Accueil Politique Luc Chatel, « soit-disant » expert en éducation

Luc Chatel, « soit-disant » expert en éducation


Luc Chatel, « soit-disant » expert en éducation

Pour une fois médisant, le journal Libération croit devoir nous informer que le nouveau ministre de l’Education nationale, Luc Chatel, ne se serait jamais exprimé sur les questions brûlantes dont il devra dorénavant s’occuper. C’est une erreur. En fouillant bien, on trouve en effet sur le très contournable blog du nouveau ministre une note, en date du 12 avril 2007, appelant à une reforme d’urgence de l’Université.

Certes, Luc Chatel à l’Education n’aura pas directement la lourde tâche de porter la réforme perpétuelle de l’Université que poursuit aujourd’hui Valérie Pécresse, mais celle-ci pourra, pour achever enfin la réforme en question (en même temps que son objet), s’inspirer des réflexions définitives sur l’Université compilées par le nouveau ministre dans son articulet. On y lit notamment que « sous couvert d’une soit-disant (sic) impossibilité de réformer l’université, la France entame un retard considérable dans ce domaine ».

Que le nouveau pensionnaire de l’Hôtel de Rochechouart puisse envisager que la France « entame un retard considérable » dans un domaine quelconque, cela n’étonnera que ceux qui ne lisent pas L’Express.fr et ignorent donc que la chanson préférée du nouveau ministre de l’Education est l’inécoutable Stayin’Alive des Bee Gees, que son livre favori est signé Madame de La Fayette, pardon, Alain Peyrefitte, sans parler de son émission télé culte, le seul classique audiovisuel encore diffusé de nos jours, je veux dire Téléfoot.

Valérie Pécresse pourra aussi s’intéresser à la mesure phare proposée par Luc Chatel dans cette note : la création de zones franches dans les universités, « afin de simplifier l’installation d’entreprises à proximité ». L’idée étant sans doute de permettre aux étudiants d’y travailler le dimanche, et même les autres jours, puisque l’obsession du ministre est de « palier l’inadéquation entre les formations des jeunes diplômés et les besoins du marché du travail », par la création d’un service de l’orientation « mieux connecté ». Entre deux sourires, on aura néanmoins un peu d’indulgence pour notre nouveau ministre, qui a des circonstances atténuantes : il n’est pas comme son prédécesseur agrégé de lettres classiques, mais titulaire d’un DESS de Marketing.



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Florentin Piffard est modernologue en région parisienne. Il joue le rôle du père dans une famille recomposée, et nourrit aussi un blog pompeusement intitulé "Discours sauvages sur la modernité".

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