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Footballeurs de tous les pays, prosternez-vous!

Mettre un genou à terre est une manifestation politique et un geste importé d’Amérique


Footballeurs de tous les pays, prosternez-vous!
Munich, hier soir © Matthias Schrader/AP/SIPA Numéro de reportage : AP22576917_000136

Il y a 21 ans, la France remportait l’Euro et les joueurs se levaient tous pour Danette. Aujourd’hui, ils se prosternent devant le conformisme ambiant. Mais un militant de Greenpeace a volé hier soir la vedette aux Bleus, qui ne se sont finalement pas agenouillés.


Le football est soumis à une obligation de neutralité. La règle 51 de la Charte olympique ou encore la Loi 4 de la FIFA excluent, en principe, toute forme d’expression politique ou religieuse sur les terrains de sport. Les joueurs de l’équipe de France étaient pourtant prêts à s’exécuter et à délivrer leur message genou à terre hier soir, un concours de circonstances les en a empêchés.

Un militant de Greenpeace en parachute, qui voulait de son côté faire passer un message anti-nucléaire, a heurté un câble juste avant le match gagné par l’Équipe de France, faisant deux blessés et manquant de s’écraser en tribune !

Un geste symbolique ET politique

Poser un genou à terre a une symbolique : la lutte contre le racisme. Il est une expression politique, celle du mouvement Black Lives Matter, mouvement qui surexploite un dramatique fait divers, la mort de George Floyd, utilisée comme instrument de propagande universelle de son idéologie inspirée des mouvances intersectionnelles, LGBT+, altermondialistes et néo-marxistes. Se mettre à genoux n’est pas qu’une expression d’indignation face au racisme, c’est une manifestation politique, l’acceptation de la soumission idéologique à une pensée culturellement et historiquement liée à l’Amérique.

Exécuté pour la première fois par le joueur de football américain Colin Kaepernick pour protester contre les violences policières et le traitement inégalitaire des minorités aux États-Unis, ce geste est la reproduction de l’agenouillement de Martin Luther King en 1965 lors d’une manifestation pour le droit de vote des Afro-américains. Mais à cette époque, en France, Gaston Monnerville était président du Sénat !

Le joueur de football américain et militant de la cause noire américaine Colin Kaepernick, invité au dîner annuel de l’ACLU, Beverly Hills, 3 décembre 2017 © Matt Winkelmeyer/Getty Images/AFP

La France sous influence

Que l’on soit contre le racisme est une chose, que l’on utilise cette cause en adoptant les codes exprimant une idéologie politique, a fortiori étrangère à la culture européenne, en est une autre.

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Dans le football, la lutte contre le racisme n’a pas besoin d’être instrumentalisée par une idéologie politique américaine. Depuis des années, la lutte contre le racisme est déjà le combat, pour ne pas dire l’obsession, du milieu du football. Quiconque fréquente les stades subit déjà depuis plusieurs années le même matraquage (les campagnes « carton rouge contre le racisme », « Equal game » ou « Respect » de l’UEFA, les messages lus avant les rencontres de la coupe du monde 2006, l’hymne « toi et moi on se ressemble parce qu’on est noir et blanc » joué avant chaque match de Ligue 1, les brassards « No to racism » portés par les différents capitaines, etc…).

Dans cette mise à genou, il y a une posture particulièrement gênante, celle de la mise en scène de sa propre indignation, consistant à faire passer pour courageux ce qui n’est rien d’autre que l’expression d’une forme de vanité et d’arrogance. Comment s’acheter une bonne conscience à peu de frais.

L’Equipe de France veut nous vendre le concept de racisme « systémique »

Que ce geste soit effectué aux États-Unis, pourquoi pas. Il correspond à une réalité sociale outre-Atlantique qui, rappelons-le, n’est pas la même que chez nous. Mais ce geste, en France, c’est celui du combat indigéniste, de la culture woke et de toutes ces mouvances qui aimeraient tant nous forcer à ne voir la lutte contre les discriminations uniquement sous le prisme d’un fantasmé racisme structurel et systémique émanant des Blancs.

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Ce geste révèle une ligne de fracture entre l’Est et l’Ouest. Polonais, Russes, Croates ou encore Hongrois ne le pratiquent ni même ne le comprennent, car il n’est rien d’autre qu’une volonté de leur imposer une soumission à une histoire qui n’est pas la leur. Le chantre de la démocratie illibérale Viktor Orban a eu beau jeu de rappeler que la Hongrie n’avait rien à voir avec l’esclavage ou le colonialisme. Il a même crânement déclaré : « les Hongrois s’agenouillent uniquement devant Dieu, la mère Patrie et lorsqu’ils demandent en mariage leur dulcinée ! » Politique et sport mériteraient d’être davantage séparés.

Il y a quelque chose de navrant et de terriblement épuisant à supporter ou encourager ces gesticulations.


Élisabeth Lévy : « L’agenouillement, où qu’il se passe, est un signe de soumission »

Retrouvez le regard libre d’Élisabeth Lévy dans la matinale de Sud Radio, à 8h15.




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