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Blanche-Neige et les woke grincheux

La petite polémique de la semaine


Blanche-Neige et les woke grincheux
Rachel Zegler sera la nouvelle Blanche-Neige © Chris Pizzello/AP/SIPA

Dans le nouveau film en préparation, Blanche-Neige sera une latina. Mais cela n’est pas suffisant pour les militants de la déconstruction woke. Accusée de nanophobie, elle sera privée de ses sept nains! Peter Dinklage déçoit en manquant singulièrement… de hauteur.


Après le retrait des Aristochats, d’Aladdin, de Peter Pan ou de Dumbo de la section enfants de la plateforme américaine Disney +, et de leur relégation dans la section “adulte” accompagnée d’une note de contextualisation précisant la présence de stéréotypes, on n’est pas franchement surpris que l’un des dessins animés majeurs de Walt Disney passe à son tour à la moulinette du wokisme et de la rééducation idéologique. Mais si l’inquiétante fréquence de ces censures ne nous étonne plus, elle doit continuer à susciter colère et indignation.

Cancel culture

Le groupe Disney s’est donc fait enguirlander par l’acteur nain le plus connu d’Hollywood, Peter Dinklage, célèbre pour son rôle dans “Game of Thrones”, cette série à succès dont l’anachronisme historique reflète parfaitement l’esprit de l’époque… Dinklage est furibard et il le fait savoir haut et fort : Blanche-Neige c’est, selon lui, « une putain d’histoire arriérée, où sept nains vivent ensemble dans une grotte ! » 

Apprêtons-nous à voir apparaître sur les écrans une Blanche-Neige rebaptisée Noire-Nuit. Gageons qu’elle sera trans, unijambiste, jouera les bucheronnes le jour et dansera le twerk la nuit !

L’acteur a ainsi torpillé, en une seule interview, le nouveau remake en « live motion » du classique Disney (c’est-à-dire en prises de vue réelles avec de vrais acteurs, et reconstitution en images animées), qui est en production dans les studios de la firme de Mickey. 

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Pour couper court à la polémique, et éviter ici une marche des fiertés pro-nains, là un boycott ou encore un procès en discrimination que ne manquerait pas d’intenter le syndicat national qui défend le droit des nains (Little people of America), le géant du divertissement a immédiatement réagi en appliquant la méthode de l’effacement et du remplacement. Un coup de gomme, et on recommence. Les nains passent à la trappe et seront remplacés par des « créatures magiques ». Au moins, avec ces êtres imaginaires, pas de risque d’offenser quelque minorité… Et pourquoi pas rajouter aussi tous les héros Marvel dans le film tant qu’on y est, pour être certain de détruire complètement le conte des frères Grimm ?

Un nain malveillant

En tout cas force est de constater que Peter Dinklage a manqué de hauteur, et cette fois ce n’est évidemment pas à cause de sa petite taille, mais plutôt à cause de son aveuglement narcissique et de la sacralisation de son handicap. Non seulement ses propos témoignent d’une méconnaissance totale de l’histoire originale, mais en plus son procès en nanophobie ne tient pas. Rectifions : non, les sept nains ne vivent pas dans une grotte mais dans une jolie petite maisonnette au cœur de la forêt. C’est là où Blanche-Neige va trouver refuge. Sans cette maison, la belle serait morte de faim et de froid. Au-delà de cette erreur, on se demande où est la nanophobie dans ce conte où il n’y a ni injures offensantes à l’encontre de personnes de petite taille, ni de lancer de nains à déplorer comme dans Le loup de Wall Street… Bien au contraire, la douce Blanche-Neige incarne la bienveillance absolue, dansant et riant immédiatement avec les petits êtres, et le conte prend bien soin d’individualiser chacun d’entre eux. Tout le contraire de la vision binaire des associatifs ou acteurs en crise d’identité, qui font disparaître la singularité des personnes dans une masse homogène de couleurs de peau, d’appartenances ou de “genre”, de victimes et de discriminateurs.

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Au-delà d’être une bande de joyeux lurons dont les disputes amusaient le jeune public, les sept nains incarnent également des valeurs morales et le goût du travail. S’ils ne sont pas les héros du dessin animé, ils sont des précieux adjuvants et permettent aux enfants d’appréhender l’altruisme, l’amitié, l’entraide – autant de valeurs pourtant habituellement mises en avant par nos adorateurs de l’inclusion et de la diversité.

Demain, sans ses sept nains, Blanche-Neige ne sera plus Blanche-Neige. Et après demain, au train où va la folle machine à éradiquer qu’est la cancel culture, apprêtons-nous à voir aussi apparaître sur les écrans une Blanche-Neige rebaptisée Noire-Nuit. Gageons qu’elle sera trans, unijambiste, passera son temps non plus à chanter avec les oiseaux tout en balayant, mais à jouer les bucheronnes le jour et à danser le twerk la nuit!

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