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Malbouffe non, bon bœuf oui !


Malbouffe non, bon bœuf oui !

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On glose beaucoup, ces temps-ci, sur les bonnes et les mauvaises raisons de manger de la viande. Carnivores contre herbivores, défenseurs de la plurisensorialité alimentaire contre protecteurs du règne animal. Tranchons dans le vif : les apports protéiniques de certaines plantes autorisent l’homme à se passer de viande sans risque de souffrir d’anémie ou de voir son métabolisme entrer en osmose avec le rhododendron du voisin. Est-ce pour autant une obligation ? Non. Au contraire, car si d’excellentes théories veulent nous persuader de l’inverse, réduire son alimentation au règne végétal poserait sans aucun doute un problème d’équilibre environnemental à la planète du fait de l’explosion des cultures intensives. Quant à l’option brochette de hannetons ou fricassée de larves… Sans façon ! Vivant de la cueillette et de la chasse, homo sapiens fut, dès le début de son hominisation, porté sur la viande, les œufs et le lait.

Ayant étudié les dentitions de nos ancêtres, le sol de leurs foyers et les restes de leurs repas, les paléo-nutritionnistes ont formellement démontré que l’être humain est physiologiquement omnivore.[access capability= »lire_inedits »] Il est donc stupide de nier ses racines biologiques. Qu’à cela ne tienne, le végétarisme est une religion honorant ceux qui la professent. Religion d’autant plus active qu’elle est encouragée par des omnivores carnassiers prédateurs et pollueurs. Le monde occidental mange en effet trop de viande, et surtout trop de mauvaise viande. Outre la maltraitance animale induite, la surconsommation de mauvaise viande abîme la planète et la santé. Aussi est-il urgent de réduire la part du bifteck dans notre alimentation en privilégiant un équilibre répondant à nos réels besoins nutritionnels. Au lieu de nous gaver de viandes issues d’élevage intensif nourri aux céréales OGM, tel que l’on le pratique aux États-Unis, ou de bidoches industrielles aux origines douteuses, telles que nous en proposent les fabricants de plats cuisinés, tenons-nous en à de la bonne vache qui mange de l’herbe dans un environnement respecté.

La France était un paradis bocageux avant que les satrapes de l’agroalimentaire alliés aux voyous de la grande distribution transforment nos campagnes en usines avec la bénédiction de la puissante FNSEA, le syndicat majoritaire qui cogère l’agriculture avec les technocrates de l’État depuis cinquante ans. Manger de la bonne viande de chez nous élevée à l’herbe sur des pâturages naturels est la garantie du bien-être général. Hélas, ce doux rêve s’évanouit. Faite de bon sens, la tradition bovine française s’appuyait sur des races mixtes, celles qui produisent du bon lait et de merveilleux fromages avant de donner de délicieuses entre- côtes. Or il fut décidé un jour de scinder en deux filières notre patrimoine bovin, d’un côté les races à viande, muées en machines à masse carnée, d’un autre les races laitières, programmées pour pisser cet « or blanc » avec lequel s’enrichit le lobby laitier sur le dos des petits producteurs.

Résultat, la malbouffe triomphe, nos paysans crèvent et nos champs se couvrent de grandes surfaces. Pourtant, les choses bougent, le péquenot libre se rebiffe, le citoyen consommateur reprend en main son destin alimentaire et le ministre de l’Agriculture défend bec et ongles son projet d’« agro-écologie » qui veut concilier le rentable et le durable pour manger propre et juste. Renvoyons dos à dos le végétarisme idéologique et les financiers de la barbaque globalisée. Manger est un acte politique qui engage l’avenir. Il convient donc de rester omnivore et patriote en exigeant de son boucher de la viande française nourrie à l’herbe française par des éleveurs français. On peut aussi prendre la Bastille dans l’assiette.[/access]

*Image : Soleil.

Mars 2014 #11

Article extrait du Magazine Causeur



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