Pas de quartier pour les islamistes, pas d’islamistes dans nos quartiers


Pas de quartier pour les islamistes, pas d’islamistes dans nos quartiers

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Plus rien ne sera jamais comme avant. C’est du moins ce qu’on nous répète à chaque fois qu’un attentat de grande ampleur se produit dans notre pays. « Après Charlie, on nous a expliqué que tout ça n’avait rien à voir avec l’islam et que le problème numéro un de la France, c’était l’islamophobie », regrette Elisabeth Lévy. Au lendemain des carnages du 13 novembre, une lueur d’espoir scintille au milieu du chagrin : et s’il était minuit dans le siècle ? « Peut-être que, cette fois, tout ne redeviendra pas comme avant. En tout cas pas aussi vite que d’habitude », espère notre directrice de la rédaction en introduction au dossier que nous avons consacré à cette triste actualité.

Certes, « le parti de l’Autre », suivant la belle expression de notre marraine Elisabeth, n’a pas dit son dernier mot, ainsi que le démontre Régis Soubrouillard dans son reportage à la gauche de la gauche. Chez les islamo-gauchistes, on conspue la France coupable en toutes circonstances, et tant pis pour le deuil national : fussent-ils kamikazes, antisémites et meurtriers, les djihadistes sont des damnés de la terre que la République a indûment maltraités. CQFD. Rien d’étonnant à ce qu’une partie du peuple des banlieues, tout acquis au combat contre « l’islamophobie », ne se sente pas plus «Paris» qu’il n’était Charlie en janvier. Malgré l’effroi et l’ampleur du massacre, une frange entière du 93 a fait sécession d’avec la nation, nous confirme notre correspondante locale Alexandra Laignel-Lavastine. Quelques kilomètres plus loin, le Boboland parisien des Xe et XIe arrondissement panse ses plaies. Sonné, Homo festivus pleure ses morts et commence à regarder le monde d’un autre œil, certains dénonçant même les impensés et autres tabous d’une gauche diversitaire engluée dans ses contradictions. Une plongée en eaux profondes signée Gérald Andrieu.

Outre-Quiévrain, l’heure n’est pas encore à l’aggiornamento. Pourtant, nos voisins belges ont rendu les armes face à l’offensive salafiste dont ils sont les victimes depuis des années. Le sénateur libéral Alain Destexhe explore par le menu la débâcle de son pays, base arrière des terroristes du 13 novembre et grand pourvoyeur de bras pour l’Etat islamique. La Belgique est hélas devenue l’autre pays du djihad…

L’effacement des frontières nationales au sein de l’espace Schengen aidant, Bruxelles comme Paris encourent le même péril islamiste. Malheureusement, l’appareil judiciaire ne suit pas, d’après le juge Jean de Maillard, qui déplore la mansuétude de notre législation à l’égard des terroristes, lesquels bénéficient des remises et aménagements de peine prévus pour les criminels de droit commun. Dans ces conditions, comment prévenir la menace globale ? Sans y voir la panacée, le géopolitologue Frédéric Encel approuve l’intensification des frappes françaises contre Daech. De toute manière, ingérence ou non, les terroristes nous détestent – et nous tuent – déjà pour ce que nous sommes.

Mais l’actualité ne se résume pas à l’état d’urgence. En ce début de Cop 21, Causeur n’a pas sacrifié le débat écologique à l’unanimisme en vogue. Des technophiles climatosceptiques aux décroissants comme votre serviteur, nos contributeurs s’exaspèrent de la propagande gouvernementale nous enjoignant de fermer nos robinets avant de faire nos prières du soir. Des écolos, des vrais, nous en avons trouvé chez les décroissants de la revue Limite, dont le couple Bès a convié Pascal Bories à déjeuner bio. Le chercheur Olivier Rey, circonspect devant le catastrophisme d’Etat, nous prodigue en outre une leçon de choses à l’usage des écolos conséquents. Comme la stérilité, le désastre environnemental est devenu un marché dont nos gouvernants s’efforcent d’encourager l’extension. Merci l’industrie !

Pour achever ce numéro en beauté, un petit bouillon de culture s’impose. Vous prendrez bien une double dose de Muray, à travers le texte qu’il consacrait au désormais regretté René Girard voici une trentaine d’années, et l’entretien qu’Alexandre de Vitry m’a accordé. Ce jeune chercheur, auteur d’une thèse sur Péguy et d’un essai sur l’œuvre de Muray, compare les cheminements de pensée de ces deux antimodernes irrécupérables. Et comme notre époque morbide tourne au spleen, quoi de plus réjouissant qu’un voyage chez les zombies guidé par Jérôme Leroy ? Au cinéma comme en littérature, The Walking dead vous hante…

Décembre 2015 #30

Article extrait du Magazine Causeur



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