Les drapeaux français ont été mal accueillis dans les cortèges du mouvement « Bloquons tout » du 10 septembre. Un mouvement que notre directrice propose plutôt de rebaptiser « Cassons tout ». Nous vous proposons d’écouter son intervention.
Les drapeaux français n’étaient pas les bienvenus dans le mouvement « Bloquons tout » du 10 septembre. C’est un euphémisme. Plusieurs vidéos montrent des manifestants arborant des drapeaux tricolores pris à partie et traités de « fachos ».
On a observé la même scène à Paris, à Montpellier ou encore à Bordeaux, où une femme très « gilet jaune » première manière s’est fait expulser du défilé. Dans les rues, le seul drapeau massivement présent hier était le drapeau palestinien. C’est désolant pour les défenseurs des Palestiniens qui voudraient le voir rimer avec paix, puisqu’il est désormais associé au désordre, à la casse, aux agressions et à l’antisémitisme. Sans le savoir, ce qu’ils vénèrent, c’est le Hamas. En l’occurrence, il ne s’agit même pas d’un phénomène ethnico-culturel ou lié à une quelconque fracture religieuse. Les quartiers n’étaient pas là. C’étaient des foules très jeunes, blanches. Et très clairsemées. Moins de 200 000 manifestants : c’est misérable. Sans les lycéens, cette journée aurait fait un bide.
Cette haine du Bleu-Blanc-Rouge (comme très souvent celle de la Marseillaise) prouve l’inculture des extrêmes-gauchistes. Ils répudient les symboles de la Révolution française qu’ils prétendent vénérer par ailleurs. Ils se disent internationalistes, mais dans toutes les manifs de gauche on voit désormais des drapeaux algériens ou marocains. Pour cette gauche, la nation est légitime pour les autres, mais la France, elle, serait rassie, étriquée. « Moisie », comme disait Philippe Sollers. Et le tricolore serait fasciste.
Ce rejet du national est-il payant ?
C’est le calcul électoral de Jean-Luc Mélenchon. En 2012, le leader des Insoumis avait mené une campagne républicaine, tricolore, laïque. Résultat : 11 %. En 2017, il a fait une campagne communautariste. Résultat : 19 %. Entre-temps, Éric Coquerel lui a vendu l’idée qu’il gagnerait avec les banlieues.
C’est un calcul absurde – espérons-le. Certes, M. Mélenchon peut capitaliser sur le rejet du macronisme. Cela le mènera peut-être au deuxième tour, mais jamais à la victoire. Cette détestation de ce qui est français lui aliène une grande partie des classes populaires, y compris des millions de descendants d’immigrés qui aiment la France. Les premiers gilets jaunes étaient patriotes. Mélenchon, lui, veut mobiliser ceux qui détestent notre pays, l’Occident, la liberté des femmes etc. C’est une faute morale et politique. Car la patrie, c’est d’abord le bien des petites gens. Les élites mondialisées n’ont pas besoin de frontières ; les ouvriers, les classes populaires et les paysans, eux, oui.
Nonobstant la casse déplorable et les navrantes pertes subies par les commerçants et les riverains, le spectacle donné hier est salutaire car il montre le vrai visage de cette gauche Gaza/Mollah/dégâts. Elle vomit ce qui fait encore vibrer des millions de gens — et pas seulement les soirs de match. Le parti de l’anti-France peut faire du bruit, de la casse, et même avoir des députés. Mais il reste, je crois, ultra-minoritaire. C’est la grande faillite d’une gauche qui a oublié Jaurès. Elle devrait méditer sa formule :
« La patrie, c’est la multiplication de l’âme individuelle par l’âme de tous. »




