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QuotaClimat: Brainwashing vs greenwashing

L’association écolo menace la liberté d’expression, s’inquiète l’hebdomadaire « Le Point »


QuotaClimat: Brainwashing vs greenwashing
La militante Eva Morel, ici photographiée à Bonn en Allemagne en juin 2025, veut légiférer pour augmenter le temps médiatique dédié aux sujets environnementaux et sanctionner les discours réfutant le changement climatique © Bianca Otero/ZUMA/SIPA

L’association écolo, spécialisée dans la dénonciation des climato-sceptiques, passe à la vitesse supérieure. Elle a rédigé une proposition de loi, reprise par 78 députés, qui, si elle était adoptée, aurait pour effet de verrouiller totalement l’information sur les sujets liés à l’environnement.


Un projet de loi contre la désinformation environnementale pourrait arriver à l’Assemblée nationale. A priori, c’est une cause indiscutable. Ni Géraldine Woessner, journaliste au Point, auteur d’une excellente enquête sur l’association QuotaClimat qui est à la manœuvre, ni votre servante ne mettent en doute le changement climatique. Seulement, pour l’association, qui défend en réalité les thèses des décroissants, la désinformation commence avec le questionnement.

Populistes, QuotaClimat is watching you…

Ce lobby très militant, qui bénéficie de nombreux soutiens et subventions, a créé il y a un an un observatoire des médias sur l’écologie qui flique une vingtaine de TV et radios (dont Sud Radio) et dont l’algorithme a détecté, en 2025 « 128 cas de désinformation climatique » et 373 cas de « discours de l’inaction », c’est-à-dire « décrédibilisant les solutions ». Si vous n’êtes pas convaincu que les éoliennes vont nous sauver, si vous remettez en cause l’interdiction des voitures thermiques à l’horizon 2035, ou l’efficacité des ZFE comme Alexandre Jardin, vous êtes complotiste, climato-sceptique et QuotaClimat vous dénoncera comme tel, sur les réseaux et à l’Arcom. L’objectif est de faire taire toute divergence, d’interdire tout débat.

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Mais cette association entend participer au débat, pas l’interdire, me réplique-t-on ! Bien sûr que si. Elle exige que les médias audiovisuels consacrent 20% de temps d’antenne aux questions environnementales – pourquoi pas 40% ? – et réclame le vote d’une loi interdisant notamment de minimiser le danger climatique ou de le discréditer. Autrement dit, certaines opinions seraient interdites par la loi, tandis qu’une vérité officielle et ceux qui la défendent seraient protégés contre la critique. Exemples : TF1 a été épinglée pour avoir donné la parole sans contradiction à des agriculteurs protestant contre l’excès de normes. FranceInfo  a de son côté été dénoncée pour avoir interwievé le PDG de CocaCola coupable de « greenwashing ». QuotaClimat préfère sans doute le brainwashing.

Soviétique !

Certes, ce texte liberticide est pour l’instant uniquement soutenu par des élus NFP. Mais, alors que l’Assemblée nationale est bien incapable de voter toute grande réforme, et pendant qu’on ne sait pas comment passer le Budget, les députés pourraient se donner l’illusion d’agir avec un texte que beaucoup voteront de peur d’être eux-mêmes voués aux gémonies du climato-scepticisme… Cette loi serait un grand recul de la raison et de la liberté. La vérité scientifique ne s’impose pas à coups d’amendes ou de condamnations, ou alors il faudrait aussi faire taire ceux qui pensent que la Terre est plate. Au pays de Descartes, on ne répond pas à l’erreur par l’interdit mais par l’argumentation.

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Cette chronique a été diffusée ce matin sur Sud Radio

Retrouvez Elisabeth Lévy au micro de Patrick Roger




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Fondatrice et directrice de la rédaction de Causeur. Journaliste, elle est chroniqueuse sur CNews, Sud Radio... Auparavant, Elisabeth Lévy a notamment collaboré à Marianne, au Figaro Magazine, à France Culture et aux émissions de télévision de Franz-Olivier Giesbert (France 2). Elle est l’auteur de plusieurs essais, dont le dernier "Les rien-pensants" (Cerf), est sorti en 2017.

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