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La « fête des familles », le dernier chic

La correspondance du plat pays de Grégory Vanden Bruel


La « fête des familles », le dernier chic
La commune privilégiée de Uccle, à Bruxelles, supprime la trop datée fête des Mères... © SIERAKOWSKI/ISOPIX/SIPA

Une commune belge supprime la fête des Mères et des Pères dans ses écoles


Uccle est une commune huppée de Bruxelles. On y croise des femmes portant des vêtements de marque davantage que des hijabs ; les voitures sont frappées d’un logo à trois lettres et les habitations sont des villas ; l’extrême gauche y a même déjà organisé une « promenade guidée chez les super riches ». On aurait pu penser que le wokisme ne franchirait pas les frontières de ses quartiers habituellement préservés des autres réalités qui ont fait la triste réputation de Bruxelles. 

Boris Dilliès, le bourgmestre (=maire) libéral, issu d’un parti qui avait pourtant promis de mener la guerre à la cancel culture, vient de décider d’y supprimer la fête des Mères et des Pères et de la remplacer par une très vague « fête des familles » ayant lieu à une date située entre les deux habituelles célébrations. Cela permettra, selon l’échevine Carine Gol-Lescot, veuve du pourtant très à droite Jean Gol, de célébrer « les beaux-parents, les grands-parents, ou encore l’éducateur ». Et pourquoi pas, tant qu’à être inclusif, l’animal de compagnie, les voisins, les amis, les amours et forcément les emmerdes ? C’est-à-dire tout le monde et donc plus personne.

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On est en 2025, il faut vivre avec son temps, entend-on déjà se gargariser les défenseurs de la mesure. Évidemment, la famille traditionnelle – nucléaire, diraient les sociologues – a vécu et le modèle qui a prévalu jusqu’à il y a deux décennies environ, composé d’un père, d’une mère et d’une fratrie, n’est plus. Il y a désormais des couples homosexuels, composés de deux mères ou de deux pères, certains parents qui ont abandonné leurs enfants et des enfants élevés par d’autres personnes que leurs géniteurs. Et puis, « père » et « mère » sont des gros mots : dites « parent 1 » et « parent 2 » si vous ne souhaitez pas passer pour d’affreux réac. 

Faut-il, pour autant, jeter en pâture le socle familial qui est à la base de notre modèle civilisationnel, au simple motif des bouleversements récents ? Est-il obligatoire de systématiquement céder à la déconstruction opérée par quelques Docteur Folamour ? Doit-on vraiment priver les enfants du traditionnel bricolage et de la poésie qui l’accompagne ? Et surtout n’y a-t-il pas plus urgent à régler pour l’équilibre et l’avenir des enfants ? Notons qu’au même moment, à Evere, autre commune bruxelloise, une fête scolaire a proposé, le week-end dernier, un spectacle en soutien à la Palestine, au cours duquel des enfants embrigadés dansaient en keffieh sur la musique « My blood is Palestinian ».  En Belgique, on s’évite les rappels aussi niais qu’erronés sur l’invention de la fête des Mères par Pétain. Malheureusement, on n’esquive pas le wokisme ; et voilà que la célébration des mères, existant depuis l’Antiquité grecque, et celle des pères, est prise sous les feux grégeois du progressisme incendiaire. 




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