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Les progressistes sont des maoïstes

Dernières preuves en date, la censure de mon compte par Facebook ou Sciences Po Grenoble


Les progressistes sont des maoïstes
Sciences-Po Grenoble © JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP

À mesure que les narcissismes particuliers étendent leur influence, le champ du dicible s’amoindrit.


Des monômes de progressistes marchent sur la France et l’Occident. Ils veulent une révolution totale, faire table rase du passé de nos nations vilipendées et accusées de tous les crimes. Leur arme est la terreur intellectuelle, laquelle doit s’accompagner de jugements sans nuance et de relectures anachroniques de notre histoire. Ils sévissent dans les établissements du supérieur de Paris comme de province, menaçant les professeurs et les élèves qui oseraient s’opposer à leurs visées prédatrices. Cette jeune cohorte manipulant malhabilement le catéchisme de la french theory ressemble à s’y méprendre à la jeune garde maoïste qui a ensanglanté la Chine de la dernière moitié du siècle dernier.

Sciences-Po Grenoble dans la tourmente islamo-gauchiste

La cancel culture est un appauvrissement de l’intelligence collective de l’Occident, représentant probablement le plus grand danger qui pèse sur le « vivre ensemble ». À Sciences-Po Grenoble, une affiche collée à l’entrée de l’établissement par des militants demandait ainsi la démission de deux professeurs accusés de « fascisme ».

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« L’islamophobie tue » pouvait-on aussi y lire, avec les noms des deux professeurs accusés de ce crime suprême de lèse-diversité. Oui, l’islamophobie tue en France… ceux qui en sont accusés, à l’image de l’infortuné professeur d’histoire-géographie Samuel Paty victime d’un complot ourdi par des parents d’élèves et des islamistes. Un jeune Tchétchène fanatisé est passé à l’acte, le décapitant en pleine rue. La jeune lycéenne Mila vit, elle, sous protection policière comme naguère Salman Rushdie. Voilà la réalité, celle qui ne semble pas déranger l’UNEF qui a soutenu ceux qui ont placé ces banderoles honteuses, digne des pires chasses aux sorcières. Bientôt, les mêmes pratiqueront des autodafés sur les œuvres du patrimoine littéraire qui n’ont pas l’heur de leur plaire, ce qui ne laissera plus grand-chose dans les librairies.

Les GAFAM jouent un rôle clé dans la mise à bas de notre société

Ils se sentent autorisés à cela parce que nos sociétés leur donnent raison. Les GAFAM, acronymes représentant ces puissances privées détenant des monopoles de fait sur les nouvelles technologies de la communication, pratiquent un double standard caractérisé ; censurant tout ce qui ne va pas dans le sens du zeitgeist progressiste. Pis, leur censure n’est désormais plus idéologique mais simplement thématique. Votre serviteur en a été victime, pour avoir relayé sur une page Facebook un article publié sur Causeur proposant une analyse strictement juridique de l’opportunité d’une dissolution de l’organisation Génération Identitaire. Il m’est désormais interdit de diffuser des publicités sur ce réseau social pendant 90 jours, de même que des directs. Après demande d’examen, cette censure pure et simple a été confirmée par les responsables de cette entreprise qui a fait la fortune de Marc Zuckerberg. Mon message ne « respectait pas les standards de la communauté »… ou plutôt ceux de leurs stupides et arbitraires algorithmes.

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Nous sommes aujourd’hui victimes de censure pour avoir osé dire que les libertés publiques étaient le socle « d’une démocratie libérale digne qui ne saurait être effrayée par la diversité idéologique ». Une démonstration par l’absurde de tout ce qui ne va pas. À mesure que les narcissismes particuliers étendent leur influence, le champ du dicible s’amoindrit. On ne peut plus rien dire sans vexer un groupe, un lobby. Les seuls qui doivent encaisser sans broncher sont les héritiers du mal ontologique du monde; colons et autres fondateurs de notre civilisation. Les plus belles âmes se demandent s’il est bien raisonnable de célébrer le bicentenaire de la mort de Napoléon le 5 mai prochain. Après tout, le héros d’Austerlitz et le fondateur de l’État moderne, n’était-il pas aussi « l’un des plus grands misogynes de l’histoire » comme l’a affirmé Elisabeth Moreno, notre ministre déléguée chargée de l’Egalité entre les hommes et les femmes, de la Diversité et de l’Egalité des chances ?

L’effacement de tout ce qui n’est pas une minorité visible

Il ne faudrait pas risquer de se retrouver convoqué devant le Parti progressiste pour un procès public télévisé ! Dans l’autre sens, tout est en revanche possible. Il suffit de regarder le film Disney appelé Black Panther, montrant un État africain caché au monde disposant d’une technologie futuriste. Présenté en idéal à atteindre pour les Afro-Américains, ce Libéria d’un nouveau genre est un État d’une parfaite homogénéité ethnique, aux politiques migratoires extrêmement strictes, peu disposé à partager ses ressources avec ses voisins. Pas un Européen ou un Asiatique n’y vit, les rares osant s’y aventurer étant des caricatures de méchants terroristes ou des agents de la CIA, quand, « en même temps », Netflix proposera bientôt une suite à la série historique Vikings avec une femme noire dans le rôle d’un roi nordique ayant véritablement existé… La cancel culture des nouveaux Maoïstes n’est qu’un effacement de tout ce qui n’est pas une minorité visible, une censure préalable univoque et tyrannique ne reculant devant rien.

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Les faits sont tout simplement niés, de même que le principe de réciprocité. C’est cette mentalité de soumis qui a poussé l’État français à reconnaître des crimes passés durant la Guerre d’Algérie, ainsi de l’assassinat d’Ali Boumendjel, sans exiger préalablement qu’Alger reconnaisse que le FLN avait perpétré l’ignoble massacre d’Oran en 1962. Plus nous nous soumettrons à ces exigences, plus nous serons humiliés par cette cancel culture qui n’est que le cache-sexe de la haine de la civilisation européenne et occidentale.

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Gabriel Robin est journaliste rédacteur en chef des pages société de L'Incorrect et essayiste ("Le Non Du Peuple", éditions du Cerf 2019). Il a été collaborateur politique

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