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Le monde de la Culture contre l’identité française

Une tribune libre de Romain Maréchal


Le monde de la Culture contre l’identité française
Hugo Becker dans "Vaincre ou mourir", film de Paul Mignot et Vincent Mottez (2023) © Puy du Fou

À l’heure où Aya Nakamura – chanteuse jusqu’alors surtout connue pour ses couplets salmigondesques – est envisagée pour interpréter du Piaf lors de la Cérémonie d’ouverture des JO1, et où Rachida Dati – ministre de la Culture fraîchement convertie aux joies du « progressisme » – souhaite un lieu dédié aux « grands sportifs issus de l’immigration »2, tout rappel de l’histoire glorieuse de notre nation dans les fictions ou dans l’art fait l’objet de vives critiques. Dans cette tribune, Romain Maréchal s’en indigne.


« La France Rance ! » « Le Puy du Fourbe ! » « Netflix identitaire ! » Autant d’articles et de unes qui ont cherché à dénigrer des initiatives artistiques profondément enracinées. Pourquoi une certaine presse militante s’emploie-t-elle avec autant de zèle à traquer le moindre projet voulant mettre à l’honneur la culture française ?
On le sait depuis Gramsci : aux yeux de la gauche, l’hégémonie culturelle représente la mère de toutes les batailles politiques. Au cinéma ou dans les livres, à l’école ou dans les médias, les “progressistes” la mènent partout et sans répit. Ils imposent leur nébuleuse conception du Bien, entretiennent l’amnésie historique de nos enfants, et modèlent l’imaginaire d’un peuple dont ils entendent convertir les consciences à leurs dogmes post-modernes. La religion diversitaire ayant succédé à l’effondrement de l’utopie marxiste, les partisans de cette nouvelle gauche s’emploient depuis 50 ans à transformer la société avec pour muse cette chimère démiurgique de l’homme nouveau. 

La nouvelle révolution culturelle

Animés aujourd’hui par l’idéal saugrenu d’un homme déconstruit, déraciné, libéré de tous les carcans « réactionnaires » du passé, les partisans de cette idéologie multiculturaliste et progressiste sont les acteurs d’une révolution culturelle dont les conséquences désastreuses ne peuvent aujourd’hui plus qu’être déplorées, à défaut de pouvoir être contestées : submersion migratoire, explosion de l’insécurité, islamisation de nos territoires, chute du niveau scolaire, paupérisation croissante… Et j’en passe. Mais une révolution a ceci de caractéristique qu’elle ne tolère pas la protestation. Dût-elle constater son échec, loin de faire marche arrière, elle se radicalise.

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Face à cette tentative d’éradication de l’identité de la nation française, plusieurs citoyens ont investi le terrain métapolitique dans l’optique de renverser la vapeur en renouant le lien amoureux qui unit le peuple français à son histoire et à sa culture. Pensant avoir l’exclusivité des thématiques culturelles, les gardiens de la nouvelle morale nous gratifient systématiquement de leurs réactions épidermiques.
« Le Puy du Fourbe ! », titre ainsi Libération à la veille de la sortie du film Vaincre ou Mourir produit par le Puy du Fou. Les premières lignes de l’éditorial consacré à ce long métrage sont éloquentes quant à la terreur que leur inspire la remise en cause de leur monopole idéologique sur le monde culturel : « C’est un petit signe supplémentaire à ne pas sous-estimer : la sortie mercredi en salles du film Vaincre ou Mourir, premier long-métrage de la société de production Puy du Fou Films, est un indice de plus qui accrédite l’existence d’une offensive conservatrice actuellement en France. » Dans la même veine, alors même qu’Épopée, la plateforme vidéo de streaming dédiée au rayonnement de la culture française que j’ai fondée, n’était pas encore disponible pour le grand public, la même officine s’étranglait en dénonçant avant l’heure un « Netflix identitaire ». Plus largement, on se souvient de l’autodafé de Guillaume Tion à l’encontre de la cérémonie d’ouverture de la Coupe du monde de rugby à Paris en septembre dernier dans son article Allez la Rance ! Le péché des organisateurs de ce spectacle : mettre en valeur le terroir, l’artisanat, l’art de vivre à la française.

L’acteur français Jean Dujardin lors de la cérémonie d’ouverture de la Coupe du monde de rugby, au Stade de France, 8 septembre 2023 © Thibault Camus/AP/SIPA

Toutes ces invectives nous rappellent une leçon d’histoire : le cinéma, la littérature, le théâtre ou encore le spectacle sont, comme pour tout régime tenté par la domination sur les esprits, des outils de propagande dont le rôle est de magnifier les idéologies nouvelles. La culture doit être politisée à défaut de promouvoir le beau, en se mettant au service d’une réécriture multiculturaliste de l’histoire et en projetant des psychoses qui légitiment certains discours politiques.

Nouveaux dogmes

Dans ce contexte, des sketchs des « Inconnus » au film « La cage aux folles », combien d’œuvres artistiques auraient-elles aujourd’hui réussi à passer le crible des impératifs idéologiques dictés par les inquisiteurs de la bien-pensance aux sociétés de production ? Puisqu’il faut se soumettre au paradigme imposé par la gauche dogmatique pour avoir une chance d’être produit, les auteurs de scénarios intériorisent les interdits et se conforment : le risque de censure engendre l’autocensure. Tout dérapage idéologique doit être sanctionné et corrigé, la presse de gauche y veille. Comme le disait Trotsky, « les journaux sont pour nous une arme ».

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C’est pourquoi ces commissaires politiques du XXIe siècle qui déversent leurs fantasmes de progressistes tourmentés sur les ondes du service public ou dans des médias privés largement subventionnés par le contribuable, ne peuvent tolérer l’émergence d’entrepreneurs et d’artistes enracinés dont la réussite pourrait signer la mise en échec progressive de leur programme idéologique.

Romain Maréchal est fondateur de la société de production audiovisuelle enracinée, LA POINTE DE L’ÉPÉE et d’ÉPOPÉE, “la première plateforme de vidéo 100% française”. L’ancienne députée Marion Maréchal est sa soeur aînée. Photo DR.

Le défi majeur est de poursuivre ce travail d’émancipation intellectuelle face aux diktats de ces maîtres chanteurs. Comprendre qui nous sommes et d’où nous venons, perpétuer les rêves, les aspirations et les prouesses de nos ancêtres, défendre cet héritage civilisationnel à l’origine de la grandeur et de la prospérité de la France. Et ainsi continuer d’entretenir une vision optimiste pour l’avenir.
En nous engageant et en agissant dans toutes les strates de la société, nous pourrons réparer et conserver cette chaîne de transmission si précieuse à l’épanouissement des jeunes générations et celles à venir. C’est pourquoi il en va de la survie de notre nation de proclamer haut et fort que, oui, nous sommes fiers d’être français !


  1. https://www.causeur.fr/affaire-aya-nakamura-jo-edith-piaf-assimilation-a-lenvers-278501 ↩︎
  2. https://www.lefigaro.fr/sports/jeux-olympiques/jo-paris-2024-rachida-dati-souhaiterait-un-lieu-dedie-aux-grands-sportifs-issus-de-l-immigration-20240311 ↩︎



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