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Peut-on rire avec Charline?


Peut-on rire avec Charline?
Charline Vanhoenacker (photo : SIPA 00636954_000066)
Charline Vanhoenacker France Inter
Charline Vanhoenacker (photo : SIPA 00636954_000066)

J’ai dû faire des grosses bêtises, dans cette vie-là ou une précédente : me voilà préposé par la cheffe à commenter une semaine de chroniques de Charline Vanhoenacker, l’humoriste engagée de la matinale de Patrick Cohen diffusée à 7 h 57 tapantes du lundi au vendredi (sauf que cette fois, il y avait relâche le vendredi, j’ai de la chance dans mon malheur).

Lundi 17 octobre, thème du jour : l’arrivée de Morandini à I-Télé  


Bolloré, le pape du PAF – Le Billet de Charline par franceinter

Pour évoquer le sujet, et plus spécialement la grève des journalistes de la chaîne d’info, Charline y va fort : « La violence du capital s’abat sur les journalistes, ceux-là même qui sont chargés de montrer au grand public la violence du capital. » Vous voyez le gag ? Pas moi. Et d’ailleurs notre amie reconnaît bien volontiers qu’il n’y en a pas, même qu’elle nous explique aussi sec pourquoi : « Vous me direz, Charline, votre billet, ce n’est pas de l’humour, c’est un édito. Pardon, mais quand on veut transformer les journalistes en guignols, ça encourage les guignols à se transformer en journalistes. » Après cette intro un rien militante, place au rire, au vrai, au rire de résistance, où l’on s’en prend de front aux télés privées et aux animateurs vulgaires « Il y avait Hanouna et les nouilles dans le slip, lance Charline très contente d’elle, avec Morandini, y a même plus de slip pour mettre dans les nouilles ! » Heu, c’est drôle ça ? J’entends pourtant encore Patrick Cohen glousser dans son micro comme pour nous indiquer qu’il y a gag – façon rires enregistrés des sitcoms.[access capability= »lire_inedits »] En désespoir de cause, j’ai cherché la contrepèterie, car les nouilles sont une mine d’or en la matière (« Couper les nouilles au sécateur », « le cuistot secoue les nouilles », voire le fameux « il se fait des nouilles, encore ! »). Mais non, j’ai beau triturer les syllabes, pas de contrepet. J’en déduis donc qu’il doit bel et bien y avoir un gag drôle. Sauf que je ne l’ai pas trouvé. Peut-être que l’auditeur d’Inter rigole quand il entend le mot « Hanouna », ou « Morandini », ou alors « slip ». À moins que ce soit les nouilles…

Mardi 18 octobre : Hollande à Florange


Hollande à Florange : l’homme qui aimait se… par franceinter

Aujourd’hui, Charline joue François Hollande. Voilà ce qu’elle fait dire au président : « Cette fois j’ai bien tenu ma promesse de bien revenir à l’endroit où je n’ai pas tenu ma promesse. » Techniquement, c’est ce qu’on appelle un mensonge. Sans vouloir gâcher l’ambiance, Hollande n’a jamais promis de rouvrir tous les hauts-fourneaux de Lorraine. Il s’était seulement engagé à ce qu’il n’y ait pas de licenciements « secs » à Florange, ce qui a été le cas. C’est pourtant pas si compliqué, ma Charline, d’expliquer qu’un reclassement, c’est pas Byzance. Tu n’aurais pas pu nous bricoler un sketch genre un sidérurgiste qui après le plan social se retrouve vigile devant la friche de son usine ? Un truc rigolo, social, mais un peu crédible, quoi. Je suis déçu. Toi qui as su être si compassionnelle avec des damnés de la terre d’I-Télé…

Mercredi 19 octobre : les élections américaines


John-Didier et Jessica, supporters français de… par franceinter

Journée spéciale USA sur Inter. Charline va donc nous parler de Trump. Pour ce faire, elle s’est adjoint un humoriste maison nommé Daniel Morin (dont la patronne me dit l’air un peu coupable, qu’il la fait souvent rire). Tous deux jouent une saynète featuring Jessica et John-Didier, deux Français périurbains fans de Donald et fans de son épouse aussi, parce que comme le dit Charline-Jessica « sa pouffe elle formidable ! Melania, elle est fabulous ». L’auriez-vous deviné ? Si Jessica et John-Didier adorent Trump, c’est bien sûr parce qu’il va régler leur compte aux migrants – quoique Jessica regrette que son idole veuille seulement expulser les clandestins, alors qu’on pourrait les zigouiller à la chaise électrique. Vous l’avez compris : Jessica et John-Didier sont des gros beaufs fachos, et Charline étale ses preuves : ils aiment Zemmour et mangent au Buffalo Grill.

Jeudi 20 octobre : le Parlement wallon refuse le CETA


Contre le CETA, les vrais Gaulois, ce sont les… par franceinter

Jeudi, on parle des Wallons qui veulent bazarder le traité de libre-échange entre le Canada et l’Europe. Changement de ton pour la dernière émission de la semaine : tout le monde il est belge, tout le monde il est gentil. Aujourd’hui, c’est un cri d’amour lancé par Charline à ses compatriotes, ponctué de scuds bien sentis contre le traité. Étant moi-même plutôt « belgophile » et salement « europhobe », je jubile. J’irais même jusqu’à dire que pour une fois, je la trouve drôle, cette chronique. Le parti pris, gros malheur. Pas vrai, Charline ?
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De l’Autonomie ouvrière à Jalons, en passant par l’Idiot International, la Lettre Ecarlate et la Fondation du 2-Mars, Marc Cohen a traîné dans quelques-unes des conjurations les plus aimables de ces dernières années. On le voit souvent au Flore.

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