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Les antivax roulent pour Macron


Les antivax roulent pour Macron
Manifestation du 17 juillet pour protester contre le passe sanitaire, suite aux annonces d’Emmanuel Macron et le vaccin obligatoire contre le covid-19 pour certains professionnels, Paris, 17 juillet 2021 ©  ISA HARSIN/SIPA Numéro de reportage  : 01028440_000038

Les grands élans d’irrationalité populaire ne datent pas de notre époque et des réseaux sociaux, ils ont de tout temps existé.


La Croisade des Enfants a entraîné de France et d’Allemagne d’immenses cortèges de jeunes gens qui, arrivés au bord de la Méditerranée, ont attendu de longs jours que la mer s’ouvre pour les laisser marcher vers la Terre Sainte. Certains d’entre eux, convoyés par les armateurs italiens, ont connu un sort plus triste encore sur les marchés d’esclaves et dans les harems d’Orient. Que dire des Grandes Peurs de 1789, du boulangisme ou des marches à mains nues des Gazaouis pour forcer l’entrée d’Israël ? Ne ricanons pas trop : ces soulèvements irrationnels sont apparentés aux grands élans de générosité populaire, comme la levée en masse qui conduisit à Valmy, l’épopée de Garibaldi ou les taxis de la Marne. Ces derniers sont affectés d’un signe plus et les autres d’un navrant signe moins, c’est tout.

Macron fait ce que font tous les gouvernants sensés : il a (enfin) compris que la seule arme contre le cauchemar covidien était la vaccination à outrance et il veut y pousser les Français, c’est son devoir. Les bébés antivax ou antipasse (gardons-nous d’entrer dans le jeu des distinctions byzantines où ils s’égarent) n’ont pas une vision claire de la différence radicale entre le biologique et le politique, ils barbotent fièrement dans l’irrationnel et certains d’entre eux mourront du Covid pour le seul plaisir de ne pas être d’accord avec Macron. C’est plutôt ballot.

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La vraie sagesse populaire ne consiste pas à se méfier de Big Pharma, lequel n’existe pas alors qu’il existe des big pharmas qui luttent entre eux selon les saines lois du capitalisme le plus échevelé. La sagesse populaire proclame, “Aux grands maux les grands remèdes”, et en effet cette menace inouïe exige une réponse inouïe. Si le président de la République se hasardait à prolonger les mesures coercitives qui accompagnent le passe sanitaire au-delà du nécessaire, les électeurs auraient vite fait de le ramener à ses pâtés de sable sur la plage du Touquet sous le regard protecteur de Maman.

C’est hélas le contraire qui va se produire. Les cortèges de convulsionnaires obscurantistes qui battent le pavé chaque samedi vont par contraste sculpter une statue apollinienne du président de la République, dieu calme et rationnel. Les cortèges dionysiaques de Bacchantes folles vont peu à peu s’amenuiser, certains des protestataires iront en Covid long ou en réa, d’autres dans les bronze-culs du Midi. Car cette maladie aussi roule pour Macron, le laboratoire chinois de Wuhan a inventé le variant delta parce que, pour d’obscures raisons, Xi Jinping veut le faire réélire, moi aussi je peux vous fourguer du fake, c’est facile.

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Et voilà le travail : cet hiver un candidat à la présidentielle beau, jeune, vainqueur du Covid et des covidophiles, en pleine possession de sa popularité, promis à une élection triomphale en avril prochain. Et les vrais problèmes ? L’invasion migratoire qui fait rage au sud de l’Europe autant que les incendies, qui change à toute allure la population française et installe une société multiculturelle donc multiconflictuelle ? Oubliée, on s’en fout et justement Macron et l’Europe sont incapables d’amener ne serait-ce que le début d’une solution. Et l’explosion de la dette publique, les multiples cadeaux que le président de la République distribue aux Français pour qu’ils le réélisent ? Le quoi qu’il en coûte qui nous coûtera un jour les yeux de la tête et la peau des fesses ? Moi qui vous parle, le président essaie chaque matin de me soudoyer en me proposant sur internet de m’installer une pompe à chaleur, une isolation, des panneaux solaires ou je ne sais quoi. Non mon biquet, je n’en veux pas de tes gadgets, ce que je voudrais c’est une France sûre, fraternelle et fière d’elle-même. C’est quand même le B-a Ba de la bonne gouvernance, comme un nom qui commencerait par Be ou Ba, qui sait ?



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