques, aucun événement individuel, comme un cyclone tropical sévère, ne saurait être attribué à un changement climatique induit par les activités humaines » (cité par Steven E. Koonin dans Climat, la part d’incertitude). Le Journal Météo Climat de France 2 relève de la manipulation et participe à la propagande d’une idéologie qui a mené l’Europe à sa ruine en lui imposant des normes, des limites, des obligations délirantes via un Pacte vert qui s’est avéré rien moins que désastreux. En 2019, ce Pacte vert ayant pour objectif la « neutralité climatique (sic) à l’horizon 2050 » était présenté par Mme von der Leyen comme « la nouvelle stratégie de croissance de l’UE ». On voit aujourd’hui les résultats… De l’autre côté de l’Atlantique, le président américain vient de proclamer la fin du Green New Deal initié par son prédécesseur, ce qui a eu pour conséquence d’accélérer le retrait des géants de Wall Street de l’alliance bancaire mondiale pour le climat – l’argent ainsi récupéré va être réinvesti massivement dans l’économie américaine. L’UE, elle, continue son travail de sape économique en imposant des « énergies renouvelables » pas si écologiques que ça et générant des prix de l’électricité insupportables, des normes en veux-tu en voilà, des diktats qui asphyxient les entreprises artisanales, le commerce et l’industrie – le déclin de l’industrie automobile européenne restera comme l’exemple parfait d’un désastre annoncé que rien n’est venu empêcher, bien au contraire. Une partie du Parlement européen a beau réclamer un examen critique, voire une suspension du Pacte vert, la Commission de Mme von der Leyen semble décidée à « renforcer la compétitivité de l’industrie européenne à zéro émission nette en favorisant le développement des technologies vertes ». Au regard des premiers résultats obtenus par cette feuille de route plus idéologique qu’autre chose, il n’est pas certain que l’Europe, si elle persévère sur cette voie, puisse retrouver un jour le chemin de la croissance. Pendant ce temps, les États-Unis, la Chine, l’Inde…       

(1) Philippe Verdier, Climat Investigation, 2015, Ring.




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Amateur de livres et de musique. Dernier ouvrage paru : Les Gobeurs ne se reposent jamais (éditions Ovadia, avril 2022).

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