Virginie Despentes se lance dans la mise en scène au théâtre, et la critique s’évanouit d’admiration une nouvelle fois ! C’est qu’avec Romancero queer, saluée par France culture comme une «ode aux identités plurielles» , l’écrivaine dynamite les clichés et casse les codes. Succès garanti
Dans le numéro de mai des Inrocks (rédactrice en chef : Juliette Binoche), le journaliste Jean-Marie Durand est très heureux de nous présenter la nouvelle production théâtrale de Virginie Despentes. La chose s’appelle Romancero queer. Elle est censée être « une réflexion galvanisante sur la force du collectif contre les vents réactionnaires ».


C’est alléchant. Ça l’est d’autant plus que Virginie Despentes, en passant du roman au théâtre, n’a rien perdu de « sa nervosité critique », affirme le journaliste culturel en s’interrogeant :« Comment écrire dans un climat général marqué par un nouvel obscurantisme réactionnaire en guerre contre les minorités ? » Heureusement, dressée contre les vents contraires, Virginie Despentes « établit un continuum naturel entre les luttes qu’elle porte ».
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C’est passionnant. Romancero queer conte l’histoire de huit personnages qui se retrouvent pour adapter La Maison de Bernarda Alba, pièce de Federico Garcia Lorca « mise en scène par un sexagénaire hétéro blanc qui souffre d’une sciatique aiguë » – sans doute une manière subtile d’aborder le délicat sujet des pathologies inhérentes au monde théâtral, monde dans lequel intermittents du spectacle vermoulus et metteurs en scène arthrosés se heurtent aux mêmes écueils que le pékin moyen lorsqu’il s’agit de trouver un rhumatologue.
C’est habile. France Culture estime que « Romancero queer est une ode scénique aux luttes et aux identités plurielles ». C’est très intéressant. Télérama s’enflamme : « Virginie Despentes dynamite la scène avec une troupe omnigenre. » Il y a bien « quelques scènes théoriques et longuettes », mais rien qui puisse gâcher le plaisir. Après tout, et c’est le plus important, Virginie Despentes « torpille les clichés sociaux ».
C’est très original. Et puis, écrit encore Jean-Marie Durand pour appâter le révolutionnaire qui sommeille en chacun de nous, « au pays des connards et des fachos, les romances queers donnent de l’ardeur au combat ». C’est très… très… bref, ça vaut sûrement le détour. D’ailleurs, Romancero queer, qui se joue au Théâtre de La Colline jusqu’au 29 juin, affiche d’ores et déjà complet.