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Droite: une question de «cojones»

Une tribune qui dénonce le mauvais sort jeté par Mitterrand sur le pays...


Droite: une question de «cojones»
Nicolas Sarkozy en déplacement en "territoire perdu", Argentueil, 25 octobre 2005 © MEHDI TAAMALLAH/AP/SIPA Numéro de reportage : AP20352224_000003

Le problème jusqu’ici de l’alternance vers la droite n’a pas été le manque de candidats, mais le fait d’en trouver un qui ait suffisamment de courage pour vaincre le « signe indien », le piège institué par Mitterrand…


Le diagnostic est maintenant parfaitement établi. En 1985, avec le lancement de « Touche pas à mon pote », Mitterrand fait bien plus que de remplacer son électorat ouvrier vieillissant par un autre, issu des quartiers, il institue un nouveau système politique, qui dure depuis 40 ans. Comme le dit Didier Maïsto dans Passager clandestin, « on est ainsi passé du droit à l’indifférence au droit à la différence, première fiole de poison concentré à laquelle se sont abreuvés tous les communautarismes, encouragés par des politiciens sans scrupules, venant y cultiver des clientèles in vitro ». Et Didier Maïsto ne va pas assez loin. Il ne dit pas que le véritable but de cette opération, dont la promotion permanente de l’islam politique et de l’immigration est la suite, et la mansuétude criminelle vis-à-vis de l’islam crapuleux, radical, et même terroriste la conséquence, était de repousser dans la « fachosphère » les électeurs populaires et ceux de la bourgeoisie nationale mécontents, pour façonner une société parfaitement calibrée pour la nomenklatura et les bourgeoisies compradores mondialistes, faisant fi (et se servant même comme repoussoirs) des deux fractures, la sociale et l’ethnoculturelle, ainsi créées.

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La gauche culturelle domine toujours

Dans ce système pourri et bloqué, nous sommes encore. Comme dans les républiques bananières, où la même clique reste au pouvoir pendant des décennies, ce système a encouragé les passe-droits et le copinage, la police alibi et la justice partiale, l’inaction et l’immobilisme, l’administration pléthorique, la baisse de l’activité, de la performance et même de l’excellence, la fraude et, bien qu’on n’en parle pas, la corruption. Il a provoqué l’enrichissement sans risques d’une partie des Français, les plus riches et les mieux placés, la protection des fonctionnaires, et un Niagara d’aides sociales, comme en Algérie, pour calmer les autres, et pour acheter leur silence face à l’injustice.

Pour tous ceux-là, le pillage de l’État est devenu le sport national. Pour le reste des Français, les actifs, les familles, les plus modestes et les retraités, c’est le ghetto politique, et la chute progressive vers la précarité.

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Depuis 40 ans, rien n’a été réglé de ce qui était déjà nos faiblesses de l’époque : ni le manque de compétitivité de nos entreprises, comme le prouve le honteux déficit de notre commerce extérieur, ni le tissu insuffisant de nos PME, ni l’inefficience de notre administration, ni le niveau trop élevé de nos charges, ni le déficit de notre Sécurité Sociale, ni la baisse de qualité de notre École, ni la faiblesse des moyens de notre armée, de notre police et de notre justice. Et même ce qui faisait notre fierté, comme notre système de santé, ou notre industrie nucléaire, ou notre réseau diplomatique, a été démoli ou fragilisé. Ceci parce que personne, parmi les chefs et les puissants, n’avait véritablement intérêt à ce que cela change.

La déception Sarko

A plusieurs occasions, l’alternance, la vraie, a été possible : Chirac, qui avait une relation charnelle avec le peuple, s’en est servi pour mieux le tromper. Sarkozy, qui avait pris le bon chemin « buissonniste », s’est empressé de le quitter dès qu’il est devenu « carlabruniste ». Ils ont tous les deux renoncé au combat. Ils ont préféré le confort du statuquo marécageux. Ils auraient pu changer les choses, mais ils n’en avaient pas la volonté politique. Ils ont préféré gérer un « État-lobby » (l’État avec les oligarchies contre le peuple) plutôt que de rebâtir un  « État-nation » (l’État avec le peuple pour contrebalancer les excès des oligarchies). Ils n’ont pas eu le caractère pour assumer leur patriotisme, pour briser le « signe indien » mitterrandien. Ils nous ont conduits là où nous sommes aujourd’hui, au bord de la guerre civile. Ils n’ont pas été des chefs. Ils avaient tout ce qu’il faut pour renverser la table, mais ils n’avaient pas de courage.

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De son côté, Marine Le Pen n’en a pas eu non plus. Au lieu d’assumer avec force la position héritée de son père, acquise de haute lutte, elle n’a eu de cesse d’édulcorer son message, à tel point qu’on ne sait plus, et qu’elle ne sait plus elle-même, ni qui elle est, ni ce qu’elle veut.

Wanted: homme de fort caractère !

Deux choses nous manquent pour qu’un prétendant brise enfin le « plafond de verre » du progressisme : qu’il assume son conservatisme et qu’il ait du caractère. Tout le reste peut être « aménagé ». Où est ce chef que nous attendons ?

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Il y en eut un, un jour, au Mexique. Il s’appelait Carlos Salinas de Gortari. Il s’imposa tout de suite. Dès qu’il fut élu, en Juillet 88, il fit arrêter le principal chef mafieux mexicain, que tous connaissaient, et le fit condamner à perpétuité. Les autres se calmèrent pour un moment. En quelques années, il secoua le conformisme et transforma fortement son pays. Physiquement, il n’était pas très grand. Il devait peser une soixantaine de kilos, et il avait de grandes oreilles. Les Mexicains disaient de lui « Este tio tiene cinco kilos de orejas y cincuenta y cinco kilos de cojones » [1]. Toute ressemblance avec un homme politique français quasi-candidat ne pourrait être que pure coïncidence!


[1] « Ce type a 5 kilos d’oreilles et 55 kilos de c… »

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