Accueil Brèves Montebourg : j’y vais ou j’y vais pas?

Montebourg : j’y vais ou j’y vais pas?


Je crois qu’Arnaud souhaite que je le rejoigne. Peut-être souhaite t-il faire de moi son futur Premier ministre… Ou que, plus modestement, j’entre à son service comme nègre (pour faire plaisir à M. Guerlain) ou plume (pour exciter DSK). Ou, encore plus humblement, que j’accepte de devenir rédacteur en chef du bulletin d’information du conseil général de Saone-et-Loire.

Mais, c’est sûr, il essaie d’attirer mon attention. Vous ne me croyez pas ? Mais c’est que j’ai plusieurs indices ! Arnaud a fait acte de candidature à Frangy-en-Bresse dans le 71 ! Or, je suis né en 71. Et je suis souvent passé en voiture à Frangy-en-Bresse, village très calme en dehors des jours comme ce samedi, où le nombre de caméras dépasse de peu celui de poulets et de beaucoup celui des habitants. Je reconnais toutefois que si j’y suis passé, jamais l’idée saugrenue de m’y arrêter n’a traversé mon esprit. Léger comme indice ? Mais ce n’est pas tout ! Je suis né en 71 mais plus exactement le 20 novembre, un samedi. Or c’est bien hier, samedi 20 novembre qu’Arnaud a avoué à la France son envie d’elle.

Coïncidences ? Mais que vous faut-il donc ? Arnaud m’envoie des signes idéologiques. Qu’écrivé-je ? Des signes doctrinaires ! Il souhaite baser sa candidature sur le thème de la « démondialisation ». Il explique que « économiquement et écologiquement, la mondialisation est un désastre car elle survalorise l’exportation. Il faut donc assumer un certain protectionnisme comme un outil pour le développement, au nord comme au sud. » C’est ce que je me tue à écrire depuis des années. C’est bien simple, on dirait un extrait du tract de campagne de Debout la République aux dernières élections européennes. Arnaud, qui a rejoint Martine, la fille de Delors et la copine de Pascal Lamy, ne peut pas parler mondialisation en de si mauvais termes par hasard.
Bon, maintenant, c’est sûr. Arnaud a entendu parler de moi. Ce que j’écris lui plaît. Et il souhaite m’attirer dans ses filets politiques. J’en suis tout chose. Face à cet entrain, je ne peux me dérober. Je me dois d’apporter, publiquement, une réponse à de telles avances.

Arnaud, tu es sur le bon chemin. Mais il te reste à parcourir de la distance :
1 – Abandonne tes obsessions de VIe République, on y est déjà ! La Ve du Général est morte depuis longtemps. Cohabitations, quinquennat et Nicolas Sarkozy ont déjà eu sa peau.
2- Le protectionnisme, c’est bien. Redonner à ton pays le pouvoir de battre monnaie, c’est mieux.
3 – Enfin, si tu es vraiment le jeune lion que tu dis, oublie cette pantalonnade de primaires, présente-toi directement aux suffrages du peuple tout entier.
Là, on pourra éventuellement commencer à boire un verre. Du Jura, sur un poulet de Bresse.

Amitiés.

PS (ça ne s’invente pas) : Si ça se trouve, Arnaud n’a aucune idée de mon existence et je vais avoir l’air d’un con. Tant pis. C’est dit.



Vous venez de lire un article en accès libre.
Causeur ne vit que par ses lecteurs, c’est la seule garantie de son indépendance.
Pour nous soutenir, achetez Causeur en kiosque ou abonnez-vous !

Article précédent Contre de Gaulle
Article suivant On achève bien les homos

RÉAGISSEZ À CET ARTICLE

Le système de commentaires sur Causeur.fr évolue : nous vous invitons à créer ci-dessous un nouveau compte Disqus si vous n'en avez pas encore.
Une tenue correcte est exigée. Soyez courtois et évitez le hors sujet.
Notre charte de modération