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Du bon usage du cahier de vacances 


Du bon usage du cahier de vacances 
"La gloire de mon père", de Yves Robert (1990) © NANA PRODUCTIONS/SIPA

A l’heure où le baccalauréat est vivement critiqué par certains parce que trop facile à obtenir, quelques conseils pagnolesques pour aider les parents à stimuler leurs enfants sur le plan intellectuel et physique pendant les grandes vacances.


Créé dans les années 30 par Roger Magnard, le cahier de vacances a été imaginé non seulement pour occuper intelligemment les enfants, mais aussi pour les aider à réviser et faciliter le début de l’année scolaire à venir. Nous sommes désormais bien loin de l’image d’Epinal véhiculée par La Gloire de mon père, mettant à l’honneur les devoirs et dictées sous l’œil attentif du paternel instituteur. Autres temps, autres mœurs. Les écoliers n’en sont pas moins doués et éveillés que leurs prédécesseurs titulaires du certificat d’études. 

Il ne s’agit pas de réveiller le débat des favorables et opposants des deux écoles, qui pour les uns considèrent qu’il vaut mieux des têtes bien pleines et pour les autres, des têtes bien faites. Sur le plan neurologique, les enfants doivent être stimulés. Deux mois de grandes vacances doivent être occupés par des activités qui vont faire fonctionner les circuits de mémorisation. Une période efficace également pour éveiller l’esprit de curiosité. Pour susciter pleinement l’intérêt des jeunes, il est nécessaire de les laisser se reposer au moins les trois premières semaines, pour rompre avec le rythme scolaire habituel. Par conséquent, il est conseillé de commencer le cahier de vacances vers la mi-août. Les révisions doivent être ludiques, conviviales, sans pression si les parents souhaitent obtenir l’implication et l’application des enfants. 

Si le cahier de vacances est soumis de manière obligatoire et autoritaire de sorte à rattraper de grosses lacunes, le résultat est connu d’avance : l’enfant va faire un blocage et le refuser. La situation entretiendra d’un point de vue psychologique un sentiment d’échec. Un support de ce type ne remplacera jamais un travail régulier en classe et à la maison en si peu de temps. Évitons les désillusions pour les parents comme pour l’enfant ! Le cahier de vacances est là pour renforcer les apprentissages, pas pour semer la zizanie dans la famille pendant l’été.

Le carnet de voyage comme alternative 

Une alternative existe en créant un carnet de voyage en lieu et place du cahier de vacances. L’idée est de faire écrire et raconter aux enfants leur séjour à la plage, à la montagne ou tout simplement ce qu’ils font pendant ces deux mois. De rechercher des illustrations à découper et à coller pour l’illustrer. En plus de mobiliser la mémoire, ainsi que la motricité, et de favoriser l’expression, l’enfant prendra davantage goût à ces travaux dans le sens où il est le participant concerné. C’est une bonne façon détournée de réviser l’orthographe et d’améliorer la lecture. Enfin, l’imagination et la créativité n’en seront que renforcées. Le calcul peut aussi être envisagé lors d’activités de plein air grâce à des jeux de société adaptés.

Bien sûr, tous les parents redoutent l’ennui. Pourtant, lorsque l’enfant est dans cette situation très temporaire, il cherche évidemment à s’occuper. Il développe le sens des choix, son autonomie et sa confiance en lui. Cependant, ces périodes doivent être brèves et les adultes peuvent fournir des activités ou idées d’occupation. 

Favoriser la lecture et le plein air

Encore mieux que les cahiers de vacances : la lecture. En procurant aux enfants des livres adaptés, cette activité va favoriser chez eux l’acquisition du langage. Et pour les plus petits, leur capacité d’écoute et de concentration. Bien entendu, ce loisir peut être fait sur une tablette pour le rendre plus abordable, via des applications adaptées, en veillant à activer le mode parental pour encadrer la navigation internet. L’enfant va gagner en vocabulaire, écrira beaucoup mieux grâce à ses propres lectures et va s’évader au quotidien. 

De même, outre l’apport langagier, cognitif et social, le livre est support également pour permettre aux jeunes de maîtriser leurs émotions, en centrant ce loisir autour du principe de plaisir. Enfin, si les enfants ne peuvent partir à la mer ou à la montagne, des activités de plein air sont recommandées : vélo, marche, baignade surveillée. Les centres de loisirs peuvent aussi leur permettre de se sociabiliser et de fraterniser avec d’autres camarades.

En conclusion, évitons que le cahier de vacances ne termine dans le tiroir ou la corbeille faute d’avoir été utilisé complètement. S’il est utile pour les jeunes qui éprouvent du plaisir aux activités scolaires, il peut être un pensum pour les autres. Si les adultes ont besoin de décompresser, les enfants aussi. Les souvenirs de vacances sont souvent les plus inaltérables. Autant qu’ils soient les plus beaux possibles. Cela contribue à cimenter la cellule familiale dans l’avenir tout en apportant du divertissement et du repos pour tout le monde dès à présent.



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