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Moi, Jérôme Leroy, fasciste


Moi, Jérôme Leroy, fasciste

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J’ai beaucoup aimé l’article de Lydie Marion sur le fascisme et l’antifascisme. Sincèrement. Il m’a beaucoup aidé à comprendre les choses en cette période de confusionnisme idéologique.  Je cherchais vainement un parti vraiment antifasciste d’autant plus qu’on s’obstine à m’expliquer autour de moi que vouloir voir du fascisme en France en 2013, c’est vraiment jouer à se faire peur. Que le fascisme n’existe pas, n’existe plus, sauf pour les antifascistes. Mais attention, pas pour les antifascistes du Front National qui luttent contre le vrai fascisme. Non, pour les antifascistes antifascistes. Les antifas, comme on dit. Ceux du groupe où sévissait le sinistre Clément Méric qui a trouvé la mort en agressant un membre des JNR de Serge Ayoub.

Les JNR de Serge Ayoub, dans la logique de Lydie Marion, ne sont pas des fascistes. Il ne faut pas se fier aux apparences. Ce n’est pas parce que les JNR ont les cheveux rasés et des tatouages cryptonazis qu’ils sont fascistes. Bien au contraire. Ce sont des victimes. Après tout, on ne voit pas pourquoi la gauche aurait le monopole de la culture de l’excuse.  Oui, les nervis des Jeunesses Nationalistes Révolutionnaires sont des victimes La preuve, ils sont pauvres et blancs. Tandis que les antifas sont tous des petits bourges de Sciences Po, comme Clément Méric.

C’est amusant, la lutte des classes n’existe pas pour la droite et les néo-réacs quand on parle économie et social mais ils retrouvent son utilité il s’agit de relativiser le fait qu’un jeune homme, Morillo, en tue un autre. Clément Méric a été tué par des pauvres, car c’était un petit bourge. Un provocateur. D’ailleurs, c’est lui qui a commencé. L’ami Jacques de Guillebon m’avait vertement tancé à ce sujet. Ensuite il nous avait expliqué que RTL avait des images vidéo exclusives qui prouvaient que l’antifasciste antifa (donc un faux antifasciste dans la logique de Lydie Marion) Clément Méric avait même agressé le pauvre Esteban Morillo. Je dis pauvre à tous les sens du terme. La récente procédure a prouvé que ceci était parfaitement faux, que Morillo avait bien porté le premier coup et j’aurais bien aimé que Jacques de Guillebon nous fasse de lui-même le rectificatif. Mais en même temps, il faut que j’arrête de parler de Clément Méric. J’instrumentalise la mort de ce garçon. C’est un comportement fasciste finalement.

Il faudrait que je suive les conseils de Lydie Marion et que j’aille prendre des leçons d’antifascisme au Front National. Même si le fascisme n’existe plus. La preuve que le Front National est un parti antifasciste d’ailleurs, c’est qu’il s’est débarrassé de tous les fascistes qu’il y avait dans ses rangs notamment les petits cons qui se faisaient poisser par des photographes en faisant des saluts nazis. Des gars comme Esteban Morillo, par exemple. Mais, en même temps, on vient de m’expliquer qu’il n’était pas fasciste car le fascisme est un fantasme d’antifasciste de gauche. Ah, c’est compliqué, on ne s’en sort plus.

C’est sans doute qu’il faut changer de paradigme, comme disent les prétentieux, et redéfinir le fascisme comme le fait intelligemment le Front National qui n’est pas fasciste mais en connaît quand même un rayon sur la question si on regarde la composition de ses bureaux politiques ces trente dernières années. Le fascisme, comme nous l’explique d’ailleurs très bien Lydie Marion, c’est un peu comme Rome dans le Sertorius du vieux Corneille : « Rome n’est plus dans Rome, elle est toute où je suis » Oui, « où je suis… » C’est moi le fasciste, c’est moi qui devrais avoir honte.

Je suis communiste ? Je suis un fasciste rouge. D’ailleurs, le pacte germano-soviétique en est la preuve éclatante.

Je refuse de confondre islam et islamisme ? Je suis un fasciste salafiste, un lapideur de bonnes femmes, un futur collabo dans le Grand Remplacement qui se prépare.

Je pense que la répression n’est rien sans la prévention ? Je suis un fasciste taubiriste, laxiste, ami du crime.

Je trouve que l’instrumentalisation des Roms à l’approche des municipales est à vomir ? Je suis un fasciste bobo qui vit dans 800 mètres carrés et je ferais mieux  de la fermer car ils ne campent pas dans mon dressing-room.

Je suis un fasciste, voilà, c’est sûr. Du coup, même si j’avais voulu adhérer au FN, c’est raté. Jamais des antifascistes comme eux ne voudront d’un fasciste comme moi.

 *Photo : Stencilpedia .



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