Accueil Politique SNCF / grève de Noël: et si Jupiter était coupable?

SNCF / grève de Noël: et si Jupiter était coupable?


SNCF / grève de Noël: et si Jupiter était coupable?
Emmanuel Macron © LUDOVIC MARIN-POOL/SIPA

L’autorité jupitérienne d’Emmanuel Macron s’apparente de plus en plus à une irrésponsabilité présidentielle.


Le président de la République aurait tapé du poing sur la table du Conseil des ministres pour qu’on assure la continuité du service public quand un collectif de contrôleurs surgi des réseaux sociaux, sans le moindre risque et avec sadisme, saccage les vacances de Noël d’un grand nombre de Français. Apparemment la situation à la SNCF se normaliserait pour la fin de l’année.

Cette posture autoritaire quoique tardive permettrait-elle à Emmanuel Macron de s’exonérer de toute responsabilité dans ce fiasco peut-être partiel en le plaçant en position de surplomb, inspecteur des travaux finis ou observateur de crises en cours ? Comme s’il ignorait les problèmes et les difficultés des services publics et qu’il pouvait se contenter de se défausser sur la Première ministre ou certains ministres spécialisés. La rançon du pouvoir présidentiel et des prérogatives considérables dont il dispose est qu’aucune division du travail ne vaudrait qui conduirait le chef de l’État à ne s’estimer comptable que d’une part et non pas du tout.

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Au sujet des ministres, d’ailleurs, alors que beaucoup « peinent à exister et à convaincre » (selon Le Figaro), ce n’est pas à cause d’une malice du destin qu’ils ont été choisis et qu’on a bradé les critères décisifs qu’auraient dû être la vigueur des personnalités et une indiscutable compétence. Pour privilégier le « p’tit bonheur le soutien, la prime à la révérence » qui aboutissent, comme c’était prévisible, à des ectoplasmes dont les noms demeurent des mystères et les actions des énigmes. Mais qui les a fait venir au gouvernement, qui les y a maintenus ?

Ce n’est pas leur faute si Emmanuel Macron, influencé, a sorti du barreau où il était remarquable Eric Dupond-Moretti, de l’université Pap Ndiaye, et a tenté d’extraire de l’anonymat quelques autres que l’obscurité continue d’abriter ! Ces ministres qui n’existent pas, qui ne convainquent pas, le président les a sinon tous voulus du moins validés et il est immédiatement responsable de leur être touchant pratiquement au néant. Sur ce plan également, qui n’est pas dérisoire, le président ne peut pas prétendre s’en laver les mains.

Mais là ne se trouve pas le plus remarquable tour de passe-passe de ce que l’on pourrait appeler l’irresponsabilité présidentielle. Emmanuel Macron, paraît-il, lors de certains Conseils des ministres, gronde des ministres comme un maître d’école ses élèves. Il opère même, selon les circonstances, « des recadrages saignants ». La conclusion que le commun des citoyens pourrait en tirer serait que Jupiter n’est jamais coupable de rien puisqu’il s’accorde le droit de s’en prendre à ceux qu’il cible comme insuffisants et que celui qui exerce l’autorité et la critique est forcément irréprochable. Il suffit donc au président, sur tel ou tel sujet, même si rien de sa substance ne lui est étranger, d’intimider ou de sermonner pour qu’on n’examine plus sa propre responsabilité mais seulement celle du ou des ministres.

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Il serait trop commode pour Emmanuel Macron qui ne se préoccupe plus que de l’international de voir légitimé un mode de gouvernement qui le déchargerait des problèmes nationaux – à l’exception de ses injonctions lors des Conseils – pour qu’on lui rende ou qu’il se rende hommage pour ses succès réels ou prétendus hors de nos frontières. On reproche beaucoup au président d’être hors sol, de mal connaître les Français. Même si c’est en partie vrai, il ne parviendra pas à nous duper en faisant porter le chapeau au gouvernement ou à quelques ministres quand tout, absolument tout, relève de lui. Jupiter est responsable et en tout cas toujours le premier coupable.

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Magistrat honoraire, président de l'Institut de la parole, chroniqueur à CNews et à Sud Radio.

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