Depuis plusieurs semaines, l’Angleterre connaît une révolte populaire que les élites s’empressent de qualifier d’« extrême droite » ou de « populiste ». Pourtant, derrière ces étiquettes commodes, il y a autre chose : un peuple qui n’en peut plus de l’immigration de masse, incontrôlée, imposée au nom de la morale et des bons sentiments. Ce peuple, humilié, se lève parce qu’il voit ce que l’on veut cacher.
Ne nous y trompons pas : ce qui se produit outre-Manche pourrait éclater demain en France. Les mêmes causes — quartiers perdus, insécurité grandissante, institutions paralysées, mépris des classes dirigeantes — produiront les mêmes effets.
C’est à partir de cette lucidité du peuple, dernier voyant du réel, que commence le texte qui suit.
— Le peuple humilié, dernier voyant du réel
Il ne lit pas Le Monde.
Il ne signe pas de tribunes.
Il ne manifeste pas pour Gaza.
Il ne sait pas qui est Judith Butler.
Il n’a jamais lu Fanon.
Mais il voit.
Il voit ce que les intellectuels ne veulent plus voir.
Il voit ce que les journalistes enjambent.
Il voit ce que les artistes fuient.
Il voit la guerre.
Non pas celle des slogans.
Celle des visages.
Des regards.
Des insultes dans la rue.
Des prières criées sous les fenêtres.
Des drapeaux brandis sans pudeur.
Il ne pense pas avec des concepts.
Il pense avec ses nerfs.
Avec ses silences.
Avec sa peur de sortir le soir.
Avec sa fille qu’il ne veut plus laisser seule à l’arrêt de bus.
Il n’a pas fait Sciences Po.
Mais il sait ce que signifie perdre son quartier.
Il sait ce que signifie ne plus reconnaître l’école.
Il sait ce que signifie changer de trottoir, baisser les yeux, se taire.
Il ne parle pas comme il faut.
Il parle vrai.
Et pour cela, on le hait.
On l’appelle « populiste », quand on est poli.
« Fasciste », quand on veut l’écraser.
On le traite de « nauséabond ».
Parce qu’il pue le réel.
Il n’a pas de haine. Il a une mémoire. Celle de ses morts. De ses églises vides.
De ses villages désertés. De ses anciens qui ne comprenaient pas ce qui arrivait — et qui se taisaient.
Et maintenant que tout s’effondre,
Il reste debout. Pas fier. Pas grand. Mais là.
Il ne croit plus en rien. Il ne vote plus. Il ne prie plus. Mais il sait.
Il sait qu’on lui ment.
Il sait que les causes humanitaires sont des rideaux.
Il sait que les grandes émotions masquent des renoncements.
Il sait que tout ce qui vient d’en haut est une ruse.
Il sait que Gaza est un prétexte.
Un masque.
Une parade.
Il ne comprend pas pourquoi on pleure là-bas,
alors qu’on ne l’écoute jamais ici.
Il ne comprend pas pourquoi ceux qui insultent la France sont excusés,
tandis que lui est puni pour avoir dit : « On n’est plus chez nous. »
Il ne veut pas de guerre. Mais on l’y pousse.
Par le mépris. Par l’accusation. Par la solitude.
Et il regarde. Il voit. Il attend.
C’est le dernier voyant.
Pas un prophète. Pas un héros.
Un homme. Un simple homme.
Un homme dans une maison encore debout.
Avec une mémoire, une langue, une colère.
Il ne sauvera rien. Il ne renversera rien. Mais il saura dire :
« Je vous avais prévenus. »
Et cela, dans un monde qui ne sait plus écouter,
c’est déjà une forme de grandeur.
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